Armand Jean du Plessis
cardinal de Richelieu
Armand Jean du Plessis cardinal de Richelieu, est né le 9 septembre 1585 à
Paris. Homme d'état,
il
consolide l'autorité du roi et contribue par sa politique étrangère, à affirmer
la grandeur du royaume de France au XVIIè siècle. Il se destine à la carrière
militaire, mais doit y renoncer pour assurer le maintient de l'évêché de Luçon
ainsi que les revenus qui en découlent, son frère vient d'abandonner le poste
pour enter au monastère. Il entreprend des études de théologie et obtient une
dispense d'age du pape Paul V. Il est ordonné évêque en 1607, à l'age de 22 ans.
En 1614 il représente le clergé aux états généraux. Il accroît son influence au
sein du milieu politique et gagne la confiance de la reine mère et de Concini.
En 1616, il est nommé secrétaire d'état à l'intérieur et à la guerre. En 1617,
le roi fait assassiner Concini et reprend le pouvoir, c'est la disgrâce de
Richelieu, chassé, il suit la reine mère Marie de Médicis à Blois. De son
prieuré situé à Coussay, il travaille à la réconciliation du roi et de la reine
mère, tout en préparant son retour à la cour. En 1622, il est nommé cardinal, en
1624, il devient ministre de Louis XIII. Il entreprend deux taches qu'il
n'arrivera jamais à accomplir entièrement.
La restauration du pouvoir royal et l'assise de la grandeur du royaume de
France en Europe. Pour en arriver à ce stade, il faut que le roi se fasse
respecter dans son royaume et craindre à l'extérieur. Aussi Richelieu intensifie
sa lutte contre les protestants, pour le cardinal c'est "un état dans l'état",
et contre la noblesse qui passe son temps à comploter contre la couronne. Il
organise le siège de La Rochelle où les Anglais et le duc de Buckingham
soutiennent les protestants. La ville se rend le 28 octobre 1628. Puis c'est la
défaite de Rohan battu à la tête d'armées huguenotes. 1629, la paix d'Alès est
signée, elle est le garant de la liberté du culte et le déclic de la signature
de l'édit de Nantes. Il combat le jansénisme, s'oppose au Saint-siège au sujet
d'un impôt sur le clergé. Les guerres sont ruineuses, aussi augmente t-il les
impôts, ceci a pour effet de déclencher des révoltes. 1635, la Guyenne, 1636, la
Saintonge et l'Angoumois, puis le Périgord, les croquants dans le sud-ouest, et
les Nu-pieds en Normandie. Pour lutter contre la noblesse, Richelieu fait
interdire les duels, démanteler les châteaux forts, et décapiter les proches de
l'intouchable duc d'Orléans, comme le duc de Montmorency, Cinq-Mars, Soissons et
Chalais. Puis c'est la journée des dupes la reine mère doit s'exiler, et
Richelieu a risqué de perdre sa place. La noblesse ne plie pas, aussi le
cardinal modifie le code de la législation du conseil royal (code Michau 1629),
et le retrait de certaines prérogatives au parlement (droit de remontrance) et
aux gouverneurs de province en développant l'institution des intendants royaux
instruments de la monarchie. Il encouragea le développement économique en créant
un poste de surintendant à la navigation, et en commerçant, en 1626 avec le
Sénégal et la Guyane, en 1627 création de la compagnie la Nouvelle-France en
1635 avec la Martinique, en 1638 à la Réunion, en 1643 à Madagascar et au Canada
avec l'implantation de colons par la compagnie la Nouvelle-France.
