La troisième République
Adolphe Thiers
: Jules Favre
réclame la déchéance de la famille impériale. Dans les rues de Paris
l’émeute gronde. L’impératrice parvient tout de même à s’enfuir vers
l’Angleterre. Maintenant la foule se dirige vers le Palais Bourbon, Gambetta
monte à la tribune et parvient à calmer le peuple. A l’annonce de ce denier sur
sa demande de destitution de la famille impériale le peuple s’enflamme de
nouveau. Jules Favre monté à la tribune déclare " ce n’est pas ici que vous
devez proclamer la république c’est à l’hôtel de ville ". Jules Ferry à l’hôtel
de ville déclare " Les députés de Paris au gouvernement ". C’est ainsi que
Arago, Gambetta, Pelletau, Crémieux, Rochefort seront nommés ministres. Le
président de ce premier ministère sera Le général Trochu. La troisième
république est née, nous sommes le 4 septembre 1870. Décidée à continuer la
guerre, la France envoie à tous ses ambassadeurs en poste à l’étranger, une
lettre dans laquelle elle dit clairement que le pays ne cédera pas. L’armée
allemande s’avance sur la capitale. A Paris on se prépare à subir un siège. La
levée en masse de tous les Français est prescrite, le réapprovisionnement est
effectué et partagé entre tous, Trochu passe en revue les troupes qui vont
défendre Paris. Cent-vingt mille hommes sont massés sur les Champs-Élysées et
trois cent quatre vingt dix mille de la garde nationale sont répartis sur les
différents secteurs à défendre, dans la capitale. On peut ajouter cinquante
mille hommes de ligne, les rescapés de Sedan au nombre de vingt mille, enfin,
massés dans les forts qui cernent la capitale se trouvent vingt mille matelots
et artilleurs. Ils ont à leur disposition huit cents canons. Belle armée en
perspective, mais Trochu ne se fait guère d’illusions, dans cette armée il y a
beaucoup d’hommes mais peu de soldats. Aussi Jules Favre va-t-il tenter de
négocier avec Bismarck. C’est mort de honte qu’il rentre à Paris, la proposition
de Bismarck (il réclame Strasbourg) est inacceptable. Deux armées allemandes de
cent quatre vingt dix mille hommes arrivent devant Paris l’une au nord l’autre
au sud. Le 19 septembre, la déroute des Français sur le plateau de Châtillon va
permettre à Bismarck de préparer tout à son aise le bombardement de Paris.
Gambetta rejoint la ville de Tours d’où il dirigera l’armée de la Loire.
Garibaldi qui a rejoint la Loire avec des troupes volontaires reçoit par
Gambetta la charge de protéger la Bourgogne. Le 27 octobre fut un tournant dans
cet épisode tragique, on a parlé de trahison, en effet, Bazaine capitule, son
armée intacte et forte de cent soixante quinze mille hommes est faite
prisonnière. Le plus grave, est que cet abandon libère l’armée prussienne du
prince Frédéric Charles. A Paris la révolte gronde, les Parisiens viennent
d’apprendre la prise du Bourget par les Allemands, la capitulation de Metz avec
Bazaine et les démarches de Thiers pour conclure un armistice. Des pancartes
apparaissent sur les murs de Paris sur lesquelles on peut lire " A bas les
traîtres ! A bas Trochu ! Pas d’Armistice ! La guerre à outrance ! ". On entend
par ci par là ces cris " vive la commune ". La convocation des électeurs est
décidée il devront répondre à la question " Est-ce que pour la population de
Paris, le gouvernement est apte ou non à défendre la Patrie ". Craignant la
révolution les électeurs donnent la majorité au gouvernement. Thiers, qui une
fois de plus, tente une négociation rencontre cette fois encore les mêmes
exigences de la part des Allemands. De son côté Gambetta lance l’offensive, il
dirige l’armée de la Loire sur Orléans, et c’est la victoire de Coulmiers. La
proposition de jonction des deux armées, celle de Paris et celle de Loire à
Fontainebleau est décidée. Ducrot prendra Champigny, mais les hommes transis de
froid rentreront au bercail " Les grognards sont fatigués et orphelins, l’Europe
a vaincu la France à Waterloo ". Le rendez-vous est manqué. Le 3 décembre, les
Allemands attaquent l’armée de la Loire, le 5 janvier, ils bombardent le sud de
Paris, le 6 janvier, réapparition d’affiches sur lesquelles on envisage
l’établissement de la commune. Paris reste tranquille. Bourbaki à la tête d’une
armée de cent trente mille hommes, reçoit la mission de dégager Belfort et ainsi
menacer les communications allemandes. La bataille d’Héricourt est un échec,
cette défaite profite à l’Allemagne qui, le 18 janvier 1871 réalise sa
réunification. En effet le roi Louis II de Bavière, la Saxe, Bade et le
Wurtemberg rejoignent la confédération. L’Italie, elle, en profite pour
reprendre Rome et la Russie dénonce le traité sur la mer noire et renforce sa
flotte en ce point. C’est presque un second Waterloo, il ne manque que
l’Angleterre. Au nord l’armée de Faidherbe est mise en déroute, Trochu
démissionne. Jules Favre demande à Bismarck de le recevoir. Le 28 janvier
l’armistice est signée. Bismarck veut négocier avec un gouvernement nommé par
une assemblée élue. Paris paiera deux cents millions de francs de rançon. A
l’annonce de l’armistice les Parisiens fuient la capitale. Les élections voient
la victoire de la droite, avec quatre cents monarchistes, légitimistes ou
orléanistes trente bonapartistes contre deux cents républicains. Thiers est élu
chef du pouvoir exécutif il est âgé de soixante treize ans, on dira de lui qu’il
est vaniteux, agité, mais lucide et intelligent. Thiers saura s’imposer grâce à
sa psychologie et à sa clairvoyance. Certes il n’a pas de marge de manœuvre
devant les exigences allemandes, Bismarck réclame six milliards de francs or,
l’entrée des troupes prussiennes dans Paris, cession de l’Alsace, de Belfort et
d’un tiers de la Lorraine. Après tractations Thiers obtient que la rançon soit
ramenée à cinq milliards, il garde Belfort. Les gardes nationaux décident de
sauver les canons qu’ils ont achetés de leurs deniers. Ils les transportent sur
les hauteurs de Montmartre dans leurs rangs on peut apercevoir une femme nommée
Louise Michel. Le 1er mars les troupes allemandes entrent dans Paris,
vide, cette ville si vivante semble morte. Devant l’Arc de Triomphe qu’elles
contournent elles descendent les Champs-Élysées et se dirigent sur la place de
la Concorde, là des palissades séparent le Paris libre du Paris occupé. Adoption
par les soldats parisiens du statut de la fédération des gardes nationaux d’où
leur nom de fédérés. Mais les troupes régulières veulent reprendre les canons
aux fédérés. Ils répondent que ces canons sont à eux qu’ils les ont payés et que
si on s’avisait de vouloir les reprendre ils brûleraient Paris nous ne nous
laisseront pas vaincre par des bandits. Un manifeste révolutionnaire est lancé
" Soldats, enfants du peuple les hommes qui ont organisé la défaite, démembré la
France, livré tout son or, veulent échapper à la responsabilité qu’ils ont
assumée en suscitant la guerre civile…le peuple de Paris veut conserver ses
armes choisir lui même ses chefs et les révoquer quand ils n’a plus confiance en
eux. Plus d’armée permanente, mais la nation toute entière armée !… " La
négociation avec la Prusse n’est pas terminée et Thiers ne peut admettre
un tel appel à la désertion, de plus il a besoin d’argent et des affairistes.
Mais ceux-ci lui font comprendre qu’il ne fera pas d’affaires si il ne leur
enlève pas leur canons. Cette histoire de canons va servir de prétexte à
l’explosion de la commune. Celle ci prendra aussi naissance à cause de la
défaite de 1870, le siège de Paris et de son occupation par les Prussiens. Par
la montée de l’influence de l’internationale et par la suppression de la solde
des gardes nationaux. Thiers promet de garder la neutralité et il reconnaît la
république. Par le pacte de " Bordeaux " il obtient que la formation du
gouvernement soit effectuée après la réorganisation du pays. Le 18 mars,
première journée de la commune, le printemps pointe son nez, dans les rues se
fait entendre la rengaine " le temps des cerises " écrit par Jean-Baptiste
Clément un des chefs de la commune. Mais voilà qu’un beau matin les Parisiens
découvrent avec stupeur des affiches sur lesquelles ils découvrent que Thiers
est décidé à reprendre les canons. Bientôt toute la butte Montmartre est tenue
par les troupes gouvernementales avec à leur tête le général Lecomte. Ils sont
parvenus jusqu’au parc d’artillerie et attendent les attelages pour enlever les
pièces. Mais ces derniers tardent et on voit bientôt les femmes se mêler aux
troupes et leur proposer de " boire un verre " avec elles. Un groupe de fédérés
apparaît sur la place avec dans leurs rangs quelques soldats déserteurs du
général Lecomte. Le général ordonne de tirer, la troupe hésite puis met la
crosse en l’air. Le général est désarçonné puis forcé de signer l’évacuation de
la butte. Il est ensuite conduit au château rouge où il est emprisonné. Le
général Thomas qui se promenait en civil place Clichy est reconnu et emprisonné
avec le général Lecomte. En 1848 il avait commandé de " charger la canaille ".
Les deux prisonniers sont exécutés dans l’après-midi. Ils sont plutôt lynchés et
massacrés le général Lecomte reçoit une balle dans le dos, puis collés contre un
mur on les achève en tirant à bout portant sur eux. L’émeute gagne bientôt toute
la ville de Paris on dresse des barricades au Faubourg Saint-Antoine à
Ménilmontant. Thiers s’affole et décide d’abandonner Paris pour Versailles.
Pendant ce temps le pouvoir de la rue s’installe à l’hôtel de ville sans savoir
très bien ce qu’ils vont y faire. Certains veulent marcher sur Versailles mais
la majorité finit par décider l’élection du conseil municipal de Paris pour le
26 mars. C’est la joie dans Paris ils sont victorieux des républicains. Les
mutins vont bientôt s’apercevoir que la dualité des pouvoirs va rendre la
situation difficile. Le jour du vote les habitants des quartiers populaires vont
aux urnes en vue d’élire un nouveau gouvernement, mais les bourgeois votent eux
pour élire le conseil municipal de Paris. Les révolutionnaires obtiennent une
large majorité, les dix neuf représentants modérés quittent d’eux-mêmes le
conseil quelques jours plus tard. L’assemblée prend le nom de " commune ". Ceci
rappelle 1793 et la notion de pouvoir autonome. Le 28 mars 1871 le peuple de
Paris est massé devant l’hôtel de ville criant chantant, s’embrassant quand
soudain, les membres de la commune font leur entrée. Le maire de Belleville
s’avance et déclare : " au nom du peuple, la commune est proclamée ". La
première réunion a lieu le même jour à 22h30. Après de longs palabres ils
adoptent le drapeau rouge, rétablissent le calendrier révolutionnaire. Le 2
avril vote de la séparation de l’église et de l’état, gratuité de
l’enseignement, proclamation de la laïcité. Le 4 avril Thiers attaque Neuilly,
les troupes occupent Courbevoie, se rendent maître du plateau de Châtillon. A
partir de ce jour il y a des prisonniers fusillés des deux côtés, les insultes
sont " communards " et " versaillais ". La commune qui dispose de cent soixante
mille hommes, dont vingt mille vrais combattants va trouver en face d’elle une
armée aguerrie de cent mille hommes et une bonne artillerie. Les communards
détruisent la colonne Vendôme, les troupes gouvernementales occupent Asnières. A
Paris on continue à vivre, à s’amuser, à s’aimer, à se marier. Le plus drôle de
cette histoire c’est que Thiers annulera tous actes d’état civil établis pendant
la commune (du 18 mars au 28 mai 1871). Il faut donc se remarier mais le
paradoxe est que sur cent dix sept mariages contractés, quatre vingt un furent
renouvelés. Le 1er mai la commune met en place un comité de salut
public " tout cela rappelle étrangement les années sanglantes de la
révolution ". Par l’intermédiaire du ministre des finances Thiers obtient de
Bismarck le droit pour les Alsaciens - Lorrains d’opter pour la nationalité
française à condition qu’ils quittent le pays, et le paiement de la rançon de
cinq milliards sera payée en plusieurs tranches. Le jour même la commune ordonne
la démolition de la maison de Thiers " dans les années sombres il aurait en plus
perdu la tête alors il doit s’estimer heureux ". C’est à juste titre que Thiers
décide de faire la guerre totale à la commune. Depuis la révolution la France se
cherche. Un monarque à qui on a coupé la tête par ce qu’il était trop faible, un
empereur qu’il a fallu abattre en réunissant tous les pays d’Europe, un…..qui
contrairement à son prédécesseur a permis la guerre de 1870, le siège et
l’occupation de la ville de Paris. Il faut tout de même ajouter que pour les
deux derniers, ce sont les Parisiens qui les ont élus. Et pour cela Thiers
déclare que Paris sera soumise à la puissance de l’état. Le 21 mai les troupes
gouvernementales entrent dans Paris. A la nuit tombée soixante dix mille soldats
versaillais s’infiltrent dans la ville, occupent Chaillot, Passy et
Auteuil. La semaine sanglante commence. Les gouvernementaux occupent bientôt une
ligne qui passe par Montparnasse, Saint-Lazare, les Invalides et les Ternes. En
une journée cent cinquante barricades sont érigées, et devant l’avance
inexorable des troupes versaillaises les communards incendient l’hôtel de ville,
le Quai d’Orsay, les Tuileries, le Louvre. Le 24 mai Paris se réveille dans les
flammes, les fusillades reprennent. Des deux côtés on exécute sommairement et
sans jugement. Le 25 mai toute la rive gauche est aux mains des gouvernementaux.
Le 26 mai la commune est retranchée à Belleville Charonne et la Villette. Ils
massacrent quarante sept otages, prêtres, séminaristes, gardes nationaux,
gendarmes….Le 27 mai prise des Buttes-Chaumont et du Père-Lachaise. Le 28 mai
prise de la dernière barricade, fin de la semaine sanglante. La répression sera
terrible. Les communards avaient massacrée cinq cents personnes mais en juin
Thiers en fera exécuter vingt mille. Les funérailles des otages fusillés par la
commune ont lieu le 7 juin. Ce même mois Thiers lance un emprunt de 2 milliards,
il est destiné à payer la rançon et combler le déficit du budget de 1870.
