Rennes le Château

 

Juin 1885, Rennes le château accueil son nouveau prêtre. Ce village perdu au pied des Pyrénées orientales est l'endroit qu'ont choisi les supérieurs de l'abbé Saunière pour se débarrasser de lui. Cette paroisse de deux cents âmes est située à quarante kilomètres de Carcassonne. Pendant six années l'abbé Saunière se met à étudier le latin, le grec, l'hébreu, et surtout s'intéresse à l'histoire de la région. En 1891, encouragé par son ami l'abbé Boudet, il entreprend une petite restauration avec l'argent empruntée à ses paroissiens. Lors des travaux, une pierre d'autel reposant sur deux colonnes Wisigothe doit être déplacée. L'une des colonnes est creuse et le prêtre y découvre quatre parchemins. Le premier daté de 1243,  porte le sceau de Blanche de Castille. Le second daté de 1608 émane de François de Hautpoul. Le troisième daté de 1695 évoque Henri de Hautpoul. Le quatrième daté de 1753 provient de Jean-Paul de Negre de Fondargent. Après analyse le quatrième parchemin s'avère contenir des textes latins du nouveau testament. Sur l'autre face les textes sont disposée différemment, sans espace libre, de manière incohérente et des lettres superflues y sont ajoutées. Manifestement il s'agit d'un code secret. Mais pour se faire il faut la clé !! Dans le deuxième parchemin on décodera "A DAGOBERT II ROI ET A SION EST CE TRÉSOR ET IL EST LA MORT" L'abbé Saunière fait part à son évêque de cette découverte. Celui ci l'envoie à Paris où il est introduit dans un cercle culturel qui compte parmi ses membres Mallarmé, Maeterlinck, Debussy et la cantatrice Emma Calvé, mais Saunière en profite pour rendre visite au musée du Louvre. Manifestement il cherche des toiles. Le portrait du "pape Célestin V", une oeuvre de David "Teniers père ou fils" et le tableau de Poussin "les bergers d'Arcadie". 

Les extravagances de l'abbé Saunière

De retour à Rennes-le-Château, Saunière reprend ses travaux, là il exhume une dalle du VIIè siècle et plus loin découvre la sépulture de Marie marquise de Hautpoul de Blanchefort. Il  se met alors à faire des dépenses inconsidérées. Nous sommes en 1896 et ce n'est pas avec ses 60 francs par an qu'il peut engager de tels travaux. Il fait construire la tour Magdala (nous verrons plus tard que ce nom a un rapport avec (Marie-Madeleine) dans laquelle il abritera sa bibliothèque, de plus il fait réaliser l'adduction d'eau dans le village et fait refaire les routes. L'église de Rennes le Château est dotée d'une décoration des plus énigmatiques. Sur le porche y est gravé cette inscription "TERRIBILIS EST LOCUS ISTE" ce lieu est terrible. Lorsque l'on pénètre dans l'église on y découvre une statue hideuse représentant Asmodée gardien des secrets et des trésors cachés. D'après une légende judaïque, il serait le bâtisseur du temple de Salomon. Les murs sont tapissés d'un chemin de croix n'ayant aucun rapport avec celui des saintes écritures. Qu'a donc voulu dire Saunière en ajoutant ces détails choquants comme la représentation d'un enfant enveloppé d'un plaid écossais, et du corps du Christ mis en terre sur fond de ciel sombre tamisé par la pleine lune. Qu'a voulu suggérer Saunière ? A t-on déposé le corps du Christ dans la tombe, bien plus tard que la bible ne le prétend ?  Ou est-on entrain de sortir le corps de Jésus de la tombe  ? Les extravagances de l'abbé Saunière ne s'arrêtent pas là. Certes il donne de somptueux banquets, mais ce petit curé de campagne va recevoir l'archiduc Johann de Habsbourg, cousin de l'empereur d'Autriche. Les autorités ecclésiastiques lui réclament des comptes. Il refuse catégoriquement d'avouer l'origine de ses fonds. On le suspend, mais il fait appel au Vatican. Le pape le rétablit dans ses fonctions. Le 17 janvier 1917 Saunière fait une attaque et c'est le prêtre de la paroisse la plus proche qui vient l'écouter en confession. Il ressort de la chambre de l'abbé Saunière, transfiguré, bouleversé, plusieurs témoins l'affirment. Le 22 janvier Saunière décède sans avoir reçu l'absolution. Le plus étonnant est que les habitants du village parlent encore du cérémonial. Son corps assis dans un fauteuil fut placé sur la terrasse de la villa Béthania vêtu d'une robe ornée de glands d'or. De nombreux visiteurs non identifiés défilèrent devant lui, certains arrachant même de sa robe des glands d'or. Après la mort de Saunière, tout le monde attend l'ouverture du testament. Lorsqu'on découvre qu'il ne possède rien, c'est la surprise générale. Les habitants du village remarqueront tout de même que Marie Denarneau, la servante de Saunière continuera à vivre aisément jusqu'en 1946 à la villa Béthania. Après la seconde guerre, elle vend la villa Béthania pour subsister, la monnaie ayant été changée pour éliminer les fraudeurs. Après sept ans de disette elle disparaît comme son maître d'une attaque, le 29 janvier 1953.

