Charlemagne

 

Empereur d’occident de 800 à 814. Roi des Francs sur la moitié nord du royaume de 768 à la mort de son frère Carloman en 771 ; puis sur tout le royaume de 771 à 774 . Fils de Pépin et de Berthe. Inhumé à Aix-la-Chapelle. Le portrait physique, intellectuel et moral de Charlemagne nous est bien connu par la description classique d’Éginhard, est considérée comme fiable par les historiens. Son costume diffère peu de celui des gens du peuple, sauf dans les cas où il doit se montrer dans l’éclat de sa grandeur. Il est très attaché à sa famille, très nombreuse. Marié quatre fois (Désirée, Hildegarde, Fastrade, Liutgarde) ayant de nombreuses concubines jusqu’à un âge avancé, Charles ne peut se séparer de ses enfants, pas plus au moment des repas que pendant ses voyages. Il leur fait donner une éducation complète, pour qu’ils l’emportent en toute chose. il est un peu tyrannique, il ne tient pas compte des sentiments des siens et empêche ses filles de se marier. Il est pieux, très pieux. Il est profondément religieux, aime et redoute Dieu. Il se considère comme le protecteur des humbles, des veuves et des orphelins. Il a une grande curiosité d’esprit, ne cesse d’approfondir sa connaissance des écritures. Conscient de son ignorance (fruit de la négligence paternelle), il fait un effort inouï pour en sortir et se met, bien que roi, à l’école. S’il ne réussit jamais à écrire facilement, c’est un homme instruit parlant le latin, comprenant le grec, possédant une bibliothèque. Il semble avoir été bon orateur. il est volontaire et tenace, ne laisse jamais paraître son émotion sauf après Roncevaux. Il poursuit avec sang-froid le chemin qu’il s’est tracé. il est convaincu de la légitimité de son absolutisme et il a le goût de la domination. Ses convictions le poussent à combattre les ennemis de l’église et à les amener, fût-ce par la violence, à la vraie foi. Alors, sa " douceur " l’abandonne et il sévit au besoin avec une grande cruauté. Il a le sentiment de ses devoirs, et s’assigne comme but de donner à ses sujets la paix, la concorde et la justice. Homme d’un sens politique exceptionnel, Charlemagne, qui montre quelques faiblesses au début de son règne, fait ensuite preuve de fermeté, de prudence et de mesure. Il est caractérisé avant tout par le sens des réalités et la sagesse. Le 9 octobre 768 tandis que Carloman prend à Soissons les insignes de la royauté, Charles est élu roi dans sa capitale de Noyon. S’entendant déjà mal, les deux frères durent assurément considérer le partage voulu par leur père comme une folle décision. Au lieu de suivre l’ancestrale coutume mérovingienne (à l’un des fils l’Austrasie, à l’autre la Neustrie), Pépin avait eu l’idée de faire entourer, en un immense arc de cercle, les possessions de Carloman par celles de Charles. Si l’aîné reçut l’Austrasie, en revanche, il ne lui accordé que le Nord de la Neustrie et l’Aquitaine maritime, le cadet se vit attribuer l’Alamanie, l’Alsace, la Bourgogne, la Hesse, le sud de la Neustrie et la Provence. Enfin, la nouvelle province conquise par Pépin se trouvait divisée comme la Neustrie. A Charles le littoral et la moitié occidentale, à Carloman le reste. Pépin a cru que cette étrange répartition devait réunir les frères et non les diviser. En 769 dès la première année du double règne, l’Aquitaine se révolte contre les francs, pas le côté échu à Carloman mais celui de Charles. Charles voulut tout d’abord mater la révolte (avec un certain Hunold à sa tête) avec l’aide de son frère mais Carloman refuse de participer à l’opération. Sans tarder, le roi Charles part pour Angoulême, et se lance à la poursuite de Hunold. Celui-ci s’enfuit et trouve asile de l’autre côté de la Garonne chez le duc des Gascons, Lupus (le duc Loup). Le roi des Francs, avec la fougue de ses 23 ans, exige que Hunold lui soit remis. S’il refuse, les Francs attaqueront la Gascogne ! Le duc des Gascons épouvanté par les menaces, se hâte de livrer Hunold et même la femme du rebelle. Lupus se soumet ainsi que sa province à l’autorité du fils aîné de Pépin. Beau