Maîtresses de Louis XV

Louise-Julie de Mailly La première maîtresse en titre de Louis XV est Louise-Julie de Mailly, fille aînée du marquis de Nesle et d'Armande Félicité de Mazarin. Louise-Julie a 24 ans lorsqu'elle rencontre le roi. Ses amours avec Louis demeurent secrètes pendant 3 ans, ce n'est qu'en 1737 qu'elles sont révélées au public : " il y a longtemps que l'on parle de cette comtesse de Mailly pour être la maîtresse du roi. La chose paraît certaine " note barbier au mois de novembre. Dame d'honneur de la reine, Madame de Mailly possède son appartement au palais. Elle n'est pas vraiment jolie, un long nez, des joues plates, une grande bouche, des yeux vifs, un teint brun, une voix rude, une démarche masculine, mais bien faite, amusante, spirituelle, désintéressée et sachant s'habiller. Louis l'aime pour sa franchise, l'agrément de sa conversation. Il découvre chez elle ce qu'il découvrira dix ans plus tard, dans les appartements de Madame de Pompadour, l'intimité. Madame de Mailly ne se mêle pas de politique. Chauvin lui verse une très faible pension prise sur son ministère, Louis avare envers les femmes, préfère les marques d'honneurs : place en vue dans sa voiture, au jeu et à la chapelle. Lorsque Madame de Mailly quitte la cour, elle a 600000 livres de dettes ( et cependant les toilettes de Louise-Julie sont très modestes). Le roi lui offre une maison rue Saint Thomas du Louvre avec une pension de 20000 livres joutées ajoutées aux 1200 qu'elle a déjà. le roi fait patienter les créanciers. Malheureusement pour Madame de Mailly elle commet l'erreur d'inviter sa sœur, madame de Vintimille aux soupers intimes du roi. Louise-Julie doit bientôt quitter le lit du roi. Lors de la mort de Madame de Vintimille, Louise-Julie adopte l'enfant naturel de sa sœur et du roi. Madame de Mailly meurt en 1751.

Pauline-félicité marquise de Vintimille

Pauline-félicité est la fille du marquis de Nesle et d'Armande -Félicité de Mazarin, et la soeur de Louise-Julie de Mailly. En 1739, la comtesse de Mailly fait venir près d'elle à la cour, sa sœur Pauline. Louise, Pauline, Madame de Flavacour autre sœur Nesle sont invitées aux soupers intimes du roi, participent aux séjours à Fontainebleau, Compiègne, la Muette, Marly, mais Madame de Flavacourt se dérobe aux assiduités du roi.  Pauline a moins d'esprit que sa sœur, est cupide, ambitieuse   hardie, a un ton décidé et ferme. On la marie le 28 septembre 1739 au marquis de Vintimille du Luc, neveu de l'archevêque de Paris. Pauline compte bien supplanter Louise, régner sur le roi et jouer un rôle politique. Elle écrit plus de deux mille lettres à Louis en deux ans.  Louis qui est las des flatteries s'amuse de son franc-parler et de ses manières indépendantes. Elle pousse Louis à affirmer son autorité, à mener une politique anti-autrichienne. Louis l'admire. Le roi installe Pauline dans un pavillon de chasse, en bordure de Seine, à Choisy, acheté à la princesse de Conti. Pauline met au monde un fils Louis, comte du Luc qui mourra en 1814. Louis ressemble tant à son père le roi, que les courtisans le surnomment "demi-Louis" Quelques années plus tard Madame de Pompadour fait le rêve d'un mariage entre demi-Louis et sa fille Alexandrine. Mais son beau rêve s'évanouit, Alexandrine mourra d'une crise d'appendicite foudroyante à l'âge de 9 ans le 19 juin 1754. Le 8 septembre 1741 Madame de Vintimille est prise d'une forte fièvre. Les médecins sont d'avis de saigner la malade. Mais rien n'y fait. Le 10 septembre 1741 Madame de Vintimille rend l'âme. L'usage veut qu'aucun corps mort soit laissé dans un château royale. On transporte Pauline à l'hôtel de Villeroy où elle sera ouverte et recousue. Les obsèques ont lieu à la paroisse des Récollets où elle est enterrée dans la chapelle de Saint-Denis. Soixante-dix  prêtres, beaucoup de pauvres, un seul parent la conduisent à sa dernière demeure.

