C'est dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, que des tracts outrageants pour
l'église, sont placardés par les protestants, dans les rues de Paris et même sur
la porte de la chambre du roi à Blois. Ces tracts dirigés contre les messes
papales, sont d'une grande violence, ils traitent des rites de la messe, de
sorcellerie, et accusent les ecclésiastiques de mensonge et blasphème. Ces
tracts rédigés par le pasteur Antoine Marcourt habitant en Suisse à Neufchâtel
sont intitulés "Articles véritables sur les horribles, grands et
insupportables abus de la messe papale inventée directement contre la Sainte
Cène de notre Seigneur seul médiateur et sauveur Jésus Christ". Le roi ayant
jusqu'alors fait preuve d'une grande tolérance en s'alliant aux protestants
d'Allemagne et au sultan de Constantinople, pense d'abord que cette affaire est
survenue suite à un échec de sa tentative de conciliation. Il finit par admettre
que cette affaire n'est qu'un complot. Il déclenche donc la répression, et
ordonne en représailles la chasse aux hérétiques.
Beaucoup de protestants suspects sont emprisonnés, jugés et exécutés à Paris et
en province. Beaucoup d'autres s'enfuient, parmi eux Jean Calvin se réfugie en
Suisse et publie "L'institution de la religion chrétienne". En vain il tente de
convaincre François 1er du bien fondé d'une réforme. Le 21 janvier 1535,
l'église organise une procession ou journée expiatoire, dans toutes les
paroisses, le roi y participe. Cette journée se termine par la mort sur le
bûcher de six hérétiques protestants.
Dix ans plus tard, François 1er donne l'ordre pour le massacre de 3000 vaudois
établis dans le Luberon. Cet ordre est exécuté par le sieur d'Oppède qui
saccagera vingt villages. Six cents survivants sont envoyés aux galères. Ceci se
passait entre le 15 et le 20 avril 1545. Ceci ternira l'image du roi qui mourut
deux ans plus tard en prononçant un vif regret pour cette décision qu'il avait
prise. Cette histoire va éloigner les monarques allemands du royaume de France.
L'édit de Concy du 16 juillet 1535 suspend les poursuites sous condition que les
protestants jurent de vivre "en bons et vrais chrétiens" et de renier leur
religion dans un délai de six mois. C'est la fin de la renaissance et de la
tolérance. |