Le mandat de René Coty
Le
23 décembre, René Coty est élu président de la République. Le 1er
janvier 1954 l’état major envisage l’évacuation de Dien Bien Phu, mais il est
trop tard. En mars de violents débats ont lieu à l’assemblée au sujet de
l’Indochine, Mendés France critique la politique de Bidault et réclame des
négociations. Le Viet Minh lance une contre offensive sur la cuvette de Dien
Bien Phu c’est un massacre. En mai, après cinquante sept jours de combats Dien
Bien Phu tombe aux mains des Viets. Pour les Français c’est un grand choc. Cette
guerre à fait mille six cents morts côté français et dix mille côté Viet Minh. A
cause de l’Indochine, en juin le cabinet Laniel est renversé, Mendés France est
élu et annonce qu’il obtiendra le cessez le feu avant juillet. Il forme un
gouvernement avec des gaullistes (Kœnig) et des radicaux (Mitterand) Edgar Faure
reste aux finances, Mendés France prend les affaires étrangères. Les accords de
Genève en juillet stipulent qu’il y a deux Viet Nam séparés par le 17è
parallèle, le cessez le feu est signé, le Laos, le Cambodge et le sud Viet Nam
sont indépendants. La guerre d’Indochine a coûté à la France trois milliards de
francs et fait cent mille morts. Début août Mendés France se rend en Tunisie.
Constitution d’un gouvernement tunisien qui a pour but de négocier son
autonomie. Novembre 1954, début de la guerre d’Algérie attentats sabotages en
Kabylie et dans les Aurès. Le président du conseil affirme que l’Algérie restera
française. Décembre, le conseil des ministres met en place la création d’un
armement atomique pour la France, de son côté l’assemblée nationale vote contre
le réarmement de l’Allemagne. Janvier 1955 Pierre Schneiter remplace André Le
Troquer à la présidence de l’assemblée nationale. Soustelle (gaulliste) est
nommé gouverneur général de l’Algérie. Bien qu’il ai pris position pour
l’Algérie française, Mendés France est renversé. Pinay, Pflimlin et Pineau
essayent en vain de former un gouvernement. C’est Edgar Faure qui va construire
un cabinet de centre droit. En avril l’état d’urgence est proclamé. En mai
création du pacte de Varsovie, réplique de l’OTAN, l’autonomie est accordée à la
Tunisie, mais en Algérie le terrorisme s’amplifie. Fin août, violentes émeutes
en Algérie et au Maroc. Le FLN de la région de Constantine attaque les centres
européens, il y a 130 morts. Au Maroc à Oued-Zem 260 Français sont massacrés. Au
Cambodge, le prince Sihanouk rompt toute relation avec la France le Cambodge est
indépendant. Edgar Faure annonce qu’il veut amener le Maroc à l’indépendance.
Mendés France est élu vice président du parti radical, et il est favorable au
scrutin d’arrondissement, mais Edgar Faure le repousse. L’assemblée nationale
finit par l’accepter, Faure est renversé, il dissout l’assemblée, les élections
législatives sont fixées au 2 janvier 1956. Aux élections les communistes
obtiennent 150 élus (+49), la SFIO 94 (-12), les radicaux 57, l’UDSR 19, les
républicains 21, le MRP 73 (-15), les modérés 98 (-1) les poujadistes 52. André
Le Troquer est élu président de l’assemblée nationale. Guy Mollet est chargé de
former le gouvernement. Mendés France est ministre d’état, Mitterand est à la
justice, Christian Pineau aux affaires étrangères, Billières à l’éducation,
Deferre à la France d’outre mer. En février 1956 Guy Mollet est accueilli à
Alger par des manifestations des partisans de l’Algérie française. Mars, le
Maroc à sa totale indépendance. L’assemblée nationale approuve la politique
algérienne préconisée par Guy Mollet. Cette politique va dans le sens de
l’opinion publique, qui elle est pour le maintient de l’Algérie dans la
République. En Tunisie Bourguiba forme son gouvernement, il prend le ministère
des affaires étrangères et la défense. Mai 1956, création de l’allocation
vieillesse elle sera alimentée par la création de la vignette automobile. Mendés
France démissionne, il est en désaccord avec la politique algérienne de Guy
Mollet. A l’assemblée la politique sur l’Algérie est adoptée par 271 voix contre
60 et 200 abstentions. Création de l’Euratom. Nasser reconnaît la Chine
populaire, de ce fait les USA et la Grande Bretagne cessent de financer le
barrage d’Assouan, Nasser lui nationalise la compagnie du canal de Suez. La
France, l’Angleterre et Israël font des préparatifs de guerre. Des troupes
françaises débarquent à Chypre. La France et l’Angleterre portent plainte devant
l’ONU au sujet du canal de Suez, mais l’affaire ne sera pas jugée suite au veto
de l’URSS. Au retour de sa réunion avec le sultan du Maroc, Ben Bella et quatre
dirigeants du FLN sont arrêtés à Alger. Israël lance une attaque sur le Sinaï,
les Français et les Anglais débarquent en Égypte. Le 30 octobre un ultimatum est
envoyé à Nasser, le 31 bombardement franco-britannique dans la région du canal
de Suez. Les troupes israéliennes sont à 15 KM du canal, les troupes
franco-britanniques à 45 KM lorsque l’ONU et les USA exigent l’arrêt des
opérations. Nasser en sort grandi, la rébellion algérienne renforcée, pour Paris
c’est un échec grave. Le général Salan est nommé commandant en chef en Algérie.
