La lutte des princes

 

La maison de Lorraine et celle de Guise, s'efforcèrent en vain de renverser les Valois. Leurs tentatives échouèrent de peu. Il n'aura fallu que trente ans pour voir la disparition de cette dynastie. Le cardinal de Lorraine, son frère le duc de Guise, tous deux alliés à Charles de Montpensier connétable de Bourbon furent très près de réussir, ils surent ménager catholiques et protestants. En 1562, le cardinal intervient, lors du concile de trente, en demandant la décentralisation de la papauté pour donner plus de pouvoir aux évêques. Ainsi revenait-on à ce qu'était l'église au temps des Mérovingiens. On sait que François de Guise prétendant au trône de France est assassiné en 1563, son frère est assassiné en 1575. Cette lutte des princes va continuer, le nouveau duc de Guise et le cardinal de Lorraine, aidés par Louis de Gonzague duc de Nevers et grand maître de Sion, continuèrent la lutte. Leur emblème était la croix de Lorraine, celui là même qu'avait choisi René d'Anjou. A la fin du siècle les Valois étaient anéantis, mais les Guises n'avaient plus de prétendant au trône de France. On prétend que Michel de Notre Dame (Nostradamus) aurait été un agent à la solde du duc de Guise, étant l'astrologue officiel du roi, il possédait des renseignements sur les personnes qu'il rencontrait, de ce fait il aurait pu conseiller les Valois en les trompant et ce en faveur de ceux pour qui il travaillait. On sait que espions, ambassadeurs ont gravité dans l'entourage de ses princes, mais tout ceci reste à prouver. C'est l'arrivée de la dynastie des bourbons avec Henri IV, pour qui "Paris vaut bien une messe". Lui aussi fut assassiné, son successeur Louis XIII, monarque faible, laissa son trône aux mains de l'éminence grise : le cardinal de Richelieu. Il faut se souvenir que nous sommes en pleine guerre de trente ans, Richelieu essaie d'instaurer la paix et la stabilité dans le royaume de France. Cette guerre va très vite devenir une guerre de religion. Catholiques d'Espagne et d'Autriche s'opposent aux protestants de Suède et aux principautés allemandes. En 1633 alors que rien ne le prévoyait, le catholique cardinal de Richelieu, ministre d'une France catholique, va combattre auprès des protestants, d'autres troupes catholiques. Est ce parce que Frédéric V électeur du Palatinat se trouvait en exil à la Hague en compagnie de son épouse Elisabeth Stuart ? Pendant ce temps, le jeune Gaston d'Orléans frère de Louis XIII, épouse la sœur du duc de Lorraine, de ce fait il rêve au trône de France. En 1638, Anne d'Autriche met au monde un enfant. Le rêve de la maison de Lorraine prenait fin. La rumeur attribua la paternité de l'enfant d'Anne d'Autriche, à Richelieu ou à Mazarin. Après la mort de Louis XIII, Mazarin épousa en secret Anne d'Autriche. Lorsque Richelieu fut décédé en 1642, on tenta de se débarrasser de Mazarin et d'éloigner le jeune roi Louis XIV du trône. La fronde considérée à l'origine comme une rébellion, va durer dix ans et s'étendre à tout le pays. Qui retrouvait-on à la tête de cette fronde ? Le duc de Bouillon, F.M de la Tour d'Auvergne, le vicomte de Turenne, le duc de Longueville petit fils du duc de Nevers, qui fut cinquante ans avant, grand maître de Sion. Le point de ralliement de ces frondeurs se situait à Stenay dans les Ardennes. Vers le milieu du XVIIè siècle on vit apparaître la compagnie du Saint-Sacrement. On ne sait que peu de chose sur cette ordre sinon quelques noms de membres comme Nicolas Fouquet surintendant des finances de Louis XIV, mais aussi des membres plus influents comme l'évêque d'Alet, Saint Vincent de Paul, Jean Jacques Olier fondateur du Saint Sépulcre. Cet ordre se consacrait à l'espionnage et à l'infiltration. Saint Vincent de Paul était le confesseur de Louis XIII et le conseiller de Louis XIV. Vers la fin du siècle cet ordre avait la main mise sur l'aristocratie, le parlement, la justice et la police. Même de nos jours personne n'a réussi à définir cet ordre. Menacée d'excommunication en 1651, elle réagit de façon incohérente pour des catholiques. Ils résistèrent à Mazarin et au roi jusqu'à ce que celui ci prononce leur dissolution officielle. Ils ignorèrent l'édit royal, et en 1665, ils firent savoir qu'ils pouvaient continuer à vivre en l'état actuel. Toutes les archives furent mises en lieu sûr à Paris. Est-ce ces archives que l'abbé Hoffet aurait découvertes deux cents ans plus tard. Cet ordre continua à sévir jusqu'au début du XXè siècle. Au sein de cet ordre se trouvait Nicolas Fouquet, homme puissant riche et ambitieux. Charles son frère était évêque de Narbonne, Louis son autre frère fut envoyé à Rome d'où il expédia la fameuse lettre dans laquelle il contait son entrevue avec Nicolas Poussin, et de ce secret que même "les roys auraient grand peine à tirer de luy". En 1661, Louis XIV fait arrêter Fouquet qu'il accuse de confondre sa cassette personnelle avec celle de l'état, et aussi de fomenter une rébellion contre le trône. Tout ce qu'il possédait est placé sous séquestre. Louis XIV se réservant d'examiner en secret et avec grand soin, la correspondance de Fouquet. Le procès durera quatre ans. Le roi réclame la mort. La compagnie du Saint Sacrement intervient et la cour vote le bannissement à vie. Le roi refuse et fait nommer une autre chambre. Mais c'est le bannissement qui l'emporte contre l'avis du roi. En 1665 le roi commue la peine en emprisonnement à vie. Fouquet est enfermé à la forteresse de Pignerol. Nicolas Poussin meurt à Rome. Louis XIV charge ses agents de lui ramener la célèbre toile de Poussin "Les bergers d'Arcadie". Il entre en possession du tableau en 1685 et l'enferme dans ses appartements secrets, et découvre l'inscription sur le tableau "Et in arcadia ego" qui pour certains serait la devise de la famille Plantard, mais pour d'autres, un mot de passe utilisable par les initiés et incompréhensible aux profanes.


Dernière Modification   23/12/16

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