L'île de Pâques

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1722, un dimanche de Pâques, Roggeveen, navigateur hollandais commandant l'Arena, découvre une île qu'il prit d'abord pour l'île Davis. A mesure qu'il s'approchait du rivage, il s'aperçut que ce n'était pas l'île décrite par Davis, car celle ci était habitée. Le contact entre les Pascuans et les Hollandais eut lieu le lendemain. Un Pascuan venu à la nage, monta à bord, l'indigène non étonné se montrait curieux, il se promenait sur le pont contemplait les mats et les canons. Il repartit à la nage comblé de présents. Le lendemain ils revinrent en nombre sur le navire qu'ils dévalisèrent. Après ce chapardage, ils repartirent suivis par les Hollandais. Soudain un ordre cingla "faites feu maintenant" les mousquets crépitèrent laissant au sol de nombreux Pascuans. Les indigènes s'enfuirent, les Hollandais rejoignirent leur navire en ayant toutefois aperçu de loin des monuments étranges. Vue leur taille, ils pensèrent qu'ils étaient en argile. Pendant cinquante ans cette île fut oubliée. C'est  Felipe Gonzalez y Haedo qui la visita pour la seconde fois en 1770. L'île fut annexée au royaume espagnol sous le nom de San Carlos. Quatre ans plus tard, elle reçoit la visite du capitaine Cook. La réception fut identique aux précédentes visites. C'est grâce au capitaine Cook que l'île a gardé la renommée qu'elle a encore aujourd'hui, l'explorateur ayant décrit les statues géantes lors de son voyage. Deux ans plus tard en 1786, le comte de La Pérouse commandant une expédition française, débarque sur l'île de Paques. En 1808 un bateau américain mouille au large de l'île de Paques, là c'est un massacre, les corps jonchent le sol, avant de partir ils enlèvent douze hommes et dix femmes qu'ils mettent à fond de cale. Arrivés en pleine mer ils les délivrent. Libres sur le pont du bateau ils sautent tous à l'eau et nagent pour rejoindre la côte. Les soldats américains essaieront bien de les reprendre, mais chaque fois qu'ils s'approchaient d'eux ils plongeaient et disparaissaient. On ne sait s'ils parvinrent à rejoindre le rivage. En 1816 l'île reçut la visite d'un navire russe commandé par le navigateur Kotzebue. 1838 l'amiral du Petit Thouars mouille au large de l'île. L'année 1862 vit la fin de la civilisation de l'île de Pâques grâce aux négriers péruviens. C'est l'intervention de Monseigneur Jaussen, qui en 1914 décida le gouvernement français et l'Angleterre à agir. Sous la pression les Péruviens relâchèrent les Pascuans qu'ils détenaient pour le ramassage du Guano, mais il était trop tard. Tous malades atteints de la tuberculose et de la petite vérole. Seulement une vingtaine parvint sur l'île les autres étant morts pendant le voyage sur le bateau. L'épidémie gagna les autres Pascuans restés sur l'île, ainsi disparut la civilisation de l'île de Pâques. Si l'île de Paques est souvent décrite comme une île désertique, rocailleuse, volcanique il n'en a pas été toujours ainsi. Roggeveen lui donna le nom de "paradis terrestre" et La Pérouse fut enchanté par la nature du site. Les versants des volcans furent et sont encore tapissés de prairies verdoyantes, les rivages formés de jardins et de bananeraies. Seuls les arbres manquaient au paysage. Pour les anciens Pascuans, un souvenir était toujours présent dans leur mémoire, c'est celui des noix de coco (niu) dont se nourrissaient leurs ancêtres, elles figurent parmi les plantes et les fruits dans un de leur hymne religieux dont voici le vers en question "Atuametua Ki ai Kiroto Kia Rirituna-rai, Ka pu te niu" (Le dieu ancestral en s'unissant à l'anguille furieuse produisit la noix de coco). Pour les polynésiens, le mythe veut qu'un dieu est enfoui en terre une tête d'anguille qui donna un cocotier. 


Dernière Modification   05/05/18

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