L’intérêt de cet emprunt est de 6% et il atteint très vite des sommes
considérables, aussi pour faire face au paiement de ces sommes Auguste Germain
propose un impôt sur le revenu. Thiers s’y oppose et préfère augmenter les
impôts indirects, tabac, sucre, alcool, voiture etc.… Les élections de juillet
donnent quatre-vingt-dix neuf députés républicains élus sur cent quatorze. Le
comte de Chambord par son manifeste du 6 juillet 1871 fait la part belle aux
républicains. Ces derniers viennent de comprendre qu’avec ceci la restauration
est pour l’instant impossible, il faut donc penser à prolonger le mandat de
Thiers. Mais celui ci ne se contente plus du titre de chef de l’exécutif et le
31 août il est élu président de la république. Les élections départementales qui
ont lieu en octobre donnent deux tiers des élus républicains, beau succès pour
Thiers. Gambetta en 1872 entreprend un tour de France. Dans ses discours on
entend souvent revenir ces mots " suffrage universel ". En avril le gouvernement
à réussi la libération du territoire, l’équilibre du budget et la réorganisation
des armées. Thiers lance en juillet un nouvel emprunt, trois milliards sont
demandés, ils en refusent quarante. Un demi milliard est versé à l’Allemagne.
Mais pour payer les dividendes l’assemblée vote une taxe de 3% sur le revenu des
valeurs immobilières. La réorganisation de l’armée verra un compromis entre la
volonté de l’assemblée et celle de Thiers. Les députés voulant un service
militaire de courte durée et pour tous. Thiers voulait un service militaire
d’une durée de huit ans. On décide que les appelés seront divisés en deux par
tirage au sort. Le bon numéro fera un an plus des périodes annuelles. Le mauvais
fera cinq ans. Les appelés n’auront pas le droit de voter. Face aux victoires
électorales des républicains, les monarchistes se rassemblent autour du duc de
Broglie, petit-fils de Madame de Staël il est âgé de 52 ans c’est un libéral qui
s’oppose aux légitimistes et à leur drapeau blanc. Le 9 janvier 1873 mort de
Napoléon III. Mars l’assemblée vote une loi interdisant au président de prendre
la parole sans autorisation, le travail de sape mené par le duc de Broglie met
Thiers dans une rage folle, il est furieux mais doit se plier à la loi. Le 27
avril va être la date fatidique qui va précipiter le départ de Thiers. A
l’élection partielle son favori est battu par un radical inconnu, les
conservateurs s’aperçoivent que Thiers est débordé par les radicaux. Ils se
réunissent chez le duc de Broglie pour choisir un remplaçant, on propose le
maréchal de Mac Mahon duc de Magenta.
Mac Mahon :Malgré les propos
désobligeants de Gambetta et de Thiers, Mac Mahon finit par accepter
de poser sa candidature. Le 24 mai Thiers donne sa démission et l’assemblée
procède à l’élection du nouveau président : le maréchal de Mac Mahon. Celui ci
charge le duc de Broglie de constituer un ministère avec le titre de vice
président du conseil. Broglie prend le ministère des affaires étrangères, Beulé
est nommé à l’intérieur, Magne est aux finances. Pour barrer la route aux
radicaux, des mesures énergiques vont être prises : surveillance des journaux,
épuration dans l’administration ? déjà ! ! !, rétablissement de la nomination
des maires. Beaucoup de maires seront remplacés par d’autres, ils seront mal
acceptés par les villages. En France on va organiser de grands pèlerinages à
Chartres, à Lourdes, la Salette, Paray le Monial. On a même vu les députés
chanter et précéder les pèlerins un cierge à la main. Ces manifestations vont
indigner la bourgeoisie et les intellectuels. Gambetta dira " le
cléricalisme, voilà l’ennemi ". Le duc de Broglie parlera de " regrettable
ostentations ". Les monarchistes sentent qu’il est temps d’agir pour rétablir
très vite la restauration. En août le comte de Paris rend visite au comte de
Chambord. Dans les pèlerinages on prie pour le retour d’Henri V. En octobre a
lieu le conseil de guerre pour le jugement du maréchal Bazaine accusé d’avoir
livré Metz à l’ennemi. Les légitimistes continuent à croire à la restauration,
tous les préparatifs sont prêts pour l’entrée triomphale d’Henri V dans Paris,
lorsque le 30 octobre l’union publie une lettre du comte de Chambord : il
maintient sa décision : le drapeau blanc sera le drapeau de la France. Novembre
verra la naissance de la loi du septennat. La durée du mandat présidentiel sera
de sept ans. En décembre Bazaine est condamné à mort avec dégradation. Il sera
gracié par Mac Mahon et sa peine commuée en vingt ans d’emprisonnement. En mai
1874 de Broglie est désavoué par l’assemblée qui vote contre son projet de loi
sur la création d’un grand conseil. Il décide de partir. Mac Mahon confie alors
le ministère au général Cissey, Decazes prend les affaires étrangères. On parle
de former une constitution, pour Gambetta la république est inévitable. Il ne
pourra donc y avoir qu’une constitution républicaine. Elle verra le jour sept
mois plus tard. Le 6 janvier 1875 l’assemblée se réunit pour étudier la mise en
place de lois constitutionnelles. Janvier 1875 loi Wallon ( le président est élu
à la majorité absolue des suffrages par le sénat et l’assemblée nationale). Il
est nommé pour sept ans et est rééligible. L’amendement est accepté, la
république est crée, et on dira " c’est une assemblée monarchiste qui a
été l’instrument de la création de la constitution républicaine " trois autres
lois viendront compléter la loi Wallon. En mars 1875 le ministère Cissey est
démissionnaire, Mac Mahon nomme Louis Buffet. En juillet vote d’une loi sur la
liberté de l’enseignement supérieur et une souscription est lancée pour la
création de l’institut catholique de Paris. Février et mars 1876 les élections
donnent trois cent soixante élus républicains contre cent trente cinq
monarchistes parmi les républicains beaucoup de jeunes qui feront de futurs
présidents, Sadi Carnot, Casimir Périers, Félix Faure, Émile Loubet, Armand
Fallières. Devant l’échec de la droite la bourse baisse et Buffet démissionne.
Mac Mahon nomme Armand Dufaure. La chambre ainsi crée se trouve opposée à un
président de droite et à un sénat conservateur. La rentrée parlementaire
d’octobre verra la démission de Dufaure, écœuré de ne pouvoir concilier le sénat
et l’assemblée. Mac Mahon choisit Jules Simon comme président du conseil. Ce
dernier est un républicain modéré, conciliateur et adroit. Il prendra toujours
le ton de circonstance selon qu’il sera face au sénat ou à l’assemblée. En
sous-main il encourage les conservateurs, tout en donnant satisfaction aux
hommes de gauche. Cette situation ne pourra durer très longtemps. En mai,
circule une pétition de l’action catholique, qui proteste contre la loi
anticléricale que vient de voter l’Italie. Elle demande au gouvernement de faire
respecter l’indépendance du Saint siège. Jules Simon ne fait qu’interdire la
pétition. Mais la déclaration de Gambetta à l’assemblée " qu’un catholique soit
patriote c’est chose rare ". Mac Mahon se voit forcer de demander la démission
de Jules Simon, il charge le duc de Broglie
de former un nouveau ministère. Oscar Bardy de Fourtou est nommé à l’intérieur,
c’est un partisan de la manière forte. Les républicains réagissent en faisant
adopter une motion de censure refusant la confiance au nouveau ministère. Avec
l’accord du sénat Mac Mahon dissout l’assemblée. Pendant ce temps Fourtou en
profite, c’est l’hécatombe des fonctionnaires, la préfecture reçoit des ordres
qui lui permettent de suspendre de ses fonctions tout individu suspect. On parle
de rappeler Adolphe Thiers, mais le vieil homme meurt brusquement. Pour le
remplacer les républicains choisissent Jules Grévy. Le 14 octobre les
républicains obtiennent quatre millions deux cent mille voix contre trois
millions six cent mille aux conservateurs. Broglie qui se sent peu à peu lâché
par le président et le sénat, donne sa démission. Mac Mahon rappelle Dufaure, et
il reconnaît devant l’assemblée que c’est la constitution de 1875 qui est la
cause de tout ceci : irresponsabilité du président et trop d’autorité aux
ministres et avoue, que son choix de dissolution a été abusif. A cette crise du
16 mai va succéder une république bourgeoise et modérée. De grands travaux
publics seront entrepris, la dépense est évaluée à quatre milliards. La science
progresse avec l’arrivée du téléphone. Le 1er mai 1878 Mac Mahon inaugure
l’exposition universelle. La France doit montrer au monde son redressement après
la déroute. Janvier 1879 renouvellement par tiers du sénat. Les républicains
obtiennent la majorité, ils vont opérer une vaste épuration dans
l’administration et la magistrature. Ils demandent à Mac Mahon dont la patience
est à bout, de destituer certains généraux. Il répond " Je m’en irai plutôt que
d’y consentir…… ". Le 30 janvier 1879 il donne sa démission
Jules Grévy :
Le même jour, un peu avant vingt heures, Jules
Grévy est élu président de la république.
Le lendemain 31 janvier 1879 Gambetta est élu président de la chambre des
députés. Les trois chambres aux mains des républicains décident de revenir
siéger à Paris. Le 14 juillet est déclaré fête nationale et la Marseillaise
hymne national. Grévy reçoit la démission du ministère Dufaure qui déclare " A
situation nouvelle, il faut des hommes nouveaux ". Parce que Gambetta lui est
antipathique, Jules Grévy ne le choisira pas pour former le nouveau
gouvernement. Cette erreur sera à l’origine d’une instabilité ministérielle. Le
gouvernement Waddington va s’attaquer à l’épuration de l’armée et de
l’administration, le frère du président sera chargé de gouverner l’Algérie,
enfin il va réformer l’enseignement. Deux projets de loi sont déposés à
l’assemblée par Jules Ferry. L'un des deux fera grand bruit à cause de l’article
7 qui stipule " Nul n’est admis à diriger un établissement d’enseignement public
ou privé, de quelque sorte qu’il soit, ni à y donner l’enseignement, s’il
appartient à une congrégation non autorisée ". En France cinq cents
congrégations dispensent un enseignement sans autorisation. Cette mesure touche
vingt - mille enseignants parmi les jésuites et les frères des écoles
chrétiennes. Jules Ferry déclare qu’il voulait " leur arracher l’âme de la
jeunesse française ". Il est traité de " Néron, Dioclétien, Attila,
préfigurateur de l’Antéchrist ". Dans certains villages, l’instituteur et le
curé en viennent aux mains. Les travaux du canal de Panama seront dirigés par
Ferdinand de Lesseps. Le 1er juin mort du prince impérial, tué en Afrique du sud
par des Zoulous. Examen par la chambre des projets de Jules Ferry, les
discussions dureront trois semaines, une séance se terminera par des gifles, des
coups etc.….Enfin le 10 juillet l’article 7 est adopté. En octobre se créera le
" parti ouvrier " dont les animateurs sont d’anciens condamnés de la commune.
Les projets de Jules Ferry parviennent devant le sénat le 23 janvier 1880. Les
discussions sont aussi vives qu’à l’assemblée, ils sont tout de même votés mais
l’article 7 est supprimé. Le gouvernement aura recours à des décrets qui
stipulent que dans un délai de trois mois, les jésuites devront être dispersés
et les autres congrégations être en règle. Personne ne bouge on attend la date
d’expiration qui est le 29 juin. Ce jour là on voit dans plusieurs départements,
la police venir signifier aux supérieurs des écoles, leur arrêt d’expulsion. La
démission de Freycinet laissera la place à Jules Ferry. Le 5 novembre, quatre
escadrons de cavalerie, un régiment d’infanterie mettront quatre jours pour
réduire le monastère de Tarascon. On ne touchera pas aux congrégations de
femmes, on ne prendra pas les biens des congrégations d’hommes, mais bien plus
on les laissera discrètement se reformer. Ces projets de Jules Ferry auront
contribué à dresser les Français les uns contre les autres. Certains
républicains catholiques ou libéraux rejoindront la droite. Création de l’école
normale. Cette dernière fournira les professeurs nécessaires aux lycées. En
avril 1881 un incident en Algérie sera le prétexte pour intervenir en Tunisie.
En effet six cents Tunisiens font irruption en Algérie et tuent cinq soldats
français. Jules Ferry président du conseil obtient un crédit de six millions
pour son intervention en Tunisie. Fin avril quarante mille soldats franchissent
la frontière algéro-tunisienne. Toujours grâce à Jules Ferry la troisième
république va se constituer un empire. La France sous cette impulsion va devenir
un pays colonialiste. " La Tunisie, le Congo, l’Afrique occidentale, le sud
algérien, Madagascar, l’Indochine, Tahiti, puis en 1905 Lyautey conquit le
Maroc…… ". Le 12 mai 1881 signature du traité de Bardo. Le Bey de Tunis accepte
le protectorat français. L’enseignement public primaire va devenir gratuit.
Vingt pour cent des conscrits sont analphabètes. Novembre 1881 démission de
Jules Ferry, Gambetta forme un nouveau ministère. Il rencontrera de grandes
difficultés, les hommes en vue refuseront d’entrer dans son ministère. Il sera
obligé de prendre des jeunes, parmi lesquels on remarquera Waldeck-Rousseau. Ce
ministère va trouver une droite hostile, ainsi qu’une extrême gauche qui taxe
Gambetta d’attentisme et les banquiers craignent certaines réformes de la part
de Gambetta. Janvier 1882 dépôt d’un projet de révision de la constitution. Vive
protestation des députés qui craignent une dissolution. La mésentente et le
chômage vont provoquer un krach, des millions de petits porteurs sont ruinés. Le
26 janvier 1882 Gambetta défend en vain son projet sur la révision de la
constitution, car ce projet de loi sera rejeté. Le ministère qui aura duré un
mois et demi s’écroule, Grévy appelle Freycinet. La signature de la triple
alliance Allemagne Autriche Italie aura lieu en mai. Ce traité a pour effet de
prévoir une attaque éventuelle de la France sur l’un des trois coalisés. En
Égypte le peuple est dressé contre l’occupant. De vastes crédits sont votés à
Londres. L’Angleterre va bombarder Alexandrie. En France les crédits sont
refusés, le ministère Freycinet tombe. Eugène Duclerc est chargé de former le
nouveau ministère. Fallières devient sous secrétaire d’état à l’intérieur. Avec
ce ministère on ne parle plus d’intervention en Égypte. De ce fait l’Égypte est
toute entière aux mains des Anglais, et ceci va accélérer la mésentente franco
anglaise. En novembre Gambetta se blesse avec son pistolet, le médecin prescrit
le lit, mais une inflammation du péritoine se déclare, personne n’ose
entreprendre une intervention chirurgicale, et Gambetta décède d’une septicémie
le 31 décembre 1882 à l’age de quarante quatre ans. Suite au traité signé par
Savorgnan de Brazza, la France déclare le territoire situé au nord du Congo,
colonie française. Puis vient l’occupation de Madagascar. Le 27 janvier 1883
chute du ministère Duclerc. Jules Ferry le remplace. La première chose faite par
Ferry est de demander des crédits, pour envoyer un corps expéditionnaire
conquérir l’Annam et le Tonkin. En août 1883 mort du comte de Chambord. En mars
1884 sera votée la loi la plus importante du second ministère Ferry, sur la
création des syndicats. Malgré les protestations des catholiques, le divorce est
rétabli en juillet 1884. A partir de septembre de nombreuses grèves vont se
déclarer, et le gouvernement va être confronté à des graves problèmes sociaux.