début pour le règne ! Carloman fait la grimace lorsqu’il apprend que son frère a arrondi son domaine. En 770 ce n’est plus de l’Aquitaine que le vent va souffler durant l’année 770, mais de la Lombardie, morcelée en possessions byzantines, lombardes et papales. Charles "dévoué défenseur de la Sainte Église et son auxiliaire en toute chose" ainsi qu’il l’affirme, devrait logiquement et normalement servir la politique de son père. Il n’en est rien. Carloman lui, regarde vers la Lombardie où règne Didier, l’ancien duc de Toscane. La veuve de Pépin, désespérée de voir la haine séparer ses deux fils, décide de s’en mêler. Elle se rend à Seltz voir Carloman, obtient son accord et se rend ensuite à Rome afin d’y rencontrer le pape Etienne II. En réalité, elle veut réconcilier les deux fils en rapprochant Charles des Lombards en proposant l’union de Charles avec la princesse Désirée, fille de Didier. Le roi des Lombards accepte et Charles est d’accord. Or Charles vit avec une jeune franque du nom d’Hiniltrude qui lui a donné une fille et un garçon (bossu). Le pape Etienne II, rendu furieux par le projet d’alliance entre les francs et les Lombards, crie au sacrilège. Charles décide de passer outre. Bertrade part pour Pavie chercher sa nouvelle bru. A sa vue Charles regrette aussitôt Hiniltrude, Désirée est un véritable laideron. IL épouse, quand même, celle que sa mère a choisi. Mais cette union ne rapproche pas pour autant les deux frères. En 771 Charles a déjà pris les habitudes de souverain itinérant qu’il gardera durant toute sa vie. Le 4 décembre 771, survient un événement lourd de conséquences : la mort de Carloman à Corbery. A peine son frère enseveli à Saint Rémi de Reims, Charles annonce aux principaux serviteurs du défunt qu’il refuse de réserver à ses neveux la succession de leur père, qu’il garde pour lui tout l’héritage de Pépin. La reine Gerberge, ses enfants et une partie de ses serviteurs se réfugient à la cour lombarde. " Ce voyage " devait une année plus tard déclencher une guerre entre les Francs et les Lombards, d’autant plus que Charles ne pouvant se faire à la laideur de Désirée la renvoie auprès de son père. En 772 depuis Pépin, les accidents de frontière se sont multipliés en Saxe surtout lorsque celle-ci n’est pas délimitée par des bois ou des montagnes (en Allemagne du Nord, on y voit des scènes de meurtres, de rapines et d’incendies). Charles décide de réunir les grands à Worms afin de leur expliquer la gravité de la situation. D’après les clercs, il s’agirait de faire cesser le paganisme qui s’étend entre le Rhin et l’Elbe. L’assemblée ne peut qu’approuver l’intervention franque outre-Rhin et Charles fixe le point où l’armée doit se réunir. C’est le ban d’est. Une guerre pénible et atroce en une guerre de 33 années commençait. Les Saxons sont assurément d’une nature féroce, mais c’est surtout de leur manque de parole, de leur manière de renier les engagements puis, de leurs promesses jamais tenues, que va naître et rebondir sans cesse le conflit. 772 après avoir traversé la Hesse, les francs ravagent la terre saxonne " par le fer et par le feu et s’emparent du château d’Eresburg (Stadtberg). Ils arrivent devant la fameuse idole appelée l’Irminsul mais l’armée des envahisseurs se meurt de soif, or tandis que tout le monde reposait, une immense quantité d’eau jaillit, en plein milieu, dans le lit creux d’un torrent. On détruit alors l’Irminsul et l’on reprend la route pour atteindre la Weser. Les Saxons mettent bas les armes et livrent 12 otages. Le 20 octobre, Charles regagne son palais d’Héristal. En 773 le conflit lombardo-franc menace. Déjà, en 768, le roi Didier, avait osé installer lui-même " son " pape Philippe, lequel ne resta qu’une journée sur le trône de Saint-Pierre. Il fut remplacé par Etienne III, à sa mort en 772. Il fut consolé d’avoir appris le renvoi de Désirée et la détérioration des relations entre Lombards et Francs. Son successeur Hadrien Ier appela au secours Charles comme l’avait fait lui-même Etienne II en 754 en réclamant l’aide de Pépin, afin de mettre