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Louis XVI (1774-1793
1774
Avènement de Louis XVI (10 mai)
Petit-fils de Louis XV, né en 1754, Louis XVI a reçu une éducation qui ne l'a pas préparé à
son métier de roi. Plein de bonnes intentions, vertueux, assez cultivé, surtout en histoire et en géographie, Louis XVI est aussi scrupuleux, timoré et faible. Sa timidité altéra ses relations avec sa femme, l'archiduchesse MarieAntoinette. Celle-ci, jeune princesse avide de plaisirs et
manœuvrée par sa mère, l'impératrice MarieThérèse, ne lui sera d'aucun appui, pas plus que ses frères, l'intrigant comte de Provence et le léger comte d'Artois. Quant au duc d'Orléans, son cousin, il lui est franchement hostile.
• Maurepas, ministre d'État (24 août)
Louis XVI renvoie le triumvirat mis en place par Louis XV et fait appel à
un vieillard de soixante-treize ans,
Maurepas, écarté des affaires depuis vingt-cinq ans. Celui-ci a le mérite de
choisir d'excellents Turgot, Vergennes, Malesherbes, Saint-Germain, mais il laisse le roi rappeler le Parlement, et son goût de l'intrigue le pousse à cabaler contre ses propres ministres.
• Turgot, contrôleur général des Finances
Trouvant les finances gravement obérées, et disciple des physiocrates, Turgot résume ainsi au roi les principes de sa politique point de banqueroute, point d'augmentation d'impôts, point d'emprunts. Pour ce faire, il préconise de strictes économies, l'institution d'un impôt unique territorial pour simplifier la fiscalité, et, pour relancer l'agriculture et l'industrie, la libre circulation des grains, la suppression des corvées et des corporations. Il commence par imposer la libre circulation des grains dans le royaume (13 septembre). Ces projets heurtent les privilégiés et la faiblesse de Louis XVI ne permet pas à cette politique de rénovation par le haut qui pourrait sauver la monarchie, d'être menée à bien.
• Les Parlements sont rétablis (12 novembre)
C'est
la. faute capitale du règne. Croyant désarmer les oppositions, Louis XVI rappelle les Parlements exilés
par
Maupeou (1771). Mesure désastreuse car,
depuis le règne de Louis XV, les cours souveraines sont les bastions des privilégiés, et s'opposent aveuglément à
toute réforme fondamentale tout en critiquant violemment la monarchie. Le rappel des Parlements va rendre caduc tout l'effort de modernisation entrepris par les ministres Malesherbes voulait réformer la justice, accorder la liberté de conscience et de la presse, rétablir l'édit de Nantes, supprimer les lettres de cachet et la torture ; Saint-Germain voulait réorganiser l'armée et favoriser l'entrée des roturiers dans le corps des officiers.
1775
Guerre des farines (mai) Les monopoleurs, irrités par le décret de Turgot sur les grains, profitent de la mauvaise récolte pour soulever les populations et rendre l'édit responsable de la famine. Des émeutes éclatent à Paris et en province en raison de la pénurie du pain mais Turgot sort vainqueur de cette guerre des farines.
• Le
Barbier
de Séville
de Beaumarchais Successivement maître de musique des filles de Louis XV, brasseur d'affaires, agent secret du roi, fournisseur d'armes aux insurgés d'Amérique, Beaumarchais peut, grâce à ses nombreuses protections, faire jouer ses deux pièces :
Le Barbier de Séville
et
Le Mariage de Figaro
(1784). Celles-ci renouvellent la comédie mais surtout, constituent une très vive critique des scandales de la justice et des abus des privilégiés.
1776
Édits de réforme de Turgot (5 janvier)
Turgot présente au roi ses« Six
Édits »,
qui comportent, notamment, la suppression des corvées, des jurandes et des corporations, et qui établissent une contribution unique sur les biens nobles et roturiers. Il voit se dresser contre lui les privilégiés menacés de payer l'impôt, les parlementaires et les corporations. Il a aussi contre lui les banquiers, dont Necker, qui préconisent la solution facile de l'emprunt
• Démission de Turgot (12 mai)
Devant l'opposition de sa cour, Louis XVI n'a pas le courage de soutenir son ministre et lui demande sa démission. Peu après, les corvées et les corporations sont rétablies (11 août), et il ne reste rien de cette première tentative de réforme.
• Jouffroy d'Abbans expérimente, sur le Doubs, le premier bateau à
vapeur
1777
La Fayette en Amérique (avril)
La Fayette arrive en Amérique avec des volontaires, de jeunes aristocrates français, pour aider les colons ou
insurgents en révolte contre la métropole anglaise.
