L'apocalypse


Vouloir changer les attitudes humaines pour préserver la planète en négligeant ce qu'il se passe dans notre univers, est une hérésie Notre terre est l'un des rouages qui fait partie d'une immense horloge galactique qui depuis toujours égraine le temps qui passe. Elle met un peu plus de 25000 ans pour traverser les 12 signes du zodiaque, elle approche le signe du verseau pour quitter le signe des poissons en 2160 elle sera définitivement en verseau qui représente l'eau. La fin de notre monde sera provoqué par de nombreuses catastrophes. Tous ceux qui prédisent ces effets ne vivent pas assez vieux pour voir leur prédictions se réaliser. Le plus grande livre sur lequel nous pouvons nous référer est celui qui prédit "Dans la fin des temps il y aura des signes dans le ciel et sur la terre" dans ce même livre il est écrit "il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre. cette phrase peut correspondre avec ce que des égyptologues ont découvert sur des papyrus "Par sept fois le soleil s'est levé là où il se couchait" Sur terre les scientifiques prédisent la disparition des ressources terrestres dues à une industrialisation incontrôlée, des famines, des variations climatiques, épidémies, déluges, inondations, raz de marée, tremblements de terre, engloutissement d'îles,  les terres conquises par l'homme sur la mer seront de nouveau inondées. En ce qui concerne le ciel, il peut nous tomber sur la tête. Depuis plusieurs années on voit de moins en moins de météorites perséides dans le ciel du mois d'août. Ceci s'explique par le déplacement de la terre dans l'univers Le grand horloger comme l'appelait Einstein pour qualifier le créateur, a construit un univers très complexe. Il faut se prendre pour Dieu le père pour penser autrement. De milliards d'étoiles dans notre voie lactée, des milliards de galaxies, et les scientifiques parlent d'autres univers ?  Un peu d'humilité devant cette formidable création ne ferait pas mal à l'humanité.
 Il y eut d'abord dans le ciel comme un accord grave de harpe, mélodieux, puis la musique des anges s'amplifia et déchira les nues d'un hurlement de fou. Enfin, il y eut une lumière aveuglante, violette et sur la surface du globe, la galopade fantastique d'ondes de choc qui désintégraient les êtres et les choses, arrachaient le cœur des vivants avant de les anéantir. Ce qui avait été n'était plus et la mort s'instaura dans le silence du Temps. Est-ce la description d'une prochaine fin du monde? Les hommes en ont la prescience et s'y résignent. Les plus hardis songent à s'évader dans le Cosmos, les autres se terrant déjà ou songeant criminellement à préparer l'Apocalypse. La psychose de la fin du monde est si répandue que les gouvernements eux-mêmes en ont la certitude absolue. Le 29 septembre 1961, parlant à la Télévision, M. Sudreau, ministre de la construction en France, déclarait : On construit pour 40 à 50 ans, parce qu'on ne sait pas ce que sera la vie à cette époque. Les Russes; au 22° Congrès du PC., en octobre 1961, ont prévu la création par un développement intensif de l'éducation, d'un homme soviétique nouveau, susceptible de s'adapter à un système social exigeant une discipline plus forte, une abnégation totale et un sens absolu du devoir civique. Est-ce pour le Paradis Terrestre que les Soviétiques préparent ce robot discipliné jusqu'à " l'abnégation totale et absolue " ? A quel genre de mort veulent-ils l'habituer  ? Car il ne parait pas être question de sauver son peuple, mais de supposer quelques survivants éventuels, ce qui est aussi le souci et le seul espoir des autres gouvernements. Les Américains ont déjà disséminé dans leurs États des dépôts souterrains où ils accumulent des dollars-papier qui seraient mis en circulation si les autres étaient pollués. Le professeur Hermann Muller - Prix Nobel de biologie - préconise la création d'une banque où seraient entreposés, dans des appareils frigorifiques, des spermatozoïdes sélectionnés qui assureraient la pérennité de la race. Les hebdomadaires des États-Unis publient fréquemment des annonces de ce genre : - Songez à vos enfants bien-aimés - Avez vous préparé leur survie ? - N'attendez pas un jour de plus, commandez......  Une firme très importante propose à l'acheteur désireux de franchir le cap de la fin du monde, des " abris préfabriqués en acier pour 3 500 F + 600 F pour le système d'aération ".  Le Conseil Municipal de Livermore (Californie fait édifier sept abris géants pouvant contenir 17 000 personnes. Le Centre Rockefeller à New York aménage ses sous-sols et emmagasine des stocks alimentaires pour ses 38 000 locataires. Le gouvernement anglais construit des abris atomiques, non pour sauver toute la population, mais seulement 15 000 individus privilégiés, recensés, qui ont déjà effectué des manœuvres de survie, le 14 octobre 1961, à Maidstone, capitale du Kent, théoriquement détruite par 70 bombes atomiques. Les opérations étaient dirigées par le capitaine Rusby, commandant le Royal Observer Corps, et par M. Raymond Firth, sous-secrétaire d'État à l'intérieur, chef de la Protection Civile pour le sud de l'Angleterre. Quant aux Chinois, une dangereuse philosophie (dénoncée par Lucien Bodard [1] ) les prépare à la catastrophe finale et ils supposent que la loi du nombre - les 38/100°  de la population du globe - jouera en leur faveur pour laisser parmi les survivants une majorité de Jaunes. Il est bien prévu que l'humanité périra à l'exception des échantillons sélectionnés, mis en sécurité ou en conserve; mais si par aventure la fin du monde frappait les populations tout entières alors le cas du cochon 311 reproduirait le miracle de Bikini, et quelques hommes demeureraient sains et saufs. Chaque race calcule ses chances de figurer parmi les rescapés qui repeupleraient la Terre. Or, la fin du monde n'est pas inéluctable, du moins à la date prévue par les biologistes (2100 environ), et les chances d'espoir sont plus grandes qu'on le présume. Des savants ont brusquement pris conscience de leurs responsabilités et cherchent à diriger la destinée du globe, pardessus les contingences politiques. Cependant, l'avènement de ces forces supposées bénéfiques, n'est pas encore un fait accompli et les magiciens noirs poursuivent leur action. La nouvelle ère a  incontestablement débuté avec la guerre 1939-1945, qui a posé les données du problème.

