Le consulat
Le
11 novembre 1799, Paris se réveille "sous le Consulat", au Luxembourg a lieu une
réunion entre les trois consuls. On doit nommer les ministres. Cambacérès
obtient le ministère de la justice, Laplace celui de l'intérieur, Fouché est
nommé à la police, Berthier reçoit le ministère de la guerre, Gaudin est nommé
au ministère des finances. Le14 novembre, suite à la démission de Reinhard,
Talleyrand reçoit le ministère des affaires étrangères. Le 24 novembre loi
réformant les contributions directes. Les percepteurs sont nommés par l'état, la
direction des contributions directes est centralisée à Paris, et relève
directement du ministère des finances. Dans l'ouest, les chefs royalistes se
réunissent à Pouancé, ils décident l'arrêt des hostilités, sauf Cadoudal. Nous
sommes le 12 décembre 1799, et Bonaparte a une dernière séance de travail. Il
faut désigner les trois consuls. Au moment du dépouillement , Bonaparte s'avance
et s'empare des bulletins, se tournant vers Sieyès dit "Au lieu de dépouiller
donnons un nouveau témoignage de reconnaissance au citoyen Sieyès en lui
décernant le droit de désigner les trois premiers magistrats de la République,
et convenons que ceux qu'il aura désignés seront censés être ceux à la
nomination desquels nous venons de procéder" Les bulletins sont brûlés. La
constitution de l'an VIII est faite. Sieyès s'élimine , Ducos en fait autant,
Bonaparte désigné par Sieyès choisit ses deux assesseurs, Cambacérès et Lebrun.
Le 13 décembre, publication de la constitution, elle comprend 95 articles en
trois sujets principaux. 1° Rétablissement du suffrage universel. Le pouvoir
législatif comportera quatre assemblées. Le sénat, le conseil d'état, le
tribunat, le corps législatif. Le gouvernement ou pouvoir exécutif, est très
puissant car l'autorité est concentrée dans les mains du Premier Consul. Le 25
décembre Bonaparte annonce aux Français le programme du consulat "Il faut rendre
la république chère aux citoyens, respectable aux étrangers, formidable aux
ennemis. Le 26 décembre il reçoit Hyde de Neuville, émissaire royaliste, il
espère convaincre Bonaparte d'accepter l'épée de connétable que lui offre Louis
XVIII, mais Bonaparte refuse. Le 31 décembre le grand vizir à la tête d'une
armée turque s'empare d'El Arich. Le 4 janvier les Anglais rejettent la
proposition de Bonaparte, en prétextant qu'ils ne traiteront qu'avec les
Bourbons restaurés. La réponse de l'Autriche est identique. Suite au refus de
Bonaparte aux propositions royalistes, ces derniers entament dans Paris une
propagande contre le Corse usurpateur. Un décret en date du 17 janvier 1800,
supprime soixante des soixante treize journaux politiques qui existaient depuis
le consulat provisoire et interdisant toute nouvelle création. La convention
d'El Arich signée entre Kléber, le commodore Sydney Smith et les Turcs devait
permettre le rapatriement de l'armée. Desaix écœuré quitte l'Égypte. Mais
c'était sans compter sur la décision de l'amiral Keith commandant en chef des
escadres de la Méditerranée, Smith n'ayant aucun pouvoir de décision. L'amiral
refusait l'accord et réclamait que l'armée française se constitue prisonnière.
Kléber furieux reprend le combat. Le 13 février voit la création de la banque de
France. Le premier consul s'ennuie de son inaction, et le 15 mars il écrit à
Moreau je suis un mannequin qui a perdu sa liberté et son bonheur, je vous envie
car vous allez avec vos braves effectuer de belles choses. Je changerais
volontiers ma pourpre consulaire contre une épaulette de chef de brigade sous
vos ordres. Le 20 mars Kléber est vainqueur des Turcs à Héliopolis, l'Égypte est
conquise. Le 6 mai dé part porter secours à Masséna enfermé dans Gênes.
Bonaparte absent de Paris les royalistes en profitent pour se remettre à
comploter. Le passage étant occupé Bonaparte décide le 20 mai de passer par le
col du grand Saint-bernard à 2470 mètres d'altitude. Les pièces d'Artillerie
sont couchées dans des troncs d'arbre creusés en forme d'auge, et traînés par
100 hommes. Il espère ainsi prendre l'ennemi à revers. Paris apprenant que
Bonaparte a renouvelé l'exploit d'Hannibal se met à espérer. Le 2 juin à Turbigo
Bonaparte apprend la chute du fort de Bard, Murat lui annonce la capitulation de
la citadelle de Milan. Le 4 juin Masséna est obligé de se rendre et d'ouvrir les
portes de Gênes. L'amiral Keith impressionné par leur défense héroïque laissa
Masséna et ses troupes regagner Nice. Le 8 juin, Lannes avec 8000 hommes écrase
18000 Autrichiens. Le 9 juin victoire de Moreau à Höchstädt. Le 14 juin se
déroule la bataille de Marengo, transformée de défaite en victoire par l'arrivée
inattendue de Desaix. Le 15 juin une convention est signée entre la France et
l'Autriche. Le 4 juillet commence les négociations. Bonaparte envoie son frère
Joseph, l'Autriche sera représenté par le ministre Cobenzl. Depuis le glorieux
retour de Marengo, un mois s'est écoulé, les finances se redressent,
l'administration du pays s'organise, le ton du premier consul s'affirme,
Bonaparte est maintenant conscient de sa force qui s'appuie sur la confiance du
peuple. Joseph Bonaparte part pour Lunéville pendant ce temps Bonaparte annonce
à Moreau (armée du Rhin), Augereau (armée franco-batave), Brune (armée
d'Italie), Macdonald (armée des Grisons) que les hostilités reprendront. Le 3
décembre Moreau bat les Autrichiens à Hohenlinden. Le 2 janvier 1801 commencent
les véritables négociations entre Joseph et Cobenzl. Le traite de Trévise sera
signé le 15 janvier 1801. Bonaparte impose la volonté du vainqueur, et envoie au
corps législatif le message suivant " la rive gauche du Rhin sera la limite de
la république ". Le 9 février le traité de Lunéville est signé. Le 8 mars
offensive anglaise à Aboukir, l'armée turque approche pour aider les Anglais. Le
21 mars la France perd l'Égypte avec la défaite de Canope où l'armée de Menou y
est battu. Le 28 juin la convention de Gizeh oblige les Français à quitter Le
Caire. Le 9 octobre préliminaires de paix entre la France et la Turquie.