D'où viennent ces trésors

D'après certains chercheurs, Saunière aurait trouvé un trésor. Mais pour d'autres Rennes le Château était un site sacré. Et le village portait le nom de "Redhae". On peut imaginer que ce village du nord, au VIè siècle, était la capitale de l'empire Wisigoth. Ceux ci, venus de l'est, après avoir anéanti Rome, ils s'installent dans le sud de la Gaule, au pied des Pyrénées. Pendant plus de cinq cents ans, va régner autour de Redhae, le comté du Razès. Mais vers le début du 13è siècle, ce fut la bataille des Albigeois, lancée pour anéantir l'hérésie cathare. Pendant plusieurs siècles de nombreux chercheurs ont essayé en vain de trouver le Saint Graal ou trésor des templiers. La France est aux mains des Mérovingiens entre le Vè siècle et le VIIIè siècle. Pendant le règne de Dagobert II (676-679), Rennes-le-Château est une forteresse Wisigothe. Dagobert II a même pris pour épouse une princesse Wisigothe Mechtilde. Si Saunière a découvert ce trésor royal on comprend mieux les inscriptions qu'il a découvertes "A DAGOBERT II ROI ET A SION EST CE TRÉSOR ET IL EST LA MORT" Ce qui est sûr c'est que l'abbé a bien trouvé un trésor, mais lequel ? Entre celui de Dagobert II, des Cathares, des templiers ou simplement l'immense butin amassé par les Wisigoths lors de leur invasion de l'Europe, ce dernier est tout différent, symbolique et matériel, il a trait au trésor du temple de Jérusalem, donc ceci justifierait l'allusion à Sion. Mais quel rapport y a t-il entre Dagobert II et Sion ? Au premier siècle de notre ère la Palestine se soulève contre Rome et Jérusalem est rasée par les légions de Titus, le contenu du temple de Salomon est emporté à Rome, avec lui le chandelier à sept branches et l'arche d'alliance. Quatre siècles plus tard Rome est ravagée par les Wisigoths d'Alaric qui emportent toutes les richesses de la ville. Un écrivain romain conte dans ses récits sur les guerres de Rome: qu'un envahisseur avait emporté les trésors de Salomon roi des Hébreux. Était-ce la source de la fortune soudaine de Saunière ? On peut facilement imaginer que ce trésor ait changé plusieurs fois de mains. Il fut d'abord volé par les Romains, puis par les Wisigoths, pour ensuite passer aux mains des Cathares ou des chevaliers du temple, ou pourquoi pas aux deux ? Si cette hypothèse est vraie on peut aisément expliquer que ce trésor est appartenu à la fois à Dagobert II et à Sion. Il est avéré que manifestement Saunière a découvert un trésor. Mais au delà de ces fabuleuses richesses se cache autre chose, un secret. Souvenons nous que Saunière fut introduit dans un cercle privé fréquenté par Debussy, Maeterlinck, qu'il eut une relation avec Emma Calvé la célèbre cantatrice, que le Vatican lui prodigua sous soutient, qu'il ne reçut point l'absolution ou l'extrême onction, et, qu'il reçut à Rennes-le-Château l'archiduc de Habsbourg. Tout l'argent du monde n'est rien à côté des honneurs que l'on a prodigués à un simple curé de campagne. saunière aurait-il échangé des secrets contre de l'argent ?

ET IN ARCADIA EGO

Les latinistes y voient de suite que cette phrase n'a point de verbe. Ils ont essayé de découvrir la véritable inscription qui se trouvait sur la tombe peinte par Poussin, et sont arrivés à cette phrase
" VA JE RECÈLE LES SECRETS DE DIEU"


Dernière Modification   23/12/16

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