ce même roi Didier à la raison. Didier avait formé le projet de faire sacrer roi des Francs par le Saint-père, les fils de Carloman réfugiés à la cour. Le Lombard espérait ainsi brouiller Rome avec Charles et ainsi prendre la plus grande partie de l’Italie sous sa coupe. Charles divise ses forces en deux corps : une passe par les Alpes par le Grand Saint Bernard, tandis que l’autre dirigée par lui-même passe par le mont Cenis. En voyant ces hommes bardés de fer, dévaler ces monts, l’armée lombarde se réfugie derrière les murailles de Pavie. Gerberge et ses enfants vont se réfugier à Vérone où Charles les fait prisonniers. En 774 au mois de juin, Pavie finit par se rendre. Didier est emmené en captivité en pays franc et jeté dans le traditionnel monastère. Le 5 juin 777, Charles prend le titre de roi des Francs et de Lombards. (rex Francorum et Langobardorum). Il fait une entrée triomphale à Pavie, coiffé de la célèbre couronne de fer dont le fermoir, d’après la légende, a été forgé avec un clou de la Vraie Croix. Tandis que Charles est en Italie, les Saxons ont ravagé le pays de Hesse. En 775 le roi rentré au pays envoie en Saxe une armée de trois corps, qui extermine, incendie et tue tous ceux qui voulaient lui résister. Pendant l’hiver, Charles prend la décision de recommencer la guerre contre les saxons : il faut forcer les Saxons à se soumettre à la religion chrétienne ou ils seront exterminés. Les Saxons sont battus. Bien entendu, la campagne se termine par la classique promesse des Saxons " de se faire chrétiens ", promesse qu’ils se garderont bien de suivre. Puis Charles rentre chez lui, avec les tout aussi classiques otages saxons. Charles semble ne pas avoir tenu la promesse faite au pape Hadrien au sujet des territoires qui devaient être remis à Rome. Charles fait la " sourde oreille ". En 778 voici venue l’année de Roncevaux ! A Paderborn, Charles reçut en 777, la visite de Solaïmân Ibn-al-Arabi, gouverneur de Barcelone. Celui-ci traite et révolté, venait proposer au souverain franc, les villes que le roi des sarrasins, Abd-el-Rahman, lui avait confiées. Aussi Charles lance-t-il deux armées sur les Pyrénées. Pampelune traversée et occupée, l’Èbre passé à gué, les deux armées marchent sur Saragosse. Le roi abandonne le siège et bat en retraite vers les Pyrénées. On vient de lui annoncer que les Saxons ont à nouveau, franchi le Rhin et les Sarrasins opposent une forte résistance. il en profite pour raser les murailles de Pampelune. Le 15 août, comme les longues files de l’arrière-garde franque s’engagent dans l’étroit passage de Roncevaux, les Basques dévalent du haut des montagnes et massacrent les troupes commandées par le Sénéchal Éginhard, le comte du palais Anselme et Roland, duc de la Marche de Bretagne. (celui de la chanson). Ce cruel revers effaça presque entièrement dans le cœur du roi la joie des succès qu’il avait eu en Espagne. Rapidement, Charles décide de se retourner vers les Saxons (on demeure stupéfait de la facilité avec laquelle Charlemagne transportait ses forces des Pyrénées au Rhin !). Les Saxons pour se venger, ont ravagé, par le fer et par le feu les pays Francs depuis Cologne jusqu’au confluent de la Moselle ! L’armée du roi est composée de Francs orientaux et d’Allemands. Les Saxons se sont repliés en pays d’Hesse, c’est là que les Francs en font un tel carnage que seulement quelques uns pourrons regagner leur pays. Hadrien Ier faisait d’autre part pression sur lui pour qu’il lui remît les territoires promis (la Toscane et toute l’Italie du Sud) . mais Charles n’entendait pas remplir les engagements qui lui avaient été en quelque sorte arrachés lors de sa première visite. (Il ne tient pas plus sa parole vis-à-vis du pape que les turbulents Saxons vis-à-vis de lui). En 780, il fit comprendre au pape qu’il devait renoncer au grand état pontifical prévu. Le souverain préféra sa propre domination, directe ou indirecte sur l’Italie. Une cour, une organisation administrative et judiciaire, une diplomatie, une législation, une présence franque locale furent mises