L'avertissement des biologistes

Les politiciens qui, en 1945, eurent mission de reconstituer une société démantelée, imaginèrent une solution catastrophique. Dans les mains de ces apprentis sorciers, le monde prit son visage de mort. Ils préconisèrent des solutions insensées : développement de la science atomique militaire, encouragement des naissances, lutte des classes, compétitions de standing et de prestige, alors que la véritable solution était une union malgré tout pour la sauvegarde de l'humanité. Contre leurs manœuvres et notamment contre les explosions nucléaires, deux savants prirent conscience du péril et lancèrent un SOS Albert Einstein et Léo Szilard. Les physiciens japonais, particulièrement bien placés pour en juger, révélèrent en 1962 que 200 000 naissances d'enfants anormaux étaient imputables aux expériences atomiques, dont 15 000 à la superbombe des Russes. Le césium 137 résultant de ces explosions est très fortement tératogène et provoque l'engendrement d'enfants à quatre ou dix doigts, à mains palmées ou directement rattachées aux épaules. Le pape Jean XXIII et le docteur Albert Schweitzer dénoncèrent formellement le péril, mais de grands savants, tels que Jean Rostand, le docteur Delaunay (France) et le professeur Muller, prix Nobel de biologie (U.S.A.), jugèrent nécessaire, par-dessus les discours pontificaux et les résolutions dérisoires de l'O.N.U., de mettre ouvertement le monde devant son destin. D'autres biologistes de renommée mondiale, les professeurs Fuji (Japon), Pomerat, Paul Weiss (U.S.A.), Dalq (Belgique), Verne (France) et des personnalités diverses (2) : philosophes, économistes, ecclésiastiques,   réagirent dans le même sens avec à leur tête M. François de Clermont-Tonnerre et le professeur Maurice Marois. Le 4 février 1962, à l'O.E.C.E., au château de la Muette à Paris, se produisit un événement capital : les plus grands biologistes du monde se réunirent. Et aussitôt, cette élite, ces hommes, que leur savoir et leur haute compétence mettaient au premier échelon de la race humaine, lancèrent un message retentissant : Alerte ! Vous allez tous mourir irradiés, Si... Pour frapper l'opinion, la Conjuration des sauveteurs prit un titre dont l'énoncé même exprimait l'imminence du péril : institut de la vie. Avec son enthousiasme d'apôtre, Jean Rostand, " l'Homme de Cœur n°1 de France ", avait dénoncé les Temps d'Apocalypse que nous vivons, la dégradation de l'espèce, la fin inéluctable et proche de l'humanité si de puissants barrages n'étaient pas édifiés, en disant notamment : Les retombées radioactives sont un véritable pollen de mort, responsables d'un excédent de mutations. On peut affirmer que cet excédent est la cause de l'accroissement du nombre de sourds-muets, d'idiots, de tarés... Les gènes de toute la génération à venir tiendraient dans le volume d'un cachet d'aspirine. Ce cachet est le trésor le plus précieux du monde. Je crois à la pluralité des mondes habités, mais je ne suis pas certain qu'il y ait sur une autre planète quelque chose d'aussi valable que l'homo sapiens. En abîmant les gènes, on fait pire que tuer : on crée de la mauvaise vie. D'autre part, l'industrie atomique et l'industrie chimique ajoutent puissamment leurs effets à ceux des explosions nucléaires et constituent même actuellement les principales sources d'irradiation. Le danger présenté par les rayons X, ainsi que l'ont démontré des spécialistes américains, est six fois plus grand que celui dû aux explosions de bombes atomiques. Et combien de mutations sont causées par les médicaments qu'on achète chez le pharmacien ! La médecine cultive la maladie et la thérapeutique développe les tares et multiplie les hommes qui doivent avoir recours à elle. Il n'y a pas de seuil de sécurité, il n'y a pas de petites doses. Sur ce point particulier, le professeur l'Héritier avait déjà déclaré : Toute dose d'irradiation, si faible soit-elle, a des chances de produire des mutations. Toute mutation est héréditaire. Ce qui revient à dire que tout individu ayant passé une seule radiographie dans sa vie ne peut plus produire d'enfant absolument normal.  Il y aura automatiquement mutation si  imperceptible qu'elle soit, et toujours dans le sens du bien vers le mal. Or, les irradiations par radiographies, par médicaments, par télévision, etc., s'accumulent irréversiblement pour 5 000 ans, sans possibilité actuellement connue, de les neutraliser (3). C'est pour cette raison que les déchets radioactifs des usines atomiques ne peuvent pas être détruits même S'ils sont noyés dans les fosses océaniennes. On a envisagé un moyen de débarrasser le globe de ces produits : les envoyer dans le Cosmos !  De toute façon, 75 % des habitants de notre planète sont déjà irradiés pour 5 000 ans. De l'avis des biologistes, l'espèce humaine est tôt ou tard condamnée. Mettant en accusation tout le processus évolutif et culturel déterminé par nos maîtres grecs et plus particulièrement encore par le siècle des grandes inventions, Jean Rostand proclame avec véhémence : A Hiroshima, la science s'est délibérément engagée dans le crime. Les effets génétiques de la civilisation sont déplorables. En conséquence l'institut de la Vie doit de, devenir le Quartier Général de la défense de l'Homo sapiens... Personne ou presque, n'entendit parler de cette réunion de savants. Avec une merveilleuse synchronisation, les journaux, la radio, la télévision et les actualités cinématographies la passèrent sous silence. Les journaux les mieux intentionnés lui consacrèrent une colonne à la une, et un petit article à l'intérieur. La plupart n'en parlèrent pas. Certains - parmi ceux qui publièrent quelques lignes prirent même parti contre les biologistes et notamment contre Jean Rostand dont ils dénoncèrent " le pessimisme dangereux... " Certes, la courageuse initiative des savants de l'Institut de la Vie ne restera pas sans lendemain et de plus en plus, et de mieux en mieux, elle se développera, d'autant plus que la prolifération de naissances monstrueuses devient inquiétante, particulièrement dans les pays où l'électronique et les industries annexes de l'Atome sont fortement développées. Récemment, une campagne savamment orchestrée fit porter la responsabilité de ces naissances anormales à un tranquillisant américain, la thalidomide (contergandistaval, softenon, talimol, etc.). Puis on accusa d'autres médicaments la préludine fut interdite en Italie et le docteur Clarke Fraser de l'Université Megill de Montréal dénonça la cortisone... et l'aspirine ! Il y eut bien une mise au point effectuée par le professeur Giroud à l'Académie de Médecine " En France où la thalidomide est interdite, les enfants monstrueux sont de plus en plus nombreux ", mais nul ne voulut y prêter attention. Il s'agit là d'une conjuration délibérée destinée à masquer une vérité atroce les enfants monstrueux naissent en plus grand nombre que jadis, par la faute des irradiations. Autre conséquence mineure, mais non négligeable : dans les hôpitaux où l'on radiographie à tort et à travers, le cal des fractures osseuses normales se fait actuellement en 90 jours, au lieu de 40 jours il y a trente ans. Parfois même, et sans qu'il soit question de tuberculose, la soudure et l'ossification demandent 4 à 5 mois. Il devient normal d'envoyer en convalescence à Berck ou à Roscoff un blessé ayant eu une jambe cassée. La Sécurité Sociale reconnaît la nécessité de cette convalescence, ce qui veut tout dire. Les femmes, dans une proportion de 7 sur 10, accouchent avant terme. Les populations de la frontière du Mexique furent atteintes, en septembre 1960, d'étranges troubles : les gens avaient d'intolérables sensations de chaleur, leur peau devenait rouge comme sous le coup d'une brûlure. On présuma que l'eau de pluie qu'ils buvaient avait été rendue radioactive par les explosions nucléaires américaines du Nevada. Après les explosions russes en Mongolie et dans le Pacifique, les habitants de la ville d'El Peten, au Guatemala, furent presque tous malades. Il y eut de nombreux décès. Comme Si des nuages avaient transporté le pollen de mort par-dessus les continents et les mers ! Et c'est bien ce qui s'était passé. On sait qu'il existe des courants puissants et rapides dans la haute atmosphère, les jet-streams. Ils sont bien connus des aviateurs et peuvent leur faire gagner une heure sur des trajets de 3 à 4 000 km. Ces jet-streams empruntent avec une certaine régularité des couloirs aériens qui deviennent de véritables " Vallées de la Mort " quand ils sont chargés de particules radio-actives. Les jet-streams vont déposer leur pollen irradié toujours aux mêmes endroits du globe. Il semble que la ville d'El Peten se trouve à un terminus d'une de ces Vallées de la Mort que les Japonais, durant la guerre, en 1944, avaient utilisées pour envoyer aux États-Unis des ballonnets incendiaires qui retombèrent aux points prévus - en Californie - mais sans provoquer de dégâts considérables. Ces détériorations des conditions biologiques naturelles et la menace qui pèse sur notre descendance, sans paraître inquiéter les pouvoirs publics, sont les signes cliniques de la psychose de résignation qui sévit aujourd'hui comme si la Fin du Monde était pour demain. Jean Rostand espère malgré tout en la science " qui a toujours donné davantage que ce que l'on attendait d'elle ". Ce livre fut écrit et publié en 1963, trente-six ans après nous avons eu droit à Tchernobyl  et plus récemment au Japon Il existe d'autres signes des Temps d'Apocalypse. Rejoignant, par-delà dix siècles, la Grande Peur du Moyen Age, celle de l'An 2000 commence et les hommes se mettent à délirer. Les faux prophètes vont de nouveau se manifester, de même que les cas d'hystérie collective. Les gouvernements prendront-ils des mesures pour arrêter la campagne alarmiste qui va naître ? C'est probable, et l'on peut s'attendre à une interdiction, et dans de brefs délais, des métiers de devins, voyants et cartomanciennes. Certes, au cours des âges, la fin du monde fut annoncée des milliers de fois, et au XVIè siècle, elle donna même lieu à une anecdote amusante : En reprenant le calcul des éphémérides de Regiomontanus son maître, l'Allemand Stoeffer discerna le pronostic astrologique d'un déluge universel à la date du 20 février 1524. A l'annonce de cette prédiction, l'Europe fut consternée et à Toulouse, le Président Auriol se mit, nouveau Noé, à construire une arche. Par une malicieuse ironie du sort, le 21 février 1524 fut on ne peut plus sec ! En 1680, un phénomène remarquable se produisit : une superbe comète  apparut, qui impressionna fortement les populations :   " La terreur est grande par la ville ", disaient les Chroniques de l'oeil-de-Boeuf (4), « les esprits timorés voient dans  ceci le signe d'un déluge nouveau, attendu, disaient ils que l'eau s'annonce toujours par le feu. ". Il  n'était pas que le peuple pour être ému : le mathématicien Jacques Bernoulli vit dans la comète le symbole de la colère divine. Les poules elles-mêmes en jugèrent ainsi : Flammarion raconte qu'il trouva une estampe de l'époque portant cette légende : Prodige extraordinaire comment à Rome une poule pondit un oeuf sur lequel était gravée l'image de la comète." En juillet 1960, un hurluberlu italien, du nom de Elio Bianca - Frère Eman dans sa religion - voulut lui aussi jouer au prophète. Ex-médecin pédiatre à la Compagnie d'Électricité de Milan, Elio Bianca, renvoyé pour ses excentricités, avait fondé une secte d'illuminés. Il se disait en relation directe avec " l'étage de l'absolu " et annonçait la fin du monde d'après une prophétie d'Isaïe " A l'époque des calamités, l'homme trouvera refuge dans un pavillon. " " Seuls, 12 millions d'êtres humains échapperont au cataclysme ", précisait-il. Des hommes et des femmes le crurent. A Hokkaldo, au Japon, la terre avait tremblé avec une intensité exceptionnelle; des vagues hautes comme des montagnes lançaient contre les maisons des blocs de glace qui les pulvérisaient. A Cuzco, au Pérou, des Indiens, pour conjurer une sécheresse calamiteuse, avaient brûlé la plus jolie jeune fille de la tribu des Mashcos. A Agadir, un tremblement de terre avait fait des milliers de morts. Le Chili et Fréjus en France avaient été ravagés par des inondations. Frère Eman, qui était en relation avec les puissances célestes par le truchement d'un magnétophone, n'eut guère de mal à convaincre 110 simples d'esprit que la fin du monde - d'après ses calculs - était fixée au 14 juillet 1960, à 14 h 45. Les montagnes devaient s'effondrer et tout serait fini, sauf pour les privilégiés habitant autour du mont Blanc. Alors, entassant vivres, vêtements et objets de première nécessité dans des havresacs et des valises, les 110 illuminés conduits par le fou allèrent chercher refuge au " Pavillon Gehovonise " non loin de Courmayeur, à 2 200 m d'altitude. Bien entendu, la journée du 14 juillet se passa sans incident. Frère Eman s'en tira par une pirouette " Mes calculs étaient erronés, dit-il. La fin du monde est reportée à une date ultérieure ! " Le plus extraordinaire, en cette affaire, fut le retentissement mondial qu'eurent les divagations du médecin fou. La presse, la radio colportèrent ces prophéties qui trouvèrent crédit dans tous les pays du monde, exception faite pour la Scandinavie, la France, l'Espagne et l'Italie (à part les 110 illuminés), l'Allemagne et la Russie. Les pays anglo-saxons, l'Afrique, l'Asie et l'Amérique fournirent, comme toujours, le plus fort contingent de crédules. Au cap de Bonne-Espérance, le soleil du 14 juillet fut frénétiquement applaudi par des Noirs qui avaient passé toute la nuit dans l'angoisse. Aux Philippines, un vent de panique souffla et l'Église dut mobiliser ses prêtres pour rassurer le peuple. Aux Indes, les temples regorgèrent de monde et aux U.S.A. des Américains se terrèrent dans des abris anti-atomiques. Les plus convaincus - convaincus mais malins -furent certainement les adeptes d'une secte religieuse de Benson (Arizona) qui, ayant effectué de gros achats de vivres pour subsister après la fin du monde, payèrent leurs factures avec (les chèques postdatés du 15 juillet !   Interviewé par des journalistes, Mgr Juho Rosales, archevêque de Cebu (Philippines), précisa que personne ne pouvait connaître la date de la fin du monde, pas même le Pape Ces prédictions manquées ne servirent pas de leçon et six mois après, on connut une récidive mémorable. Le 1er  février 1961, parvenait en Europe l'annonce sensationnelle de la fin du monde, prédite par les Mages de l'Inde : elle devait se produire entre le samedi 3 et le lundi 5 février, alors que les huit planètes de notre galaxie entreraient en conjonction sous le signe du Capricorne. Pour beaucoup, l'affaire parut sérieuse. Cette fois, il s'agissait des Indes !  Et comme chacun sait, les Indes sont le seul, l'unique réceptacle de la sacro-sainte Vérité ! Or, les Indes parlaient, et de mémoire d'homme c'était la première fois que moines, bonzes, prêtres de Bénarès, de Manipouri, de Bombay, lamas des lamaseries tibétaines, tout le peuple de Bouddha, toute 1'Agartha en somme. c'était la première fois que les Initiés rompaient la consigne millénaire du silence ! Il est vrai que le jeu en valait la chandelle puisqu'il s'agissait de l'effondrement des montagnes, de l'éclatement de la planète, de l'anéantissement de 2 milliards 500 millions d'êtres, autrement dit de la Fin du Monde. La veille du cataclysme présumé, des milliers de prêtres hindous commencèrent les cérémonies rituelles et des millions de fidèles allèrent se plonger dans le Gange à Bénarès et prier au bord du fleuve afin de mourir en état de grâce. Invocations, sacrifices sur les feux sacrés, rien ne fut épargné pour la survie de la planète. Le 3, le 4 et le 5 février passèrent et le globe, plus sage que de coutume - par exception on n'enregistra aucun tremblement de terre à cette date - continua son bonhomme de chemin. Les Hindous n'étaient pas les seuls à craindre quelque chose. Les Papous de Nouvelle-Guinée s'attendaient eux aussi au pire, par suite d'une éclipse de soleil. En Angleterre, les journaux se firent l'écho des sombres pressentiments de la " Société de l'Éther " dont le dirigeant, M. Georges King, se prétendait   " Chef des Extra planétaires, mandaté à l'O.N.U. par les Vénusiens ". Selon cet olibrius, la fin du monde était aussi pour le 5 février, mais il y aurait des survivants : ses disciples, les " éthérés " qui, affirmant être en relation avec les habitants de Vénus et de Mars, allèrent chercher refuge au sommet des montagnes britanniques. Comme rien ne se produisit, M. King, à l'instar de Frère Eman, annonça que le monde avait encore 300 millions d'années à vivre, mais que bientôt la Terre allait basculer et les pôles prendre la place de l'Équateur ! Les Américains, pour ne pas demeurer en reste, avaient pris peur à l'unisson et durant les trois jours cruciaux harcelèrent de coups de téléphone M. Hayden, directeur du Planétarium de New York, lui demandant si véritablement la conjonction de Jupiter Saturne Neptune Uranus Terre Vénus Mars et Mercure, allait provoquer une conflagration cosmique. En 1942, Adolf  Hitler, qui souffrait de l'aveugle crédulité des occultistes, voulait conquérir une partie de la Sibérie, exactement les montagnes de Thian Chan (Monts Célestes), à la limite du Turkestan russe et du Turkestan chinois, car il croyait - c'est du moins ce qu'il a écrit - que cette zone serait privilégiée lors du futur grand cataclysme terrestre. Certains penseront peut-être que la fin du monde, ou plutôt la fin des hommes, redoutée par Jean Rostand, relève d'une crainte aussi injustifiée que celle des Hindous et des " éthérés " du Chef King. Il faut tout de même tenir compte du fait que l'illustre biologiste est suivi dans ses théories, ou mieux dans ses calculs, par la grande majorité des savants mondiaux, alors que les occultistes ne recueillent que la créance de quelques naïfs.

