Le soleil

Le disque solaire et ses taches tel qu'il apparaît, observé au télescope. Les taches sont des phénomènes temporaires dont la durée varie de quelques jours à quelques semaines. A plus de 149 millions de kilomètres de la Terre, distance que la lumière elle-même met 8 minutes à franchir, se trouve notre étoile, le Soleil. Depuis environ 5 milliards d'années, car tel serait son âge d'après les estimations les plus récentes, cet astre brille sans changements appréciables, sauf ceux qui eurent lieu au début de son évolution. Son diamètre est de 1 392 000 km, et son volume vaut 1 303 800 fois celui de la Terre. Mais, étant donné que le Soleil es composé de matériaux plus légers que ceux qui constituent notre planète, sa masse équivaut "seulement" à 332 946 fois celle du globe terrestre;à sa surface, la pesanteur est 28 fois plus élevée que la nôtre, c'est-à-dire qu'un homme adulte y pèserait environ deux tonnes. Grâce à l'astrophysique et à la spectroscopie, on a pu étudier la composition du Soleil, le considérant comme une sphère de gaz incandescents. A la surface visible de l'astre, celle que l'on discerne à l'œil nu ou au télescope (la photosphère),règne une chaleur intense: environ 6 700°C. Plus on pénètre à l'intérieur de cet astre ardent, plus la température et la pression augmentent : on a calculé que, dans le noyau solaire, doit régner une température de 14 millions de degrés centigrades. On sait aujourd'hui que, au cœur de l'astre, des atomes d'hydrogène se fondent ensemble continuellement, produisant des atomes d'hélium. Lors du processus, une partie de la masse de matière existante subit une transformation en énergie pure : ce qui se produit dans les profondeurs solaires est tout à fait semblable aux réactions énergétiques mises en oeuvre dans une bombe à hydrogène. Toutefois, la violence de la réaction est contenue par les quantités gigantesques de gaz comprimé se trouvant autour du noyau. En transformant l'hydrogène en hélium, le Soleil perd 4 millions de tonnes de matière par seconde, intégralement transformées en radiations; mais l'astre est tellement massif que, au rythme actuel des pertes, il continuera de briller pendant au moins 6 milliards d'années. L'énergie produite dans le noyau revêt la forme de rayons gamma : si ceux-ci se répandaient directement dans l'espace, toute trace de vie disparaîtrait de la Terre. Heureusement, en remontant du noyau vers la surface du Soleil, ces rayons gamma sont dégradés dans les immenses couches de gaz, perdant lentement leur énergie; ils sont progressivement transformés en rayons X et en rayons ultraviolets, dans une grande enveloppe interne où le noyau répand encore de l'énergie par rayonnement. Plus à l'extérieur, il existe une enveloppe où des courants chauds montent jusqu'à la photosphère. Depuis cette surface, l'énergie est rayonnée dans l'espace sous une forme très atténuée; malgré cela, ces radiations stériliseraient notre globe si celui-ci n'était protégé par son atmosphère. Pour observer le Soleil aux instruments, il faut être très prudent, car il y a risque pour la vue, même si l'on utilise des filtres de verre fumé. La seule façon correcte d'effectuer de telles observations est de projeter l'image du Soleil sur un écran blanc, en utilisant le télescope ou la lunette comme projecteur de diapositives. On observe ainsi des granulosités sur la photosphère, les "grains de riz" produits par les sommets des courants de gaz très chauds qui montent des profondeurs, et des trouées sombres qui semblent rompre momentanément le délicat tissu des granules : ce sont les taches. Bien qu'elles soient en fait plus brillantes qu'une lampe à arc, elles semblent presque noires sur l'image, car leur température est beaucoup plus faible que celle de la photosphère alentour (l'écart est d'environ 2000°C).De plus, leur niveau se situe 800 à 10 000 km au-dessous de celui de la surface moyenne. Selon la plupart des astronomes, les taches ont la forme de cratères, avec une partie centrale plus basse et plus sombre appelée "ombre" et une partie périphérique filamenteuse plus claire, la "pénombre". Selon les idées actuelles, les taches du Soleil sont dues aux altérations produites dans la distribution des gaz photo sphériques par les lignes de force de gigantesques champs magnétiques qui existent à l'intérieur de l'étoile. Les dimensions des groupes peuvent être parfois énormes : on observé des groupes de taches s'étendant sur 300 000 km, presque la distance de la Terre à la Lune! Leur observation a permis de mesurer la période de rotation du Soleil, et l'on a ainsi trouvé que la grande sphère ne tourne pas à une vitesse uniforme. Sa durée de rotation est de 25,4 jours à l'équateur, et elle augmente en allant vers les pôles, pour atteindre plus de 30 jours aux latitudes les plus élevées. Pour une raison encore mal connue, les taches solaires passent d'un nombre maximal à un nombre minimal tous les 11 ans;ce cycle, dit un décennal, fait lui-même partie d'un cycle d'une durée de 22 années, au cours duquel le magnétisme solaire inverse totalement sa polarité. La rotation ne s'effectue pas d'une façon uniforme en tous les points de la sphère solaire: elle est plus rapide à l'équateur et plus lente aux pôles. Au-dessus de la photosphère, s'étend une enveloppe de gaz plus ténus qui irradient une lumière rouge rosée : c'est la chromosphère, constituée principalement d'hydrogène et d'hélium. Elle est moins lumineuse que la photosphère, et est totalement transparente : notre oeil ne peut donc la percevoir que durant les courts instants des éclipses totales de Soleil. De la chromosphère jaillissent de gigantesques "flammes" de gaz incandescents (surtout de l'hydrogène) : ce sont les protubérances, en forme de panaches, de ramifications, de cumulus, expulsées à une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Quant le Soleil est éclipsé, on peut les voir directement à l'œil nu ou avec une longue-vue, pareilles à des fontaines de pourpre pétrifiées. En dehors des protubérances, il se produit sur le Soleil des éruptions d'hydrogène sous forme d'explosions d'intensité inimaginable : ce sont les éruptions chromo sphériques (en anglais flares).Elles apparaissent de façon imprévue sur plusieurs millions de kilomètres carrés, et disparaissent après un laps de temps de quelques minutes à plusieurs jours; de leur sein se déchaînent des flux de radiations à ondes courtes et de particules chargées électriquement. Le Soleil contient un noyau central dont la température est voisine de 14 millions de degrés;là ont lieu des transformations nucléaires libérant l'énergie projetée à l'extérieur après avoir traversé les couches intermédiaires. Jaillie de la chromosphère, la flamme d'une protubérance D'autre part, le Soleil émet de façon continue un flux de particules, appelé vent solaire, qui "repousse" les queues des comètes en les faisant s'étendre dans l'espace. Une partie de la masse solaire est ainsi continuellement dispersée, avec les radiations, mais elle est vraiment infinitésimale par rapport à la masse totale de l'astre. Une grande quantité de particules libres entoure en permanence le Soleil, s'éloignant insensiblement dans l'espace et formant l'enveloppe la plus extérieure, appelée couronne. Cette zone est une radio-source intense, ce qui fait que la radio-astronomie a beaucoup contribué à sa connaissance.


Dernière Modification   05/05/18

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