Charlemagne
Empereur
d’occident de 800 à 814. Roi des Francs sur la moitié nord du royaume de 768 à
la mort de son frère Carloman en 771 ; puis sur tout le royaume de
771 à 774 . Fils de Pépin et de Berthe. Inhumé à Aix-la-Chapelle. Le
portrait physique, intellectuel et moral de Charlemagne nous est bien connu par
la description classique d’Éginhard, est considérée comme fiable par les
historiens. Son costume diffère peu de celui des gens du peuple, sauf dans les
cas où il doit se montrer dans l’éclat de sa grandeur. Il est très attaché à sa
famille, très nombreuse. Marié quatre fois (Désirée, Hildegarde, Fastrade,
Liutgarde) ayant de nombreuses concubines jusqu’à un âge avancé, Charles ne peut
se séparer de ses enfants, pas plus au moment des repas que pendant ses voyages.
Il leur fait donner une éducation complète, pour qu’ils l’emportent en toute
chose. il est un peu tyrannique, il ne tient pas compte des sentiments des siens
et empêche ses filles de se marier. Il est pieux, très pieux. Il est
profondément religieux, aime et redoute Dieu. Il se considère comme le
protecteur des humbles, des veuves et des orphelins. Il a une grande curiosité
d’esprit, ne cesse d’approfondir sa connaissance des écritures. Conscient de son
ignorance (fruit de la négligence paternelle), il fait un effort inouï pour en
sortir et se met, bien que roi, à l’école. S’il ne réussit jamais à écrire
facilement, c’est un homme instruit parlant le latin, comprenant le grec,
possédant une bibliothèque. Il semble avoir été bon orateur. il est volontaire
et tenace, ne laisse jamais paraître son émotion sauf après Roncevaux. Il
poursuit avec sang-froid le chemin qu’il s’est tracé. il est convaincu de la
légitimité de son absolutisme et il a le goût de la domination. Ses convictions
le poussent à combattre les ennemis de l’église et à les amener, fût-ce par la
violence, à la vraie foi. Alors, sa " douceur " l’abandonne et il sévit au
besoin avec une grande cruauté. Il a le sentiment de ses devoirs, et s’assigne
comme but de donner à ses sujets la paix, la concorde et la justice. Homme d’un
sens politique exceptionnel, Charlemagne, qui montre quelques faiblesses au
début de son règne, fait ensuite preuve de fermeté, de prudence et de mesure. Il
est caractérisé avant tout par le sens des réalités et la sagesse. Le 9 octobre
768 tandis que Carloman prend à Soissons les insignes de la royauté, Charles est
élu roi dans sa capitale de Noyon. S’entendant déjà mal, les deux frères durent
assurément considérer le partage voulu par leur père comme une folle décision.
Au lieu de suivre l’ancestrale coutume mérovingienne (à l’un des fils
l’Austrasie, à l’autre la Neustrie), Pépin avait eu l’idée de faire entourer, en
un immense arc de cercle, les possessions de Carloman par celles de Charles. Si
l’aîné reçut l’Austrasie, en revanche, il ne lui accordé que le Nord de la
Neustrie et l’Aquitaine maritime, le cadet se vit attribuer l’Alamanie,
l’Alsace, la Bourgogne, la Hesse, le sud de la Neustrie et la Provence. Enfin,
la nouvelle province conquise par Pépin se trouvait divisée comme la Neustrie. A
Charles le littoral et la moitié occidentale, à Carloman le reste. Pépin a cru
que cette étrange répartition devait réunir les frères et non les diviser. En
769 dès la première année du double règne, l’Aquitaine se révolte contre les
francs, pas le côté échu à Carloman mais celui de Charles. Charles voulut tout
d’abord mater la révolte (avec un certain Hunold à sa tête) avec l’aide de son
frère mais Carloman refuse de participer à l’opération. Sans tarder, le roi
Charles part pour Angoulême, et se lance à la poursuite de Hunold. Celui-ci
s’enfuit et trouve asile de l’autre côté de la Garonne chez le duc des Gascons,
Lupus (le duc Loup). Le roi des Francs, avec la fougue de ses 23 ans, exige que
Hunold lui soit remis. S’il refuse, les Francs attaqueront la Gascogne ! Le duc
des Gascons épouvanté par les menaces, se hâte de livrer Hunold et même la femme
du rebelle. Lupus se soumet ainsi que sa province à l’autorité du fils aîné de
Pépin. Beau début pour le règne ! Carloman fait la grimace lorsqu’il apprend que
son frère a arrondi son domaine. En 770 ce n’est plus de l’Aquitaine que le vent
va souffler durant l’année 770, mais de la Lombardie, morcelée en possessions
byzantines, lombardes et papales. Charles "dévoué défenseur de la Sainte Église
et son auxiliaire en toute chose" ainsi qu’il l’affirme, devrait logiquement et
normalement servir la politique de son père. Il n’en est rien. Carloman lui,
regarde vers la Lombardie où règne Didier, l’ancien duc de Toscane. La veuve de
Pépin, désespérée de voir la haine séparer ses deux fils, décide de s’en mêler.