Marie-Anne de la Tournelle

La comtesse de Mailly est préoccupée de regagner les faveurs du roi et de l'amuser, aussi songe-t-elle à la cinquième de ses sœurs : Marie-Anne, 24 ans, veuve du marquis de la Tournelle. Marie-Anne est plus jolie, plus déplaisante et plus cupide que ses autres sœurs. Madame de la Tournelle est ardente, d'un caractère impérieux, cruelle et froise mais avant tout elle ne veut pas partager   le roi avec sa sœur. Louis est obligé de se séparer de sa première maîtresse. Le 3 novembre 1742, Louise-Julie est démeublée et quitte le palais en pleurs. Marie-Anne triomphe. Mais elle ne se rend pas sans conditions, elle exige que la dignité de "maîtresse royale" soit rétablie avec honneurs et fonctions : maison montée, carrosse à six chevaux, pensions et charge à la cour. Elle s'entoure d'une coterie qu'elle entend imposer à Versailles. Louis éperdument amoureux cède à tous ses caprices : hôtel à Paris, bijoux et rente mensuelle. Au début du mois de novembre, Marie-Anne est "présentée" officiellement. Elle est nommée dame d'honneur de la reine qui soupire et se tait. Quelques jours plus tard, elle reçoit le duché de Châteauroux une rente de 80000 livres et le titre de duchesse. Elle s'installe au second étage du château de Versailles. La nouvelle duchesse se prend pour la reine de France. En 1774 Madame de Châteauroux pousse le roi à commander lui même ses armées dans la guerre de sucession d'Autriche. Marie-Anne vient rejoindre Louis à Metz. Au mois d'août Louis tombe malade, la fièvre augmente, on croit le roi perdu. Les mauvaises langues affirment qur Marie-Anne n'est pas étrangère à l'état du roi. La reine et la famille royale appelées arrivent en toute hâte. Tandis qu'un carrosse, stores baissées, file en toute hâte vers Paris. La population qui n'aime pas Madame de Châteauroux l'accuse de dilapider le trésor royal. Le peuple sur son chemin vers la capitale bombarde son carrosse de légumes pourris et crie : "voilà la putain". Madame de Châteauroux de retour chez elle doit s'aliter, ses nerfs craquent, elle n'a plus de protecteur mais la haine populaire est toujours là, la population crie ses injures sous ses fenêtres. Elle n'ose plus sortir de chez elle. Le roi avant de recevoir les derniers sacrements, a signé une déclaration par laquelle il fait amende honorable et demande pardon à Dieu et à son peuple du scandale qu'il a causé. La déclaration est imprimée et lue dans toutes les paroisses de France. Louis en est profondément humilié. Le roi guéri revient à Versailles et réclame le retour de la duchesse de Châteauroux. En ce mois de décembre le froid est glacial, la duchesse reçoit le message du roi, malgré son état de santé, elle veut rejoindre son amant. Elle se lève trop tôt, attrape froid et contracte une pneumonie et meurt le 8 décembre 1744 à 27 ans, sans avoir revu Louis XV

Adélaïde duchesse de Lauraguais

Une autre des sœurs de Louise-Julie de Mailly succède à Madame de Châteauroux dans la couche du roi et tente de combler le vide laissé par la mort de sa sœur. Le roi est inconsolable, sujet à des crises de neurasthénie. La duchesse de Lauraguais essaie de consoler le roi de la perte de sa maîtresse en titre, mais rien n'y fait, Adélaïde ne parvient pas à dérider Louis. Le roi est las de la famille de Nesle. Adélaïde quitte la cour. Quant à la dernière des filles Nesle, Hortense Mancini, elle tenta sa chance auprès de Charles II, roi d'Angleterre