Suite à un attentat perpétré par la Chine sur un détachement français, la France
déclare la guerre à la Chine le 18 décembre 1884. Jules Ferry est remplacé par
Henri Brisson le 7 avril 1885. Les élections d’octobre verront les républicains
perdre ma majorité. L’instabilité gouvernementale va s’accélérer. Le 28
décembre, Grévy est réélu pour un nouveau septennat, il a soixante dix neuf ans.
En janvier 1886 Brisson démissionne. Le nouveau ministère est de nouveau formé
Freycinet. Sadi Carnot entre aux finances, le général Boulanger au ministère de
la guerre. Une loi décide que les chefs des anciennes maisons régnantes et leurs
héritiers seront bannis de France. Boulanger organise une grandiose revue
militaire à Longchamp, il trône sur son petit cheval noir suivi d’un état major
de trois cents officiers. Le 3 décembre démission du ministère Freycinet, Goblet
le remplace. En mars 1887 Bismarck, inquiet revanchard et de la popularité de
Boulanger, fait voter une loi qui accroît les effectifs de l’armée allemande.
Incident entre la France et l’Allemagne suite au kidnapping d’un commissaire de
police Schnaebele arrêté et condamné pour contre espionnage. Boulanger propose
la mobilisation mais Grévy s’y oppose. Bismarck finit par reconnaître les torts
de l’Allemagne. Dès ce moment on décide de se débarrasser de Boulanger trop
dangereux. Le 17 mai le ministère Goblet tombe. Rouvier est chargé de constituer
le nouveau ministère, Boulanger n’y participe pas. A Clermont Ferrand où il est
envoyé pour commander le treizième corps d’armée, le général consacre tout son
temps à la vicomtesse Margueritte de Bonnemain. Mais un scandale va faire
rebondir sa popularité. La police, grâce à une dénonciation, découvre un trafic
de décorations. On commence à citer des complices, parmi eux, un certain Wilson,
gendre de Jules Grévy président de la république. Le 7 octobre le général
Caffarel est arrêté. Rouvier qui a essayé de protéger Wilson voit son ministère
renversé. Il faut maintenant atteindre Wilson. Celui ci habite chez son beau
père, Jules Grévy, on ne peut décemment pas perquisitionner rue Saint Honoré. La
presse s’acharne contre le président. La foule demande la démission de Grévy. Le
2 décembre 1887 Jules Grévy démissionne. Le 3 décembre Sadi Carnot est élu
président de la république
Sadi
Carnot: C’est le 3 décembre 1887 que Sadi Carnot est
élu président de la république. La cour de justice obtient le droit de
poursuivre Wilson. A la chambre, tentative d’assassinat contre Jules Ferry. En
Janvier 1888 vont naître les fameux emprunts russes. En effet l’Allemagne a
refusé son aide financière à la Russie. Ce premier emprunt s’élèvera à cent
trente millions de roubles or. Malgré cela, les rapports politiques entre la
Russie et la France n’en sont pas meilleurs. Alexandre III déclarait " Les
Français sont le peuple le plus infect du monde ; on ne s’allie pas avec une
pourriture….. ".
Par contre en France on penchait plutôt pour une alliance avec la
Russie. Cette alliance ne se fera qu’à partir de 1890, lorsque Bismarck quittera
la scène politique. Mise à la retraite du général Boulanger, ceci va lui
permettre de se consacrer entièrement à la politique. Puis en juin survient
l’affaire du canal de Panama. Il manque pour terminer ce canal, cinq cents
millions. Le parlement donne l’autorisation à la société de recourir à
l’emprunt. Ferdinand de Lesseps n’obtient pas la somme désirée. C’est le dépôt
de bilan. De nombreuses familles sont ruinées. La dissolution de la compagnie
est prononcée par le tribunal . Le 19 août le général Boulanger se présente aux
élections partielles, puis il décide de se présenter à l’élection de la ville de
Paris, élection qui aura lieu le 27 janvier 1889. Boulanger est élu à Paris avec
une large majorité, mais ses partisans seront vite déçu lorsqu’ils apprendront
que le général a décidé d’agir selon la légalité, ce qui veut dire qu’il est
pour le moment, beaucoup plus préoccupé par la vicomtesse Marguerite de
Bonnemain, que de revendiquer la présidence. Février, démission du ministère.
Carnot fait appel à Pierre Tirard. Un mois plus tard Tirard est remplacé par
Freycinet. En avril un bruit se répand sur l’arrestation de Boulanger. Ce
dernier craignant d’être incarcéré et séparé de sa maîtresse, s’enfuie en
Belgique, avec Marguerite de Bonnemain. Avec l’inauguration de l’exposition
universelle du 6 mai on commémore le centenaire de la révolution française, et
surtout on peut admirer la Tour Eiffel. Les élections de septembre portent à
l’assemblée trente-huit boulangistes, cent soixante douze conservateurs, trois
cent soixante six républicains. En Allemagne un désaccord éclate entre le jeune
empereur Guillaume II et Bismarck. Ce dernier donne sa démission. Le jeune
empereur annonce au tsar qu’il ne désire plus renouveler l’alliance avec la
Russie. Cette dernière va se tourner vers la France. En juillet une loi
permettra la création du ministère du travail. Le 13 mai 1891 manifestations
dans le Nord, les ouvriers réclament la journée de huit heures. On dénombrera
cinq tués et soixante cinq blessés. Proposition d’alliance avec la Russie le 18
juillet 1891. Cet accord sera conclu le 27 août de la même année. Le 30
septembre 1891, le général Boulanger se suicide sur la tombe de Marguerite de
Bonnemain. En janvier 1892, le ministre de l’agriculture Jules Méline fait voter
une loi qui établit le retour au protectionnisme. Les ouvriers voient en cette
loi une limitation des importations, donc une lutte contre le chômage et la
protection du marché français. Les ministères se succèdent, Freycinet
démissionne et Loubet est chargé de former un nouveau gouvernement. En mars des
bombes explosent à Paris, des immeubles de la magistrature et des casernes sont
visées. La police arrête un certain Ravachol. Devant la cour il se vante de ses
actes anarchistes perpétrés contre une société pourrie. Il est condamné à mort
et exécuté en juillet 1892. Après la visite du général de Boisdeffre auprès des
Russes, pour l’élaboration d’une alliance militaire, celle ci est signée le 17
août 1892 et ne sera ratifiée par la Russie qu’en 1893. L’assemblée ne vote pas
la confiance à Loubet. Ribot, le 5 décembre, est chargé de former un nouveau
ministère. Il sera identique au précédent. Sans preuve Déroulède accuse
Cornélius Herz d’avoir à sa solde Clemenceau dont il finance le journal " La
justice ". C’est un coup très dur pour Clemenceau qui sera écarté de la
politique pendant plusieurs années. Rebondissement de l’affaire de Panama. Le
baron Reinach précédemment accusé d’avoir acheté les votes de certains
parlementaires pour le compte de la compagnie de Panama, est trouvé mort chez
lui. Cette fois on découvre chez le banquier Cornélius Herz, des chèques tirés
par le baron Reinach pour le compte de certains députés. Le 9 février 1893
procès de l’affaire de Panama Charles de Lesseps est condamné à cinq ans de
prison. Le cabinet Ribot tombe, le 4 avril il est remplacé par le ministère
Charles Dupuy. Le 24 juin 1894 Sadi Carnot qui inaugure à Lyon les fêtes de
l’exposition, est tué d’un coup de couteau par un Italien. Le meurtrier se
proclame anarchiste et déclare avoir voulu venger la mort de Vaillant exécuté le
5 février 1894 pour attentat à la bombe, à la chambre des députés.
Casimir Perier:
Le 27 juin 1894 l’assemblée nationale élit Casimir Perier président de la république.
Charles Dupuy remet la démission de son gouvernement puis reforme un cabinet en
reprenant les mêmes. Déchaînement de la presse socialiste contre le président
qu’elle surnomme Casimir Perier d’Anzin " il est le principal actionnaire des
mines du bassin ". Casimir Perier apprend par la lecture du journal officiel,
que le ministre de la guerre a sans le prévenir, libérer les classes 1891 et
1892 au total soixante dix mille hommes. Casimir Perier est furieux. En novembre
va éclater l’affaire Dreyfus. Ce capitaine d’artillerie arrêté le 13 octobre,
est accusé d’être un agent au service de l’Allemagne. Toute cette histoire
lamentable va alimenter une violente campagne anti-sémite. Dreyfus est déféré
devant le conseil de guerre. Le 19 décembre le capitaine Dreyfus est condamné à
la déportation et à la dégradation. Le 5 janvier 1895 Dreyfus est dégradé et
transféré au pénitencier de l’île de Ré d’où il embarque pour la Guyane. Le même
jour le ministre des affaires étrangères omet de remettre au président une
demande d’audience de l’ambassade d’Allemagne au sujet de l’affaire Dreyfus ?.
Le 16 janvier Casimir Perier démissionne.
Félix Faure: Le
17 janvier 1895 Félix Faure est élu président de la république, au deuxième tour
de scrutin.
Alexandre Ribot forme un cabinet modéré. Vote de l’amnistie des délits
politiques et journalistiques. Troubles à Madagascar et envoie de trente cinq
mille hommes. Les fièvres en feront disparaître cinq mille six cents. La Russie
l’Allemagne et la France interviennent auprès du japon pour qu’il annule le
traité imposé à la Chine. Juillet recherche et enquête discrète sur la véritable
culpabilité de Dreyfus, et recherche de la vérité sur le huis clos du procès. Le
1er octobre la reine Ranavalona de Madagascar signe le traité
reconnaissant le protectorat français. Formation d’un nouveau ministère par le
radical Bourgeois. Ce ministère ne possèdera jamais de majorité à l’assemblée,
car il n’est soutenu que par les groupes de gauche. Février 1896, le vote du
budget fait des mécontents. Très forte augmentation des crédits alloués à la
guerre et à la marine, mais surtout institution d’un impôt sur le revenu. Mars
rebondissement dans l’affaire Dreyfus, un pneumatique en provenance d’Allemagne
met en cause un officier d’origine hongroise, le commandant Esterhazy. En avril,
le sénat vote une loi par laquelle il refuse d’approuver un gouvernement qui
n’aurait pas la confiance des deux assemblées. Victoire des socialistes dans
douze villes aux élections municipales. Fin mai ils fêtent leur victoire dans un
grand banquet. En août le colonel Picquart fait part de ses soupçons au sujet
d’Esterhazy, au général Gouse, sous chef d’état major " Laissez la famille de
Dreyfus prouver son innocence " répond t-il. Picquart est écœuré. Une
machination est orchestrée contre Picquart par le commandant Henry pour le
convaincre d’erreur. Picquart est envoyé en Tunisie et Henry prend sa place à la
direction des services de renseignement. Le commandant Marchand commence sa
marche vers la Haute Egypte. Gallieni parvient à ramener le calme à Madagascar.
Un incendie qui fait cent vingt morts se déclare au bazar de la charité.
Certains journaux continuent à réclamer la révision du procès de Dreyfus. Un
sénateur alsacien a la certitude que l’on a fourni des faux au procès du
capitaine Dreyfus. L’état major contre attaque en faisant paraître dans la
presse une campagne contre les partisans du traite Dreyfus. L’opinion publique
comme toujours est bien occupée par les futilités, les petits potins, ou dans ce
cas, le voyage de Félix Faure en Russie. En novembre devant la montée des
partisans favorables à la révision du procès, le ministère de l’intérieur fait
publier une note affirmant que Dreyfus a été justement condamné. Le sénateur
alsacien Scheurer-Kestner publie un article tout contraire. Il ne reste aux
défenseurs de Dreyfus que de faire agir Scheurer-Kestner au sénat. Après un vif
débat on réaffirme que Dreyfus a été " justement et légalement condamné " Méline
conclut " Il n’y a pas d’affaire Dreyfus " Esterhazy est déféré devant le
conseil de guerre l’audience à huis clos l’acquitte. Triomphe des
antidreyfusards. Le 14 janvier 1898 à la une de l’Aurore on peut lire le
" j’accuse " de Zola. Il énumère les irrégularités du procès accuse deux
ministres de la guerre l’état major et les experts d’avoir mené une campagne
pour tromper l’opinion. Toute la France va se passionner pour cette affaire. De
violentes manifestations anti-sémites ont lieu à Paris et en province. Février
1898 Émile Zola est déféré devant la cour d’assises pour diffamation, il est
défendu par Jean Jaurès. Il est condamné à un an de prison et trois cent mille
francs d’amende. Le jugement sera cassé pour vice de forme. Aux législatives du
22 mai les républicains ont deux cent cinquante quatre sièges, la gauche deux
cent trente cinq et les conservateurs quatre vingt. Deschanel est élu président
de la chambre. Brisson forme un cabinet radical le nouveau ministère obtient le
vote de confiance. Le ministre de la guerre, Godefroy Cavaignac, interpellé à
l’assemblée, réaffirme que toutes les pièces contre Dreyfus existent et
justifient sa condamnation. Dans une lettre adressée au président du conseil,
Picquart affirme que plusieurs pièces u dossier entre autre le " petit bleu "
son-t fausses. Picquart est emprisonné. Esterhazy est aussi emprisonné mais pour
escroquerie. Sur le conseil de Clemenceau Zola s’enfuie en Angleterre, la cour
de Versailles vient de confirmer sa condamnation. Retournement de situation, en
août, dans l’affaire Dreyfus. Le commandant Henry avoue que le " petit bleu "
est un faux fabriqué par lui pour étayer la culpabilité de Dreyfus. Henri est
enfermé au mont Valérien le 30 août, le lendemain il est retrouvé mort ?
