Charles X dernier roi de France

 

Charles X est le fils du dauphin Louis (fils de Louis XV) et de Marie Josèphe de Saxe, frère de Louis XVI et de Louis XVIII. Il est roi de France de 1824 à 1830. Le comte d’Artois, frère cadet de Louis XVI et de Louis XVIII, était tout à fait étranger à la Révolution. Il était demeuré intégralement un homme de l’ancienne France, qui ne pouvait comprendre, ni même imaginer que l’on discute ou que l’on prenne de la distance vis-à-vis de la monarchie et de la société traditionnelles. Approuver quelque institution ou décision de la Révolution ou de l’>empire lui semblait monstrueux. Entouré d’émigrés intransigeants, il paraissait incapable de s’adapter au monde nouveau, de faire part la part des choses, d’accepter des compromis. Il n’avait eu aucun apprentissage de la vie politique et des tâches du gouvernement. Devenu Charles X, il resta fidèle à lui-même, guidé par des préjugés soigneusement entretenus : il mettait son ardeur à proclamer qu’il n’avait pas changé depuis 1789. Il n’avait pas tort, sauf sur un point : le liberté qu’il était, était devenu d’une dévotion sincère mais étroite. Il n’était pas fanatique mais estimait de son devoir de répandre la foi et de favoriser la domination de l’Église. Il était veuf de Marie-Thérèse de Savoie. Ce n’était pas un homme d’action. S’il incita ses partisans aux équipées les plus aventureuses, il se garda bien pour sa part de se montrer à l’armée des princes ou en Vendée. Son inclination à ne rien faire ne fit que croître durant l’exil. C’est qu’il jugeait bien peu importante l’intervention des homme dans le cours des événements, accoutumé qu’il était de voir en toute chose la marque de la Providence. Pour lui, l’action était inutile et souvent dangereuse. Charles X présentait un visage séduisant et aimable. Svelte cavalier, élégant, plein d’affabilité, de bonne grâce et de bienveillance, il offrait à ses fidèles une image où ceux-ci pouvaient projeter toute la nostalgie du passé d’ancien Régime. On le parait de toutes les qualités, on en fait un roi-chevalier. Mais tout cela se traduisait par une obstination à maintenir les formes de l’ancien Régime, mêmes les moins importantes et Charles X transposait ses préoccupations sur le plan politique. Même les ultras ses sot étonnés de sa légèreté, de sa " vétusté ". Moins intelligent qu’on ne l’a souvent décrit, Charles X était surtout un mélange de futilité et d’entêtement, un caractère faible qui masquait un âge mûr sans maturité derrière sa rigidité. Le 16 septembre 1824 avènement de Charles X, sacré le 29 mai 1825 à Reims. Le 28 avril 1825 loi sur le " Milliard des émigrés ". Le 30 novembre les obsèques du Général Foy, député de l’opposition libérale, tournent à une manifestation d’hostilité au régime de la part des libéraux. Novembre 1827 Villèle dissout la Chambre pour se débarrasser de l’opposition libérale qui remporte un net succès aux élections (17 et 24 novembre). Le ministre est contraint de se retirer au profit de Martignac (4 janvier 1828). Juin 1828 les Jésuites sont exclus de l’enseignement secondaire. Le 6 août1829 entrée en fonction du ministère Polignac (ultra), après le renvoi de Martignac. De Mars à Mai 1830 conflit entre le roi et la Chambre . A la suite des discours menaçant de Charles X (2 mars), 221 députés lui rappellent dans une adresse les principes de la Charte (18 mars). Le roi réplique en dissolvant la Chambre le 16 mai. En Juillet les élections donnent la majorité à l’opposition. Charles X promulgue quatre ordonnances dirigées contre la liberté de la presse et contre la Chambre. Le 5 juillet la prise d’Alger (en réparation de l’injure faite par le dey au consul français trois ans plus tôt) marque le début de la présence française en Algérie. Les Français se heurtent à Abd el-Kader. Les 27-28-29 juillet les Trois Glorieuses, manifestations populaires à Paris, contraignent Charles X à l’abdication le 31 juillet, après avoir confirmé la nomination par le Parlement du duc d’Orléans comme lieutenant-général du royaume. Louis-Philippe devient roi des Français le 9 août. Le roi alla abdiquer le 2 août à Rambouillet , en même temps que son fils le duc d’Angoulême, en faveur du duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry puis il se rendit en Angleterre et un peu plus tard en Autriche. Il y mourut en 1836 dans un exil qu’il supporta avec dignité. Il meurt le 6 novembre 1836 au château de Graffenberg, à Göritz, victime d’une épidémie de choléra. Charles X ne sut que provoquer la révolution de 1830 et abdiquer en faveur d’Henri, fils posthume du duc de Berry. La couronne passa alors aux mains du duc d’Orléans qui se contenta du titre de roi des Français. Le petit-fils de Charles X et fils posthume du duc de Berry, Henri, d’abord duc de Bordeaux puis comte de Chambord, vécut en Autriche. Il revendiqua le trône en 1871, après la chute du Second Empire, mais refusa de renoncer au drapeau blanc et perdit la partie. Il mourut sans enfant et laissa ses droits dynastiques à la branche d’Orléans, à laquelle appartient l’actuel prétendant au trône de France, Mgr le Comte de Paris.


Dernière Modification   06/06/20

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