La politique extérieure de Richelieu fut son principal cheval de
bataille, sa plus grande préoccupation. Il s'allie aux protestants pour
affaiblir les Habsbourg. Il marie la fille du roi Henriette au prince de Galles
qui plus tard deviendra Charles 1er d'Angleterre. Puis vint la politique des
portes, ceci assurait la liberté de passage aux frontières. Prise de contrôle
par la France en 1625 de la Valteline, coupant les communications entre les
Autrichiens, les Italiens, les Espagnols et les Flamands. 1629 prise de Suse de
Pignerol et du duché de Mantoue. Puis prise de la Lorraine empêchant une
invasion de l'est. Il combat les Habsbourg en versant es subsides aux princes
protestants: Christian IV roi du Danemark et Gustave II roi de Suède. En 1634,
la paix de Prague réconcilie l'empereur et les princes allemands. La France
prend part à la guerre de trente ans. La prise de Corbie en 1636, la défaite de
Fontarabie en 1638, la conquête de l'Alsace, la prise d'Arras en 1640 et
l'occupation de Perpignan en 1642, contribuent à redorer le blason de la France.
Alors que le royaume de France est sur le point de devenir la première puissance
de l'Europe, le cardinal de Richelieu, qui avait vu juste, meurt à Paris le 14
décembre 1642. Cet homme fidèle à Louis XIII appelé "l'homme rouge" à la fin de
sa vie, fut le modèle de l'homme politique au service de son pays. On peut dire
que c'était " Un serviteur de l'état ".
Question posée :Lorsqu'on visite le palais
épiscopal de Narbonne, on peut voir une petite porte derrière laquelle Cinq-Mars
se serait caché. Des panneaux racontent son histoire. Cinq-Mars était un jeune
homme dont la carrière fut fulgurante, notamment par la faveur du roi qui
l'aimait beaucoup. Il complotât contre Richelieu, et les preuves furent trop
accablantes pour que le roi puisse le sauver. Après avoir lu votre site il me
reste quelques interrogations. J'ai lu Cinq-Mars de Vigny, et pour lui, il était
amoureux de la princesse Marie de Gonzague. Est-ce un artifice d'Alfred de
Vigny pour donner du piment à l'intrigue, sinon quelles étaient les motivations
de Cinq-Mars ?
Si
l’on se réfère au "Cinq-Mars ou la passion et la fatalité " de
Philippe Erlanger, librairie académique Perrin, Cinq-Mars
ayant été averti qu’on en voulait à sa personne, essaya de sortir de Narbonne
mais toutes les portes en avaient été fermées. Mr le Grand trouva refuge dans la
maison du sieur Siouzac, sise rue du tribunal. Madame de Siouzac aurait accordé
ses faveurs au Grand Écuyer lors de sa première venue à Narbonne, aussi le cacha
t-elle. Mais le lendemain, elle avoua à son mari qu’elle cachait l’homme qui
était recherché par le roi. Mr Siouzac le dénonça, une troupe armée vint arrêter
Cinq-Mars qui dormait encore, tout habillé. De là, on l’emmena à l’archevêché,
ses amis vinrent l’y voir et échafaudèrent des plans d’évasion. Mais arriva la
garde écossaise forte de 40 hommes et commandée par Jean Ceton pour le conduire
à la prison de Montpellier. Cinq-Mars allait mourir à 22 ans !En 1610, le
capitaine de chevaulégers Antoine Coiffier-Ruzé, marquis d'Effiat épousa Marie
de Fourcy. Marie était ambitieuse, orgueilleuse, avare, dure et dominatrice.