Picquart est libéré. Démission du général de Pellieux, du général de Boisdeffre.
Esterhazy s’enfuie à Londres. Cavaignac est remplacé par le général Zurlinden,
il démissionne aussitôt et est remplacé par le général Chanoine. Le 29 octobre
1898 la cour de cassation accepte la révision du procès. Le 10 février 1899 pour
plaire à Félix Faure qui est opposé à la révision , Dupuy fait voter une loi qui
modifie la procédure de révision. Dorénavant le jugement doit être rendu par
toutes les chambres réunies. Le 16 février 1899 Félix Faure succombe à une
congestion cérébrale.
Émile Loubet:
Le 18 février au sénat et à l’assemblée, la gauche s’unit pour faire élire Émile Loubet.
Ce dernier est né à Marseille, il a été maire, député, sénateur, ministre,
président du conseil et président du sénat. De son côté le Figaro en publiant
les pièces de l’enquête, démontre que le procès de Dreyfus s’est déroulé sans
preuve pouvant établir la culpabilité du capitaine . En mai 1899 a lieu la
conférence internationale de la Haye sur la limitation des armes. Annulation par
la cour de cassation du jugement de 1894, la cour reconnaît la forfaiture du
général Mercier. Le ministère est mis en minorité. La chambre annonce qu’elle ne
votera la confiance qu’à un gouvernement décidé à défendre les institutions
républicaines et à faire respecter l’ordre public. Waldeck Rousseau forme un
ministère soutenu par la gauche. Delcassé est aux affaires étrangères, Galliffet
à la guerre, le socialiste Millerand obtient un portefeuille. Le général
Galliffet fait le ménage au sein du ministère de la guerre. A Rennes réouverture
du procès Dreyfus devant un nouveau conseil de guerre. Après plus d’un mois de
discussions houleuses, le capitaine Dreyfus est reconnu coupable avec des
circonstances atténuantes et il est condamné à dix ans de prison. Le président
Loubet grâce le capitaine Dreyfus. Le ministre de la guerre déclare "
L’incident est clos ". Arrestation des chefs nationalistes Déroulède, Buffet et
vingt autres pour complot contre le gouvernement. Chamberlain ministre anglais
des affaires étrangères, recherche le rapprochement avec l’Allemagne. De son
coté Delcassé s’oriente plutôt vers l’entente cordiale avec l’Angleterre. Le
chef des Boers est venu à Paris en mars 1900, en vue de demander l’aide de la
France, elle lui sera refusée. Une loi sur la durée du travail, fixe la durée à
onze heures. Inauguration de l’exposition universelle et du pont Alexandre III
par le président Émile Loubet. Le président du conseil présente un projet
d’amnistie pour tous les faits en rapport avec l’affaire Dreyfus, (c’est de ce
fait assurer l’impunité du général Mercier) mais surtout affirme qu’il faut
stopper l’accroissement des biens des congrégations. Suite à cela Galliffet
donne sa démission. Waldeck Rousseau le remplace par le général André
anticlérical et radical. Suite à la révolte du 17 juin en Chine contre les
légations étrangères du 15 juillet, une force internationale de quinze mille
hommes s’empare de Tsien-Tsin, puis de Pékin. En septembre 1900 le congrès
international socialiste se tient à Paris. Le congrès condamne l’entrée de tout
socialiste dans un gouvernement bourgeois (pourquoi ? les socialistes se
situaient où ? n’étaient-ils pas les dignes descendants des révolutionnaires ?
et qui avait fait la révolution ? les pauvres bien sur, mais poussés par qui ?
par ceux à qui avaient le pognon, et qui ont poussé ceux qui n’en n’avaient pas
à en réclamer en encore plus. Que se passe t-il de nos jours aucun gouvernement
n’ose attaquer les puissants ils font la pluie et le beau temps. L’argent
gouverne le monde tant pis pour les pauvres. Ceux qui possèdent l’argent ne
l’investissent que si cela leur rapporte. La révolution n’a rien changé, sinon
de donner aux plus puissants encore plus de pouvoir. Mais le peuple cette fois
est content, il a ce qu’il veut des jeux du pain.). En France les guesdistes
font scission. Cent ans plus tard tout a bien changé. La majorité de nos
politiciens sont devenus maîtres dans l’art de la prostitution. Pour eux le bien
de la France passe après leur intérêt personnel, l’abstention aux urnes me donne
raison. Waldeck Rousseau dénonce la trop voyante richesse des congrégations,
ceci préfigure la lutte contre l’enseignement privé. Waldeck Rousseau rappelle
aussi qu’il ne faut pas sous estimer la menace allemande. Delcassé qui tente un
rapprochement vers l’Angleterre n’est pas prêt d’y parvenir. En effet Guillaume
II et la reine Victoria célèbrent bruyamment leur accord. Le pape proteste
contre le projet de loi sur les associations. Janvier 1901, mort de la reine
Victoria. A soixante ans Édouard III devient roi d’Angleterre. En France à
l’assemblée discussion de la loi sur les associations. Les congrégations
autorisées n’auront le droit d’ouvrir de nouvelles écoles que sur décret. Le
milliard octroyé aux congrégations autorisées est ramené à quatre cent trente
cinq millions. La loi de 1901, toujours en vigueur est très libérale, sauf en
faveur des congrégations religieuses. Léon XIII proteste contre cette loi qui
" En accordant à chacun le droit de vivre à sa guise, l’enlève à ceux dont la
loi est de n’en violer aucune ". L’agitation religieuse va être suivie par une
agitation anarchiste assez grave pour que le Tsar Nicolas II et l’impératrice de
visite en France, évitent Paris. En Chine les coalisés obtiennent du
gouvernement chinois, le paiement d’une indemnité de guerre de mille six cent
quatre vingt dix millions de francs or, payable en trente neuf ans. Janvier 1902
décision du gouvernement sur l’obligation d’autorisation. Elle ne s’applique
qu’aux ouvertes après le vote de la loi. Malgré les futures élections tout passe
au second plan, sauf la lutte contre la religion, et les congrégations. A
gauche, les socialistes ont gardé le même programme mais les radicaux ajoutent
la séparation des églises et de l’état, réduction du service militaire à deux
ans, l’impôt sur le revenu et ils se déclarent contre le libéralisme et le
collectivisme ? Avril/mai 1902, les élections législatives élisent quatre vingt
dix neuf républicains, cent vingt neuf radicaux, quatre vingt dix radicaux
socialistes, quarante huit socialistes. Ils sont trop dira Waldeck Rousseau. Le
28 mai il donne sa démission il est fatigué et surtout il craint que son œuvre
soit dilapidée. Émile Bourgeois est élu à la présidence contre Paul Deschanel.
Émile comble anticlérical notoire est appelé par Émile Loubet pour former le
gouvernement. Celui ci sera composé de Rouvier aux finances, André à la guerre,
Pelletau à la mairie, Chaumié à l’instruction publique et Delcassé aux affaires
étrangères. Des mesures contre le clergé sont annoncées, les préfets ont reçu
l’ordre de n’accorder aucune aide aux congrégations, les écoles ouvertes depuis
le 1er juillet 1901 sont fermées, les écoles ouvertes avant 1901 sans
autorisation sont aussi fermées. Violentes manifestations dans l’ouest, des
barricades se dressent, des officiers démissionnent, certains refusent d’obéir
aux ordres. Début 1903 début de la discussion sur les congrégations, le projet
est adopté. Les quinze mille neuf cents enseignants sont autorisés à terminer
l’année scolaire. Prédicateurs et chartreux devront se disperser, chapelles et
couvents seront fermés. Pendant ce temps la politique extérieure renaît avec la
visite à Paris d’Édouard III, ce qui ne fait nullement plaisir à Guillaume II
qui voit sa politique en Extrême-Orient, Orient, Afrique vouée à l’échec. Mai et
juin, le petit père Combes poursuit sa haine anticléricale. En juillet le pape
Léon XIII décède. Pie X le remplace. L’intransigeance de ce dernier face à celle
de Combes va amener la rupture entre le Vatican et la France. Septembre la haine
anticléricale s’accentue, on fait la chasse aux corbeaux… (sans doute un relent
de la révolution et du génocide vendéen où l’on chassait tout ce qui n’avait pas
l’éthique du moment). C’est protégé par un cordon de six mille hommes, et sous
les huées des Bretons que Combes inaugure la statue de Renan. Dix mille écoles
congréganistes seront fermées à la fin de l’année scolaire. Janvier 1904 rupture
des relations avec Rome. Le pape refuse de nommer les évêques. Jaurès n’est pas
réélu à la vice présidence, les socialistes reprochent au gouvernement de
délaisser la classe ouvrière au profit de sa politique anti-cléricale. Le parti
socialiste se scinde en parti socialiste français fidèle à Jaurès, et au parti
de Jules Guesde ce dernier viendra renforcer l’opposition, la gauche se
désintègre. Combes continue sa lutte contre le clergé. Il fait supprimer les
crucifix des prétoires et interdit aux ecclésiastiques de se présenter à
l’agrégation. Delcassé à sa victoire en obtenant une convention franco-anglaise
c’est l’entente cordiale. Guillaume II et Bülow trouvent cela normal. Mais un
grave incident va de déclarer entre Rome et la France. Émile Loubet ayant reçu
Victor Emmanuel et la reine Hélène à Paris en 1903, se voit invité à son tour.
Mais pie X fait savoir qu’il considère cette visite comme offensante pour le
Saint Siège et pour lui. Ceci soulève une vive irritation au sein du
gouvernement. Le voyage a lieu et c’est un succès. Ainsi nos rapports avec
l’Italie sont intacts. L’ambassadeur de France au Vatican est rappelé. Les
évêques de Laval et de Lyon sont mandés par le pape à Rome. Combes leur interdit
de quitter la France. En juillet les relations diplomatiques sont rompues .
Combes hésite à demander la séparation des églises et l’état, ceci coûterait
très cher à l’état. Il faudrait construire des écoles et nommer plusieurs
milliers d’instituteurs et institutrices. Puis c’est l’affaire des fiches qui se
déclare en décembre 1904. Combes interpellé à la chambre sur cette affaire,
répond que dans les régions hostiles au gouvernement, il est obligé de faire
appel à des délégués qui sont chargés de fournir certains renseignements sur les
fonctionnaires. Doumer et Millerand dénoncent cet espionnage. Janvier 1905 la
chambre élit Doumer comme président Brisson est battu. Combes est finalement
contraint de s’éclipser. Rouvier est chargé de former le gouvernement, Aristide
Briand devient ministre de l’intérieur et des cultes. Février présentation du
programme qui comporte réformes militaires, séparation des églises et de l’état
et réforme fiscale. Guillaume II débarque à Tanger et déclare qu’il soutiendra
l’indépendance du souverain du Maroc, il ajoute que l’Allemagne n’a jamais
reconnu la convention franco-anglaise sur le Maroc. Le 24 avril le parti
socialiste prend le nom de SFIO. L’Allemagne décide le sultan du Maroc à rejeter
les propositions de la France, et réclame une conférence internationale sur le
Maroc. L’Angleterre est prête à nous soutenir contre cette conférence, mais
Delcassé sous la pression est obligé de démissionner. L’Allemagne a gagné, mais
cette affaire de Tanger a réveillé l’opinion française. Janvier 1906 ouverture
de la conférence sur le Maroc. Le17 janvier le mandat d’Émile Loubet prend fin.
Armand Fallières est élu par 449 voix contre 371 à Paul Doumer
Armand Fallières:
a été ministre et est inscrit au parti socialiste de gauche. Il faut maintenant appliquer
la loi sur la séparation des églises et de l’état. Pour ce faire il faut
inventorier le mobilier de toutes les églises ?…. Cette mesure va provoquer des
manifestations dans le Nord, en Anjou, en Bretagne et dans le pays basque.
Certains officiers chargés de faire respecter les saisies préfèrent démissionner
plutôt que de profaner les églises. Févier 1906, une encyclique du pape pie X
condamne la loi de séparation comme contraire à la constitution de l’église. Des
troubles graves ont lieu dans le Nord, un garçon boucher est tué. Mars 1906
terrible catastrophe dans les mines de Courrières, une grève générale est
décrétée dans les mines du bassin houiller du Pas-de-Calais, quatre vingt dix
mille ouvriers se mettent en grève. Formation du ministère Sarrien. Aux affaires
étrangères, Léon Bourgeois à l’intérieur, Clemenceau. Ce dernier suspend les
inventaires dans les églises. Avril, fin de la conférence d’Algesiras succès
diplomatique pour la France, échec pour l’Allemagne qui n’a obtenu que le
soutient de l’Autriche et du Maroc. Par dix voix contre trois la France garde
son rôle au Maroc. Le 1er mai la CGT réclame la journée de huit
heures. Clemenceau fait arrêter le secrétaire général de la CGT. Cette mesure va
créer un conflit entre radicaux et socialistes. Les élections législatives
portent les radicaux en tête, l’opposition n’obtient que 174 sièges. Le bloc de
gauche obtient 326 députés. Juin 1906 des conflits sociaux se multiplient,
Clemenceau envoie la troupe. Interpellé par Jaurès, Clemenceau répond " Ce
n’est pas la forme de la société qu’il faut améliorer, c’est l’homme. " Jaurès
réplique qu’il faut laisser la liberté au prolétariat (Au 20e
siècle on voit ce que cela donne, on en use, et on en abuse). Cet incident va
précipiter la rupture entre radicaux et socialistes. Juillet Dreyfus est
réintégré dans l’armée avec le grade de commandant. Septembre la CGT met en
place la charte de la révolution sociale, le syndicalisme doit être au service
de la classe ouvrière, et permettre au besoin le sabotage du travail. C’est une
véritable révolution contre la société. Qu’est donc devenue la révolution de
1789 ? l’aurait-on faite pour rien ? puisqu’il faille recommencer. Démission du
ministère Sarrien, formation du ministère Clemenceau. Il garde l'intérieur, met
Briand à l'instruction publique et aux cultes, Picquart à la guerre, Barthou aux
travaux publics, Caillaux aux finances. La grande question pour ce ministère va
être de régler la question sur la séparation des églises et de l’état. Faute
d’une entente avec le Vatican Briand décide que les curés resteront dans leurs
églises, celles ci appartiendront aux communes, les cathédrales reviendront à
l’état. Viviani se félicitera de cette œuvre anticléricale " Nous avons éteint
dans le ciel des lumières qui ne se rallumeront plus ! ". Il n’y a pas si
longtemps, c’est à dite soixante dix ans plus tard en 1981, un des descendants
de ce Monsieur déclarait " Nous sommes passés de l’ombre à la lumière ", il ne
fallait pas les éteindre en 1907. Par contre Briand se déclare prêt à toutes
conciliations. En novembre, sans coup férir députés et sénateurs s’octroient une
augmentation. Leur salaire passe de neuf mille francs à quinze mille francs par
an. En décembre, âgé de quatre vingt sept ans Monseigneur Richard archevêque de
Paris est expulsé, le chargé d'affaire du Vatican est expulsé par Clemenceau.