Elle se rend à Seltz voir Carloman, obtient son accord et se rend ensuite à Rome
afin d’y rencontrer le pape Etienne II. En réalité, elle veut réconcilier les
deux fils en rapprochant Charles des Lombards en proposant l’union de Charles
avec la princesse Désirée, fille de Didier. Le roi des Lombards accepte et
Charles est d’accord. Or Charles vit avec une jeune franque du nom d’Hiniltrude
qui lui a donné une fille et un garçon (bossu). Le pape Etienne II, rendu
furieux par le projet d’alliance entre les francs et les Lombards, crie au
sacrilège. Charles décide de passer outre. Bertrade part pour Pavie chercher sa
nouvelle bru. A sa vue Charles regrette aussitôt Hiniltrude, Désirée est un
véritable laideron. IL épouse, quand même, celle que sa mère a choisi. Mais
cette union ne rapproche pas pour autant les deux frères. En 771 Charles a déjà
pris les habitudes de souverain itinérant qu’il gardera durant toute sa vie. Le
4 décembre 771, survient un événement lourd de conséquences : la mort de
Carloman à Corbery. A peine son frère enseveli à Saint Rémi de Reims, Charles
annonce aux principaux serviteurs du défunt qu’il refuse de réserver à ses
neveux la succession de leur père, qu’il garde pour lui tout l’héritage de
Pépin. La reine Gerberge, ses enfants et une partie de ses serviteurs se
réfugient à la cour lombarde. " Ce voyage " devait une année plus tard
déclencher une guerre entre les Francs et les Lombards, d’autant plus que
Charles ne pouvant se faire à la laideur de Désirée la renvoie auprès de son
père. En 772 depuis Pépin, les accidents de frontière se sont multipliés en Saxe
surtout lorsque celle-ci n’est pas délimitée par des bois ou des montagnes (en
Allemagne du Nord, on y voit des scènes de meurtres, de rapines et d’incendies).
Charles décide de réunir les grands à Worms afin de leur expliquer la gravité de
la situation. D’après les clercs, il s’agirait de faire cesser le paganisme qui
s’étend entre le Rhin et l’Elbe. L’assemblée ne peut qu’approuver l’intervention
franque outre-Rhin et Charles fixe le point où l’armée doit se réunir. C’est le
ban d’est. Une guerre pénible et atroce en une guerre de 33 années commençait.
Les Saxons sont assurément d’une nature féroce, mais c’est surtout de leur
manque de parole, de leur manière de renier les engagements puis, de leurs
promesses jamais tenues, que va naître et rebondir sans cesse le conflit. 772
après avoir traversé la Hesse, les francs ravagent la terre saxonne " par le fer
et par le feu et s’emparent du château d’Eresburg (Stadtberg). Ils arrivent
devant la fameuse idole appelée l’Irminsul mais l’armée des envahisseurs se
meurt de soif, or tandis que tout le monde reposait, une immense quantité d’eau
jaillit, en plein milieu, dans le lit creux d’un torrent. On détruit alors
l’Irminsul et l’on reprend la route pour atteindre la Weser. Les Saxons mettent
bas les armes et livrent 12 otages. Le 20 octobre, Charles regagne son palais
d’Héristal. En 773 le conflit lombardo-franc menace. Déjà, en 768, le roi
Didier, avait osé installer lui-même " son " pape Philippe, lequel ne resta
qu’une journée sur le trône de Saint-Pierre. Il fut remplacé par Etienne III, à
sa mort en 772. Il fut consolé d’avoir appris le renvoi de Désirée et la
détérioration des relations entre Lombards et Francs. Son successeur Hadrien Ier
appela au secours Charles comme l’avait fait lui-même Etienne II en 754 en
réclamant l’aide de Pépin, afin de mettre ce même roi Didier à la raison. Didier
avait formé le projet de faire sacrer roi des Francs par le Saint-père, les fils
de Carloman réfugiés à la cour. Le Lombard espérait ainsi brouiller Rome avec
Charles et ainsi prendre la plus grande partie de l’Italie sous sa coupe.
