Jérusalem et la Palestine

Page 3

A la veille des croisades, il fit de subtiles alliances, qui on le verra se retourneront contre lui. Il s'allie à Venise contre les Normands, aux Comans contre les Patchenèques, aux Francs contre les Turcs, au sultanat de Roum contre les Seldjoukides. L'empire était pour l'instant en sécurité, mais il fallait réorganiser l'armée et surtout assurer la solde des troupes. Les caisses étant vides, on eut recours à la confiscation des biens de l'église, puis aux biens des grandes familles, enfin aux ventes des concessions de couvents. Toutes ces mesures eurent pour effet d'augmenter l'impopularité du basileus. Cet empire ne survivra pas longtemps à ses querelles internes ainsi qu'aux décisions impopulaires. On peut difficilement imaginer la surprise d'Alexis devant l'arrivée de la croisade, ces loqueteux en guenilles venus par terre ou par mer sans arme ni vivres et qui, dans chaque ville traversée demandait si c'était Jérusalem. L'empereur Alexis prit de suite les mesures pour ravitailler ce petit monde et ainsi éviter le pillage. Deux troupes se succédèrent , d'abord celle de Gauthier Sans Avoir le 20 juillet 1096, et celle de Pierre l'Ermite le 1er août 1096. Pour éviter le pillage de Constantinople, Alexis leur fit traverser le Bosphore. Ainsi les croisés se trouvaient en terre d'Asie à très courte distance des armées turques. Cette marche vers Jérusalem a été dictée le 27 novembre 1095 lorsque Urbain II lance son appel à la croisade. ce message retentit aux quatre coins de l'Europe au nom de "Dieu le veult" Ce cri rappelait singulièrement l'antagonisme Orient Occident, les guerres Puniques et Médiques ainsi que le péril au temps de Xerxès et de Mithridate. Lorsque le pape décide de venir en France pour prêcher la croisade, il ne se doute pas que les prédictions de Pierre l'Ermite ont suscité l'enthousiasme des foules et qu'une vague de vagabonds prêts à tout, se mettrait en route pour délivrer le Saint Sépulcre. C'est avec stupeur et inquiétude qu'Alexis accueille le secours de l'Occident. Le 23 décembre 1096 la croisade des seigneurs parvient à Constantinople. Mais il accueille les croisés avec flatterie, car il avait comme idée de les utiliser à son profit. C'est ainsi qu'il demanda à tous les princes de la croisade, le serment de fidélité et d'allégeance féodale, tous ces princes et seigneurs deviendraient donc les vassaux du Basileus, et les terres qu'ils prendraient deviendraient terres d'empire byzantin. Godefroi de Bouillon refuse, mais ne tient pas très longtemps, tous suivirent sauf Raymond de Toulouse. En mai 1097, l'armée franque assiége Nicée. Les croisés entreprennent ensuite la traversée de l'Anatolie, désert salé et sec, le ravitaillement se faisant durement sentir, il fut décidé pour y faire face de scinder l'armée en deux colonnes. L'une composée des Normands Bohémond, Tancrède et Robert Courte-heuse, la seconde, des chevaliers francs Godefroi de Bouillon et du comte de Toulouse. Le sultan de Roum avec à sa tête la puissante armée des Seldjoukides n'attendait que cette division des croisés pour attaquer. Le 1er juillet à Dorylée ils fondent sur les Normands, qui, surpris, sont vite submergés. Il vont succomber aux assauts répétés des Turcs lorsque la seconde colonne s'interpose. C'est la débandade, l'armée turque écrasée bat en retraite abandonnant convois, vivres, or, argent bétail et chameaux. Dorylée effaçait la cinglante défaite de Mantzikert . Après cette victoire, les croisés continuent leur progression. Ils entrent à Qonya capitale du sultanat de Roum où ils trouvent une ville désertée. Puis ils se séparent, Tancrède et Baudouin de Boulogne progressent vers la Cilicie, le reste des troupes se dirige vers la Cappadoce. Le 16 octobre, les croisés entrent en Syrie, le 21 Bohémond est à Antioche. C'est avec de multiples ruses et mésalliances que les Francs pénètrent dans Antioche. Ils y restent quelques mois pour s'y reposer. La marche en Terre Sainte fut facilitée par la prise d'Antioche. En effet les émirats préfèrent se rendre que de subir le sort d'Antioche. Avec un groupe d'éclaireurs, Baudouin de Bourg et Tancrède pénètrent dans Bethléem. Le 7 juin l'armée franque est en vue de Jérusalem. le 14 juillet, l'assaut est donné, le 15 Godefroi de Bouillon met le pied sur les remparts de la ville, trois jours plus tard, la ville sainte est aux mains des croisés. Il fallait maintenant organiser les territoires et nommer un chef. C'est Godefroi de Bouillon qui fut choisi et élu roi de Jérusalem, il refusa ce titre et la couronne pour prendre celui de défenseur du Saint sépulcre. La terre fut vite en proie à de multiples incursions musulmanes, sur les routes régnait l'insécurité. Les pèlerins affluaient, aussi fallait-il les protéger, c'est ce que feront les Hospitaliers et les templiers.


Dernière Modification   23/12/16

© Histoire de France 1996