en place. Quant à l’indépendance des états du pape, elle apparut de plus en plus fictive, étant donné les interventions des représentants carolingiens. La quasi-réunification et le rattachement à l’ensemble franc en Italie furent très importants pour la civilisation européenne, qui s’ouvrit de nouveau aux influences d’outre-monts. En 785, Charles organisa administrativement le pays saxon et promulgua le capitulaire saxon, qui proscrivait les cultes païens et punissait de mort le refus du baptême et les manifestations violentes d’hostilité à l’église. De 793 à 804, la christianisation forcée fut un échec. Le paiement de la dîme fut rejeté, la prédication peu écoutée, la terreur mal supportée. D’où une nouvelle révolte en 793. Le guerre prit alors un caractère encore plus acharné. Un édit de pacification sanctionna en 797 la soumission de la plus grande partie de la Saxe, mais la résistance ne cesse qu’en 804, dans un pays ravagé. En 792 Charles a un grave ennui avec Pépin dit le Bossu, le fils qu’il avait eu de sa liaison avec Hiniltrude et qui venait d’atteindre sa 20e année. Pour se venger de celui qui l’avait contrefait et avait abandonné sa mère (pour épouser Désirée, la Lombarde), Pépin fomente avec quelques seigneurs francs un complot, dirigé non contre le roi, mais contre l’orgueilleuse Fastrade qu’il accuse, non sans raison, de cruauté. La conspiration découverte, aux fourches patibulaires. par égard pour Hiniltrude, Pépin le Bossu est seulement tonsuré et enfermé dans le monastère de Prüm. Charles se veut monarque absolu. Législateur et juge suprême, il décide de la paix et de la guerre, commande l’armée, nomme et révoque tous les fonctionnaires. Comme son père, c’est un roi sacré, qui règne par la volonté de Dieu et dont les actes sont inspirés par l’Esprit-saint. Jaloux de ses prérogatives et peu enclin à les partager, il n’a ni Premier Ministre ni favori. Mais ce n’est pas un tyran. Il consulte les grands, maintient les assemblées générales où, chaque année, se discutent les grands problèmes du royaume. En pratique, il y fait avaliser ses décisions. Il est entouré d’un conseil dont il choisit les membres, d’un comte du palais qui préside son tribunal, d’un chambrier qui s’occupe des finances, d’un chancelier et d’officiers de la maison royale. Pour enraciner son pouvoir, Charlemagne renforce les relations personnelles d’homme à homme, ressort essentiel de la société de son temps. Il exige un serment de fidélité de tous les hommes libres et établit des liens plus étroits entre lui et les grands en recourant à la vassalité. Les évêques, vassaux au nom du roi, jouent un rôle capital dans son système de gouvernement. Le facteur religieux est en effet essentiel. Charlemagne, du fait du sacre, se considère comme un roi-prêtre. Il veut faire respecter la loi de Dieu sur terre. Le couronnement de Charles comme empereur par le pape Léon III, à Rome, à la Noël 800 (événement dont on connaît mal les détails) exprima bien la réalité de la construction politique réalisée par Charlemagne et sa situation prépondérante en Occident. Mais cet apogée ne doit pas faire illusion : l’empire était fait de régions et de peuples qui avaient leur histoire, leur culture et leur langue, ainsi que leur législation. Le roi créa même à nouveau des principautés (Aquitaine, Italie, Bavière). Le mode d’administration locale conduisait dans les régions à l’implantation de grandes dynasties aristocratiques qui devaient ultérieurement s’émanciper du pouvoir royal. Charlemagne fit lui-même en 806 un projet de partage de l’empire entre ses trois fils sans même mentionner le titre impérial. Il était resté fondamentalement ce que révèlent ses résidences et le choix même d’Aix-la-Chapelle comme capitale, un roi franc d’entre Meuse et Rhin, et ne put empêcher les évolutions de fond qui menaçaient l’unité de l’empire de faire leur oeuvre. L’action de Charlemagne lui-même est décisive dans ce qu’on appelle la " renaissance carolingienne ". c’est l’idéal religieux du souverain qui est ici déterminant : il s’agit de transformer