Charles divise ses forces en deux corps : une passe par les Alpes par le Grand
Saint Bernard, tandis que l’autre dirigée par lui-même passe par le mont Cenis.
En voyant ces hommes bardés de fer, dévaler ces monts, l’armée lombarde se
réfugie derrière les murailles de Pavie. Gerberge et ses enfants vont se
réfugier à Vérone où Charles les fait prisonniers. En 774 au mois de juin, Pavie
finit par se rendre. Didier est emmené en captivité en pays franc et jeté dans
le traditionnel monastère. Le 5 juin 777, Charles prend le titre de roi des
Francs et de Lombards. (rex Francorum et Langobardorum). Il fait une entrée
triomphale à Pavie, coiffé de la célèbre couronne de fer dont le fermoir,
d’après la légende, a été forgé avec un clou de la Vraie Croix. Tandis que
Charles est en Italie, les Saxons ont ravagé le pays de Hesse. En 775 le roi
rentré au pays envoie en Saxe une armée de trois corps, qui extermine, incendie
et tue tous ceux qui voulaient lui résister. Pendant l’hiver, Charles prend la
décision de recommencer la guerre contre les saxons : il faut forcer les Saxons
à se soumettre à la religion chrétienne ou ils seront exterminés. Les Saxons
sont battus. Bien entendu, la campagne se termine par la classique promesse des
Saxons " de se faire chrétiens ", promesse qu’ils se garderont bien de suivre.
Puis Charles rentre chez lui, avec les tout aussi classiques otages saxons.
Charles semble ne pas avoir tenu la promesse faite au pape Hadrien au sujet des
territoires qui devaient être remis à Rome. Charles fait la " sourde oreille ".
En 778 voici venue l’année de Roncevaux ! A Paderborn, Charles reçut en 777, la
visite de Solaïmân Ibn-al-Arabi, gouverneur de Barcelone. Celui-ci traite et
révolté, venait proposer au souverain franc, les villes que le roi des
sarrasins, Abd-el-Rahman, lui avait confiées. Aussi Charles lance-t-il deux
armées sur les Pyrénées. Pampelune traversée et occupée, l’Èbre passé à gué, les
deux armées marchent sur Saragosse. Le roi abandonne le siège et bat en retraite
vers les Pyrénées. On vient de lui annoncer que les Saxons ont à nouveau,
franchi le Rhin et les Sarrasins opposent une forte résistance. il en profite
pour raser les murailles de Pampelune. Le 15 août, comme les longues files de
l’arrière-garde franque s’engagent dans l’étroit passage de Roncevaux, les
Basques dévalent du haut des montagnes et massacrent les troupes commandées par
le Sénéchal Éginhard, le comte du palais Anselme et Roland, duc de la Marche de
Bretagne. (celui de la chanson). Ce cruel revers effaça presque entièrement dans
le cœur du roi la joie des succès qu’il avait eu en Espagne. Rapidement, Charles
décide de se retourner vers les Saxons (on demeure stupéfait de la facilité avec
laquelle Charlemagne transportait ses forces des Pyrénées au Rhin !). Les Saxons
pour se venger, ont ravagé, par le fer et par le feu les pays Francs depuis
Cologne jusqu’au confluent de la Moselle ! L’armée du roi est composée de Francs
orientaux et d’Allemands. Les Saxons se sont repliés en pays d’Hesse, c’est là
que les Francs en font un tel carnage que seulement quelques uns pourrons
regagner leur pays. Hadrien Ier faisait d’autre part pression sur lui pour qu’il
lui remît les territoires promis (la Toscane et toute l’Italie du Sud) . mais
Charles n’entendait pas remplir les engagements qui lui avaient été en quelque
sorte arrachés lors de sa première visite. (Il ne tient pas plus sa parole
vis-à-vis du pape que les turbulents Saxons vis-à-vis de lui). En 780, il fit
comprendre au pape qu’il devait renoncer au grand état pontifical prévu. Le
souverain préféra sa propre domination, directe ou indirecte sur l’Italie. Une
cour, une organisation administrative et judiciaire, une diplomatie, une
législation, une présence franque locale furent mises en place. Quant à
l’indépendance des états du pape, elle apparut de plus en plus fictive, étant
donné les interventions des représentants carolingiens. La quasi-réunification
et le rattachement à l’ensemble franc en Italie furent très importants pour la
civilisation européenne, qui s’ouvrit de nouveau aux influences d’outre-monts.