Janvier 1957 l’activité du FLN redouble, Massu entreprend la " bataille
d’Alger " qui a pour but la destruction du terrorisme. Des partisans de
l’Algérie française ratent un attentat contre Salan. Adoption des principes du
marché commun européen. L’assemblée vote la création de douze Républiques
africaines : Madagascar, Tchad, Oubangui Chari, Haute-Volta, Mauritanie,
Sénégal, Soudan, Niger, Gabon, Congo, Guinée, Dahomey. Le 25 mars 1957 naissance
à Rome de la CEE entre la RFA, l’Italie, la Belgique, la France, le Luxembourg,
et la Hollande. Le plan Mollet qui prévoit 250 milliards d’économies et 150
milliards d’impôts nouveaux est rejeté. Guy Mollet démissionne. Juin Bourges
Maunoury forme un gouvernement de gauche sans Mitterand, ni Defferre, ni les
partisans de Mendés France, il y a Billières, Pineau, Félix gaillard, le
gouvernement à l’aval de l’assemblée nationale pour la création de 150 milliards
d’impôts nouveaux. Le Maroc devient un royaume avec son roi Mohammed V. Bourges
Maunoury propose une loi cadre sur l’Algérie, elle promet le maintient de
l’Algérie dans la République et le respect de la personnalité algérienne, la loi
est repoussée. Le ministre démissionne. René Coty essaye de résoudre le problème
avec Antoine Pinay, Guy Mollet, Robert Schuman, tous échouent, le 30, il appelle
Félix Gaillard ceci après cinq semaines de crise. Le 6 novembre Gaillard forme
son gouvernement avec Pflimlin aux finances, Chaban Delmas à la défense Robert
Lecourt à la réforme constitutionnelle. La situation économique est désastreuse,
la banque de France doit avancer 250 milliards à l’état. L’URSS livre des armes
Au FLN, mais l’Angleterre et les USA en font autant ? Le 1er janvier
1958 le marché commun entre en vigueur. Février, sur ordre des généraux Challe
et Jouhaud l’aviation française détruit le village tunisien de Sakiet où se
trouve une base du FLN avec un entrepôt d’armes, le problème algérien est
internationalisé. Rupture des relations diplomatiques entre la Tunisie et la
France. 19 mars 1958 première réunion du parlement européen sous la présidence
de Robert Schuman. Les partisans de l’Algérie française conduits par Debré,
Soustelle et Bidault réclament un gouvernement de salut public. Félix Gaillard
est renversé. René Coty déclare " la crise parlementaire devient une crise
nationale ". Bidault qui est chargé de former le gouvernement explique que les
négociations avec l’Algérie ne pourraient avoir lieu qu’avec un gouvernement de
front populaire, mais personne n’en veut. En France et en Algérie on commence à
parler d’un appel au général de Gaulle, mais celui-ci reste imperturbable. En
mai, René Coty prend discrètement contact avec le général de Gaulle, devant
l’échec de Pleven qui n’obtient pas le vote de l’assemblée, Pflimlin est chargé
de former le gouvernement, l’exécution par le FLN de trois soldats français
accroît le malaise. En Algérie et en France le peuple est nerveux et il réclame
de Gaulle. Le 13 mai c’est l’insurrection d’Alger, prise de panique l’assemblée
accorde l’investiture à Pflimlin qui forme son gouvernement avec Moch à
l’intérieur, Pinay refuse d’y participer. Le 15 mai à Alger, la foule crie
" vive de Gaulle ". Le soir même le général de Gaulle déclare qu’il est prêt à
assumer les pouvoirs de la République. L’état d’urgence est voté le 16 mai. Le
19 le général de Gaulle tient une conférence de presse, il se montre modéré. Le
21 Bidault se rallie au général de Gaulle. Après avoir vu de Gaulle à Colombey,
Pinay conseille à Pflimlin de prendre contact avec le général de Gaulle. Le 23
des comités de salut public se constituent dans l’est et le sud-ouest. On pense