Un danger géophysique

Insensiblement, notre globe terrestre avance vers sa fin. C'est la loi du Cosmos et nous n'y pouvons rien, encore que Fritz Zwicky, l'un des astrophysiciens suisses les plus en renom, prétende le contraire. M. Zwicky a dans ses cartons un extraordinaire projet casser les planètes à coups de bombes atomiques et exciter la chaleur du Soleil qui commence à se refroidir. Ces idées correspondent à des réalités un danger géophysique nous menace. De 1850 à 1950, on a calculé que la température moyenne de la Terre avait baissé d'un demi-degré, ce qui n'est pas grave dans l'immédiat, mais le deviendra dans 1000 ans, les hommes n'ayant pas le pouvoir de s'adapter à ce rythme trop rapide de refroidissement. Par ailleurs, dans le monde entier, les services chargés d'ausculter le sol sont frappés par l'augmentation notable du nombre et de la force des secousses sismiques, et par la gravité des phénomènes d'ordre volcanique (5). Récemment encore, en Iran, sur le grand axe de cassure Est-ouest de l'Asie Centrale, des secousses ont détruit plusieurs villes, faisant plus de 20 000 victimes. La même secousse sismique a sérieusement endommagé la capitale de la Turkménie soviétique: Achab ad, déjà  totalement détruite, voici treize ans, par un tremblement de terre. Les savants russes viennent d'autre part de découvrir plusieurs cônes volcaniques au fond de l'Océan Glacial Arctique. Certains sont en activité et des échantillons de laves ramenés en surface les apparentent au complexe Hawaïen. Sur le continent antarctique, les savants américains, de même que leurs collègues anglais et russes, pensent que les deux géants volcaniques connus, le Terror et l'Erebus, ne sont pas les seuls et qu'une intense activité règne sous la couche de glace de 800 à 1000 mètres d'épaisseur. Quelques anomalies glaciaires laissent même penser que de véritables éruptions et des coulées de lave ont lieu à  même le sol, sous cette prodigieuse carapace. Cette activité sur tous les continents confirme la théorie émise par plusieurs observatoires et groupes de recherches (dont celui de Strasbourg) sur l'actuelle période de gestation accélérée qui conduit notre planète à une autre époque.

Rouen port de mer

Certes, le globe terrestre a toujours été soumis à de lents flux et reflux, ce qui eut jadis pour effet d'engloutir l'Atlantide et de perturber le continent sud-américain. Il semble cependant qu'actuellement la carte du monde se modifie à un rythme anormal. Est-ce la fin d'une ère géologique? En tout cas, ce sera sûrement la fin de certaines nations et en particulier de celles qui bordent la mer du Nord. Sur un axe approximatif   Paris Berlin Moscou, les terres émergées s'enfoncent dans la mer du Nord et se surélèvent au Sud. Chaque année, Biarritz et Cadix se situent plus haut en altitude, respectivement de trois et de cinq centimètres. En revanche, chaque année, les Hollandais doivent élever les digues qui les protègent de la mer et les techniciens des Ponts et Chaussées des Pays-Bas savent qu'en 2500 la mer du Nord  recouvrira les deux cinquièmes du territoire actuel de leur pays. Un projet est actuellement à l'étude créer des cités et peut-être même un continent artificiel sur pilotis durcis par injections d'un produit miracle américain. l'AM 9 (acrylamide et nitrile acrylique synthétique). La Scandinavie se soulève comme l'Espagne et repousse les eaux de la Baltique. En France, le péril se fera sentir dans la Seine-Maritime, la Somme et le Pas-de-Calais où les terres s'abaissent. Rouen sera un vrai port de mer en l'an 2500. Du nord au sud, au milieu de l'Atlantique, la chaîne montagneuse qui émerge en Islande, aux Açores, aux îles Saint-Paul, Ascension, Sainte-Hélène, subit une telle pression qu'elle s'élève de soixante centimètres à un mètre par an. Dans trente mille ans, elle pourrait réunir l'Europe aux U.S.A., à moins que notre péninsule européenne et le continent Nord américain, effondrés en contrecoup, n'aient disparu sous les eaux (6).