Malgré l'avarice de sa femme le marquis menait grand train. Richelieu fut nommé
ministre, mais il était haï de tous sauf Antoine d'Effiat qui entra à son
service. Pour bons services rendus Antoine reçut le Cordon Bleu, fut Grand
Maître de l'artillerie et même surintendant des finances ce qui ne l'empêchait
pas d'aller sur les champs de bataille, il reçut le bâton de maréchal ainsi que
le gouvernement d'Auvergne pour sa conduite à Veillane mais il mourut à
Lutzelstein en 1632. En 1620 naissait Henri, son père lui fit don d'un important
domaine tourangeau que dominait le château de Cinq-Mars, une vieille forteresse
capable de soutenir un siège. A dix ans Henri appelé marquis de Cinq-Mars, fut
nommé grand bailli lieutenant général de Touraine. Richelieu se rendait souvent
à 2ffiat et considérait la maison un peu comme la sienne, il se fit le
protecteur des enfants d'Antoine. Richelieu était enchanté par l'intelligence,
la vivacité, la joliesse d'Henri. Henri qui avait besoin de douceur et de
tendresse grandit sous la double tyrannie de sa mère et du cardinal. "Henri
avait un regard rêveur, troublant, irrésistible qui trahissait la faiblesse,
l'instabilité d'un caractère dont la violence capricieuse masquait une
sensibilité toujours prête à recevoir des blessures. Sa mère le guida d'une main
de fer et garda sur lui une emprise absolue afin d'élever encore la fortune de
sa maison. Toute sa vie Henri devait nourrir d'impuissantes et maladroites
révoltes contre ceux qui entendaient le gouverner. Sauf une fois et ce fut son
malheur...." Richelieu lui fit donner une solide instruction, il lui fit
apprendre également le maniement des armes. En 1636, Richelieu décida de la
présenter à la Cour. Le roi ne fit nullement attention à lui. Le cœur de
Louis XIII est partagé entre Marie de Hautefort et Louise de La Fayette, toutes
deux haïssent le cardinal et souhaitent sa perte. Mais le cardinal veille et
tisse sa toile. Louis combattait le luxe, les toilettes et les duels en vain.
Henri se fit remarquer à la guerre ainsi que dans le lit des belles ! Le marquis
de la Force, voulait vendre sa charge de Grand Maître de la Garde Robe, aussi
Richelieu toujours paternel envers Henri lui proposa t-il la charge. Mais il ne
plaisait pas au jeune homme de partager l'existence, l'intimité du roi, recevoir
ses confidences et subir ses effets d'humeur. La charge était considérable et
très enviée mais c'était surtout un esclavage. Cinq-Mars ne voulait plus être
l'esclave de personne et surtout d'un souverain lugubre et maniaque. Aussi
refusa t-il fermement la place. Richelieu, quelques temps plus tard, se rendit
chez la maréchale d'Effiat et lui démontra que si son fils persistait dans son
obstination, il n'y aurait plus d'espoir et de faveurs à espérer pour lui et sa
famille. N'oublions pas la mère est ambitieuse. Comment ne pas céder à la
volonté du cardinal ainsi qu'à celle de la maréchale, surtout que le roi n'y
voyait pas d'objection. Le 27 mars 1638, jour anniversaire de ses 18 ans, Henri
devient Grand Maître de la Garde Robe. Tous les fournisseurs du roi se trouvant
maintenant à ses pieds, Cinq-Mars peut sans dépenses excessives commencer une
collection fantastique de vêtements (ce que l'avarice de sa mère ne lui avait
jamais permis). A sa mort il possédait 52 habits estimés à 100 livres chacun,
plus manteaux, chapeaux accessoires. Cinq-Mars essaya d'inculquer le goût du
luxe au roi, mais Louis XIII aimait l'austérité et la sobriété, Louis refusa de
porter des habits moins sévères. Il y eut quelques tiraillements entre Henri et
le roi. Louis aimait jouer au pédagogue et prêcher la vertu, Cinq-Mars ne
l'appréciait pas. Henri multiplia les conquêtes féminines. Cinq-Mars était un
amant comblé entre Marion de Lorme et Mademoiselle de Chémerault. Aucune des
deux n'étant jalouse, sachant bien qu'Henri avait beaucoup de liaisons. Madame
d'Effiat voyait d'un très mauvais oeil le libertinage de son fils, surtout que
celui-ci était d'une prodigalité insensée. Après une violente querelle Cinq-Mars
quitta le domicile de sa mère pour vivre chez Ruvigny. Il pouvait changer 4 fois
d'habit dans la journée pour les beaux yeux de Marion. C'est en 1639 à Abbeville
que Cinq-Mars qui aimait tant les femmes apprit qu'il était devenu le "favori "
du roi. Anne d'Autriche souhaitait voir disparaître le cardinal et, pourquoi pas
le roi, ceci le permettrait de devenir régente, mais il lui fallait le concours
de son séduisant et dangereux beau-frère Gaston d'Orléans. De son coté Cinq-Mars
était de plus en plus arrogant envers le roi, les querelles de plus en plus
fréquentes. Lors de la découverte d'un complot La Chesnay est obligé de s'enfuir
au grand désespoir de Richelieu qui l'avait placé auprès du roi afin de tout lui
rapporter. La Chesnay parti, Richelieu convoqua Cinq-Mars et lui intima de
prendre la place de l'espion cardinaliste. Henri se cabra mais Richelieu lui fit
remarquer que si son ascension avait été aussi rapide c'était grâce à lui.