la réalité pour que les hommes soient agréables à Dieu. L’homme doit avant tout honorer Dieu et le servir. D’où l’achèvement de la réforme liturgique commencée par Pépin le Bref, qui unifie le culte dans l’occident chrétien en généralisant la liturgie romaine, de type grégorien. Le souci de célébrer Pâques à la bonne date valorise les calendriers de Bède. Le rôle des prêtres est reconnu et conduit à se préoccuper de leur formation. Charles veut aussi uniformiser le régime monastique selon la meilleure des règles : la règle bénédictine, mais gêné par le principe de la libre élection de l’abbé, il ne peut aller jusqu’au bout de son intention. Il fait diffuser le droit canon, qui doit régir la vie de l’église. Toujours dans le cadre de la restauration religieuse, Charlemagne crée une nouvelle organisation scolaire. des écoles en principe ouvertes à tous, sont mises en place auprès du plus grand nombre possible d’églises et de monastères ; l’empereur incite à l’étude les élèves, qui sont les futurs clercs, mais aussi les futurs comtes et missi. La langue latine fait l’objet d’un effort d’amélioration parce que l’on doit s’adresser à Dieu dans une langue digne de lui. La langue élémentaire ne convient pas. Grammaire, rhétorique, art poétique sont mobilisés pour le bene dicere. L’écriture est également réformée dans le même esprit. On adopte une écriture régulière, claire, uniforme, la " minuscule Caroline ", fruit des efforts de plusieurs ateliers comme Tours et Corbie. Ces ateliers exercent une véritable fonction d’éditeurs, ils établissent des textes corrects. Les manuscrits liturgiques s’embellissent. Il joue un rôle de mécène et sa cour est le rendez-vous de l’élite intellectuelle de son temps ; la plus célèbre figure est Alain, au savoir encyclopédique, qui joue un rôle essentiel, mais il y a aussi Paul Diacre, auteur d’ouvrages historiques, le théologien et poète Théodulf, très bon connaisseur des lettres antiques, Pierre de Pise et Paulin, qui rédigent des grammaires latines. Enfin Charlemagne est aussi un grand bâtisseur. Les églises sont beaucoup plus monumentales que celles qui existaient jusqu’alors. Elles affirment la puissance de l’église et la grandeur de l’Empire. Charlemagne fait aussi construire des palais (‘Aix-la-Chapelle, Ingelheim), dont les bâtiments respectent un plan religieux et harmonieux. Charlemagne a donc mis en place les conditions d’un nouvel épanouissement de la culture dont l’effet se fera sentir après lui. De quatre mariages connus, il eut 16 enfants dont Charles le Jeune (mort en 811), Pépin d’Italie (mort en 810) et Louis le Pieux. Le 28 janvier 814 à l’aube, Charlemagne meurt d’une pleurésie. Il est âgé de 46 ans. Il fut inhumé dans la basilique qu’il avait fait construire à Aix-la-Chapelle.

Descendance de Charlemagne

Pépin le Bossu né vers 770, mort en 811 à Prüm en Rhénanie. File de Charlemagne et d'Himiltrude, il porte le prénom de son grand-père Pépin le Bref. Sa difformité et la répudiation lui valent son rejet de la cour. En 792, écoutant l'aristocratie qui lui promet la couronne, il profite de l'absence du roi pour revendiquer son droit d'aîné. Charlemagne l'apprenant, le fait tonsurer et le condamne à la réclusion perpétuelle au monastère de Prüm, près de Trèves.
Charles le Jeune né vers 772, mort le 4 décembre 811. Fils de Charlemagne et d'Hildegarde. Il porte le titre royal en 778. En 790, il reçoit le duché du maine. A noël 800 il reçoit l'onction du sacre par Léon III. En 806, son père le destine à sa succession. le 4 décembre 811, Charles meurt sans enfant
Adélaïde née en 773, morte en 774, fille de Charlemagne et d'Hildegarde
Rotrude ou Rothaïde née en 775, morte en 810, troisième enfant de Charlemagne et d'Hildegarde. Elle est fiancée en 781 au basileus Constantin VI, héritier de l'empire byzantin. Le projet reste sans lendemain. Elle partage la vie de Rocico 1er ou Rogon ou Rorgon comte du Maine (n'ayant pas d'intérêt politique en jeu, son père ne se préoccupe pas de la marier). Elle a un fils de Rocico, Louis qui deviendra abbé de Saint Denis.