Les faux Messies

Cette effervescence géophysique est pourtant moins  symptomatique que le comportement des hommes. Selon la tradition, la fin des Temps sera signalée par la venue de faux Messies et des Antéchrist. Le phénomène messianique est curieux à étudier. Il se produit huit fois sur dix autour du 30°  parallèle nord et appartient par excellence aux Hébreux, aux Hindous et aux musulmans. Pour l'écrivain Georges Adamski, féru d'occultisme. l'avènement des faux et vrais prophètes est provoqué par des transmissions de pensées. A certaines époques, les hommes se transforment en postes émetteurs puissants par suite de l'intensité particulière de leurs sentiments peur, désir du bonheur et d'être rassurés. Des milliards d'êtres lancent ainsi des messages qui ne demandent qu'à parvenir quelque part. Des individus réceptifs recueillent les forces conscientes éparses dans l'air et s'en chargent. Cette soudaine imprégnation de sentiments concentrés les persuade que le message a été envoyé par la Providence, c'est-à-dire par Dieu. Certains même pensent à une émission provenant du Cosmos et des hommes de l'espace. L'illuminé, le Messie se met alors à vaticiner et, mathématiquement, un pourcentage de prophéties se réalise, Si bien que l'homme acquiert la certitude qu'il est bien  un prophète inspiré. Un très faible pourcentage de réussite lui suffit 2 %, comme pour les radiesthésistes. Cette explication n'est que relativement valable, car l'étude des cas de messianisme démontre que 9 messies sur 10 sont au départ des charlatans un peu mégalomanes qui se donnent purement et gratuitement le don de science infuse. Toutefois, ils arrivent à s'auto envoûter et de même que le menteur finit par croire en ses mensonges, ils entrent dans la peau de leur personnage sans possibilité d'en sortir. Médicalement, le complexe messianique est lié à un dérèglement glandulaire et principalement de la pinéale. Depuis un siècle, la hantise des risques de guerre, des fins de monde, la connaissance publique et générale des fléaux qui frappent l'humanité et que la presse, la radio et la télévision portent tout palpitants dans les foyers les plus retirés, tout cela a fait naître une légion de prophètes, de messies et de faux messies a une cadence jamais encore enregistrée.

L'agitation des Gitans

Des avertissements plus sérieux annoncent indubitablement l'avènement d'une nouvelle ère qui coïncide avec la nouvelle science instaurée en 1940. Qu'on le veuille ou non, la récente création de l'État d'Israël donne un certain crédit aux antiques prophéties, mais nous accordons une importance encore plus considérable au remue-ménage qui trouble le monde jusque-là silencieux des gitans. Comme une fourmilière soudain bouleversée, les gitans du monde entier vont, viennent, campent, repartent, dans tous les sens, comme s'ils avaient perdu la notion du pôle magnétique et des chemins traditionnels. Pour les spécialistes de la psychologie gitane, le fait est sans précédent et laisse présager des événements d'une gravité exceptionnelle. Le rôle historique des gitans est difficile à préciser. En fait, ils ne savent pas eux-mêmes ce qu'ils représentent, mais des observateurs avertis peuvent tirer de singulières déductions de leur comportement, exactement comme les paysans peuvent prédire la pluie quand les feuilles de vigne se recroquevillent, le paon " appelle Léon ", le chat lisse sa fourrure, les mouches se mettent à piquer. L'écrivain Martine Beauvais, qui a vécu longtemps avec les roms et les manouches, révèle à leur sujet d'étonnantes observations. Quand une guerre menace, les vrais gitans, les roms de plus en plus rares - savent fort bien où ils doivent aller pour se tenir à l'écart du conflit, comme s'ils obéissaient à des ordres occultes. Les gitans travaillent le feu et le fer (ils sont presque tous chaudronniers) et les gitanes font le métier de diseuses de bonne aventure. En somme, les hommes perpétuent la tradition ancestrale du travail du feu, alors que les femmes, par un lointain atavisme irrévocable, se consacrent à la divination. Quand un gitan vient camper en quelque endroit, il ne sait pas quand il partira. Si on lui pose la question. Il répondra invariablement : - Dieu le sait !  C'est la femme qui suggère le départ. Elle ignore pourquoi ; l'homme aussi. Ils savent seulement qu'ils doivent partir. Actuellement, l'ordre occulte, l'ordre du subconscient vient souvent et de manière soudaine, impérative. Les gitans ne savent où se fixer, ni quelle direction prendre. De 1955 à 1961, ils ont accompli des périples insensés, se dirigeant d'abord vers l'ouest, allant ensuite vers l'Europe orientale, d'où ils émigrent en grand nombre vers l'Amérique du Sud. D'autre part, une scission très nette les désunit. En France, ils ont un roi, Joseph Soles; en Pologne officiait Jean Kwiew, couronné en 1938 par un collège électoral de 30 sénateurs (il était de race pure et professait le métier de chaudronnier). La " Pharaone ", reine des Tribus d'Espagne, campe dans une caverne du Sacro Monte à Grenade, mais en ce haut lieu la tradition périclite et le Congrès d'Angleterre, en 1956, a proposé un exode massif en Afrique du Sud où, inconnus en 1928, les gitans ont implanté une véritable colonie. Dans le camp de Jackson Drift, près de Johannesburg, ils ont élu un nouveau roi, Alfred Montés. Un autre Fils du Vent, Voïevod III, postule aussi le titre de Chef Suprême du Peuple Tzigane. Zanko, chef de tribu des tziganes Chalderash, qui réside habituellement dans la banlieue lyonnaise, donne un sens décisif à l'anarchie qui règne : il vient de trahir la loi du silence de son peuple et a confié à des sédentaires (7) les traditions secrètes et les coutumes transmises oralement de siècle en siècle. Tout cela est hautement symptomatique. Que va-t-il se passer ? Qui menace les gitans ? Quel danger plane sur eux? Ils seraient bien incapables de le dire. Instinctivement, ils cherchent un lieu de répit où l'Ordre ne serait plus donné. Mais, il n'y a pas de lieu de répit. On pense qu'à l'instar des animaux fuyant le cratère du volcan ou la zone de fracture de l'écorce terrestre avant le cataclysme, ils veulent trouver une zone tabou. Voilà pour les vrais Fils du Vent ; en revanche, les gitans assimilés, ceux qui perdent peu à peu le sens du message ancestral, éprouvent le désir de se fixer définitivement. Le prince Ionel Rotaru, qui se prétend chef (très contesté) de la Communauté mondiale du peuple gitan, est en relation avec des membres du gouvernement français pour créer un État semblable à l'État d'Israël. " Les Gitans, précise-t-il, forment un peuple méconnu. Ils ne sont pas tous rempailleurs de chaises et nomades chapardeurs. Notre Organisation, qui groupe neuf millions d'individus, compte de nombreux médecins, des prêtres, des chimistes, des intellectuels. Ils ont un rôle à jouer dans la société. " Pendant plusieurs années, la tribu des Bouillon (branche des Bouglione> est demeurée à Vigneux, comme parquée par une force indépendante de sa volonté. Les Moreno tendant aussi à s'implanter, dans le Midi de la France et en Espagne. Les Amaya, les Beautour, ont une nette tendance à devenir sédentaires. Dans toutes ces tribus, les femmes ne font plus le métier de chiromanciennes et les hommes ne travaillent plus à l'industrie du feu elles sont danseuses, marchandes de draps, de tapis, de vannerie; ils sont forains, acrobates de cirque, maquignons, boxeurs, musiciens. Les gitans assimilés, ceux qui, dans 50 ans, habiteront des maisons en pierre et deviendront ouvriers, fonctionnaires, médecins, ont perdu leur vieil instinct et ne peuvent donner une indication précise des Temps qui se préparent. Cette indication perce seulement chez les roms encore indomptés, et dans l'étude de la tradition. On ne sait pas au juste d'où les gitans sont originaires : d'Égypte " Pays des Deltas ", de l'Indus, des Bouches du Rhône où se situent aussi des bras fluviaux? Selon Martine Beauvais, leur pays d'origine serait les Indes d'où ils auraient été chassés au XVè siècle pour " une faute monstrueuse, un sacrilège " que les prêtres hindous ne révélèrent pas. Il est certain qu'une malédiction les poursuit : ils errent, ils ont été condamnés à errer comme Caïn après qu'il eut tué son frère. Or, il semble que leur malédiction ait trouvé son terme, soit par rémission de la peine, soit qu'une plus grande faute - peut-être identique - ait effacé celle qu'ils avaient commise. De très anciennes traditions, rapportées par les gitans eux-mêmes, que l'on retrouve chez Homère et les auteurs antiques, permettent de soulever le voile du mystère. Jadis, des ancêtres ont atomisé le globe. La Bible et les écrits sacrés ont conservé la souvenance de la puissance maléfique du Feu et du Fer qui engendrèrent la terrible explosion. Durant des millénaires, le Feu devint le symbole de la destruction et le Fer celui du maléfice. Les praticiens du Feu et du Fer, dans l'Antiquité, furent toujours considérés comme des êtres impurs et les fondeurs de métaux, de même que les forgerons étaient des intouchables condamnés à vivre et à habiter à l'écart des agglomérations. En Afrique, de nos jours, les fondeurs de fer Haddades doivent résider aux portes des villages. Adam, dérobant le fruit de l'Arbre de la Science détermina la fatalité du pêché mortel, et fut condamné à errer sur la Terre. Responsables de l'atomisation, des hommes blancs survécurent malgré l'irradiation, mais ils payèrent dans leur engendrement, et jamais leur peau ne redevint claire. Les autres rescapés les maudirent et les tinrent à  l'écart, ne supportant pas, en souvenir de la faute originelle, qu'ils vinssent habiter dans leur cité. Les Hindous chassèrent ces intouchables de leur pays et Jacques Weiss (8) écrit à leur sujet : Parmi les tribus errantes issues des expulsés de l'Agartha, figurent les Bohémiens (du radical Bohami signifiant: retire-toi de moi). Ainsi fut stigmatisé le peuple gitan, les " Fils du Vent " condamnés à ne se fixer jamais et à errer jusqu'à  la Fin des Temps. Homère les appelle les " Fils de Vulcain ", d'autres chroniqueurs " Fils du Soleil et du Fer ". Leurs instincts, préservés par les mariages consanguins, accréditèrent leur origine satanique. Les gitans ont une alliance avec les serpents (au Cirque Bouglione il y a presque toujours un numéro de serpents) qui rappelle peut-être l'antique collusion d'Ève, d'Adam et de Satan. Ils abhorrent les chats, et les braves concierges de la rue de Crussol à Paris (voisine d'un grand cirque gitan) savent que pour conserver leurs matous, elles ne doivent pas les laisser vagabonder dans les rues. Ils ont le culte du feu, et les véritables gitans, durant des siècles, furent chaudronniers ou forgerons, avec un talent inégalable. Ils connaissaient des " secrets du feu et du fer "  inconnus et supérieurs aux meilleurs tours de main des ferronniers d'art " gadchés " (gadché : qui n'est pas gitan). Les femmes sont douées d'un sixième sens : la divination.  Elles auront la prescience du Grand Cataclysme Second et leur comportement avertira les hommes. Leur mission est de " prendre le vent ", de sentir les signes avant-coureurs et d'être les " pigeons témoins " de la Conjuration. Ce sera leur rachat. Une vieille gitane - et aussi Alexandre Bouglione qui accepte que l'on fasse état de sa déclaration - ont confié à Martine Beauvais : - Nous suivons le Soleil et marchons d'abord vers l'Ouest. On ne peut manquer de remarquer que cette marche vers l'Ouest était précisément celle des ancêtres préhistoriques, du patriarche hébreu Lehi, des Mormons et des Témoins du Dernier Jour.