La marquise de Pompadour

A paris, rue Cléry naît Jeanne-Antoinette Poisson, fille de François Poisson intendant auprès des frères Pâris qui ont fait fortune en fournissant des vivres aux armées  de louis XIV, le plus jeune est devenu le grand banquier de la cour. Les origines de François sont modestes, c'est le fils d'un tisserand de Povenchères, au diocèse de Langres. En 1718, étant veuf, François épouse en secondes noces Louise-madeleine de la Motte d'un milieu plus élevé que le sien. Le père de Louise Madeleine est commissaire de l'artillerie et approvisionne en viandes l'hôtel des Invalides. Louise-madeleine de la Motte est l'une des plus belles femmes de Paris, brune à la peau blanche avec beaucoup d'esprit, Madame Poisson a de nombreux amants. Lors de la disette les frères Pâris obligent François Poisson à passer des marchés fictifs avec les fournisseurs afin de se procurer des fonds pour approvisionner Paris en grains. La fraude est découverte mais les Pâris sont trop puissants pour être poursuivis. En revanche leur employé François Poisson est condamné et ses biens saisis. Ce dernier préfère fuir en Allemagne mais avant de fuir il confie l'éducation de sa fille Jeanne-Antoinette, huit ans, aux Ursulines de Poissy où se trouve une cousine et la sœur, (sœur Sainte-perpétue ), de Madame Poisson. Jeanne-Antoinette est de santé délicate, a les bronches fragiles, souffre souvent de rhumes, grippes et bronchites, on la surnomme Reinette ( petite reine ). Reinette est docile, douce, jolie à croquer avec des boucles châtain clair, un teint limpide, des joues roses, une voix mélodieuse, des yeux expressifs et changeant sans cesse de couleur (du bleu transparent à l'indigo foncé ). A neuf ans, la mère de Reinette la conduit chez une diseuse de bonne aventure, Madame Lebon, qui lui prédit : "cette enfant sera la maîtresse du roi". Lorsque Jeanne fut marquise, elle n'oublia pas madame Lebon et lui versa un revenu de six cents livres. Jeanne est studieuse et devient  fort instruite, mais en 1733, elle doit quitter le couvent des Ursulines. En 1739, le père de Jeanne est réhabilité par le conseil du roi. Reinette qui possède une belle voix prend des cours de chant, bonne musicienne, elle joue du clavecin, avec grâce, peint, dessine, elle s'intéresse à toutes les formes d'art. L'amant de Madame Poisson, Monsieur Le Normant de Tournehem, procure à Jeanne un mari en la personne de son neveu, Charles-guillaume Le Normant seigneur d'2tioles de Saint-Aubin, de Bourbon le château. Il est petit, mal bâti, chétif, possède une bonne éducation, de la délicatesse. Le futur marié est écuyer, chevalier d'honneur au Présidial de Blois. Le mariage est célébré le 9 mars 1741 en l'église Saint-Eustache. madame Le Normant d'Étioles réussit à se faire inviter dans les cercles les plus fermés comme celui de Madame Geoffin où elle y côtoie de beaux esprits, des artistes et des philosophes. Dans beaucoup de salons parisiens on parle beaucoup de Madame Le Normant pour sa beauté et son intelligence. Dans son château d'Étioles, situé à l'orée de la forêt de Sénart, ou le roi vient chasser lorsque la cour réside à Choisy, reinette reçoit des hommes de lettres tels que : Montesquieu, Voltaire, Cébrillon, Fontenelle, Bernis, Duclos et l'abbé Prévost ainsi qu'une partie de la noblesse. En 1742, Jeanne met au monde un fils qui meurt en bas âge. Elle en éprouve un grand chagrin. En août 1744, elle accouche d'une fille prénommée Alexandrine. Pendant ce temps à Metz le roi agonise. Mais Louis guérit, et il est las de la famille des Nesle, mais il est incapable de vivre chaste. C'est alors que son regard se porte sur Jeanne-Antoinette Le Normant d'Étioles née Poisson, sa jolie voisine lorsqu'il se rend à Choisy.. La belle Madame Le Normant a l'habitude de suivre la chasse dans la forêt de Sénart. Louis l'avait déjà remarquée conduisant elle-même un phaéton de couleur rose, vêtue d'une robe de velours bleu. Louis a plus d'une fois admiré la carnation de son teint, l'exquise finesse de ses traits, un charme émane de toute sa personne. Madame de Châteauroux en avait pris ombrage. A l'occasion des fêtes données en l'honneur des épousailles du dauphin et de l'infante Marie-Thérèse d'Espagne, Jeanne-Antoinette est invitée au palais. La nuit du bal des Ifs, le roi déguisé en if ne quitte pas une belle Diane chasseresse dont la coiffure est ornée d'un croissant de diamants et qui n'est autre que Madame d'Étioles. Quelques jours plus tard elle devient la maîtresse du roi. En mai 1745, le Parlement prononce un jugement de séparation en faveur de Madame d'Étioles. Tous les bals masqués donnent l'occasion à la noblesse de commenter les nouvelles amours du roi avec la jeune et jolie Madame d'Étioles née Poisson. La cour ne peut croire que Louis osera imposer une maîtresse née hors de la noblesse. Cette petite Étioles va-t-elle faire la loi à Versailles ? En juillet 1745, deux mois après la victoire de Fontenoy, Madame d'Étioles devient marquise de Pompadour. Le 10 septembre elle prend possession de son appartement ( celui laissé par Madame de Châteauroux ) au château de Versailles. Le logement de la marquise est situé au dessus des Grands Appartements ce qui permet au roi d'y accéder directement par un escalier dérobé. En 1752 les rapports entre Louis XV et la marquise de Pompadour passent de l'amour à l'amitié. Elle sollicite du roi une place de dame d'honneur, mais la reine oppose toujours un refus. En 1756, les conditions ne sont plus les mêmes. La reine connaît les relations exactes entre le roi et La marquise. Le 7 février le brevet est signé. Mais l'état de santé de Jeanne-Antoinette ne lui permet pas d'assurer un service régulier auprès de la souveraine. A l'aide de fards, d'onguents, elle garde l'éclat de son teint. Tuberculeuse au dernier degré, elle est à la merci d'une mauvaise bronchite ( les couloirs de Versailles sont glacials et ouverts à tous vents ). Elle ne dort plus, digère mal, étouffe chaque fois qu'elle monte un escalier mais continue à sourire avec grâce, à distraire et à conseiller le roi. En février 1764, Madame de Pompadour tombe malade à Choisy, une congestion pulmonaire. On la croit perdue. Les courtisans parlent ouvertement de sa mort. Le roi vient de Versailles presque tous les jours pour passer un moment auprès de son amie, il a pour elle une affection profonde. La fièvre tombe, la marquise se rétablie et peut regagner ses appartements au palais. Le mars de mars est glacial et la marquise ne parvient pas à se réchauffer. Une pneumonie se déclare aggravée par la faiblesse de son cœur. Madame de Pompadour comprend que ses jours lui sont comptés. En principe, nul personnage, hormis la famille royale, n'a le droit de mourir à Versailles. Mais le moindre déplacement oppresse la malade. Louis insiste pour qu'elle reste au château. En faveur de la marquise, l'étiquette subit une entorse qui ne se renouvellera jamais. Le curé de la Madeleine, sa paroisse, lui donne les derniers sacrements le 15 avril, dimanche des Rameaux. Le roi est retenu toute la journée par des cérémonies religieuses. Il se fait apporter des nouvelles de la malade par Champlost, son valet de chambre. La marquise de Pompadour meurt avant la fin du jour, elle est âgée de 42 ans. Elle quitte le palais où elle est entrée radieuse 20 ans auparavant, allongée sur une civière, couverte d'un simple drap, pour rejoindre son hôtel des Réservoirs, près du château. Louis XV du balcon de la cour de marbre, suit des yeux le convoi  funèbre de son amie, de vingt ans il ne peut retenir ses larmes. La marquise avait souhaité des obsèques sans cérémonie, son désir est respecté. Le 17 avril, les cloches sonnent à Notre-dame de Versailles pour célébrer les obsèques de la marquise, après la cérémonie le corps rejoint la crypte du couvent des Capucines pour y être inhumé  auprès de sa fille. La nouvelle de sa mort se répandit dans toute l'Europe, après avoir été  haïe et méprisée, Madame de Pompadour fut pleurée et regrettée.