Maintenant Cinq-Mars doit s'acquitter de sa dette, à lui d'être les oreilles du
cardinal. Marie de Gonzague, duchesse de Nevers et Rethel, princesse de Mantoue,
petite fille de Louis de Gonzague, troisième fils du duc de Mantoue, qui devint
duc de Nevers en épousant Henriette de Clèves. En 1628, Marie se met en tête de
séduire et d'épouser le duc d'Orléans, veuf depuis 1627. Mais c'est sans compter
sur la vigilance de Marie de Médicis, aidée en cela par Richelieu. Pour eux il
n'était point question de mariage. Mademoiselle de Nevers et sa tante avaient
pris le chemin des Alpes pour se rendre à Mantoue. La reine Mère les fit arrêter
et enfermer à Vincennes pendant deux mois. Monsieur inquiet se réfugia en
Lorraine. Janvier 1630, les deux frères se réconcilient, on pensa même que
Mademoiselle de Nevers deviendrait la future reine. Le 28 janvier, Marie et
Gaston se dirent adieu (le mariage sans l'approbation du roi était impossible),
mais ils crurent que leur malheur venait du cardinal. Cinq-Mars admirait fort
Marie de Gonzague qui se trouvait dans l'entourage de la reine. Henri se voyait
déjà prince s'il épousait la duchesse de Nevers (30ans), il pourrait ainsi
éblouir la Cour, la ville, le cardinal et le roi. Quant à Marie, elle pensait
que subjuguer le Grand Écuyer qui subjuguait Louis XIII, l'amènerait à prendre
le pouvoir et gouverner sous son nom. Henri était envoûté, il voulait l'épouser,
mais Marie lui fit mesurer l'espace qui séparait un Effiat de la duchesse
souveraine de Nevers. Mais il y avait un moyen de diminuer cette distance.
Si le roi aimait vraiment Cinq-Mars, comme il avait aimé Luynes devenu duc et
pair; connétable et Garde des Sceaux. Pourquoi Henri n'en faisait-il pas la
demande au roi ainsi pourrait-il épouser Marie de Gonzague. Pour ce faire Henri
demanda la protection de Richelieu mais celui-ci prit peur, pris d'une soudaine
angoisse, car il connaissait la haine que Marie lui portait. Richelieu fit
comprendre à Henri qu'il était tombé dans un piège bien préparé et qu'il ne
devait pas oublier qu'il n'était qu'un simple gentilhomme ! Cinq-Mars voulait se
venger, il commença par le roi à qui il fit subir mille caprices cruels, mais le
roi pardonnera. Marie veillait et dompta l'enfant fougueux en lui faisant
comprendre que Richelieu était très malade, il faudra un nouveau premier
ministre et pourquoi pas lui, s'il sait bien manœuvrer le roi et être docile, ce
que fit Cinq-Mars. Les opposants à la tyrannie de Richelieu se rapprochèrent du
favori. Pendant que Richelieu vieillissant assiège Perpignan, Cinq-Mars assiège
le roi. Chaque jour le favori réclame la tête du cardinal. Informé, Richelieu
réagit de suite. Les espions du premier ministre, surveillaient Gaston d'Orléans
(toujours prêt à fomenter des complots et non moins prompt à trahir les siens),
ainsi que Cinq-Mars et De Thou. En 1642, Cinq-Mars se lança, avec l'accord de
Monsieur et du duc de Bouillon dans un complot qui devait le mener à l'échafaud.
Gaston et Cinq-Mars avaient confié à Fontrailles des lettres qui devaient
parvenir en Espagne. Les espions de Richelieu récupérèrent les messages et le
pacte de trahison avec l'Espagne
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