Le père Porthos Melbach

Des gitans plus conscients, et pourtant évasifs, ont manifesté une inquiétude : Il se prépare des choses mauvaises. La fin du monde ? Un déluge ? Le comportement des gitans et leur état d'esprit feraient plutôt penser à un tremblement de terre et " ce serait l'est qui serait englouti" Porthos Melbach, prêtre catholique, mais gitan ( le seul qui ait été ordonné ), a déclaré le dimanche 6 août 1961(10). La fin des temps annoncés par l'écriture est venue. Il y a eu sept grands tremblements de terre au XVIIè siècle, huit au XVIIIè siècle, beaucoup plus déjà au XXè siècle......C'est le pourtour de la Méditerranée qui sera touché... le Christ viendra juger les nations. Le tremblement de terre qui, le 1er septembre 1962, fit plus de 20000 victimes en Iran, semblait donner un caractère prophétique à cette déclaration. Il est certain, d'autre part, que les cataclysmes terrestres qui, selon la tradition, annonceront la fin du monde, sont plus sensibles au XXè siècle que par le passé. Qu'on en juge
1902  --- 30000 morts lors de l'éruption du Mont Pelé
1908  --- 76500 morts en Sicile
1915  --- 29000 morts en Italie centrale
1920  --- 180000 morts dans le Kantsou en Chine
1923  --- 143000 morts à Tokio et Yokohama
1935  --- 60000 morts à Quetta aux Indes
1939  --- 23000 morts à Erzingan en Turquie
1939  --- 30000 morts au Chili
1962  --- 21000 morts en Iran
1963  --- 1070 morts en Yougoslavie
Cela sans compter des tremblements de terre mineurs qui firent pourtant de nombreuses victimes à Agadir, en Turquie, en Italie, etc....Autour du 35è parallèle nord, sur l'axe de cassure terrestre Agadir Tokyo, se joue peut-être le sort de notre terre. Depuis plus de vingt siècles, les hommes croient qu'ils sont à la veille de vivre les temps d'apocalypse annoncés par la Bible. Certes, l'aventure humaine, si exaltante qu'elle soit par certains côtés, n'a pas abouti à l'âge d'or rêvé par tous les peuples, mais en définitive, l'apocalypse n'a pas eu lieu. Commettons-nous la même erreur que nos aïeux, et la Terre va-t-elle continuer à tourner son bonhomme de chemin en prouvant que nos craintes sont vaines et que nos temps ne sont ni pires ni meilleurs que par le passé? Il faut tout de même bien admettre que depuis l'an 1000 et même depuis l'an 1900, l'homme a inventé des engins de destruction aptes à faire éclater sa planète ou à anéantir tous ses habitants. Il  y a donc à la fin du XXe siècle, des conditions éminemment propices à une fin dramatique des civilisations humaines.

 Un poème de Mao Tsé-toung

" L'amour constitue un danger pour le programme de Mao Tsé-toung ", écrivent les Izvestia, organe officiel du gouvernement communiste de la Russie! Et ce journal, de citer un quotidien chinois qui publie une critique sur le comportement ouvrier dans une usine de Shanghai :  "  La situation y est anormale car sur les 230 travailleurs, 40 sont, soit amoureux, soit trop amicaux avec des collègues du sexe oppose. Ce faisant, poursuit le journal, ces renégats, bourgeois dégénérés, exposent les pensées de Mao à un danger monstrueux. Souhaitons qu'ils soient châtiés comme ils le méritent, car le cœur de chacun doit battre pour le pur Soleil Rouge, le président Mao. Et dire que de pseudo-étudiants, dans la foi de leurs convictions, brûlaient les voitures de la rue Gay-Lussac en mai 1968 au nom du maoïsme, du structuralisme et de la liberté intégrale de l'amour! Quant au président Mao, pourvoyeur d'opium et de doctrines amoureuses à l'usage exclusif de l'Occident, il écrit, en grand poète qu'il est, des odes à la nature, de ce genre

                    Le Mont Lieoupan

Le ciel est haut, les nuages sont clairs;
L'œil poursuit l'oie sauvage vers le sud infini.
On n'est point homme, à moins d'atteindre la grande muraille,
On compte sur ses doigts une marche de vingt mille lis.
Sur la cime du Mont Lieoupan
Notre bannière flotte au gré du vent de l'ouest.
Aujourd'hui nous tenons en main la longue corde.
Quel jour ligoterons-nous le Dragon vert?

[traduit en Français par Ho Lu, professeur à l'université de Nankin](11)

A toutes fins utiles, nous rappelons que la " promenade " de 20000 lis fait 11520 km, soit très exactement la distance de Pékin au centre géographique des U.S.A. Le Dragon vert signifie les peuples blancs occidentaux. (12)  Reste à connaître le sens général de cette ode bucolique du bon président Mao, " Soleil Rouge irradiant, Gloire de l'univers et Fleur Merveilleuse de la création "?  Mais l'Occident " civilisé ", avec ses 200 000 morts annuels et ses 7 millions de blessés dans les accidents de la route, vaut-il mieux que ce que lui promet Mao? " Je suis un des derniers témoins d'un monde qui meurt... tout à l'heure nous serons dans la nuit ", disait Rodin en 1914.

Histoires impensables...