Marie Louise O' Murphy


Marie Louise O' Murphy naît le 22 octobre 1737, son père Daniel O' Murphy est Irlandais ainsi que sa mère Peggy O' Hickey. La mère de Marie Louise vend des vêtements d'occasion dans les rues. Marie Louise pose pour le peintre François Boucher. Marigny achète le tableau qu'il offre à sa sœur, la marquise de Pompadour, qui elle même en fait don au roi. Le modèle du tableau plaît beaucoup à Louis XV qui désire la connaître. Marie Louise est gaie, rieuse, potelée à souhait, toute ornée de fossettes. Le roi la loge dans un petit pavillon du "parc aux cerfs", la pare de diamants et de robes magnifiques. La cour désigne Mademoiselle O' Murphy du surnom de "la Morphise". Louis XV semble tellement amoureux de sa nouvelle conquête que l'on croît le règne de la marquise terminé. Marie Louise met au monde une fille Agathe Louise qui lui est tout de suite retirée pour être élevée dans un couvent. Mais le roi se lasse de sa conquête et lui trouve un mari en la personne de Jacques Pelet de Beaufranchet, comte d'Ayat, comte de Beaumont, comte de Grandmont. Par son mariage Marie Louise devient la tante du futur général Desaix qui sauva Bonaparte à Marengo. Jacques de Beaufranchet est tué à Rossbach, Marie Louise est veuve à 24 ans. Elle se remarie avec un officier des finances, un Le Normant qui devient contrôleur général d'Auvergne et meurt en 1783, c'était un lointain parent de la marquise de Pompadour. Sous la terreur, Marie Louise est arrêtée et pour échapper à son triste sort elle épouse à 57 ans, le conventionnel Dumont âgé de 30 ans, dont elle divorce. Marie Louise O' Murphy meurt le 16 janvier 1815.