Janvier 1907 Maurice Barrès est reçu à l'académie Française. Mars, de nombreuses
grèves perturbent la vie des Français, les parisiens sont privés d'électricité
pendant plusieurs jours. Au Maroc, un médecin français est tué à Marrakech, les
forces françaises occupent Oujda. Ce même mois d'avril 1907 les fonctionnaires
manifestent: ils réclament le droit de se syndiquer, de faire grève, ils sont
mécontents des conditions d'avancement, la fédération des instituteurs déclare
vouloir adhérer à la CGT. Clemenceau fait révoquer plusieurs d'entre-eux et
déclare à la chambre "Nous refusons de réintégrer les fonctionnaires qui se sont
mis en révolte contre le gouvernement de la république. On n'est pas obligé
d'être fonctionnaire. Quand on l'est, on a certaines obligations à remplir. Il y
a encore en France un certain nombre de citoyens qui ne le sont pas. Je prétends
qu'ils ne doivent pas être à la merci des autres".Dans le midi les vignerons
sont mécontents, le prix du vin est tombé à dix francs le l'hectolitre, ils
réclament une loi contre le sucrage et la limitation des surfaces plantées.
Violentes bagarres à Montpellier. De nombreux maires par solidarité donnent leur
démission et ferment leurs mairies. La foule se rue sur la sous-préfecture de
Narbonne pour l'incendier, on fait appel à la troupe. A Perpignan on dénombre
plusieurs foyers d'incendie, à Béziers cent vingt mille vignerons crient dans
les rues "Sus aux fraudeurs! au secours". Clemenceau fait venir le meneur
Marcellin Albert, à Paris, lui fait des promesses et lui prête cent francs pour
son retour ! le chef des vignerons est déconsidéré par les manifestants.
Clemenceau fait voter une loi contre le mouillage et le sucrage, et tout
retournera dans l'ordre. En juillet 1907 plusieurs ouvriers français occupent
Casablanca. En octobre suite au congrès radical qui se tient à Nancy, le groupe
de Jaurès rompt définitivement avec le gouvernement. Clemenceau garde la
majorité. Janvier 1908, des dix sept points compris dans le projet de
gouvernement établi par Clemenceau, aucun n'a encore été voté. L'agitation des
fonctionnaires s'intensifie, la CGT et son secrétaire général poussent les
ouvriers contre les patrons. En juin la chambre vote enfin le premier point du
projet de Clemenceau : le rachat par l'état de la compagnie des chemins de fer
de l'ouest. En Turquie le sultan est chassé par de jeunes officiers qui prennent
le pouvoir, en demandant l'aide à l'Allemagne. Au Maroc le sultan doit se mettre
sous la protection de la France. De graves incidente au Maroc, le consul
d'Allemagne favorise la désertion de légionnaires autrichiens, ceux-ci sont
arrêtés lors de leur embarquement. Au cours d'une bagarre avec la police
française, un agent allemand est frappé. L'Allemagne réclame des excuses. "Des
excuses jamais ! s'exclame Clemenceau" L'Autriche annexe la Bosnie et
l'Herzegovine, en Bulgarie le tsar Ferdinand proclame l'indépendance du pays.
Moulay Hafid dépose son frère Abd-el Aziz et prend sa place à la tête du
Maroc. Décembre 1909 le président à un petit accrochage lors d'une promenade à
pied. Pour lui avoir égratigner le cou, en voulant lui tirer la barbe, le
contrevenant se voit infliger quatre ans de prison. Mars 1909 adoption par la
chambre de l'impôt sur le revenu, le sénat hostile au projet, le fait stopper.
Clemenceau propose de donner un statut aux fonctionnaires mais il exclut le
droit de grève. Par riposte la CGT lance une grève générale. Cinq cent cinquante
postiers sont révoqués. Le ministère de Clemenceau s'essouffle, on lui reproche
son autoritarisme. En juillet le cuirassé Iéna explose ce qui donne à Delcassé
l'occasion de dénoncer la médiocrité de notre marine. A la chambre la confiance
au gouvernement est rejetée, Clemenceau démissionne. Aristide Briand est chargé
de former le nouveau gouvernement, il prend l'intérieur et nomme Millerand aux
travaux publics, Pichon aux affaires étrangères et Cochery remplace Caillaux aux
finances. Une déclaration de l'épiscopat français stipule que "L'école laïque
est trop souvent hostile aux croyances chrétiennes" C'est la guerre entre le
curé et l'instituteur. Désormais toutes les formations de gauche auront dans
leur projet de gouvernement la défense de la laïcité. Le projet sur la
proportionnelle est rejeté. Février 1910, vote du projet de loi sur les
retraites ouvrières, la loi sera promulguée le 5 avril et appliquée le 3 juillet
1911. Les élections législatives d'avril mai 1910 montrent une forte
poussée socialiste, avec renouvellement du personnel, les vieux radicaux sont
restés sur le quai.? Pendant qu'Aristide Briand promet de s'occuper de la
réforme électorale, du statut des fonctionnaires, du contrôle des écoles
privées, les Français sont plus préoccupés par le passage de la comète de
Halley. Octobre les cheminots se mettent en grève. Aristide Briand réquisitionne
ceux du Nord, puis ceux des autres réseaux. Le gouvernement aura le dernier mot.
Ceux qui n'auront répondu à la réquisition ou qui auront commis des sabotages,
seront révoqués. Briand qui veut rajeunir son ministère, donne sa démission et
reforme aussitôt un autre ministère avec des hommes nouveaux. Février 1911,
suite à de véhéments reproches sur son retard pour la fermeture des
établissements congréganistes, Briand démissionne. Monis forme le nouveau
gouvernement, Cruppi est aux affaires étrangères, Delcassé à la marine, Berteaux
à la guerre, Caillaux aux finances. En avril, le ministère va devoir faire face
aux manifestations des viticulteurs champenois et à la révolte des Berbères au
Maroc. En juin le ministère est mis en minorité. Formation du gouvernement
Caillaux. Il prend l'intérieur, met de Selves aux affaires étrangères, Klotz aux
finances, Messimy à la guerre, Albert Lebrun aux colonies. Le 1er juillet
déclenchement d'une crise internationale, un navire de guerre allemand est
envoyé en rade d'Agadir, sous prétexte de défendre les interêts allemands dans
le sud marocain. En fait l'Allemagne va finir par abattre ses cartes. Elle
abandonnera le Maroc si la France lui cède le Congo. C'est l'indignation au quai
d'Orsay. Est-ce la guerre ? Devant la réserve des pays étrangers, Caillaux
décide de traiter directement et secrètement avec l'Allemagne. Il sait l'armée
et notre armement trop faibles pour faire la guerre. Il réussit à faire diminuer
les exigences de l'Allemagne. Le général Joffre est nommé chef d'état major
général. Les négociations avec l'Allemagne sont ardues, on envisage la rupture,
l'Italie annonce qu'elle va attaquer la Tripolitaine et la Cyrénaïque.
L'Allemagne s'inquiète et de ce fait accepte certaines exigences françaises.
Octobre l'Italie déclare la guerre à la Turquie. Novembre l'accord
franco-allemand est signé, l'Allemagne reconnaît notre protectorat sur le Maroc,
la France cède 270000 km2 de territoires au Congo. Cet arrangement déchaîne la
colère dans les deux pays, Clemenceau invective Caillaux, mais l'opinion
publique des deux pays est persuadée que la guerre est inévitable. L'année va se
terminer par un fait tragique. Le 21 décembre, un caissier est assassiné en
pleine rue par la bande à Bonnot. La chambre ratifie en janvier 1912 l'accord
entre et l'Allemagne Clemenceau accuse Caillaux d'avoir mené des tractations
secrètes. Caillaux nie mais démissionne. Raymond Poincaré forme le gouvernement,
il prend les affaires étrangères, met Millerand à la guerre, Delcassé à La
marine, Steeg à l'intérieure, Briand à la justice, Guist'hau à l'instruction
publique, Dupuy aux travaux publics, Bourgeois au travail, Klotz aux finances,
Lebrun aux colonies, Panis à l'agriculture. La chambre s'attaque au budget,
s'occupe du secret du vote (isoloir). Pendant ce temps les Italiens qui
rencontrent des difficultés contre les Turcs, croient que ceux-ci sont soutenus
par les Français. Des paquebots français sont arraisonnés et ramenés à Cagliari.
Poincaré exige leur libération. Mars 1912, la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro
et la Grèce veulent profiter de la décadence de la Turquie. La Bulgarie et la
Serbie signent un accord secret. Lorsque Poincaré l'apprendra, il déclarera "Ce
traité contient en germe non seulement une guerre contre la Turquie, mais contre
l'Autriche" Avril décès de Brisson nomination de Paul Deschanel à la présidence
de la chambre. Le traité de protectorat de le France sur le Maroc déclenche la
révolte à Fez où plusieurs Français sont tués. Le gouvernement nomme le général
Lyauthey résident général. En mai la Bulgarie et la Grèce concluent un traité
secret. En juillet 1912 ont lieu des conversations entre états majors français
et russe, le gouvernement anglais désire un arrangement naval avec la France.
Cet accord sera signé le 22 juillet 1912. Poincaré se rend en Russie pour
conforter l'alliance franco-russe. En septembre les troupes françaises prennent
Marrakech. Menace de dissolution des instituteurs et de la CGT suite à l'annonce
des enseignants d'adhérer à La CGT. Et c'est la guerre des Balkans. Le roi du
Monténégro déclare la guerre à la Turquie, celle-ci déclare la guerre à la
Serbie, la Grèce et la BUlgarie. Pour se défendre la Turquie abandonne la
Tripolitaine et la Cyrénaïque à l'Italie. Octobre, victoire des Serbes et des
Bulgares l'Autriche s'inquiète, les Russes rient. La diplomatie va grâce à
l'intervention de l'Angleterre, réunir une conférence à Londres, entre les
belligérants. Cette guerre des Balkans aura pour cause le renforcement des
relations entre la France et l'Angleterre. Le 30 novembre à Londres l'armistice
est signé entre la Turquie et ses adversaires. En janvier 1913 la question qui
préoccupe le plus les Français, c'est le remplacement de Fallières dont le
mandat expire le 17 février. On parle de Poincaré, mais celui-ci à de nombreux
adversaires tels Caillaux et Clemenceau. On demande à Poincaré de se retirer
mais il refuse. Le 16 janvier 1913 Poincaré est élu président par 483 voix sur
870.
Raymond Poincaré: La place à la présidence
du conseil est prise par Aristide Briand. Son programme
porte sur la réforme électorale , l’impôt sur le revenu et le statut des
fonctionnaires. En mars Briand dépose un projet de loi portant la durée du
service militaire à trois ans. Le sénat repousse la loi sur la proportionnelle,
Briand démissionne. Louis Barthou forme un cabinet de radicaux et modérés. Au
programme la loi des trois ans, l’école laïque, l’impôt sur le revenu et une
réforme électorale. Le 30 mars, se termine la conférence de Londres sur la
guerre des Balkans. La Turquie est la grande perdante, tous les antagonistes
sont mécontents, surtout la Serbie, car les Autrichiens ont obtenu le retrait
des troupes serbes de la côte Adriatique, et la création d’une principauté
albanaise. La Bulgarie, la Grèce, la Roumanie sont mécontents de la part qui
leur a été attribué. Alors qu’en Allemagne le Reichstag vote un impôt de un
milliard de marks, qui servira à porter l’effectif de l’armée allemande à huit
cent quinze mille hommes et à l’équiper de matériels nouveaux. En France la
gauche et la CGT déclarent violemment leur opposition à la loi des trois ans.
Barthou songe à dissoudre la CGT. Pendant ce temps aux Balkans les mécontents
vont entrer en lice. La Bulgarie attaque la première, elle est aussitôt envahie
par la Roumanie, la Grèce, la Serbie et la Turquie. Le 7 août 1913 la Bulgarie
vaincue signe le traité de Bucarest et cède la Dobroudja à la Roumanie. En
France, le budget de 1914 s’élève à cinq milliards neuf cents millions, Barthou
veut lancer un emprunt pour faire face aux dépenses militaires, le vote est
repoussé. Barthou démissionne. Doumergue forme le nouveau ministère. Janvier
1914 Briand et Barthou forment la fédération des gauches hostile à Caillaux et à
Doumergue. Puis c’est l’affaire du Figaro. Calmette qui a publié une lettre de
Caillaux à sa première épouse dont il est divorcé et dans laquelle il s’y montre
opposé à l’impôt sur le revenu, qu’il s’acharne à défendre à la chambre, est
assassiné dans son bureau du Figaro par Madame Caillaux qui va ensuite se
constituer prisonnière. Caillaux démissionne. Les élections des 26 avril et 10
mai donnent une nette avance à la gauche opposée aux trois ans. En juin le
ministère Doumergue donne sa démission. Poincaré nomme Alexandre Ribot.
L’archiduc François Ferdinand héritier de la couronne d’Autriche est pressé par
Guillaume II d’en finir avec les Serbes. Ce jour du 12 juin Ribot présente son
programme qui est de défendre la loi des trois ans, le soir même il est
renversé. Le lendemain Viviani forme le nouveau gouvernement avec des radicaux
socialistes et des républicains socialistes, il promet le retour au service
militaire à deux ans. Le 28 juin l’archiduc François Ferdinand est assassiné
avec sa femme à Sarajevo par un étudiant serbe. En France cet attentat inquiète,
mais les Français une fois de plus sont plus préoccupés par les vacances et le
procès de Madame Caillaux ? Octobre 1915, les députés longtemps silencieux,
élèvent la voix. Les trois échecs de Joffre, font naître de violentes critiques.