En 1139, le Concile de Latran interdit les tournois et l'usage de l'arbalète contre les Chrétiens. Le Roi Chevalier au XVIe siècle jugeait qu'il était déshonorant de tuer à distance et sans risque. Il interdit le port des armes à feu aux gentils-hommes sous peine d'être étranglés sans procès. Ces ordonnances du Concile de Latran et de François 1er sont toujours de règle chez les hommes d'honneur, mais hélas, l'espèce se fait de plus en plus rare. Il est vrai que notre système social, notre justice de bourgeois capitalistes tarés justifient amplement le mépris des Jaunes pour les Blancs. Un Australien, Léon Samson, un des champions de la civilisation blanche, a parié 10 000 dollars qu'il mangerait une automobile quatre places Holden, en quatre ans, à raison de un kilo de ferraille par jour! En Angleterre, plus délicats, des immigrants ont mangé leur propriétaire. Pas en entier. Ils en avaient fait aussi du pâté, avaient mis saler les jambes et l'on a trouvé un pied qui mijotait dans un auto-cuiseur. Pour être juste, il faut dire que des témoins ont vu en 1967, à Pékin, un corps mutilé cuire dans un grand chaudron, devant un public qui était invité par des gardes Rouges à goûter au brouet! C'est peut-être en lisant ces nouvelles des pays dits civilisés, que Mahola Petikete, de la province de Njombe en Tanzanie, tua son père pour le manger. Par un restant de respect, il ensevelit les reliefs du repas, mais le soir venu, une ombre de fringale lui fit déterrer le cadavre pour une dernière collation. Il n'y a rien de tel que de manger pour se mettre en appétit : Mahola, pour continuer sur sa lancée, dévora sa propre épouse, puis le cœur meurtri devant le spectacle de trois petits orphelins qu'elle laissait, il croqua les marmots. Repentant - on n'en est pas moins honnête homme pour Si peu -Mahola Petikete alla se confesser au sorcier du village qui le fit arrêter. Dans notre monde en folie, tout est possible, sauf  le raisonnable. A La Tranche sur mer, en Vendée, une jeune femme, professeur de lettres, s'est suicidée en avalant quinze litres d'eau, verre après verre. A Paris, place Pigalle, des filles sont vendues 4000 francs par de mauvais garçons. François M..., 15 ans, l'assassin, en 1967, d'un jeune enfant contre la vie duquel il exigeait une rançon, avança qu'il avait trouvé l'idée de son crime dans une émission de Pierre Desgraupes à la télévision. Mais au lieu de s'en prendre à Pierre Desgraupes, il tua le petit Emmanuel Maillard qui lui, était innocent. Le match de football Kayseri-Sivas en Turquie, s'est soldé par 600 blessés, le dimanche 17 septembre 1967. Ce fut le plus beau match de football de l'année. La plus belle partie de chasse des U.S.A. fut celle de l'ouverture dans les États du Wisconsin et du Michigan : 11 gardes-chasses et 11 chasseurs tués dés le premier jour. Le Minnesota ne vint qu'en deuxième position par la faute de la malchance de ses tireurs : 13 chasseurs abattus en une semaine. Il n'y a pas là de quoi émouvoir les citoyens libres d'un pays où dix témoins du drame de Dallas - l'assassinat du président Kennedy -ont été mystérieusement supprimés. Car il ne fait pas bon vivre aux U.S.A. où, quotidiennement, des Noirs sont tués par des Blancs - et inversement - parce qu'ils se détestent ou parce qu'ils prônent le rapprochement. Allez donc chercher une solution dans un problème de cet ordre! Et du nord au sud, de l'est à l'ouest et dans tous les milieux, la détérioration de l'espèce humaine s'affirme sans mesure. En Suisse, l'ex-prêtre allemand Josef Stocker, chef de la " Communauté internationale des familles pour la protection de la paix " (sic!) torture et tue une jeune fille de 17 ans qui ne voulait pas adhérer à son mouvement! L'évêque Edwin E. Lekeanyane, de la congrégation religieuse sioniste chrétienne, mort récemment au Transvaal, possédait vingt luxueuses voitures et une cravate en or! Des religieux et des religieuses fréquentent " Chez Maxime s ", rue Royale à Paris, où pour 10 000 à 15 000 anciens francs par personne on peut dîner confortablement. Mieux qu'aux Indes où, en raison de la famine, on a dû manger les vaches sacrées. Mais les affamés ont boudé le blé français que nous voulions leur envoyer. On veut bien être secourus, ont dit les représentants des affamés, mais gardez le blé que vous avez en trop chez vous, nous préférons du riz que vous n'avez pas. Débrouillez-vous pour en trouver... Si les Français avaient vraiment voulu être généreux envers les Hindous, ils leur eussent envoyé aussi des oeufs frais cylindriques longs de 0 m 20, que fabriquent à Lorient, les ingénieurs Tanguy et Carré. Mais surtout pas les sucres artificiels (cyclamates) utilisés aux U.S.A. et en France, pour la fabrication d'aliments et de boissons diététiques ils favorisent le cancer et la naissance des bébés anormaux. Un artiste de génie. généralement considéré comme parfaitement déséquilibré Salvador Dali, est un des rares à demeurer lucide en notre vieille Europe. Pour exprimer par un symbole son horreur de la déliquescence actuelle, il a dit un jour à l'écrivain Henri-François Rey " Hardy, c'est la crétinisation des foules! " Ce qui est aussi l'opinion de Françoise Hardy!

Le crime du siècle

Les " pouvoirs publics ", la " Justice ", il est vrai, font leur possible pour endiguer la marée de boue, de violence, de sang, de perversion et de crétinisme. Un justicier, un don Quichotte du XXe siècle, le sieur René B..., a grièvement blessé d'un " coup de boule " (de tête) en plein visage, l'instituteur de l'école Joliot-Curie à Aubervilliers, qui avait eu le toupet de refuser du feu pour la cigarette que voulait fumer le petit frère de B... à la récréation de midi! Le tribunal correctionnel de Paris n'a pas condamné l'instituteur, et le sieur René B... n'a écopé que de 600 francs d'amende et 3 mois de prison avec sursis. Le tribunal de Grasse a été sévère en infligeant un an de prison et trois ans de suppression de permis à un chauffard qui, au volant de sa voiture de sport, avait tué quatre personnes d'un seul coup!Quant au préfet de police de Paris, il a eu cette phrase extrêmement sévère aussi contre les " étudiants " qui venaient de saccager Paris et d'assommer les C.R.S. " Ces barricades étaient innocentes... on pouvait considérer qu'il s'agissait d'un jeu d'étudiants..."  Comme dit Raymond Aron à propos des événements de mai une société couchée devant les jeunes! Soyons juste, quand des criminels particulièrement odieux dépassent la mesure, la société réagit, la police " met le paquet " et la Justice sait frapper lourdement. Le crime le plus abominable du siècle fut commis à Lourdes, le 8 septembre 1967. Nous demandons à France-Soir l'autorisation de citer les faits dans leur horrible réalité, tels qu'ils furent exposés dans le numéro des 10-11 septembre 1967       "  Sous le feu des mitraillettes, la 3 CV escaladait les trottoirs, zigzaguait entre les véhicules à l'arrêt, brûlait les feux rouges. Cette scène de film noir se déroulait hier à Lourdes, où les policiers tentaient d'intercepter deux jeunes gens qui avaient volé un pain à Despouey (Basses-Pyrénées). " La voiture, les pneus crevés, alla s'écraser contre le mur du cimetière de Langelle... Les deux occupants ( l'un était un boy-scout ) parvinrent à s'échapper... Certes, les deux malfaiteurs courent encore, mais leur compte est bon, la Justice ne lâchera pas le morceau.  Les malandrins ont échappé aux balles, à l'écrasement, mais ils n'échapperont pas à la prison. Et pas avec sursis, vous pouvez le croire!

Un juste pour sauver le monde

Pas tendre non plus la Justice pour le fermier de Fontenay le Marmion (Calvados), qui avait envoyé son voleur à l'hôpital avec une volée de plomb dans le derrière. Il paiera un tiers des frais à la Sécurité sociale 15000 francs! Quand par hasard un criminel, un assassin (1 an pour 4 morts = 10 ans pour 40 morts) doit passer quelques-unes de ses précieuses années en prison, on comprend qu'il ait le désir de se montrer difficile au sujet de sa résidence. La « prison-palace » de Valenciennes, dit l'enquêteur Philippe Halphen, ressemble à une H.L.M., tandis que Bordeaux Gradignan, avec son aspect vert suggère plutôt le bon hôtel. Partout existent des terrains de sport, le cinéma, la télévision, musique dans chaque cellule, ascenseurs particuliers pour les détenus (pour ne pas leur fatiguer les jambes), corridors clairs, lumineux, à éclairage indirect (pour ne pas fatiguer les yeux des assassins), harmonies de couleurs, tapis vert olive dans la salle de cinéma de Bordeaux Gradignan (pour ne pas abîmer les pieds de messieurs les éventreurs). Bien entendu, chaque cellule est peinte avec goût et comprend un bon lit, une table, avec porte-photo offert par la direction pour mettre par exemple le portrait de l'assassiné, car l'affichage des portraits de famille de messieurs les assassins est interdit), un lavabo moderne surmonté d'un miroir, un W-c, une prise de courant pour le rasoir électrique de monsieur l'assassin ou pour écouter de la musique. Ajoutons la messe le dimanche, le travail non obligatoire. En " phase 3 " le prisonnier (quel vilain mot!) dispose d'une vraie chambre et il est autorisé à avoir un transistor et à faire sa cuisine. La salle de séjour, où il peut rester jusqu'à 22 heures, comporte télévision et jeu de ping-pong. Tout cela en attendant la phase 4 au cours de laquelle, le " locataire " ne rentre que le soir pour coucher. Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c'est qu'il puisse exister encore des mineurs de fond, des couvreurs, des ouvriers agricoles bineurs de betteraves, qui risquent leur peau, détruisent leur santé dans un travail mal rémunéré et couchent le soir venu, harassés, abrutis, dans des logements insalubres, sans W-c et sans prise de courant pour le rasoir électrique, sans tapis vert olive sous leurs pieds douloureux. Alors qu'il serait Si facile d'aller', après un bon petit crime crapuleux et rémunérateur, couler des jours heureux dans le bel « hôtel » de Bordeaux Gradignan... En Suède, certaines prisons comportent trois pièces, cuisine et salle de bains; à Londres, une commission de la Chambre des Communes préconise pour les assassins détenus à perpétuité, des appartements privés où ils pourraient recevoir leurs épouses pendant le week-end. Heureusement, face à ces scandales, il y a bien cachés, parfois mal logés, les héros anonymes, ceux qui réhabilitent le genre humain. tel M. Jacques Vandaelle, un conducteur de travaux d'un chantier de Bergues (Nord) qui, le 3 avril 1967, pour sauver la vie de deux ouvriers, sacrifia sa main en bouchant une conduite d'huile sous pression de 300 kilos. Des héros comme M. Jacques Vandaelle, comme M. Victor Renon, 85 ans, de la baignade de Vigneux (300 sauvetages à son actif), et il y en a d'autres que nous regrettons de ne pouvoir citer, seront-ils les Justes de ce monde qui éviteront à nos Sodome et à nos Gomorrhe le châtiment du ciel?