Madame de Troislin

Maîtresse du roi depuis l'été 1756. Entre le 15 et le 20 janvier 1757, Madame de Troislin croit que la marquise de Pompadour  va quitter Versailles. Il n'en est rien la marquise reste et le 28 mars 1757 Madame de Troislin se retire

 

Madame de Saint-germain

Madame de Saint-germain a grâce aux bontés de Louis XV, une fille Louise-Marie Adélaïde de Saint-germain

 

Anne Couppier Mademoiselle de Romans

Le 22 mars 1761,Louis perd son petit-fils le duc de Bourgogne. Il se console dans les bras de Mademoiselle de Romans. Anne est issue de la petite noblesse, son père est un homme de loi respectable. Elle refuse de se laisser enfermer dans la petite maison du parc aux cerfs. Peu de temps après Anne est enceinte de son royal amant. Elle presse le roi de lui acheter une maison près de Versailles. Mademoiselle de Romans est très grande, d'une beauté ravissante avec une chevelure noire l'enveloppant comme une cape. Elle harcèle le roi afin qu'il reconnaisse l'enfant qu'elle porte ( Louis XV ne ressemble pas à ses aïeux Henri IV et Louis XIV, il ne veut pas légitimer et encore moins les élever au palais ; il eut sept bâtards cinq filles et deux garçons un seul garçon sera légitimé. Anne harcèle tant son amant qu'il finit par lui écrire : " Je souhaite qu'il (ou elle) de Louis le roi ou Louis Bourbon à votre gré. Je désire également que ses parents nourriciers soient des gens simples ou des domestiques... " (Pierre Gaxotte). Le fils que lui donne en janvier 1762, Anne Couppier dite Mademoiselle de Romans est baptisé comme " fils de Louis Aimé Bourbon ", le nom véritable du père est révélé au curé sous le secret de la confession. Cet enfant sera le seul fils légitimé par Le roi Louis XV. Par la suite Louis présenta ses bâtards au baptême sous des noms fantaisistes, mais il leur assure une bonne éducation, une existence confortable. " Garçons et filles reçoivent des lettres de reconnaissance et maintenue de noblesse, rédigées dans les mêmes termes et comportant l'octroi du même blason, de gueules à la croix de Saint-André d'Argent " (Pierre Gaxotte). madame de Pompadour apprend la naissance du garçon et ne peut résister à l'envie de le voir. Elle contemple le tableau émouvant de la jeune mère, vêtue de dentelle noire, sa splendide chevelure relevée par un peigne de diamant, assise en train de nourrir son fils à la chevelure blonde. Quelques temps après la mort de la marquise de Pompadour, Anne essaie de se faire établir maîtresse officielle du roi, mais elle est trop exigeante. On lui fait contracter un mariage pour l'éloigner de la cour. Mademoiselle de Romans épouse en 1772 le marquis de Cavanac et en secondes noces le baron de Meilly-Coulonge. Elle réside à Passy lorsque le roi la congédie, il la sépare de son fils Louis-Aimé. Il sera connu sous le nom de l'abbé de Bourbon, il meurt à la fleur de l'âge de la variole lors d'un voyage à Naples

 

Mademoiselle de Tiercelin

Louis a deux catégories de maîtresses : les favorites déclarées sont mariées, les petites maîtresses ne le sont pas. mademoiselle de Tiercelin fat partie des petites maîtresses. malgré la fille qu'elle a eu du roi, elle refuse de prendre époux. Mademoiselle de Tiercelin est en grande faveur auprès du roi jusqu'à l'affaire La Chalotais. La Chalotais et son fils sont enfermés à la Bastille pour intrigues et envois de billets injurieux envers le souverain. Mademoiselle de Tiercelin est elle aussi enfermée quelque temps à la Bastille. A-t-elle fait partie de la machination montée par les La Chalotais

Lucie Citoyenne

C'est une petite maîtresse de Louis dont elle a deux filles, le nom de Louise figure sur l'acte de baptême des deux enfants. Lucie Citoyenne est la fille naturelle du comte d'Estaing et demi-sœur de l'amiral

Miss Smith, une Anglaise
La bâtarde du scandaleux abbé Terray, Madame d'Armeval 
Des actrices de la Comédie Française
Madame Pater, née baronne de Nieuwerkerke, une plantureuse Hollandaise