Viviani est renversé et remplacé par Briand, qui donne le ministère de la guerre
au général Gallieni. Briand confirme Joffre commandant en chef des armées, mais
pour éviter toutes frictions entre Joffre et Gallieni, il nomme Castelnau chef
d'état major. Le 16 mars1916, malade, Gallieni donne sa démission du ministère
de la guerre. Il est remplacé par le général Roques. Suite à de déplorables
nouvelles (le 1er décembre 1916, le roi Constantin de Grèce qui ne cache pas sa
sympathie pour l'Allemagne fait attaquer un détachement de marins français,
d'autre part l'Autriche et l'Allemagne s'emparent de Bucarest), le 9 décembre,
Briand décide de remanier son ministère. Roques est remplacé par Lyautey. En
mars 1917 celui-ci excédé par les attaques dirigées contre lui à la chambre,
donne sa démission. Ce même jour en Russie des émeutes éclatent. Nicolas II
abdique en faveur de son frère; Le nouveau gouvernement décide de poursuivre la
guerre. La démission de Lyautey entraîne la chute du cabinet Briand. Fin mars
1917, Poincaré charge Ribot de former le nouveau ministère. Painlevé est à la
guerre, Malvy un ami des pacifistes est nommé à l'intérieur. En avril, suite aux
oppositions au conseil de guerre de Compiègne, Nivelle donne sa démission,
Poincaré la refuse. Le 2 septembre, la démission de Malvy entraîne celle de
Ribot. Poincaré charge Painlevé de former le nouveau gouvernement. Celui-ci
confie le ministère des affaires étrangères à Ribot. En Russie Trotski est
arrêté, Lénine s'enfuie en Finlande, ils sont convaincus de collision avec
l'Allemagne. Le 15 octobre 1917 Mata Hari est exécutée. La défaite de Caporetto
et l'effondrement de la Russie amènent la chute du ministère Painlevé. Poincaré
fait appeler Clemenceau. Le 18 janvier 1919, sous la présidence de Clemenceau,
s'ouvre la réunion qui doit régler les clauses imposées aux vaincus. Trente sept
nations sont présentes, mais ne participeront aux débats que Clemenceau,
Tardieu,, Lloyd George, Wilson, l'Italie et le Japon sont représentés. En
février va naître la société des nations, les Américains repousseront le projet.
La SDN restera européenne. La décision est prise les alliés occuperont la rive
gauche du Rhin avec des têtes de pont sur la rive droite, et ceci pendant quinze
ans. Le 21 juin1919 les Allemands n'ayant toujours pas signé les accords, Foch
s'apprête à envoyer cent divisions "en Allemagne. De ce fait l'Allemagne signe.
Le 28 juin 1919 est signé le traité de Versailles. Le 10 septembre 1919 à Sain
-Germain en laye est signé le traité avec l'Autriche, le 27 novembre1919 à
Neuilly-sur-Seine le traité avec la Bulgarie, le 4 juin1920 à Trianon le traité
avec la Hongrie, le 10 août 1920 à Sèvres le traité avec la Turquie.
L'empire autrichien est divisé en quatre états Tchécoslovaquie, Hongrie,
Autriche et Yougoslavie. Mai 1919 en France les ouvriers se plaignent de la vie
chère, le 1er mai des troubles éclatent. Ils sont brutalement réprimés par
Clemenceau. Novembre 1919 les élections amènent au pouvoir quatre cents députés
du bloc national, la gauche est écrasée. On appellera cette assemblée la
"chambre bleu horizon". Janvier 1920, le septennat de Poincaré s'achève. On
pense à élire Clemenceau, mais son attitude anticléricale l'évincera de la
présidence. Le 17 janvier Paul Deschanel est élu par 734 voix contre 130.
"Dans cette troisième république comme dans la suivante on peut voir que le
président inaugure les chrysanthèmes, il n'a que le pouvoir, de nommer le chef
du gouvernement. Toutes les décisions sont du ressort du chef du gouvernement.
Il en sera autrement dans la cinquième république que l'on a appelé un régime
présidentiel.
Paul Deschanel:
Le 17 janvier 1920 Paul Deschanel est élu président de la république par 734
voix contre
130. Le lendemain, Clemenceau donne sa démission. Deschanel charge Alexandre
Millerand de former le nouveau ministère. Parmi les nouvelles têtes, on trouve
André Maginot aux pensions, François Marsal aux finances. En mars des troubles
sociaux et des grèves seront vivement réprimés par Millerand. A partir d'avril
l'opinion publique va être canalisée par l'affaire Landru. En mai la CGT est
poursuivie par Millerand pour atteinte à la sûreté de l'état (celle-ci avait
lancé un ordre de grève général). L'opinion publique est troublée par la montée
du communisme en France. De son côté Deschanel accumule les catastrophes. Lors
d'un voyage en Auvergne il tombe du train, mais sans se blesser. En août,
Yougoslavie et Tchécoslovaquie signent un traité que l'on appellera "la Petite
entente" en septembre, les Russes sont repoussés au delà de leurs frontières,
c'est la victoire de Varsovie, gagnée grâce à la réorganisation de l'armée
polonaise et avec l'aide des troupes de Weygand. Le 21 septembre, malade, Paul
Deschanel donne sa démission. Le 23 septembre Alexandre Millerand est élu
président de la république par 695 voix.
Alexandre Millerand:
Le 23 septembre 1920 Alexandre Millerand est élu président de la république
par 695 voix. Signature ce mois de l'armistice entre Russes et Polonais. Fin
1920, la facture à payer par l'Allemagne au titre des réparations s'élève à cent
trente trois milliards de marks, en n'en offre que trente. L'Angleterre et la
France occupent Düsseldorf (usines Krupp) et Duisburg. L'Allemagne cède, mais la
crise économique va s'accentuer et l'Allemagne va entrer dans une situation
critique. refus des États-Unis de ratifier le traité de Versailles. De plus
celle ci signe en 1921 un traité séparé avec l'Allemagne. Vive déception en
France. Le 11 novembre 1920, inhumation d'un soldat inconnu sous l'arc de
triomphe. Fin novembre reprise des relations diplomatiques avec le Vatican.
Décembre, à Tours, lors du congrès socialiste, ceux ci demandent leur adhésion à
la troisième internationale. Léon Blum refuse. C'est la scission. L'humanité
devient le journal du parti communiste, en face ils trouveront la SFIO (section
française de la deuxième internationale ouvrière). Les socialistes dénoncent le
péril communiste. janvier 1921, suite à la chute du franc le ministre Leygues
est reversé. Millerand le remplace par Briand, celui ci forme un gouvernement de
centre gauche. Paul Doumer aux finances, Louis Barthou à la guerre, Léon Berrard
à l'instruction publique. Du côté de l'Allemagne, les troubles économiques
deviennent graves. Décembre l'effondrement du mark inquiète l'Europe qui redoute
une révolution communiste. Cette fin d'année 1921, pour la France tout va bien,
l'industrie est plein essor, la production automobile atteint des chiffres
inégalés. Découverte du vaccin contre la Tuberculose, Calmette et Guérin
obtiennent le prix Nobel. Janvier 1922, l'Angleterre et la France, par ministres
interposés tombent d'accord pour que l'Allemagne échelonne ses versements. Cette
attitude déplait au président Millerand qui rappelle à Briand qu'il ne peut rien
conclure sans l'assentiment du président et le vote de l'assemblée. La presse se
déchaîne contre Briand en lui rappelant son attitude pacifiste lors de la
guerre. Briand défend son projet à l'assemblée, mais le vote de confiance est
trop faible il donne sa démission. Le 15 janvier 1922, Poincaré est chargé par
Millerand de former le ministère. Il prendra les affaires étrangères, mettra
Charles de Lasteyrie aux finances, Barthou à la justice, Chérron à
l'agriculture, Sarraut aux colonies et Maginot à la guerre. Ce cabinet qui
reflète bien la chambre "bleu horizon" tiendra jusqu'à la fin de son mandat. En
mars le parlement vote une loi interdisant l'augmentation des loyers. Ceci aura
pour conséquence une crise du logement ? En dépit des difficultés, Paris
s'amuse. janvier 1923, les journaux titrent "la France va t-elle occuper la
Ruhr. Le 10 janvier Poincaré annonce à l'Allemagne son intention d'occuper la
Ruhr. Le lendemain c'est chose faite. En Allemagne la réaction ne se fait pas
attendre, sabotages, attentats. Mai juin la chute du mark prend des allures
vertigineuses, il faut 350000 marks pour acheter le journal ? En septembre,
Millerand voudrait former avec l'Allemagne une alliance charbon-acier. Poincaré
refuse catégoriquement. Décembre 1923 mort de Maurice Barrès. Janvier 1924, la
crise financière s'aggrave et atteint la France l'Angleterre. Lors de la
campagne électorale en vue des élections futures, radicaux et socialistes
s'unissent pour former le cartel des gauches. Cette élection sénatoriale verra
une nette avance de la gauche. Mars la livre côte 130 francs, Poincaré est forcé
de prendre des mesures pour endiguer cette chute du franc. Augmentation des
impôts, contrôle fiscaux plus sévères. Avril, le cartel réclame le retour à la
laïcité, la rupture des relations avec le Vatican et introduction de la loi de
séparation en Alsace-Lorraine et son application stricte en France. Mai la livre
côte 65 francs le dollar 15,50. Triomphe du cartel des gauches aux législatives,
ils obtiennent 266 sièges, les modérés 229, les communistes 26. La presse de
gauche réclame le départ de Millerand. Juin Herriot pressenti par Millerand au
poste de de président du conseil, refuse. Les députés de gauche de la nouvelle
assemblée exigent le départ de Millerand. Le 10 juin le président fait lire à
l'assemblée un discours dans lequel il dénonce l'atteinte portée aux
institutions républicaines suite aux exigences de la nouvelle assemblée de
gauche. Désavoué Millerand démissionne. Le 13 juin le cartel subit son premier
revers. Painlevé son candidat est battu contre toute attente par Gaston
Doumergue, qui est élu avec 516 voix.
Gaston Doumergue: Le 13 juin 1924, le
président du sénat Gaston Doumergue est élu président de la
république par cinq cent quinze voix contre trois cent neuf à Painlevé. Il
charge Édouard Herriot de former le gouvernement. Herriot prend le ministère des
affaires étrangères et nomme Chautemps à l'intérieur, Édouard Daladier aux
colonies, Queuille à l'agriculture et François Albert à l'instruction publique.
Puis Herriot annonce la couleur : apaisement avec les pays extérieurs, justice
sociale et retour à la laïcité. Ce projet amènera de vives protestations
parmi les catholiques. Le 5 septembre à Genève est signé un accord entre
quarante sept nations. Le désarmement peut être envisagé. Le 28 octobre, la
France reconnaît le gouvernement des soviets. Novembre, transfert des cendres de
Jaurès au panthéon. Les difficultés économiques se font plus pressantes, les
Français qui votent à gauche, voudraient voir leur porte-monnaie pencher à
droite. Herriot hésite être libéral ou social. Les socialistes qui parlent
d'impôt sur le capital font fuir la confiance. le retour à la laïcité provoque
de vives réactions. Le général de Castelnau crée la fédération nationale
catholique. Le pays a retrouvé un équilibre économique, mais l'état est endetté,
et, il vit au dessus de ses moyens. La chambre refuse à Herriot la demande d'une
avance auprès de la banque de France. Clemenceau, ministre des finances
démissionne. Le 10 avril 1925, le ministère Herriot est renversé par le sénat.
Le 17, formation du ministère Painlevé, Joseph Caillaux est aux finances, Briand
est aux affaires étrangères, Steeg à la justice, de Monzie à l'instruction
publique. Lors des élections municipales, de violents heurts font trois morts
rue Daurémont, trois jeunes patriotes sont tués par les communistes. Le trouble
s'installe dans la population. En juillet, le ministre des finances s'adresse
aux Français à la radio, pour les inciter à souscrire à l'emprunt. A l'étranger
les difficultés s'aggravent. Au Maroc Lyautey arrive à contenir les rebelles. En
Syrie, Sarrail doit faire face à une révolte générale. En Indochine le
gouverneur général est assassiné et des émeutes locales éclatent. En octobre le
maréchal Lyautey est remplacé par Steeg. Démission du gouvernement Painlevé. Ce
dernier est de nouveau chargé de créer un nouveau gouvernement, et propose un
plan financier comportant le renforcement des bons du trésor. la gauche repousse
le projet et Painlevé est renversé. Le 23 novembre Aristide Briand forme le
nouveau gouvernement, avec Chautemps, Loucheur, Monzie. En décembre, la livre
atteint cent trois francs et le dollar vingt-quatre. Les nouveaux pauvres sont
de plus en plus nombreux. janvier 1926, les députés ratifient le pacte de
Locarno, signé le 25 octobre 1925, dans lequel l'Allemagne reconnaît les
frontières occidentales du Reich. La Grande Bretagne et l'Italie sont
cosignataires de ce traité. Le ministre Briand s'en sort très bien avec sa
politique étrangère, mais échoue dans sa tentative de redressement des finances
publiques, la chambre lui refuse la confiance, il démissionne. Briand est
reconduit par Doumergue, et forme un nouveau gouvernement. Il nomme Raoul Péret
aux finances et Malvy à l(intérieur. Cet ancien condamné par la haute cour de
justice est rejeté par l'assemblée. Il démissionne et est remplacé par Jean
Durand. Le 31 mars, le taux de la livre atteint cent quarante et un francs,
celui du dollar vingt-huit. Fin avril la livre atteint cent quarante neuf
francs, le dollar trente. Suite à l'offensive du maréchal Pétain lancée au Maroc
en avril, fin mai, Abd el-Krim chef des rebelles est contraint de se rendre.
Juin Raoul Péret démissionne, ceci entraîne la chute du cabinet Briand. Neuf
jours plus tard Briand, encore lui, reforme un nouveau gouvernement. Caillaux
est aux finances. Pendant ce temps, fin juin la livre côte cent quatre vingt
francs, le dollar trente-neuf. En juillet, un plan de sauvetage décidé par des
experts, préconise le vote d'impôts nouveaux. Or comme la majorité de gauche n'a
pas confiance en Caillaux Herriot président de la chambre, fait un discours pour
défendre les droits de l'assemblée, les libertés et l'égalité. Caillaux est
renversé. Herriot est chargé de former le nouveau gouvernement. Monzie prend les
finances. Malgré cela la livre atteint deux cent quarante cinq francs, le dollar
cinquante, les rentiers commencent à perdre des plumes. Lors d'une séance à
l'assemblée, Herriot avoue qu'il sera obligé de vendre des biens publiques. Le
jour même il est reversé. Le cartel des gauche est fini. Le 23 juillet,
Doumergue, qui a le champ libre, nomme alors Poincaré pour relever la
monnaie. celui ci prend les finances, Briand aux affaires étrangères, Painlevé à
la guerre, Herriot à l'instruction publique, Barthou à la justice, Albert
Sarrant à l'intérieur, Tardieu aux travaux publics, Marin aux pensions. Au seul
nom de Poincaré, la confiance revient, fin août la livre cote cent soixante
francs, le dollar trente deux. Poincaré qui n'est autorisé à gouverner que par
décrets, décide d'appliquer une politique économique rigoureuse. Il supprime
plus de cent sous-préfectures et tribunaux. L'opposition socialiste se tait car
les mesures portent leurs fruits, les communistes, eux, manifestent dans les
rues. Grâce au traité de Locarno, l'Allemagne entre dans la société des nations.
