Naissance et rôle de l'ONU

Le Conseil de sécurité est l'un des organes principaux de l'ONU. La mission qui lui est dévolue est le maintien de la paix dans le monde, lourde responsabilité. Créée suite à la seconde guerre mondiale le 26 juin 1945, elle regroupera dans un premier temps: 51 pays, parmi lesquels cinq sont membres permanents, à savoir: les Etats-Unis, l'URSS, la Chine, le Royaume-Uni, la France. Les règles des Nations-Unis reposent sur le respect de l'égalité des états membres, et de la non intervention dans les affaires politiques et intérieures d'un état. Ceci signifie que la résolution des conflits doit se faire de manière pacifique. Dans le cas contraire le conseil peut recourir à d'autres sanctions: économiques, emploi de la force, rétablissement de la paix et de la sécurité, demande aux états membres de mettre à disposition ses forces armées pour rétablir la paix. Si cela ne suffit pas les membres permanents disposent d'un droit de veto. Lors de la guerre froide, ce vote a empêché la mise en œuvre du dispositif à cause de l'article VII de la charte. Ce revers a été pallié par la résolution Acheson: celle ci sera utilisée pour la guerre de Corée et abandonnée en 1990. Le fonctionnement de l'ONU fut lié à l'effondrement du bloc socialiste, et se radicalise avec la guerre du Koweït en août 1990. Ce passage historique a suscité des espoirs et des illusions. Mais très vite la multiplication des conflits fera apparaître au sein du conseil, des problèmes internes.
Il y a dans cette institution, une règle première : les pays changent de politique, de dirigeants, de ministre des affaires étrangères, aussi les règles ont très vite changé et le conseil de sécurité s'est reposé sur les membres permanents pour faire appliquer ses remises à l'ordre comme pour Haïti, l'Irak, la Somalie, le Rwanda. L'ONU sollicitée de partout, ne peut faire face à toutes les situations, car elle ne dispose ni des structures, ni des moyens nécessaires (ceux-ci ont évolués) et de plus est confrontée aux violations des droits de l'homme, elle se voit confrontée entre un devoir d'assistance et une dérive vers l'ingérence. C'est de cela que sont nés les débats sur le "droit d'ingérence" sous la proposition de Bernard Kouchner.
Les conflits normaux entre états ont dégénérés et sont devenus incontrôlables : problèmes ethniques, religieux, culturels, idéologiques. La gravité de ces nouveaux conflits, c'est que ce sont les populations civiles qui en sont  victimes. Pour le conseil de sécurité il est primordial de porter secours aux populations en péril, mais il y a une contradiction avec la charte de l'ONU : non ingérence dans la gestion d'un pays. Il faut savoir que l'ONU en est réduit non à faire respecter la paix et la bonne entende entre les belligérants, mais de protéger les populations civiles devenues otages, le plus grave c'est que la présence des casques bleus s'avère inutile ou insuffisante. Suite à ce constat, le secrétaire général du conseil de sécurité sur sa demande, a rendu public un rapport le 31 janvier 1992. Ce texte dit agenda pour la paix, donne les moyens de renforcer la diplomatie, le rétablissement de la paix, consolider la paix et restaurer la confiance entre les parties.
Jusqu'à la fin des années 1980, l'ONU avait pour mission le maintien de la paix. Bien vite la nécessité pour le conseil de sécurité de rétablir la paix, voire la construire ou l'imposer s'est imposée. Le retour à la force s'imposait (comme en Somalie et en ex Yougoslavie). Les forces de l'ONU ont pour mission de désarmer les belligérants, de déminer les territoires, de détruire les armes , de regrouper les hommes et reconstituer une nouvelle armée nationale. A ce volet militaire s'ajoute la partie humanitaire avec la création de "zones de sécurité" ou de "corridors humanitaires". Ceci mis en œuvre il reste le rétablissement des frontières et la réconciliation entre les belligérants.
Le rôle de l'ONU dans sa phase d'implication fut la surveillance en 1989-1990 de l'accession à l'indépendance de la Namibie. Elle s'est impliquée au Cambodge de mars 1992 à septembre 1993, actions en Irak en Somalie et, en ex Yougoslavie en 1992. Jusqu'à la fin de la guerre froide, ce sont les pays scandinaves qui ont fournis les casques bleus, avec deux exceptions parmi les états membres le Royaume-Uni à Chypre en 1964, et la France au Liban en 1978. Les forces des casques bleus sont passées de 10000 en 1990 à 100000 en 1994.De nos jours la prolifération des conflits ethniques, fait qu'il faut reconsidérer la notion de mandat international. Les moyens financiers, compétences techniques ne peuvent être fournies que par des nations développées. Les moyens dont dispose l'ONU dépend des nations, et on ne peut lui reprocher son incompétence faute de moyen d'agir, sachant que ces moyens ne sont décidés que par les états membres.
La séparation du monde en deux blocs a permis à chacun d'exprimer ses ambitions. C'est ainsi que les Etats-Unis sont intervenus à Grenade, au Panama, au Nicaragua, au Japon, en Corée, aux Philippines, en Allemagne, la France est intervenue en Afrique. Depuis 1990, tous les pays occidentaux, la Russie et l'Otan, ont changé leur attitude. La charte de 1945 n'est plus adaptée aux conflits actuels, mais ceci ne suffit à faire changer l'attitude des états membres pour permettre à l'ONU de faire des réformes, de disposer de moyens nécessaires  pour effectuer des actions efficaces. Il faut quand même relater que si l'ONU est très présente mondialement, qu'elle n'intervient pas dans tous les conflits (Afghanistan, Géorgie, Sri Lanka, Pérou, Soudan, Tchétchénie.....). De plus elle ne s'implique absolument pas au Maghreb. Les états ne sont pas prêts à affronter la possibilité d'une guerre, défendre leur territorialité, leurs droits, et surtout à se donner les moyens de survivre, ils devraient comprendre que l'ONU n'est tributaire que ce que décident les états membres.