Jeanne Bécu, comtesse du Barry

Jeanne née le 17 août 1743 à Vaucouleurs, est la fille naturelle d'Anne Bécu, couturière au couvent de Picpus, où elle connaît un moine du nom de Jean-Jacques Gomard de Vaubernier, en religion "frère Ange" qui est peut-être le père de Jeanne. Elle porte le nom de Mademoiselle l'Ange, et se fait connaître sous celui de Vaubernier. Anne est de mœurs légères et a beaucoup d'amants. En janvier 1747, elle met au monde un second enfant, un garçon. Avoir deux enfants sans être mariée est scandaleux pour les habitants de Vaucouleurs. Anne part donc pour Paris. Dans la capitale, Anne fait la connaissance de Nicolas Rançon, fournisseur aux vivres, qu'elle épouse en 1749. En 1753, la fillette est âgée de 10 ans, J.J Gomard de Vaubernier père présumé de Jeanne, la fait admettre chez les filles de Saint Aure, adoratrices du sacré-cœur de Jésus, située rue Sainte Geneviève. Monsieur Billard du Monceau amant de sa mère, verse les cinq cents livres de pension annuelle. Jeanne y apprend à jouer du clavecin, on lui enseigne l'écriture, la lecture, l'astronomie, l'histoire, la géographie, la couture, le raccommodage et le tricot. On lui apprend l'art du maintien, savoir traverser un salon et exécuter parfaitement une révérence. A quinze ans Jeanne retourne chez sa mère, les religieuses de Saint Aure jugeant son éducation terminée. Jeanne l'élève d'un jeune perruquier, Monsieur Lametz, mais il ne lui apprend pas que la coiffure, lorsque la mère du jeune homme découvre l'intrigue, elle met Mademoiselle Bécu dehors. Jeanne est placée comme femme de chambre et lectrice chez la veuve d'un fermier général, Madame de Delay de la Garde. Madame de Delay est la mère de deux fils, tous deux mariés, le cadet à Françoise de Ligniville, comtesse du Saint-empire, l'aîné de la Garde de Saint-Vrain, est marié à Mademoiselle Duval d'Epignoy. Jeanne alors âgée de 16 ans leur plaît beaucoup. Madame de Delay, renvoie Jeanne. Voici Mademoiselle Bécu, devenue Jeanne de Vaubernier vendeuse chez un marchand de frivolités, Monsieur Labille. Son magasin " A la toilette " est le plus connu et le plus couru de tous les magasins de modes; il est installé rue neuve des petits champs à deux pas du Palais-royal et de la place des victoires. Beaucoup de gentilshommes, d'officiers et de financiers fréquentent la boutique pas seulement pour y faire des emplettes mais pour y croiser l'aguichante nouvelle vendeuse dont la beauté est déjà célèbre. Jeanne est maintenant âgée de 19 ans; blonde, pulpeuse à ravir, tout en fossettes, une peau à reflet de nacre, des yeux de feu qui font battre le cœur des hommes lorsqu'elle présente parures et falbalas. Les amants ne lui manqueront pas. Jeanne y fait la connaissance d'un   "Roué", Jean du Barry, homme sans scrupules, dépensier, vantard, vaniteux et proxénète. Ce " maquereau du beau monde " d'après (Erica Marie Benadou) tient un tripot chez lui rue Jussienne où il installe Jeanne dont la beauté attire les joueurs et les galants. Jeanne devient une " prostituée de luxe ". Le faux ménage vit à l'aise dans un luxueux appartement. Jeanne tient salon, elle y reçoit le financier Radix de Sainte Foix, le comte de Fitz James, Dumouriez, le vieux Moncif, les comtes de Thiard et de Bissy, les ducs de Duras et de Richelieu, le prince de Ligne ainsi que le marquis de la Tour du Pin. Jean du Barry veut mieux encore, il estime que Jeanne est un " morceau de roi " qu'il propose d'offrir à Louis XV, sous prétexte d'obtenir pour son beau-père la fourniture aux vivres des dix-sept régiments chargés d'occuper l'île de Corse, Jeanne se rend plusieurs fois à Versailles, est-ce avec l'aide de Richelieu ? Lebel , premier valet du roi poste Jeanne sur le passage du roi. Louis remarque sa merveilleuse beauté et sa fraîcheur et par l'intermédiaire de Lebel lui fixe rendez-vous. Le roi commence à se lasser des sultanes du Parc aux cerfs. La liaison du roi et de Jeanne est discrète. De plus en plus amoureux de Madame du Barry, le roi décide de la présenter à la cour et devenir ainsi la maîtresse officielle. Mais il y a un empêchement puisque Jeanne n'est pas la vraie comtesse du Barry bien qu'elle est été présentée au roi sous ce nom. Jean du Barry est déjà marié à Catherine Ursule Dalmas de Vizorongiese dont il a un fils Alphonse. Jean fait venir du Languedoc son frère cadet Guillaume qui moyennant un honnête cadeau épouse l'ex maîtresse de son frère. Le 1er septembre 1768 à 5 heures du matin à l'église Saint-laurent, J.J Gomard, père de Jeanne bénit l'union de Jeanne et de Guillaume. Après la cérémonie celui-ci retourne en province. Madame du Barry est installée à Versailles. Il faut maintenant présenter Jeanne à la cour et à la famille royale mais qui osera conduire et présenter une " fille de rien " ? On va chercher au fond de sa province une vieille comtesse désargentée et criblée de dettes : la comtesse de Béarn. En contre partie elle reçoit 100000 livres et de l'avancement pour ses deux fils, l'un officier de cavalerie, l'autre enseigne de vaisseau. La présentation à Versailles a lieu le 22 avril 1769. Madame du Barry exécute admirablement et avec grâce les trois révérences. Aucune dame de la cour n'assiste à la cérémonie. Le 24 juillet le roi signe un brevet accordant