Décembre, la livre a chuté et Poincaré a gagné. Janvier 1927, tout va mieux
Doumergue inaugure le boulevard Haussmann. Le 6 avril Aristide Briand propose
aux USA un pacte de renonciation à la guerre, ce pacte est approuvé en juin. En
juillet, le budget est voté, il est en équilibre. La livre est fixée à cent
vingt-quatre francs, le dollar à vingt-quatre. Le franc a perdu les trois quarts
de sa valeur de 1914. Août 1927, Sacco et Vanzetti sont condamnés à mort aux USA
et exécutés. A Paris suite à cela de violentes émeutes éclatent, elles sont
dirigées par les communistes, les manifestants se ruent sur la police, saccagent
les bars, profanent les la tombe du soldat inconnu, mais pourquoi ?, la police,
les tenanciers de bar et le soldat inconnu n'y étaient pour rien. La populace
est comme un troupeau de moutons, il suffit que parmi eux, un chef se mette à
hurler, pour qu'ils se mettent tous à bêler. C'est ce qu'il s'est passé pendant
la révolution et en mai 1968, où après avoir bien vociférer Dany le rouge est
devenu quelques temps plus tard ministre des verts, on en verra vraiment de
toutes les couleurs avec cette foutue politique. Dans l'histoire, qu'il soit
mouton ou non, c'est toujours le peuple qui est marron. En décembre l'état
américain propose d'étendre le pacte de renonciation à la guerre à tous les
états du monde. Janvier 1928, le service militaire est ramené à un an.
L'assemblée vote en mars la loi sur les assurances sociales. Aux élections
législatives du 29 avril, les communistes perdent douze sièges et suite à un
mauvais report de voix à gauche, les socialistes perdent la majorité au profit
des modérés. De ces élections sortiront trois cent vingt-trois voix pour
Poincaré la gauche n'en obtenant que deux cent quatre-vingt trois. Doumergue,
après avoir accepté selon l'usage, la démission de Poincaré, le renomme avec la
charge de réformer la gouvernement. Il reprend les mêmes, sauf Fallières le
ministre du travail, qu'il remplace par Loucheur. L'assemblée vote la
dévaluation du franc. En août signature du plan Briand-Kellogg, par soixante
quatre nations. En URSS, Staline exile Trotski et met en place son plan
d'établissement du socialisme. Suite à une attaque virulente de Caillaux au
congrès socialiste d'Angers les ministres radicaux donnent leur démission. Pour
les remplacer Poincaré nomme Tardieu à l'intérieur et Marraud à l'instruction
publique. Le 20 mars 1929 mort du maréchal Foch. Le 27 juillet, suite à une
intervention chirurgicale Raymond Poincaré démissionne. Doumergue charge Briand
de former le gouvernement. Tous les ministres de poincaré. Le 22 octobre la
chambre des députés renverse le ministère Briand. Doumergue fait appel à
Daladier, puis à Clémentel, pour finir par appeler André Tardieu. Ce ministère
comprendra seize ministres avec deux nouveaux : postes et marine marchande. Le
24 novembre mort de Clemenceau. Le 4 janvier 1930 grave mutinerie au Tonkin. Le
ministère Tardieu suite à une malencontreuse demande de question de confiance
par Cheron ministre des finances, est renversé. Tardieu appelle Chautemps, il
est renversé le jour même. Il appelle alors de nouvelles têtes, Reynaud aux
finances, Laval aux pensions Flandin commerce. Fin mars l'assemblée vote
l'institution d'une pension en faveur des anciens combattants. Révolte au
Tonkin, la répression fait deux cent soixante dix morts. Novembre Krach de Wall
Street. Oustric, banquier qui a obtenu des appuis particuliers de la part de
Péret, est arrêté, ceci entraîne la chute du gouvernement Tardieu. Steeg forme
un gouvernement de gauche avec Cheron, Briand, Barthou, Chautemps, Sarraut,
Painlevé. Le 3 janvier 1931 mort du maréchal Joffre. Le 22 janvier le ministère
Steeg est renversé. Le 27 janvier Doumergue nomme Laval pour former le
gouvernement. Le 13 juin 1931 le mandat de Doumergue s'achève. C'est l'élection
de Paul Doumer.
Paul Doumer: Le
13 juin 1931, le septennat de Gaston Doumergue est terminé. De nouvelles élections
verront l'arrivée à la présidence de la république de Paul Doumer. Au premier
tour Briand obtient 400 voix contre 440 à Doumer. Briand se désiste et Doumer
est élu au second tour avec 502 voix contre 332 au candidat de l'opposition.
Pendant ce temps la crise économique s'aggrave, aux USA et dans le monde. Hoover
demande que le paiement de toutes les dettes de guerres soit ajourné. La France
accepte , mais à contre cœur. Laval et Briand proposent de prêter à l'Allemagne
une somme de cinq cent millions de dollars, mais celle ci refuse. La France
avance à l'Angleterre, une somme de vingt cinq millions de livres. Mais en
septembre l'Angleterre décide de supprimer la convertibilité de la livre en or,
la livre chute à quatre-vingt sept francs, la banque de France aura de lourdes
pertes. Le parlement vote en décembre une loi pour résorber le chômage. C'est
une loi qui procure du travail aux ouvriers, ce travail étant financé par
l'état. Janvier 1932, la mort de André Maginot entraîne un remaniement de
gouvernement. Laval nomme André Tardieu au ministère de la guerre et prend le
ministère des affaires étrangères à la place de Briand qui est malade. Lors de
la présentation de son programme au sénat Laval est désavoué, il démissionne,
c'est André Tardieu qui forme le gouvernement. Il prend les mêmes et on
recommence. Le 7 mars Aristide Briand meurt. Le 6 avril ouverture de la campagne
électorale, les Français en ont marre de ces gouvernements qui ne tiennent pas
plus d'un mois, quelquefois deux. Le cartel des gauches ne parvient pas à se
reformer, mais ils arrivent à un accord de désistement en faveur du mieux placé
au second tour. Avril promulgation de la loi sur les allocations familiales. Le
6 mai Paul Doumer est victime d'un attentat perpétré par le Russe Gorguloff. Le
8 mai le second tour des législatives donne une nette avance à la gauche trois
cent cinquante six sièges contre deux cent cinquante neuf aux modérés. Le 10
mai, Albert Lebrun est élu par six cent quarante deux voix contre cent treize au
socialiste Paul Faure.
Albert Lebrun: Le 10 mai 1932, Albert
Lebrun est élu président de la république. Il sera le quinzième
et le dernier président de la troisième république. Tardieu ayant donné sa
démission suite aux résultats des dernières élections législatives, c'est
Herriot qui est chargé de former le nouveau ministère. Ayant un mauvais souvenir
sut le soutient des socialistes, Herriot essaye en vain de former un
gouvernement à composante républicaine. Son ministère comportera dix huit
ministres et quatre sous-secrétaires d'état, il est à majorité issu de radicaux
socialistes. La situation du pays n'est pas bonne : les exportations diminuent,
l'agriculture s'effondre, le chômage augmente. Le 9 juillet 1932, fin de la
conférence de lausanne. L'Allemagne est définitivement dégagée du paiement des
réparations de guerre. Mais comme de nos jours la France ne voit pas sa dette
envers les États-Unis annulée ?. C'est vrai, les socialistes possèdent le
monopole du cœur, mais avec le travail et l'argent des Français. Le programme
d'austérité mis en place comporte la réduction des dépenses militaires, un impôt
sue les valeurs immobilières et sur la bourse. Augmentation de l'impôt sur le
revenu et sur les tarifs postaux. Suite à sa décision de continuer à payer notre
dette aux USA, le gouvernement Herriot est renversé (Pourquoi l'assemblée a
t-elle voté l'annulation de la dette de l'Allemagne envers la France pour
réparations de guerre ?). Le 18 décembre 1932 formation du cabinet Paul Boncour
avec Leygues, Daladier, Painlevé, Sarraut, Dalimier, Monzie et Chéron aux
finances. Le 4 janvier 1933 le ministère est renversé. En Allemagne la situation
est la même, le plan de finance est rejeté. Hindenburg fait appeler Hitler à la
chancellerie du Reich. Formation en France du ministère Daladier. Mai
institution de la loterie nationale. Juin Boncour négocie avec Mussolini Hitler
et l'Angleterre un pacte à quatre. Il est signé à Rome. En septembre l'Allemagne
exige l'application de l'égalité des droits en matière d'armement. Refus de la
France. Fin 1933 le déficit budgétaire s'aggrave. Daladier décide un prélèvement
de 6% sur les salaires de la fonction publique. Le cabinet est renversé. Albert
Sarraut forme le nouveau ministère. Novembre 1933 Hitler est élu avec 95% des
voix. Sarraut reprend l'idée de Daladier en prélevant seulement 4% des salaires.
Il est reversé. La France plonge vers l'abîme, le mécontentement grandit dans
l'opinion publique, le chômage s'accentue. Chautemps forme le cabinet, et
obtient le vote de la chambre pour le prélèvement modéré sur les traitements.
Puis vient l'affaire Stavisky. Tissier directeur du crédit municipal de Bayonne
est arrêté pour avoir émis 200 millions de faux bons de caisse. On découvre bien
vite qu'il est complice d'un escroc célèbre, Stavisky. Tissier met en cause le
député de Bayonne garat. Le 8 janvier, alors qu'il allait être arrêté Stavisky
se suicide.... ou est suicidé. Il n'y a pas si longtemps un ex premier ministre
en à fait autant ?. Personne ne croit au suicide, mais plutôt à son élimination
pour l'empêcher de parler. Violentes manifestations devant le palais Bourbon
puis à l'hôtel de ville. Le 27 janvier 1934 la démission du garde des sceaux
compromis dans l'affaire entraîne la chute du cabinet. Fin janvier constitution
du cabinet Daladier. Il est formé en majorité, comme le précédent de radicaux
socialistes. (Je tiens à faire une remarque les socialistes prétendent qu'ils
ont gouverné moins longtemps que la droite... on croit rêver, depuis la
révolution c'est à dire en 1789 à part Mac Mahon je n'ai jusque maintenant vu
aucun gouvernement qui ne soit pas de gauche ?, et je ne suis qu'en 1934. Je me
propose de faire le compte lorsque je serai arrivé à nos jours). Parmi ses
ministres Daladier va nommer Frot au ministère de l'intérieur. La France va
bientôt s'apercevoir qu'il ne faut pas s'y frotter. En effet le premier frappé
sera le préfet de police qui passe pour avoir des sympathies avec les ligues,
puis le préfet de la Seine, de l'Oise, le directeur de la sûreté et
l'administrateur de la comédie française... pourquoi ? parce que la pièce qu'il
présente est accusée de provoquer des émeutes contre le gouvernement. Les
décisions aberrantes du gouvernement vont déclencher en février de vives
émeutes. Appel à toutes les organisations politiques et aux ligues à manifester.
Le nouveau préfet de police a fait bloquer l'accès au palais Bourbon, mais les
manifestants se massent sur les Champs Elysées et aux Tuileries. La foule se
lance à l'assaut aux cris de :"Assassins, à nous les agents !" Cette foule est
formée de petits bourgeois, commerçants, artisans écœurés par la politique. Puis
les anciens combattants foncent, autobus incendiés. le chef de la police ordonne
le feu, les barrages cèdent la foule est déchaînée. A l'assemblée on entend
"Démission, démission, à bas les fascistes !" ripostent les communistes.
Daladier promet que toute la lumière sera faite sur ce scandale. Il n'acceptera
que trois interpellations sur dix huit. Suite à cette décision on le surnommera
le dictateur. La foule se rue sur l'assemblée, les coups de feu claquent. Le
député Scapini se dresse et dit "On se bat aux portes du Palais, on tire
Monsieur le Président, avez vous donné l'ordre de tirer ? répondez !". Daladier
se tait. Ferdinand Buisson essaye de clore la séance. Scapini "C'est un
gouvernement d'assassins !qu'il s'en aille !" Daladier soutenu par un
gouvernement de gauche est réélu. Dans la rue la situation s'aggrave. Les
anciens combattants, avec à leur tête leur président Georges Leboucq s'avancent
vers le faubourg Saint-honoré, Georges Leboucq est blessé, il y a vingt morts et
mille blessés. Daladier et Frot décident de faire l'armée (on a déjà vu cela)
L'assemblée radicale de gauche s'affole. Daladier finit par démissionner. Le
président Albert Lebrun, suite au conseil de Pierre Laval contactent Gaston
Doumergue et le supplie d'accepter de former le gouvernement. Les manifestants
ne sont pas fascistes, ils ne veulent pas renverser le gouvernement, ni les
institutions , ils sont tout simplement écœurés par la vénalité des politiciens.
Les communistes et les socialistes mettent à profit ces émeutes pour s'unir en
un front commun que l'on appellera le front populaire. Doumergue forme un
cabinet d'union nationale avec Tardieu, Herriot, des radicaux et des modérés. Le
maréchal Pétain a reçu le ministère de la guerre. Les socialistes sont exclus du
gouvernement. Deux commissions d'enquête sont constituées pour légiférer sur les
évènements du 6 février. Juin, bagarres dans diverses villes de province suite
aux réunions des croix de feu. Paul Reynaud demande la dévaluation du franc.
Septembre, admission de l'URSS par la SDN. Le 9 octobre, le roi Alexandre de
Yougoslavie en visite à Marseille et le ministre français des affaires
étrangères Louis Berthou sont blessés à mort par Pétrus kalamen, membre de
l'organisation croate des Oustachis. Le 13 octobre le ministre de l'intérieur
est remplacé par Marchandeau. Laval devient ministre des affaires étrangères.