En 785, Charles organisa administrativement le pays saxon et promulgua le
capitulaire saxon, qui proscrivait les cultes païens et punissait de mort le
refus du baptême et les manifestations violentes d’hostilité à l’église. De 793
à 804, la christianisation forcée fut un échec. Le paiement de la dîme fut
rejeté, la prédication peu écoutée, la terreur mal supportée. D’où une nouvelle
révolte en 793. Le guerre prit alors un caractère encore plus acharné. Un édit
de pacification sanctionna en 797 la soumission de la plus grande partie de la
Saxe, mais la résistance ne cesse qu’en 804, dans un pays ravagé. En 792 Charles
a un grave ennui avec Pépin dit le Bossu, le fils qu’il avait eu de sa liaison
avec Hiniltrude et qui venait d’atteindre sa 20e année. Pour se venger de celui
qui l’avait contrefait et avait abandonné sa mère (pour épouser Désirée, la
Lombarde), Pépin fomente avec quelques seigneurs francs un complot, dirigé non
contre le roi, mais contre l’orgueilleuse Fastrade qu’il accuse, non sans
raison, de cruauté. La conspiration découverte, aux fourches patibulaires. par
égard pour Hiniltrude, Pépin le Bossu est seulement tonsuré et enfermé dans le
monastère de Prüm. Charles se veut monarque absolu. Législateur et juge suprême,
il décide de la paix et de la guerre, commande l’armée, nomme et révoque tous
les fonctionnaires. Comme son père, c’est un roi sacré, qui règne par la volonté
de Dieu et dont les actes sont inspirés par l’Esprit-saint. Jaloux de ses
prérogatives et peu enclin à les partager, il n’a ni Premier Ministre ni favori.
Mais ce n’est pas un tyran. Il consulte les grands, maintient les assemblées
générales où, chaque année, se discutent les grands problèmes du royaume. En
pratique, il y fait avaliser ses décisions. Il est entouré d’un conseil dont il
choisit les membres, d’un comte du palais qui préside son tribunal, d’un
chambrier qui s’occupe des finances, d’un chancelier et d’officiers de la maison
royale. Pour enraciner son pouvoir, Charlemagne renforce les relations
personnelles d’homme à homme, ressort essentiel de la société de son temps. Il
exige un serment de fidélité de tous les hommes libres et établit des liens plus
étroits entre lui et les grands en recourant à la vassalité. Les évêques,
vassaux au nom du roi, jouent un rôle capital dans son système de gouvernement.
Le facteur religieux est en effet essentiel. Charlemagne, du fait du sacre, se
considère comme un roi-prêtre. Il veut faire respecter la loi de Dieu sur terre.