le don du château de Louveciennes, jardins et dépendances à Madame du Barry. Elle possède une très belle bibliothèque, dans laquelle on y trouve des livres d'histoire, des récits de voyages, des mémoires ainsi que des livres de philosophie. Elle joue de la harpe, prend le ton et les manières de la cour, mais ne dit jamais de mal de personne. Jeanne est la bonté même, sans rancune ni prétention. Madame du Barry pense faire épouser à son neveu Adolphe, fils de Jean, la fille naturelle du roi et de la Morphise, Mademoiselle de Saint-André. Mais celle-ci refuse. Ce qui n'empêche pas Jeanne de faire contracter de très beaux mariages aux membres de sa famille. Le 17 mai 1771, Louis XV vend pour 16000 livres sa petite maison du Parc aux cerfs, rue Saint-Médéric. En 1772, la pension de Madame du Barry s'élève à 300000 livres qu'elle emploie dans l'achat de bijoux. En 1772, les bijoux de Jeanne sont estimés à un million six cent mille livres. De 1768 à 1774 Jeanne qui veut assurer son avenir achète pour deux millions de livres de bijoux. Madame du Barry protège les lettres et les arts comme le faisait Madame de Pompadour, mais contrairement à celle-ci, elle ne se mêle pas de politique. Jeanne est bonne , sans prétention, sans rancunes elle oublie vite les injures et les insultes, ne dit jamais de mal de personne, toutes ses vertus sont rares à cette époque. Le 24 février 1772 Jeanne obtient la séparation de " corps et d'habitation ", Guillaume reçoit en contre partie le duché de Roquelaure. Fin avril 1774 madame du Barry et le roi se trouvent à Trianon, le roi souffre de migraine et a une forte fièvre, on fait venir de Versailles son chirurgien, qui conseille à l'entourage du roi de le ramener à Paris. Le roi est atteint de la petite vérole, Madame du Barry ne quitte pas son chevet malgré la contagion. Dans la nuit du 6 mai le roi lui conseille de quitter Versailles qui ne l'aime pas, pour se rendre au château de Rueil, ce que Jeanne fait le lendemain. Le roi rend son dernier soupir le lundi 10 mai à 15h15. Tandis qu'on emmène le corps du roi à Saint-Denis, sur ordre de Louis XVI, un carrosse vient chercher Madame du Barry à Rueil afin de la conduire au couvent de Pont-aux-Dames situé au sud de Meaux. Du 13 au 23 mai Jeanne est autorisée à retirer son mobilier resté au château de Versailles, une petite partie prend la route de Pont-aux-Dames, le reste comprenant un grand nombre d'objet précieux et de meubles est acheminé vers Rueil et Louveciennes. En mars 1775, Jeanne est autorisée à quitter le couvent à la condition de ne pas reparaître à Versailles ni à Paris. Jeanne part pour le château de Saint-Vrain à deux lieues d'Arpagon. En octobre 1776, Madame du Barry est enfin autorisée à résider où bon lui semble. Elle vend Saint-Vrain, va à Paris puis regagne Louveciennes où elle fait la connaissance du fort séduisant quinquagénaire, Henry Seymour dont elle devient la maîtresse. Le duc de Brissac vient aussi lui rendre visite. Il est amoureux de Jeanne depuis 1770 à l'époque il occupait la chambre voisine de celle de Jeanne, en tant que capitaine des Cent-suisses au service du roi. En 1785, bien que marié depuis 1760 à Diane, fille duc duc de Nivernais, le grand et blond gouverneur de Paris, Louis Hercule Timoléon, duc de Cossé Brissac, 51 ans, devient l'amant de Madame du Barry, 40 ans. Jeanne vient en aide aux pauvres de Louveciennes. Le soir du 11 janvier 1791, tandis que Jeanne passe la nuit chez le duc de Brissac à Paris, le château de Louveciennes est cambriolé, on y a volé pour 400 millions de nos francs en bijoux. Jeanne commet l'imprudence de faire publier une liste des objets volés, promettant 2000 Louis de récompense. Ainsi maintenant tous connaissent le montant des richesses de l'ancienne favorite , et ceci pèsera lourd dans les plateaux de justice. Les calomnies ne vont pas tarder à se déchaîner. Les bijoux volés sont retrouvés à Londres, Jeanne s'y rend afin de les identifier. Le 16 octobre 1791, Louis XVI nomme le duc de Brissac à la tête de sa garde exceptionnelle. Le 30 mai 1792, l'assemblée vote la suppression de la garde. Le duc de Brissac est arrêté mais avant son arrestation il prend le temps d'écrire à Madame du Barry. Le duc de Brissac est massacré et dépecé lors de son transfert à Versailles afin d'y être jugé. Dans la nuit du 9 septembre une troupe avinée vient lancer la tête ensanglantée du duc aux pieds de Madame du Barry. Elle enterre la tête dans son jardin de Louveciennes. Le 1er juillet Madame du Barry est mise en arrestation chez elle avec son personnel sous la garde d'un gendarme, sous l'accusation d'avoir conspiré avec les émigrés de Londres. Madame du Barry est enfin remise en liberté et devient la maîtresse de Louis Antoine de Rohan-chabot, âgé de 60 ans. Il sera le dernier amant de Madame du Barry. Le 22 septembre le comité fait arrêter la " Dubarry " comme suspecte d'incivisme et d'aristocratie et ordonne qu'elle soit conduite à Sainte-Pélagie. Zamor (jeune garçon que Jeanne avait recueilli, élevé et chéri comme s'il était son fils) trahit sa maîtresse en dévoilant les richesses cachées et enterrées, les lettres et les documents en la possession de Jeanne. Le 8 décembre 1793, Jeanne du Barry est guillotinée sous le regard haineux de zamor.