Novembre Doumergue présente une loi qui permet au chef de l'état de dissoudre
l'assemblée sans l'accord du sénat. On l'accuse de vouloir tenter une expérience
de pouvoir personnel. Herriot et tous les radicaux démissionnent. A son tour
Doumergue démissionne. La vieille constitution de la république restera en
l'état. Le nouveau gouvernement dirigé par Flandin, retrouve Herriot. Le nombre
de chômeurs atteint quatre cent vingt mille et augmente de dix mille par mois.
Janvier 1935, Pierre Laval est décidé à neutraliser l'Allemagne. Aussi signe
t-il des accords avec Mussolini. Il cède à l'Italie les terres aux confins de la
Libye et en Afrique équatoriale Française, contre une réduction des droits
italiens sur la Tunisie. Mars 1935 allongement du service militaire de 18 à 24
mois. Paul Reynaud décide la construction de chars de combat comme le préconise
le colonel de Gaulle. Le ministre de la guerre refuse prenant pour prétexte que
la ligne Maginot est infranchissable. Nous verrons quatre plus tard qu'avec
Hitler il n'en est rien. En effet en cette année 1935, il montre son nez car
contre l'avis du traité de Versailles il rétablit le service militaire
obligatoire en Allemagne. En mai 1935 à Moscou Laval signe un traité avec
l'URSS. Pour stopper la crise qui s'aggrave Pierre Etienne Flandin demande à
gouverner par décrets-lois. Il est renversé, c'est Ferdinand Buisson qui est
chargé de former le nouveau cabinet. Il prend Herriot, Marin et Pétain, mais
deux jours plus tard il est mis en minorité. C'est alors Pierre Laval qui forme
le gouvernement il sera de centre gauche. De graves maladresses seront à
l'origine du triomphe du front populaire. Le 18 juin, signature d'un accord
naval entre l'Allemagne et l'Angleterre. Le 14 juillet 1935 cinq cent mille
personnes défilent de la Bastille à la République en acclamant Blum, Thorez et
Daladier. En Août, les Italiens manifestent clairement leur intention de prendre
l'Éthiopie. Le 3 octobre, les troupes italiennes envahissent l'Éthiopie, la
France ne peut rester indifférente. La SDN se contente de faire appliquer des
sanctions économiques contre l'Italie. Laval les appliquera très mal. Novembre,
ouverture du procès des complices de Stavisky, onze inculpés seront acquittés,
Tissier condamné à sept ans de travaux forcés, les autres à la prison. Laval et
le ministre anglais des affaires étrangères mettent sur pied un plan qui
pourrait permettre le cessez le feu en Éthiopie, Hailé Sélassié conserverait son
trône. le ministre anglais est remplacé par Antony Eden. Le 22 janvier 1936
démission du gouvernement. Albert Sarraut forme le nouveau ministère avec des
radicaux et des républicains de gauche. Le 7 mars 1936 Hitler dénonce le pacte
de Locarno, le gouvernement de Sarraut, trop faible se contente de porter
l'affaire devant la SDN, qui se prononce pour une condamnation morale de
l'Allemagne. (Hitler est entrain de gagner des points, il a gagné sa première
bataille). Avril-mai l'Italie termine la conquête de l'Éthiopie Hailé Sélassié
se réfugie à Londres. Victoire incontestable du front populaire qui prend le
pouvoir. la meilleure façon de conserver la majorité est de rassurer les classes
moyennes qui votent pour les radicaux. Les communistes vont s'y employer, car
ils ne participent pas au nouveau gouvernement Léon Blum ne constituera son
gouvernement que début juin. Et les ouvriers déclenchent des grèves sur le tas.
Le mouvement s'étend à tous les établissements industriels parisiens et bientôt
dans toute la province. La grève devient quasi générale, on chante on danse au
son de l'accordéon. Enfin le 4 juin Blum forme son gouvernement avec Daladier à
la défense, Vincent Auriol aux finances, Pierre Cot à l'air, Roger Salengro à
l'intérieur, Chautemps à l'éducation Madame Jolio Curie à la recherche, Léo
Lagrange aux sports. Blum demande aux ouvriers de reprendre le travail, en vain.
La situation s'aggrave. Léon Jouhaux secrétaire de la CGT échoue lui aussi.
C'est alors qu'à Matignon, sous la présidence de Blum, sont réunis les
représentants du patronat et de la CGT sur la semaine de quarante heures, les
congés payés, les conventions collectives, la reconnaissance du droit syndical,
la discussion sur l'augmentation des salaires est plus âpre. Il est accordé de 7
à 15% d'augmentation. Les syndicats s'engagent à faire cesser la grève. A la
radio Léon Jouhaux clame la victoire, il est loin, ce représentant de la classe
populaire, de se douter que trois plus tard la France sera en guerre. En juin on
met en place les congés payés, les conventions collectives et la semaine de 40
heures. Léon Blum espère que la réduction du temps de travail forcera le
patronat ç augmenter le nombre des ouvriers et résorbera le chômage. En
2000 les mêmes on récidivé avec les 35 heures ? Il pense aussi que
l'augmentation des salaires amènera une augmentation du pouvoir d'achat des
Français. Il n'ignore pas qu'il risque l'inflation, mais il compte sur le
patronat pour supporter le choc . La France et SDN lèvent les sanctions contre
l'Italie. Le parti des croix de feu devient le (parti social français). Doriot,
lui, crée le parti populaire français, cet ancien communiste ne cache pas sa
sympathie pour la doctrine nazie. Juillet assassinat de Calvo Sotelo, chef
monarchiste espagnol, début de la guerre d'Espagne. Signature d'un accord entre
la France et la Syrie. Le Liban retrouve son indépendance en échange d'avantages
culturels et économiques. Nous l'avons vu plus haut, Léon Blum espérait que
l'augmentation du pouvoir d'achat inciterait les industriels et les chefs
d'entreprise à donner un coup de fouet à l'économie. Mais il n'avait pas compris
qu'une politique socialiste s'oppose toujours au libéralisme économique, la
confiance ne se commande pas, l'or et les capitaux fuient, le chômage augmente,
c'est encore vrai de nos jours. Léon Blum est obligé de dévaluer le franc de
25%. Tous les journaux condamnent cette dévaluation. Et, les journaux d'extrême
droite font parler d'eux, ils accusent Roger Salengro de désertion en 1915
pendant la guerre , ce dernier se suicide le 17 novembre 1936. Février 1937
Blum, Daladier et l'état major étudient le moyen d'augmenter notre armement,
mais Blum et Daladier refusent toujours les divisions blindées préconisées par
le colonel de Gaulle. 1937 est l'année de l'exposition internationale. Pour
faire activer les travaux, Blum rend visite aux ouvriers sur le chantier, mais
il est hué. Malgré son adjuration aux travailleurs de terminer à temps, rien n'y
fait, les grèves des bras croisés se multiplient. Des bagarres éclatent sur les
chantiers de l'exposition entre ouvriers français et étrangers, ces derniers ne
voulant pas faire grève. Avril le roi des Belges Léopold III annonce la
neutralité de son pays. Le 24 mai Albert Lebrun inaugure l'exposition
internationale. Seuls les stands de l'Allemagne et de la Russie sont terminés.
Fin juin le ministère Blum est renversé, malgré qu'il est obtenu les pleins
pouvoirs. Le contrôle des changes est interdit Vincent Auriol déclare que cette
mesure est inacceptable. Le sénat repousse le projet, Blum doit démissionner.
Formation du cabinet Chautemps, la majorité des ministres du précédent ministère
conservent leur place. La situation financière est catastrophique les caisses
sont vides. On est forcé de faire appel à la caisse des dépôts pour assurer les
paiements de juin. Plusieurs propositions seront faites. Emprunt à la banque de
France d'une somme de quinze milliards, économies strictes, suppression de la
parité entre l'or et le franc, ( la monnaie devient flottante) et l'élévation du
taux de l'impôt. Trois semaines plus tard le franc est stabilisé. Le 31 août
création de la SNCF. Malgré tout cela le mécontentement s'aggrave dans la classe
ouvrière, fin décembre une grève générale des services publiques éclate . La
France est entièrement paralysée. Janvier 1938 Chautemps demande à la classe
ouvrière de cesser toute agitation. Les communistes accusent les puissances de
l'argent d'être à l'origine du marasme les socialistes solidaires se retirent du
gouvernement, Chautemps démissionne. Bonnet conseille alors à Albert Lebrun de
dissoudre l'assemblée. Lebrun se contentera de rappeler Chautemps qui va former
un ministère composé de radicaux socialistes et socialistes modérés. La
situation continue à s'aggraver. Février Hitler prononce un violent discours au
sujet de l'Autriche. Le chancelier autrichien comprend que Mussolini ne bougera
pas si l'Allemagne envahit l'Autriche. Mars les Allemands envahissent
l'Autriche, l'Europe ne bouge pas la France n'a plus de gouvernement Chautemps
vient de démissionner les socialistes lui ayant refusé les pleins pouvoirs
(Hitler gagne sa deuxième bataille). Le 13 mars Blum forme un ministère composé
de socialistes et de radicaux : on prend encore et toujours les mêmes et on
recommence. Le 13 mars 1938 proclamation de l'Anschuss. La constitution du
nouveau ministère Blum n'empêche pas les grèves. Blum présente un projet
comportant le contrôle des changes et de l'impôt sur le capital, le sénat
repousse le projet. Léon Blum démissionne. Le front populaire a vécu. Mais quel
désastre. Daladier forme un gouvernement évitant de prendre des socialistes.
Sarraut est à l'intérieur, Bonnet aux affaires étrangères, Marchandeau aux
finances, Reynaud à la justice, Mandel aux colonies, Zay à l'éducation. mai,
décret gouvernemental qui décide une augmentation des impôts de 8% sur
deux ans 1938 et 1939. Hitler réclame le retour des Sudètes dans le giron de
l'Allemagne. Lord Runcinam ministre anglais est envoyé auprès d'Hitler pour
tenter de régler l'affaire des Sudètes. Daladier déclare que la France
respectera ses engagements d'assistance militaire à la Tchécoslovaquie suite au
traité du 16 octobre 1925. Les efforts de lord Runcinam échouent. En septembre
face aux menaces allemandes on rappelle cent mille hommes sous les drapeaux,
Hitler ayant déclaré publiquement au congrès socialiste de Nuremberg que ni la
France ni l'Angleterre ni la Tchécoslovaquie ne le feront reculer. Les USA
déclarent qu'ils n'interviendront pas en cas de conflit. Septembre Chamberlain
rencontre Hitler à Berchtesgaden, il exige le cession au Reich des territoires
comptant plus de 50% d'Allemands. Réunion à Londres de Halifax, Bonnet, Daladier
et Chamberlain ils proposent la remise à l'Allemagne de trois territoires
comprenant neuf cent mille Allemands. (Hitler gagne sa troisième bataille) Fin
septembre Hitler revoit Chamberlain à Godesberg, prétextant des troubles exige
l'entrée des troupes allemandes en Tchécoslovaquie le 26 et la remise des
territoires le 28. Chamberlain refuse et obtient le recule de la date au premier
octobre. Mobilisation générale en Tchécoslovaquie, rappel de un million cent
mille hommes en France. dans un discours prononcé à Berlin Hitler annonce
qu'avec le pays des Sudètes c'est la dernière revendication qu'il formule.
Roosevelt lance un appel à Hitler. Nouvelles mobilisations de réservistes en
France. Fin septembre 1938 signature des accords de Munich qui consacrent le
démantèlement de la Tchécoslovaquie. Hitler ne respecte même pas ce traité, il
annule le plébiscite qui doit avoir lieu sur le territoire des Sudètes. Paul
Reynaud a remplacé Marchandeau aux finances. A Paris un attaché d'ambassade
allemand est assassiné par un juif polonais. Violentes manifestations en
Allemagne, on détruit leurs magasins et on incendie leurs synagogues. En mars
1939 Hitler exige que lui soit remis la destinée de la Tchécoslovaquie. Ce même
jour les troupes allemandes occupent Prague, puis c'est la Bohême, la Moravie et
la Slovaquie. Daladier et Chamberlain ont été dupés par Hitler. Leur abandon de
la Tchécoslovaquie est une des erreurs de l'histoire qui, comme on le sait va
entraîner la seconde guerre mondiale. Les Anglais sont indignés, mais, en
France, Paul Reynaud prépare le code de la famille et fat voter la prime à
la première naissance, un système d'allocations familiales qui tient compte du
nombre d'enfants à charge et un prêt au mariage pour les jeunes ménages. Il
consacre sur le budget une somme de soixante milliards pour la défense
nationale. Mais il est trop tard les effets attendus ne peuvent l'être qu'en
temps de paix. Et la guerre menace. L'assemblée accorde les pleins pouvoirs au
gouvernement. Il pourra ainsi par décret au conseil des ministres prendre toutes
décisions pour la défense de la patrie. Hitler continue son expansion en
réclamant à la Pologne la ville libre de Dantzig, de plus il annexe la ville de
Memel en Lituanie. La France et l'Angleterre encouragent la Pologne à refuser
les négociations sur Dantzig, et ils garantissent l'intégrité de la Belgique, de
la Hollande et de la Suisse. Fin mars ils annoncent qu'ils apporteront un appui
à la Pologne si elle est attaquée par l'Allemagne. Le 5 avril 1939 Albert Lebrun
est réélu président. L'Italie envahit l'Albanie. Au message de Roosevelt à
Hitler, daté du 14 avril et dans lequel il demandait de ne pas intervenir en
Europe ni au Moyen Orient, Hitler répond qu'il exige le retour de Dantzig à
l'Allemagne et le libre passage à travers la Pologne. En mai l'Allemagne et
l'Italie signent un pacte. Tentatives d'accord entre la France l'Angleterre et
la Russie, cette dernière connaissant la faiblesse des deux autres pays, pense
plutôt à un accord avec l'Allemagne. Le 23 août 1939 est signé le pacte de non
agression germano soviétique. A Paris on mobilise. Signature d'un traité entre
l'Angleterre et la Pologne. Les ambassadeurs français et anglais font savoir à
Ribbentrop qu'en cas d'attaque de la Pologne ils seront à ses cotés. L'humanité
est interdite pour avoir approuvé le pacte germano soviétique. Enfin, Hitler
accepte de négocier, mais il exige sans délai la remise de Dantzig et le passage
en Pologne. Le 30 août 1939 la Pologne mobilise. Le 1er septembre l'Allemagne
occupe la Pologne, tandis que son aviation bombarde les villes importantes. Le 3
septembre la France et l'Angleterre remettent un ultimatum à Ribbentrop fixant à
11 heures et 17 heures le début des hostilités. L'Italie décide de rester hors
du conflit.
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