La civilisation de l'Inde
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La
vie et l'eau sont indissociables. C'est pour cette raison que les grandes
civilisations sont apparues sur les bords des grands fleuves. L'Égypte,
Sumer, la Chine, et l'Inde sont respectivement baignées par le Nil, le Tigre
et l'Euphrate, le fleuve Jaune et l'Indus. Le développement de l'Inde se
fera autour du Gange appelé aussi "la Sainte Mère" ou la voie lactée.
Peuplée depuis la nuit des temps, l'Inde fut envahie par des peuplades qui
s'installèrent dans le Balûchistân, proche de l'Iran, il y a de cela
sept mille ans. C'est vers 2500 à 1500 avant JC que la civilisation de
l'Indus va voir le jour, venant d'Asie Centrale, les Doriens s'installèrent
en Grèce, les Hittites en Anatolie, les Arya sur les plateaux iraniens et en
Inde septentrionale. Ces Arya, indiens historiques apparentés aux Iraniens
occupèrent vers 1500 à 1200 avant JC, la plaine du Gange, en chassant les
ethnies présentes. Celles ci sont les Tamouls, les Télougous et les Kanara
toutes de souche dravidienne. Avec les Munda refoulés en Asie Centrale ils
constituèrent une société fermée, divisée en castes et fondée sur la
fonction sociale, elle était composée de sages ou Brahmanes, de guerriers ou
Kshatriyas, de cultivateurs ou Kaishiyas et de serviteurs ou Soudras.
Pendant plusieurs générations, les Brahmanes se transmirent oralement les
livres du savoir. Les Véda équivalent de l'Avesta iranien, ne seront
enregistrés par écrit que vers 600 avant JC, lorsque l'écriture d'origine
araméenne fut introduite au Pendjab, par l'occupant perse achéménide. Aux
textes sacrés des Véda s'ajoutèrent les Brahmana et les Oupanishad, ensemble
de méditations philosophiques. C'est ainsi que naquit le Samsâra ou
transmigration sans fin des réincarnations de l'être. La rigidité du système
brahmanique, va être à l'origine de deux schismes qui donneront naissance au
Jaïnisme et au Bouddhisme. Le brahmanisme va réagir et former une véritable
civilisation dont la philosophie, les croyances, les rites et les légendes
sont encore présentes de nos jours. Ainsi naissent Çiva et Vishnu qui avec
Brahmâ forment le Trimurti brahmanique.
Avec l'arrivée du roi Açoka, vers 270 à 230 avant JC, l'art disparu avec
l'arrivée des Arya, va réapparaître. Le roi Açoka qui appartenait à la
dynastie Maurya 322 à 180 avant JC fut le fondateur du premier empire
indien. Vers 120 de notre ère, les Scythes venus d'Iran affluent vers l'Inde
et, se mêlent aux Mongols puis aux Huns, malgré tout un puissant empire
allait naître. Il s'étendait de l'Oxus au Gange et même jusqu'en Indochine.
Durant les trois premier siècles, l'art indien occulté par l'arrivée des
Arya, renaît sous trois écoles différentes. la première, gréco-bouddhique
est née en 50 de notre ère dans le Peshâwar, et se développera dans les
régions du Gandhâra, du Râpiça et du Cachemire. La seconde rayonnera
jusqu'en Chine. La troisième est l'école d'Amarâvati. Vers 330 de notre ère
apparaît l'art Gupta. C'est avec cette dynastie qui a pris naissance dans la
vallée du Gange, que l'art indien va atteindre son sommet. L'art Gupta fera
place du 8è au 12è siècle, au style pâla du Bengale.
C'est sous l'empire Pâla-Sena du Bengale vers 1210, que l'Inde entre dans
l'ère musulmane. Mais au 13è siècle, naît le sultanat de Delhi. Il étend son
pouvoir vers le sud puis vers le Dekkan. Seuls l'Orissa et l'Inde du sud
gardent leurs traditions ancestrales, et ce jusqu'au 17è siècle. Vers 1750,
l'art indien va faire place à l'art arabo-persan ou Timouride. Les grands
Moghols qui depuis le 13è siècle avaient réussi l'unité politique en Inde
furent chassés par les Sikhs des Râjputs et des Mahrâttes.
Sikh devant l'étang de l'immortalité à
Amritsar. Au fond, le temple d'or haut lieu de pèlerinage des Sikhs (Ann &
Bury Peerless, Birchington)
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