qu’après le putsch d’Alger, il pourrait y en avoir un en France. Dans la nuit du
26 au 27 mai 1958, une entrevue entre de Gaulle et Pflimlin échoue, ce dernier
ne veut pas lâcher sa place. Le 27 de Gaulle déclare qu’il est prêt à former un
gouvernement, Pflimlin démissionne. Le groupe SFIO rejoint de Gaulle. Le 28 un
défilé qui rappelle fort le front populaire, se déroule avec les communistes,
les partisans de Mendés France et ceux de Mitterand, de la Nation à la
République. Le 29, René Coty annonce qu’il a décidé de faire appel au général de
Gaulle. Celui-ci précise qu’il veut les pleins pouvoirs et les pouvoirs
constituants pendant six mois pour lui permettre de préparer une nouvelle
constitution qui sera soumise par référendum aux Français. Le soir même Coty
rencontre de Gaulle à l’Élysée, le 30 de Gaulle reçoit Guy Mollet et Vincent
Auriol à Colombey, le 31 il prend contact avec tous les partis sauf avec les
communistes. Par 399 voix contre 224 (communistes et partisans de Mendés France
et de Mitterand) de Gaulle est investi par l’assemblée, elle lui accorde les
pleins pouvoirs. De Gaulle forme son gouvernement, il prend la défense
nationale, y figurent Pflimlin, Mollet, Debré, Couve de Murville (aux affaires
étrangères), Pinay (aux finances), Berthoin (à l’éducation), Robert Buron (aux
travaux publics), Michelet (aux anciens combattants), Sudreau (à la
reconstruction), Malraux sera chargé des affaires culturelles. En juin voyage
triomphal du général de Gaulle en Algérie, au balcon du gouvernement il déclare
" Je vous ai compris " et annonce qu’il n’y a plus en Algérie que des
" Français " à part entière. Lancement de l’emprunt Pinay il rapportera en un
mois, 325 milliards. Juillet nouveau voyage du général de Gaulle et de Guy
Mollet en Algérie, le général refuse de recevoir l’ex comité de salut public. Le
3 septembre adoption du projet de constitution par le conseil, et présentation
de ce projet par le général de Gaulle au peuple Français. Ferhat Abbas devient
président du gouvernement provisoire algérien. Soumise au vote du peuple
français par référendum, la constitution de la Vè République est approuvée par
79% de oui. La quatrième République est morte. Le 30 septembre, Antoine Pinay et
jacques Rueff sont chargés de préparer les réformes économiques et financières.
Toutes les colonies de l'Afrique acceptent l'autonomie au sein de la communauté
sauf la Guinée qu se dote d'un président : Sékou Touré. De Gaulle propose un
plan d'importantes réformes économiques, scolaires, sociales et offre la paix
des braves au GPRA qui repousse tout en bloc. Soustelle crée l'UNR union pour la
nouvelle République. Aux élections le général impose le scrutin majoritaire
uninominal d'arrondissement à deux tours. Aux législatives c'est le triomphe de
l'UNR avec 198 sièges. A la première réunion l'assemblée élit Chaban Delmas
président de l'assemblée nationale. Le 21 décembre les quatre-vingt mille
notables élisent Charles de Gaulle président de la république. Publication du
plan Pinay : dévaluation de 17,5%, création au 1er janvier 1960 du franc lourd
(100FR =1fFR lourd), libération des échanges, abaissement des droits de douane,
390 milliards d'économie, 300 milliards d'impôts nouveaux, augmentation des
salaires et du SMIG. En un an la réserve de la banque de France passera en 1959
de 380 millions à 1 milliard de dollars, la balance commerciale est en excédent
de 600 millions de dollars. Guy Mollet et les socialistes n'approuvent pas ses
mesures et démissionnent du gouvernement. Janvier 1959 le général de Gaulle
s'installe à L'Élysée où René Coty le reçoit.
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