Le couronnement de Charles comme empereur par le pape Léon III, à Rome, à la
Noël 800 (événement dont on connaît mal les détails) exprima bien la réalité de
la construction politique réalisée par Charlemagne et sa situation prépondérante
en Occident. Mais cet apogée ne doit pas faire illusion : l’empire était fait de
régions et de peuples qui avaient leur histoire, leur culture et leur langue,
ainsi que leur législation. Le roi créa même à nouveau des principautés
(Aquitaine, Italie, Bavière). Le mode d’administration locale conduisait dans
les régions à l’implantation de grandes dynasties aristocratiques qui devaient
ultérieurement s’émanciper du pouvoir royal. Charlemagne fit lui-même en 806 un
projet de partage de l’empire entre ses trois fils sans même mentionner le titre
impérial. Il était resté fondamentalement ce que révèlent ses résidences et le
choix même d’Aix-la-Chapelle comme capitale, un roi franc d’entre Meuse et Rhin,
et ne put empêcher les évolutions de fond qui menaçaient l’unité de l’empire de
faire leur oeuvre. L’action de Charlemagne lui-même est décisive dans ce qu’on
appelle la " renaissance carolingienne ". c’est l’idéal religieux du souverain
qui est ici déterminant : il s’agit de transformer la réalité pour que les
hommes soient agréables à Dieu. L’homme doit avant tout honorer Dieu et le
servir. D’où l’achèvement de la réforme liturgique commencée par Pépin le Bref,
qui unifie le culte dans l’occident chrétien en généralisant la liturgie
romaine, de type grégorien. Le souci de célébrer Pâques à la bonne date valorise
les calendriers de Bède. Le rôle des prêtres est reconnu et conduit à se
préoccuper de leur formation. Charles veut aussi uniformiser le régime
monastique selon la meilleure des règles : la règle bénédictine, mais gêné par
le principe de la libre élection de l’abbé, il ne peut aller jusqu’au bout de
son intention. Il fait diffuser le droit canon, qui doit régir la vie de
l’église. Toujours dans le cadre de la restauration religieuse, Charlemagne crée
une nouvelle organisation scolaire. des écoles en principe ouvertes à tous, sont
mises en place auprès du plus grand nombre possible d’églises et de monastères ;
l’empereur incite à l’étude les élèves, qui sont les futurs clercs, mais aussi
les futurs comtes et missi. La langue latine fait l’objet d’un effort
d’amélioration parce que l’on doit s’adresser à Dieu dans une langue digne de
lui. La langue élémentaire ne convient pas. Grammaire, rhétorique, art poétique
sont mobilisés pour le bene dicere. L’écriture est également réformée dans le
même esprit. On adopte une écriture régulière, claire, uniforme, la " minuscule
Caroline ", fruit des efforts de plusieurs ateliers comme Tours et Corbie. Ces
ateliers exercent une véritable fonction d’éditeurs, ils établissent des textes
corrects. Les manuscrits liturgiques s’embellissent. Il joue un rôle de mécène
et sa cour est le rendez-vous de l’élite intellectuelle de son temps ; la plus
célèbre figure est Alain, au savoir encyclopédique, qui joue un rôle essentiel,
mais il y a aussi Paul Diacre, auteur d’ouvrages historiques, le théologien et
poète Théodulf, très bon connaisseur des lettres antiques, Pierre de Pise et
Paulin, qui rédigent des grammaires latines. Enfin Charlemagne est aussi un
grand bâtisseur. Les églises sont beaucoup plus monumentales que celles qui
existaient jusqu’alors. Elles affirment la puissance de l’église et la grandeur
de l’Empire. Charlemagne fait aussi construire des palais (‘Aix-la-Chapelle,
Ingelheim), dont les bâtiments respectent un plan religieux et harmonieux.
Charlemagne a donc mis en place les conditions d’un nouvel épanouissement de la
culture dont l’effet se fera sentir après lui. De quatre mariages connus, il eut
16 enfants dont Charles le Jeune (mort en 811), Pépin d’Italie (mort en 810) et
Louis le Pieux. Le 28 janvier 814 à l’aube, Charlemagne meurt d’une pleurésie.
Il est âgé de 46 ans. Il fut inhumé dans la basilique qu’il avait fait
construire à Aix-la-Chapelle.
Descendance de Charlemagne
Pépin le Bossu né vers 770, mort en 811 à Prüm en
Rhénanie. File de Charlemagne et d'Himiltrude, il porte le prénom de son
grand-père Pépin le Bref. Sa difformité et la répudiation lui valent son rejet
de la cour. En 792, écoutant l'aristocratie qui lui promet la couronne, il
profite de l'absence du roi pour revendiquer son droit d'aîné. Charlemagne
l'apprenant, le fait tonsurer et le condamne à la réclusion perpétuelle au
monastère de Prüm, près de Trèves.
Charles le Jeune né vers 772, mort le 4 décembre 811. Fils de Charlemagne
et d'Hildegarde. Il porte le titre royal en 778. En 790, il reçoit le duché du
maine. A noël 800 il reçoit l'onction du sacre par Léon III. En 806, son père le
destine à sa succession. le 4 décembre 811, Charles meurt sans enfant
Adélaïde née en 773, morte en 774, fille de Charlemagne et d'Hildegarde
Rotrude ou Rothaïde née en 775, morte en 810, troisième enfant de
Charlemagne et d'Hildegarde. Elle est fiancée en 781 au basileus Constantin VI,
héritier de l'empire byzantin. Le projet reste sans lendemain. Elle partage la
vie de Rocico 1er ou Rogon ou Rorgon comte du Maine (n'ayant pas d'intérêt
politique en jeu, son père ne se préoccupe pas de la marier). Elle a un fils de
Rocico, Louis qui deviendra abbé de Saint Denis.
