L'île de Pâques
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Mais
le climat de l'île de Pâques fut plus favorable à d'autres plantes comme les
patates douces, les ignames, les taros, les bananiers et la canne à sucre.
Le grand problème pour les Pascuans était l'eau potable. L'île ne possède
aucune rivière et le terrain volcanique n'est pas propice à la retenue des
eaux de pluie qui s'infiltrent en formant des nappes souterraines qui se
déversent dans la mer. Les Pascuans avaient des poules des porcs et
pratiquaient la pêche. La cuisson de leurs aliments posait problème
faute de bois. Ils utilisaient des brindilles, des tiges de canne à sucre,
des feuilles et des troncs secs de bananiers. Avant l'arrivée des
missionnaires, les Pascuans habitaient des huttes isolées qui avaient
l'apparence de bateaux reposant sur le sol la quille vers le ciel. Les
hommes n'avaient pour tout vêtement qu'une ceinture en écorce dont une
extrémité passée entre les jambes retombait sur le bas ventre, les femmes
portaient la même ceinture et parfois une courte jupe. Leur technique et
arts sont très restreints à cause de la matière première qui faisait défaut.
Ils tissaient les feuilles pour en faire de la vannerie, et utilisaient le
verre volcanique pour tailler des couteaux, poinçons et armes. La formation
de la société se composait de tribus, de sous-tribus et des grandes
familles. Au dessus de cela, existait une organisation politique. Les tribus
étaient au nombre de dix, réparties en deux groupes hostiles. Les premières
situées à l'ouest et au nord-ouest portaient le nom de Tuu, mais elles
étaient aussi connues sous le nom de (mata-nui) ou grandes tribus. Celles de
l'est ou petites tribus portaient le nom de (hotu-iti). De tous temps, la
guerre régna sur l'île entre les deux confédérations. Cette société
structurée possédait des prêtres assimilés aux dieux en tant que
"techniciens des choses divines". Ils étaient apparentés aux spécialistes
des autres professions comme les artisans qui devaient posséder des tours de
main, connaître les rites qui rendaient leur travail efficace. Le guerrier
ou mata-to'a est une personne qui inspire de la peur, il est chef de bande,
chef civil et militaire. Son équivalent à Mangareva est le Kaia ou mangeur
d'homme. Les mata-to'a par la crainte qu'ils inspiraient réussirent à
prendre le pouvoir d'abord sur leur propre tribu, puis sur d'autres et enfin
ils gouvernèrent l'île entière. La société était formée de gens du peuple ou
hurumanu et de serfs appelés kio. Pour les serfs soit ils travaillaient pour
un guerrier, soit il se mettaient sous leur protection moyennant une
redevance pour prix de leur sécurité. La naissance d'un enfant était chose
sacrée. Les parents respectifs offraient des cadeaux à la maman. Les femmes
accouchaient accroupies ou agenouillées. Le cordon ombilical était coupé
selon un rite précis, par un prêtre que l'on allait chercher pour la
circonstance. Pour les Pascuans, le rite remontait au jour de la naissance
du fils de l'ariki Hotu-matua. Le sport était pratiqué par les Polynésiens,
qui déjà connaissaient la planche, c'était le sport favori et ils aimaient
se laisser porter par les vagues, mais malheur à ceux qui n'arrivaient pas à
éviter les brisants. L'adolescence se manifestait chez les fillettes vers
l'age de dix ans et chez les garçons vers douze ans. La vie sexuelle des
enfants était précoce et les parents trouvaient cela naturel. La division du
travail était équitable du moins pour cette période. La mort revêt un aspect
tout particulier. Le corps était exposé pendant trois ans sur l'estrade de
l'ahu ou il se desséché et seuls les os étaient placés dans un caveau.
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