Pépin né en 777, mort le 8 juillet 810. Il est d'abord prénommé Carloman, c'est le second fils de Charlemagne et d'Hildegarde. En 781 il est couronné roi d'Italie par le pape Hadrien 1er sous le nom de Pépin. dans ses campagnes militaires, il se distingue en s'emparant en 796, du trésor et du sanctuaire des Avars "le Ring"
Louis 1er le Pieux ou le Débonnaire né le 6 avril 778 à Chasseneuil dans le Poitou, mort le 20 juin 840 au château d'Ingelheim, près de Mayence, il est le frère jumeau de Lothaire et le troisième fils de Charlemagne et d'Hildegarde. Son demi-frère Drogon célèbre ses funérailles à la basilique Saint-Arnoul de Metz. Il fut d'abord prénommé Clovis en l'honneur du vainqueur de Vouillé. A Rome, le 15 avril 781, le petit Louis est sacré roi d'Aquitaine par le pape Hadrien 1er. Après la mort de ses frères aînés, il reste l'unique héritier. Il est associé au trône le 11 septembre 813. En 814, il succède à son père et devient empereur d'Occident. Il est très influençable malgré son instruction et sa piété. De nombreuses révoltes nobiliaires marquent son règne. Afin de préserver l'unité de l'empire, en 817, il règle sa succession. En 829, afin d'apanager le futur Charles II le Chauve (né de son second mariage) il revient sur ses dispositions, ce qui provoque la rébellion de ses fils nés d'un premier lit : Lothaire 1er, Pépin 1er d'Aquitaine et louis le Germanique. Il est déposé par ses fils en octobre 835 et rétabli sur le trône en février 835. Il ne retrouve pas son prestige et ne parvient à régler les querelles familiales. Lors de sa mort l'empire est en plein chaos. Le traité de Verdun en août 843 démembre l'empire.
Lothaire né le 6 avril 778, mort le 8 février 779 Frère jumeau de Louis, il naît près de Poitiers à Chasseneuil alors qu'Hildegarde accompagne Charlemagne vers l'Espagne.
Berthe née vers 779, morte après 823. La princesse est la fille d'Hildegarde et de Charlemagne. Elle partage la vie du poète Angilbert, chapelain de la cour et abbé de Saint Riquier de qui elle eut deux fils dont l'aîné est l'historien Nithad
Gisèle née en 781, morte après 814. Elle est la fille d'Hildegarde et de Charlemagne, elle passe son enfance et sa vie d'adulte auprès de son père, au palais. Charlemagne n'apprécie pas de voir ses filles s'éloigner de lui ou pire encore quitter le foyer paternel pour fonder une famille.
Hildegarde née le 30 avril 783, morte en 783. La princesse reçoit le prénom de sa mère qui meurt en lui donnant le jour. La fille de Charlemagne ne survivra à sa mère que quelques mois.
Tétrade ou Théodrade née vers 785, morte après 853. Elle est la fille aînée de Charlemagne et de Fastrade. Elle entre en religion et devient abbesse de Notre Dame d'Argenteuil.
Hiltrude née vers 787, morte après 814. Elle est la fille cadette de Charlemagne et de Fastrade. Elle entre en religion et devient abbesse de Farmoutiers.

            Les principales expéditions de Charlemagne en tout 53


1     contre les Aquitains 769
18   contre les Saxons 772 - 774 - 775 - 776 - 778 - 779 - 780 - 782 - 783 - 784 783 - 784 - 785 - 794 - 795         - 796 - 797 - 798 - 802 - 804
5     contre les Lombards 773 - 774 - 776 - 787 - 801
7     contre les Arabes d’Espagne 778 - 796 - 797 - 801 - 806 - 807 - 809
1     contre les Thuringiens 785
4     contre les Avares ou Huns 788 - 791 - 796 - 811
2     contre les Bretons 786 - 811
1     contre les Bavarois 787
4     contre les Salves au-delà de l’Elbe 789 - 805 - 806 - 812
5     contre les Sarrasins en Italien 806 - 807 - 810 812 - 813
3     contre les danois 808 - 810 - 811
2     contre les Grecs 809 - 810


Dernière Modification   06/06/20

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