Le jugement de Ravaillac
 


Le 14 mai 1610, le roi Henri IV est assassiné par François Ravaillac. Cet assassinat a fait beaucoup parlé du bon roi Henri, en délaissant son régicide. C'est en 1578 que Ravaillac naquit à Angoulême, son père ayant quitté le foyer, il a du très tôt, travailler pour deux. Il occupa plusieurs emplois, maître d'école, conseiller, et quémandeur de procès. Sa morphologie n'inspirait pas confiance. Grand, fort, mal proportionné, il avait les cheveux d'un roux très prononcé, et sa triste mine lui donnait un air sinistre. Il fit plusieurs fois de la prison. C'est dans son cachot qu'il se mit à écrire des poèmes, et eut des illuminations. Il décide alors de se consacrer à la théologie. Il s'impose l'épreuve suivante : démontrer que "tout chrétien à le droit de tuer un ennemi du pape". Sorti de prison, il fait part autour de lui, de ses visions lors de son incarcération, ce qui parvient aux oreilles du duc d'Epernon, qui le charge d'instruire un procès à Paris. Il restera deux mois dans la capitale, puis le duc l'envoie à Naples. Là il confie au secrétaire du défunt maréchal de Biron, son intention de tuer le roi. De retour à Paris en 1609, il confie à sa logeuse, son intention de supprimer le roi. Malgré les efforts du nonce Ubaldini, la guerre semble inévitable. Le roi d'Espagne est heureux de pouvoir attaquer la France. Henri IV pour ne pas laisser le trône vide pendant son départ pour la guerre, désigne un conseil de régence qui sera chargé d'aider la reine, qui deviendra régente. Mais Concini et la Galigaï poussent Marie de Médicis à demander son couronnement au roi avant qu'il ne parte en campagne. Le roi hésite, et finit par fixer la date du 7 mai. C'est en de bonnes dispositions que le roi fait ses pâques le 11 avril. Le sacre de Marie est reporté au 13 mai. Le 12 le roi va coucher à Saint-Denis, il a une attitude gaie et, à Marie qui va se confesser pour le grand jour, il dit " Ma mie confessez-vous donc pour vous et pour moi ". Le lendemain le 14 mai, le roi déclare à Bassompierre " je mourrai un de ces jours et, quand vous m'aurez perdu, vous connaîtrez ce que je valais et la différence qu'il y a de moi aux autres hommes ". Le roi a décidé de sortir et emmène avec lui Épernon, La Force, Roquelaure, Lavardin et Montbazon. A l'écuyer qui demande où aller, Henri répond " Par croix du Trahoir ". Ravaillac l'attend rue de la Ferronnerie devant l'auberge du cœur couronné, la voiture du roi ralentit puis s'arrête, la rue étant encombrée, Ravaillac par deux fois  frappe le roi, un flot de sang jaillit de sa bouche. La Force dit alors au roi "Sire souvenez vous de Dieu !" Henri IV mourra dans le petit cabinet de la reine. Sur ordre du duc d'Epernon, Ravaillac fut conduit à l'hôtel de Retz, puis le 15 mai 1610 à la Conciergerie. Lors de son procès, il déclara " Les sermons que j'ay ouys, ausquels j'ay appris les causes pour lesquelles il estoit necessaire de tuer le roy". Qui avait donc prononcé ces sermons ?. On chercha à savoir si il avait agi seul, soumis au supplice des brodequins, il n'avoue aucune complicité, mais le bruit court que la reine soucieuse d'éviter la guerre serait impliquée. A ce jour la preuve n'a pas été faite. Mais la rapidité de l'exécution du régicide prouve la crainte de révélations. L'arrêt du Parlement, contre  François Ravaillac, prononce une sentence déjà évidente avant le jugement. Ravaillac est accusé de crime de lèse majesté commis sur la personne du défunt roi Henri IV. En réparation il est condamné à faire amende honorable devant la porte de l'église Notre Dame de Paris, où il sera mené dans une charrette pour y demander pardon à Dieu et au roi. Il sera ensuite mené sur la place de grève pour y être supplicié. Le bras qui a frappé le roi sera brûlé au soufre, les membres et les seins sont tenaillés, sur les plaies on verse du plomb fondu, puis il subit l'écartèlement. la maison de Ravaillac est rasée et toute sa famille exilée.
 


Dernière Modification   26/04/19

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