L'homme s'animalise

Jadis, les hommes croyaient que le monde était stable et rassurant. Et puis les savants furent en possession de la vérité, de la dangereuse vérité tout est vibration dirent-ils. Alors l'univers se mit à vibrer et depuis tout va mal. Nous devons tout cela à la science nos habits en matière synthétique, nos aliments frelatés, nos autos de course et les bangs qui rendent fous. Excédé par le vrombissement incessant des avions, M. Sprenger de Weert (Pays-Bas) veut acheter une D.C.A. Un honnête homme de Charleroi, M. Camille B..., rendu fou par les pétarades des motos d'un groupe de jeunes turbulents, tire sur eux avec son fusil de chasse... Toujours grâce à la science! Et c'est par elle aussi que les hommes sont animalisés " vachisés, chevalisés,  singisés " par le jeu des injections de sérums et de vaccins.  Tout ce sang d'animaux, toute cette souffrance, écrit M. F. Delarue de Drancy, que l'on nous transfuse, établit un lien magique d'une race à l'autre. Et le sang des générations d'enfants qui naîtront de nous, quel rôle jouera-t-il dans l'ascèse spirituelle de l'humanité? La race des animaux qui souffrent, ne prend-elle pas sa revanche, en bestialisant peu à peu la race qui l'exploite? Sans compter que les transfusions de sang, qui sauvent tant de vies, il faut le reconnaître, ne sont pas sans détériorer les acquis de nos chromosomes-mémoires.

Le bébé est conditionné

Le phénomène hippy est la forme romantique de la contestation qui prit un caractère violent avec les étudiants. Notre civilisation est judéo chrétienne et nous sommes terriblement conditionnés, marqués, stigmatisés, traumatisés par elle dès notre plus malléable adolescence. L'enfant est un petit bougre égoïste qui s'inquiète peu de l'alentour et reporte la quasi-totalité de son intérêt sur sa petite personne. Maman, je suis venu au monde comment? demande-t-il un jour. Mon chéri, c'est le petit Jésus qui t'a apporté! Avec comme variantes, la cigogne ou la naissance dans un chou. Ça y est, voilà l'enfant happé par l'univers de mensonge que sa mère, la première, va tisser autour de lui.  Et le ciel... qui a fait le ciel, maman? C'est le Bon Dieu, mon chéri! Et l'herbe... qui la fait pousser? C'est aussi le Bon Dieu! Mais un jour, l'enfant s'aperçoit que pour faire venir le blé, il faut mettre des engrais dans la terre, labourer, semer, rouler, moissonner... Et il voit bien que c'est le père qui se charge du travail. Ou bien il ne réagit pas, ne réagira jamais et restera insensible à toute vérité et à toute velléité d'indépendance, ou bien germera une once de contestation qui finira plus tard par l'envahir tout entier. Avant qu'il sache lire, avant qu'il puisse réagir, les parents et les enseignants religieux ou politiques façonnent la machine à réfléchir de l'enfant selon des normes bien calculées depuis deux millénaires. Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre. Et voilà l'enfant empêtré dans un entrelacs de mensonges dont  il ne pourra jamais se tirer.

Le phénomène hippy

Ce phénomène est le signe clinique, pathologique, de la fin d'un système de civilisation. Il frappe naturellement les nations les plus riches et dont le standing est le plus élevé. Les U.S.A. se désagrègent. L'Angleterre ne pourra plus se relever. La Hollande va sombrer.  Signes avant-coureurs d'un grand cataclysme terrestre. Le mouvement hippy est né à San Francisco en 1965. Pieds nus comme les sorciers ou bottés comme dans les maisons spéciales, habillés d'étrange façon, les filles et les garçons de ce mouvement, généralement issus de la classe bourgeoise, refusent d'obéir à leurs parents. Déjà lésés dans leurs chromosomes, ils sont contre la guerre, le racisme, l'injustice et ils manifestent leurs sentiments en se couronnant de fleurs, en affectant de les aimer. Ils opposent la philosophie hindoue de non-violente (qu'ils ne connaissent pas) à la morale chrétienne qui a failli. Ils sont pour la liberté de l'amour et méprisent (en principe) l'argent. Ils se droguent pour fuir la réalité LSD, marijuana, kif, haschisch, et se révoltent contre l'état fasciste de la société. Ils veulent tout, mais ne donnent rien, ne travaillent pas et aspirent au bien-être des autres. Leur hystérie, leur cour des miracles ont un sens extrêmement profond, même s'ils ne font qu'en effleurer les raisons ils veulent un Dieu qui s'occupe d'eux!  Tu parles! A Paris, nous avons interrogé un hippy particulièrement lucide et agressif qui se disait le professeur de philosophie de ses camarades. Je leur inculque l'amour de la haine, nous a-t-il dit... haine contre le bourgeois, le riche, le curé. Tout ça est du même tabac. Dites du mal de la religion à un ouvrier il approuvera ou haussera les épaules ; dites la même chose à un bourgeois, il protestera. Ce n'est ni l'amour ni la morale qui soutiennent la religion, mais l'argent du bourgeois, écœurant de connerie et d'égoïsme. Même les missions sont subventionnées par l'argent de la traite des Blancs (les ouvriers) et parfois par les fonds secrets du gouvernement. Pourquoi? Pour soutenir un système qui dure depuis 2 000 ans. En France, nous n' avons pas de centres de rééducation, pas d'hôpitaux dans les petites villes, pas d'hospices pour les vieux sinon à 1000 francs par mois, mais l'argent du bourgeois va aux missions africaines ou océaniennes pour la propagande religieuse. Le Pape braille qu'il va y avoir la paix au Vietnam et dans le monde. Le bon berger, qu'il dit, ne laissera pas égarer son troupeau! Tu parles! Les Blancs matraquent les Noirs à Detroit, les policiers nous passent à tabac à Paris, à Londres, à Frisco. Pourquoi? Tout ça est la faute de Hitler. Il n'avait qu'à gagner la guerre. On nous l'a dit il représentait le Mal. Les forces du Bien l'ont vaincu! Tu parles! Le monde est à feu et à sang! On nous a toujours bourré le crâne, voilà la vérité. Alors, nous sommes pour ce qui est contre et contre ce qui est pour. La guerre au Vietnam? Tu parles  si on s'en fout, mais puisque la majorité est pour, nous sommes contre. Nous sommes pour la non-violence? Tu parles! Que l'on me dise d'appuyer sur le bouton qui fera sauter la planète et tu verras ce qui se passera! Les filles sont de cet avis. Tout est pourri dans le monde, alors, notre devoir à nous les jeunes, est de forcer le bourgeois par tous les moyens, à renifler cette pourriture. Ma fille (" fiancée ") a 16 ans.  Je la b... et les copains aussi. C'est pas merveilleux ça? Quand elle sera enceinte de trois mois, elle ira le dire à ses parents, histoire de les emmerder. Les parents?  Des pourris qui ont le culot de nous mettre au monde pour aller au Vietnam, être chômeurs ou esclaves dans des usines ou des bureaux. Ils ont besoin d'être matés... Je fume de la marijuana?  Non... difficile à Paris de se procurer les cigarettes. Mais il y a le LSD. Pourquoi le LSD? Parce qu'il faut choisir entre trois paradis celui des curés un abus de confiance ; celui des bourgeois cinéma, whisky, messe, partouze et confiture de sentiments bien-pensants ; celui des drogues : plus réel que les autres, plus propre et qui fait peur aux bourgeois...