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• Necker directeur général des Finances (29 juin) Après l'échec de Turgot, Louis XVI fait appel à
un étranger, roturier, protestant, un riche banquier suisse, Jacques Necker, personnage vain et suffisant, qui ne fera que recourir aux emprunts. S'il finance ainsi, sans augmenter les impôts, la guerre d'Amérique, il accroît la dette publique. Necker crée le premier
Mont-de-piété et abolit la torture.
• Apparition du premier quotidien, le
Journal de Paris
1778
Traité d'alliance avec les
États-unis d' Amérique (6 février) Les
États-unis ont proclamé leur indépendance le 4 juillet 1776. Avides de contrer l'Angleterre et d'effacer la honte du traité de Paris de 1763, Louis XVI et son ministre Vergennes décident de s'allier avec les insurgents après leur victoire de Saratoga (1777). L'alliance est signée avec Franklin, et la France, alliée de l'Espagne et de la Hollande, déclare la guerre à
l' Angleterre (24 mai). L'armée et la marine françaises, réformées par d'excellents ministres et dotées d'un .armement moderne, vont s'imposer sur terre et sur mer.
• Époques de la Nature
de Buffon Passionné tout jeune pour les sciences, Buffon (1707-1788) est le grand naturaliste du XVIII• siècle. Il fait paraître sa monumentale
Histoire naturelle
à partir de 1749. L'œuvre devait examiner tous les règnes de la nature.
1780
Départ du corps expéditionnaire français en Amérique (avril)
• Ségur, secrétaire d'État
à la Guerre (décembre)Secrétaire à la Guerre durant sept ans, maréchal en 1783, Ségur créera le corps de l'artillerie légère et celui de l'état-major de l'armée, il améliorera considérablement l'instruction des officiers mais ne pourra empêcher la publication d'un décret accordant aux seuls nobles la qualité d'officiers. Il reste que son œuvre administrative aura préparé les victoires de la Révolution.
1781
Démission de Necker (19 mai)
Successeur de Turgot, Necker avait soulagé le Trésor
à coups d'emprunts mais son œuvre de réformes avait été fort mince. Sa démagogie lui ayant attiré beaucoup d'ennemis, il publie pour la première fois, pour se justifier, le budget de l'État, sous le titre de
Compte-rendu au roi.
Cet exposé ne convainct personne, et, en donnant la liste des pensions versées aux courtisans, il déchaîne les passions de la cour et doit
démissionner.
• Victoire franco-américaine de Yorktown (19 octobre) Sous prétexte de la guerre avec ses colonies d' Amérique, l'Angleterre prétendait empêcher les marines des pays neutres de commercer librement. En 1780, Catherine II dressa contre les prétentions anglaises une ligue de neutralité armée regroupant la plupart des cours d'Europe. Un corps français, sous les ordres de Rochambeau, put ainsi débarquer en Amérique et, en liaison avec Washington, faire capituler Cornwallis à Yorktown.
1782
Victoires françaises de Suffren dans l'Inde
Victorieux d'une escadre anglaise
à Porto Praya (Îles du Cap Vert), le bailli de Suffren, arrivé dans le Golfe du Bengale, y infligea une série de défaites
à l'amiral Edward Hughes et aux établissements anglais des Côtes indiennes, tout en soutenant les princes indiens
ennemis de l'Angleterre.
• Batailles des Saintes (12 avril) L'amiral de Grasse amène son pavillon après une bataille acharnée contre l'escadre anglaise de l'amiral Rodney au large des Saintes (Antilles).
• Prise de Minorque
Les Franco-espagnols s'emparent de l'île de Minorque (Baléares) qui appartenait à
I' Angleterre depuis le traité d'Utrecht (1713).
1783
Première ascension d'une montgolfière (4 juin)
Les frères Montgolfier inventent le premier ballon qu'ils lancent près d'Annonay. Ils répèteront leur expérience devant Louis XVI et sa cour le 20
septembre.
• Traité de Versailles (3 septembre) Il met fin à la guerre d'indépendance américaine. L'Angleterre reconnaissait l'indépendance des colonies d'Amérique. La France se voyait confirmer la possession des comptoirs de l'Inde et du Sénégal, des îles de Tobago et de Sainte-Lucie (Antilles), de SaintPierre et Miquelon, ainsi que le droit de pêche
à Terre-neuve. L'Espagne recouvrait Minorque et la Floride, mais non Gibraltar. Cette guerre avait relevé le
prestige de la France et l'avait remise sur un pied d'égalité avec l'Angleterre. C'était le fruit de l'habile politique du ministre des Affaires étrangères, Vergennes. Malheureusement, ce conflit avait obéré les finances de la France, et sera l'une des causes de la convocation des
États généraux, et donc de la Révolution.
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