Pépin né en 777,
mort le 8 juillet 810. Il est d'abord prénommé Carloman, c'est le second fils de
Charlemagne et d'Hildegarde. En 781 il est couronné roi d'Italie par le pape
Hadrien 1er sous le nom de Pépin. dans ses campagnes militaires, il se distingue
en s'emparant en 796, du trésor et du sanctuaire des Avars "le Ring"
Louis 1er le Pieux ou le Débonnaire né le 6 avril 778 à Chasseneuil dans
le Poitou, mort le 20 juin 840 au château d'Ingelheim, près de Mayence, il est
le frère jumeau de Lothaire et le troisième fils de Charlemagne et d'Hildegarde.
Son demi-frère Drogon célèbre ses funérailles à la basilique Saint-Arnoul de
Metz. Il fut d'abord prénommé Clovis en l'honneur du vainqueur de Vouillé. A
Rome, le 15 avril 781, le petit Louis est sacré roi d'Aquitaine par le pape
Hadrien 1er. Après la mort de ses frères aînés, il reste l'unique héritier. Il
est associé au trône le 11 septembre 813. En 814, il succède à son père et
devient empereur d'Occident. Il est très influençable malgré son instruction et
sa piété. De nombreuses révoltes nobiliaires marquent son règne. Afin de
préserver l'unité de l'empire, en 817, il règle sa succession. En 829, afin
d'apanager le futur Charles II le Chauve (né de son second mariage) il revient
sur ses dispositions, ce qui provoque la rébellion de ses fils nés d'un premier
lit : Lothaire 1er, Pépin 1er d'Aquitaine et louis le Germanique. Il est déposé
par ses fils en octobre 835 et rétabli sur le trône en février 835. Il ne
retrouve pas son prestige et ne parvient à régler les querelles familiales. Lors
de sa mort l'empire est en plein chaos. Le traité de Verdun en août 843 démembre
l'empire.
Lothaire né le 6 avril 778, mort le 8 février 779 Frère jumeau de Louis,
il naît près de Poitiers à Chasseneuil alors qu'Hildegarde accompagne
Charlemagne vers l'Espagne.
Berthe née vers 779, morte après 823. La princesse est la fille
d'Hildegarde et de Charlemagne. Elle partage la vie du poète Angilbert,
chapelain de la cour et abbé de Saint Riquier de qui elle eut deux fils dont
l'aîné est l'historien Nithad
Gisèle née en 781, morte après 814. Elle est la fille d'Hildegarde et de
Charlemagne, elle passe son enfance et sa vie d'adulte auprès de son père, au
palais. Charlemagne n'apprécie pas de voir ses filles s'éloigner de lui ou pire
encore quitter le foyer paternel pour fonder une famille.
Hildegarde née le 30 avril 783, morte en 783. La princesse reçoit le
prénom de sa mère qui meurt en lui donnant le jour. La fille de Charlemagne ne
survivra à sa mère que quelques mois.
Tétrade ou Théodrade née vers 785, morte après 853. Elle est la fille
aînée de Charlemagne et de Fastrade. Elle entre en religion et devient abbesse
de Notre Dame d'Argenteuil.
Hiltrude née vers 787, morte après 814. Elle est la fille cadette de
Charlemagne et de Fastrade. Elle entre en religion et devient abbesse de
Farmoutiers.
Les principales expéditions de Charlemagne en tout 53
1 contre les Aquitains 769
18 contre les Saxons 772 - 774 - 775 - 776 - 778 -
779 - 780 - 782 - 783 - 784 783 - 784 - 785 - 794 - 795
- 796 - 797 - 798 - 802 - 804
5 contre les Lombards 773 - 774 - 776 -
787 - 801
7 contre les Arabes d’Espagne 778 - 796
- 797 - 801 - 806 - 807 - 809
1 contre les Thuringiens 785
4 contre les Avares ou Huns 788 - 791 -
796 - 811
2 contre les Bretons 786 - 811
1 contre les Bavarois 787
4 contre les Salves au-delà de l’Elbe
789 - 805 - 806 - 812
5 contre les Sarrasins en Italien 806 -
807 - 810 812 - 813
3 contre les danois 808 - 810 - 811
2 contre les Grecs 809 - 810
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