Rosalie Glorieux

Rosalie est une belle jeune femme attachée au service de reine Marie. En 1735, Louis XV la remarque et en fait sa maîtresse. A Paris, le 8 janvier 1736, Rosalie met au monde un garçon qui reçoit le nom de François-torchon Desmarais. Rosalie Glorieux n'étant pas d'origine aristocratique, son fils François-torchon, n'est ni reconnu ni légitimé. François Desmarais est placé dans la maison parisienne des pères Mathurins, dits trinitaires, afin d'y recevoir une éducation de qualité et où il apprend les langues anciennes. En 1756, il prononce ses vœux et devient chanoine régulier de l'ordre de la Sainte-trinité. Louis XV l'appelle, alors, près de lui pour être son chapelain et son confesseur. Après le régicide de Damiens, François réussit à séparer son père de la favorite Madame de Pompadour, mais pour un temps très court. Il est reçu docteur en Sorbonne en juillet 1766. En 1769, le grand maître de son ordre lui donne le titre de prieur de Regniowez laissé vacant. En 1789, l'abbé Desmarais demande à la noblesse l'abandon complet de ses privilèges. Lors de la fuite à Varennes, Melle Rosalie Glorieux accompagne la famille royale. L'abbé Desmarais prend la défense de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de Madame lors de leur procès. Ce qui lui vaut d'être arrêté et incarcéré à l'abbaye du Mont-dieu, transformée en prison politique. Après l'arrestation et l'exécution de Maximilien Robespierre, il retrouve sa liberté. " L'oncle estimé et affectionné des trois derniers Bourbon qui règneront sur la France, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, meurt dans l'indigence la plus totale, pauvre curé d'une paroisse misérable " (sic marc Blancpain).


Dernière Modification   05/05/18

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