L'Égypte reste à la Turquie. En décembre les députés refusent de voter les
projets de loi qui leur sont soumis mais acceptent le dernier qui retirait
l'état civil à l'église. Bonaparte furieux retire à l'assemblée tous les projets
de loi qui devaient leur être présentés. Comme le renouvellement des assemblées
arrivait, au lieu de désigner par tirage au sort ceux qui partaient comme à
l'habitude, Bonaparte demanda au sénat de désigner ceux qui devaient partir,
pour masquer son épuration il demanda la liste de ceux qui resteraient. Le 25
janvier 1802 Bonaparte est élu Président de la République italienne. Le 18 avril
jour de Pâques la France redevient la fille aînée de l'église, la cour
consulaire semble étonné de se trouver à Notre-dame pour écouter le Te Deum. Le
lendemain Bonaparte désire savoir comment Augereau à trouvé la cérémonie "très
belle, répond Augereau il n'y manquait qu'un million d'hommes qui sont morts
pour détruire ce que nous rétablissons "Bonaparte en sera irrité, car il prend à
cœur son rôle de protecteur de l'église. Le 1er mai vote de la loi sur
l'enseignement, il sera désormais divisé en quatre degrés écoles primaires et
secondaires à la charge des administrations locales, les lycées et écoles
spéciales à la charge de l'état. Le 8 mai le sénat réélit Bonaparte consul pour
dix ans. Le 21 mai l'armée de l'ouest est supprimée l'ordre sera maintenu par la
gendarmerie. Le 23 mai un traité est signé à Paris avec la Prusse, elle reçoit
deux évêchés, six abbayes et trois villes libres. Le 24 mai le général Simon
chef d'état major de Bernadotte et principal auteur du "complot des libelles"
est arrêté avec d'autres officiers. Bonaparte éloigne les officiers qui lui sont
hostiles. Madame de Staël est interdite à Paris. Le 29 juillet Bonaparte est
nommé premier consul à vie par 3577260 pour et 8375 contre. Les électeurs
parisiens ont voté ainsi, 60396 oui et 60 non. La Vendée 17079 oui et 6 non. Le
4 août le Conseil d'état et le Sénat ratifient le projet de constitution que
Bonaparte a dicté à Bourrienne. On l'appellera la constitution de l'an X cela
consacre Bonaparte en véritable souverain. La France se plaint car l'Angleterre
n'a toujours pas évacué l'Égypte, ni Malte. Elle aurait dû le faire depuis le
mois de septembre, nous sommes en novembre. Le 19 février 1803 médiation de
Bonaparte avec la Suisse, elle sera neutre, ni guerre ni alliance, protection
défensive par la France pendant cinq ans. Fin février l'Angleterre quitte
l'Égypte. Le 28 mars une pièce de cinq Francs est gravée à l'effigie du premier
consul avec ces mots " Que Dieu protège la France "Le 10 avril vente de la
Louisiane aux États-Unis pour 80 millions. Le 6 octobre les préparatifs contre
l'Angleterre s'accélèrent, on exerce les soldats à nager. Le 13 janvier 1804
Bonaparte apprend par le chargé de la police François Réal, que Pichegru est à
Paris. Bonaparte a blêmi car il sait que c'est pour participer aux projets
homicides de Georges Cadoudal. Le 28 février 1804 Pichegru est arrêté sur ordre
de Fouché et conduit au Temple où il rejoindra Moreau enfermé depuis le 15 du
même mois. Moreau sera gracié, mais Pichegru sera retrouvé étranglé dans sa
cellule le 6 avril (il s'est vraisemblablement suicidé). Le 9 mars Bonaparte
écrit à Davout "Georges Cadoudal vient d'être arrêté, il a déclaré qu'il venait
attaquer le premier consul, qu'il était seul, car il ne devait attaquer que
lorsqu'il y aurait un prince à Paris, il n'y est point encore. Ce prince
français ne pouvait être que le duc d'Enghien " Bonaparte fou de rage jure de
montrer aux Bourbons que son sang vaut le leur, je vais leur rendre la terreur
qu'ils veulent m'inspirer, je vais leur apprendre à quel homme ils ont affaire.
Le 17 mars à Ettenheim Le duc est enlevé, la saisie des papiers prouvera que le
duc n'a pas trempé dans le complot de Cadoudal, mais qu'il se trouvait à la tête
d'un véritable réseau anti-républicain. Mais une lettre démontre que le prince a
pensé à l'éventualité de la mort de Bonaparte. Pour cela le futur empereur le
laissera fusiller le 21 mars à deux heures du matin dans les fossés de
Vincennes. Ce même jour promulgation du code civil. Le 30 avril Curée à qui on a
soufflé la leçon déclare au Tribunat que le gouvernement de la république soit
confié à un empereur et que cet empire soit héréditaire de mâle en mâle. Le 3
mai le Tribunat ratifie le projet. L'empire est né
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