Le faux dieu des hommes

Ces confidences d'un hippy - on croirait entendre parler Jésus, Juvénal, Jean Chrysostome, dans la langue de Martin Roland (12)   ne sont que la réaction naturelle d'une jeunesse idéaliste, bafouée et consciente d'être engagée de force dans un chemin de marais ou pire encore, dans l'antichambre d'un four crématoire. Les " bourgeois " proposent certaines explications du monde et un futur qui ne sont pas convaincants. Les hommes de la ionosphère, comme dirait Teilhard de Chardin, c'est-à-dire les hommes qui réfléchissent, connaissent fort bien le sort qui attend notre civilisation une fin de monde! A qui incombe la responsabilité de la détérioration sociale? Incontestablement à ceux qui ont la prétention d'enseigner la morale et la connaissance les prêtres et les savants. Les prêtres - de toutes les religions - ont fait faillite. Ils ont fait miroiter l'image d'un dieu inexistant, d'un faux dieu ; ils ont pactisé et pactisent encore avec la richesse insolente, avec le " bourgeois ", défenseur attitré de la bastille théocratique. Les savants pour leur part entraînent l'humanité vers le gouffre infernal et, plus encore que les religieux, imposent la détérioration et la décomposition sociale. Ils sont les antéchrists annoncés par les prophètes : beaux, séduisants, faiseurs de prodiges.... Un physicien pourrait accidentellement détruire toute vie sur terre, s'il parvenait à réaliser la réaction de Criechfield (2 atomes légers d'hydrogène 1 atome d'hydrogène lourd + 1 position + de l'énergie). Si cette réaction en chaîne n 'était pas arrêtée par la masse des océans, la planète incandescente se volatiliserait en astéroïdes. (13) Or, la réaction de Criechfield est aujourd'hui réalisable par les savants, c'est-à-dire par ceux qui ont mission de guider notre civilisation.

Le bastion du Canada

Quand, en 1967, le général de Gaulle lança son célèbre " Vive le Québec libre! " annonçant la résurrection de la Nouvelle-France en Amérique du Nord, sans doute ne se doutait-il pas qu'il était l'agent des forces invisibles qui régissent le destin des humains. Aux yeux de certains ésotéristes, ce fut une date historique pour la raison qu'une nation-phare de l'Occident européen, la France, maintenait le privilège du sang celte conjointement avec l'Angleterre, dans une région du monde où, 12000 ans auparavant, s'étaient établis les Hyperboréens. Il est probable qu'un jour prochain, la vieille nation Europe, après l'avènement chinois, se dégradera et tombera en ruine; il est probable qu'un cataclysme l'anéantira et anéantira aussi (et sans doute avant), les États-Unis, si politiquement engagés et abandonnés par la plupart des autres Blancs, dans les escarmouches de la guerre inévitable qui les opposera aux Jaunes. Mais quoi qu'il arrive, et les initiés savent ce qui arrivera, comme jadis, le pays des grands ancêtres blancs demeurera Hyperborée, c'est-à-dire le Canada et le Québec, dernier bastion de la race avant chaque grande fin de cycle. A notre avis, les paroles du général de Gaulle débordent de beaucoup l'importance limitée qu'on leur attribue politiquement. Le général avait-il l'intention de les prononcer en allant au Québec? Lui seul le sait, mais il est vraisemblable qu'il fut le premier surpris par son comportement. Comme si quelque force obscure l'avait poussé invinciblement à affirmer pour le dernier millénaire du règne blanc, la présence indispensable des Celtes dans l'Hyperborée de demain. Dans la mythologie grecque, les géants assiégèrent Jupiter et, pour tenter l'escalade du ciel, entassèrent le mont Ossa sur le Pélion et le mont Olympe sur le mont Ossa. En même temps, ils lancèrent dans les nues d'énormes quartiers de rocs. Finalement vaincus, les géants furent enterrés vivants sous les montagnes et les volcans. Si fantastique qu'elle paraisse, cette " légende " pourrait fort bien refléter une vérité ancienne qu'éclaire l'histoire de notre temps. Les géants ou hommes supérieurs, savants physiciens et biologistes, approchent peu à peu par leurs connaissances de la toute-puissance. Ils aspirent consciemment ou non - à se substituer à l'entité qui règle ou constitue l'Ordre Universel. Ils lancent dans les nues des machines spatiales et des engins dangereux enfantés par leur génie. Finalement, ils périront, enterrés vivants dans les convulsions de la Terre éventrée et du feu créateur dévorant. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas... ce qui sera dans le Futur est écrit dans ce que fut le passé; ce que les hommes doivent savoir ne leur est pas caché, mais ils n'ont pas des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un esprit pour bien réfléchir.

La contestation

«Je ne suis pas un homme qui veut te demander de l'argent ou la main de ta fille ; alors je vais te dire la vérité. » (Proverbe arabe). Les troubles de 1968 n'ont pas surpris ceux qui avaient étudié attentivement les tendances générales de l'évolution sociale. Pour comprendre les événements, il faut se reporter aux grands bouleversements qui ont agité l'humanité dans le passé, aux contestations estudiantines de 1407 et, plus récemment, au manifeste du surréalisme de 1927. A cette époque, André Breton et d'autres penseurs d'extrême-gauche, dans le dessein de renverser l'ordre des valeurs d'une société déjà en décomposition, lancèrent dans l'élite des arts de nouvelles façons de penser la peinture et les structures picturales. En bref, il s'agissait de plonger le  " bourgeois " dans une atmosphère d'apocalypse, de le déconcerter et d'influencer la politique du gouvernement. Certes, le surréalisme s'est imposé sur le plan artistique, mais les révolutions sociales escomptées ne se sont pas produites. Les temps n'étaient pas venus.

Trois cycles solaires

Il est possible de croire qu'en 1966 et en 1967, une conjuration très occulte eut le pressentiment que les temps étaient enfin propices pour renouveler l'expérience de 1927. En fait, avec ou sans cette conjuration, l'évolution du monde devait prendre un tournant décisif pour de nombreuses raisons, les deux principales étant que l'abcès, étant mûr, devait éclater, et que des interactions d'ordre cosmique devaient nécessairement précipiter l'accélération de l'histoire. L'année fatidique voulue par le destin était 1968, date à laquelle des conjonctions solaires allaient irrévocablement perturber le champ électromagnétique des hommes, des animaux, des végétaux et même de la matière dite inerte. Il s'est passé en 1968 un phénomène extrêmement rare trois conjonctions de cycles solaires eurent lieu à peu près en même temps. Le cycle de onze années (10 à 12 ans) est bien connu par l'effet de ses vents. Un autre, de 400 à 450 ans, augmente en intensité tous les 400 ans, puis faiblit pendant les 400 années suivantes. Un cycle de 2 500 ans est en corrélation avec les périodes d'~avances glaciaires et celles où l'activité solaire est au minimum. En conséquence première, le champ magnétique terrestre se trouva profondément bouleversé. Effet secondaire ses variations agirent considérablement sur le comportement électromagnétique humain. Il était donc tout à fait dans l'ordre naturel que les glaciers, la terre, les végétaux et toutes les espèces animales subissent le contrecoup du phénomène. Et c'est ce qui s'est produit en avalanches, séismes, perturbations cellulaires, physiologiques et psychiques. L'induction électrique entre le champ magnétique terrestre et les complexes électriques humains a porté les hommes à l'irascibilité, à la contestation. Tout ce qui est fluide a été gravement perturbé dans tous les règnes : sang (infarctus du myocarde), irrigation sanguine, sève, travaux dans la soierie, les nylons, les viscoses. Les soyeux de Lyon ont dû faire face à des accidents bizarres et souvent incompréhensibles. Le climat électrique était propice à toutes les violences : vols, assassinats, viols, guerre, aux grandes entreprises peut-être aussi, et de toute façon à celles auxquelles on ne songe habituellement pas. On a contesté partout dans le monde, et même en des endroits où l'on ne s'attendait vraiment pas à la moindre réaction dans les universités du Sénégal, du Gabon, de Madagascar. Nous étions à ce moment-là à Guzco, sur l'altiplano péruvien, à quelque 3 500 mètres d'altitude. La roue y est connue des citadins civilisés, mais elle est encore l'objet d'un tabou de la part des habitants des campagnes. Les uns comme les autres ne savent pour la plupart ni lire ni écrire, mais nous avons assisté à un meeting de contestation le 3 mai dans un cinéma de la ville. Que contestait-on ? Nul ne le savait, mais la turbulence était dans l'air. Il y a eu contestation capitaliste les capitaux français sont passés à l'étranger ; contestation religieuse au Vatican et chez les évêques ; contestation communiste russe contre les israélites ; contestation dans l'armée, où, pour la première fois, le soldat s'est posé des problèmes de conscience.

Les animaux ont contesté

Nous avons fait une enquête auprès des vétérinaires qui se sont rappelés qu'en mai 1968, les animaux étaient ombrageux, agités, difficiles à soigner. Au cirque, les dompteurs avaient du mal à tenir les fauves en respect, et en Sibérie, exceptionnellement, les loups sont sortis en bandes des forêts, ce qui était inhabituel à pareille époque. Les végétaux aussi ont été perturbés. Des jeunes arbres sont morts sans que l'on sache pourquoi. D'autres, qui se sentaient en péril, donnèrent une récolte de fruits, extraordinaires en nombre, mais très petits. Ce fut le cas pour les pommiers. En montagne, les avalanches furent particulièrement meurtrières, notamment en France, les séismes du Chili, en Chine et au Pérou, le raz de marée du Pakistan, plus récemment, furent des catastrophes nationales (14). Un déraillement en Argentine fit trois cents morts et le sous-marin français la Minerve coula le 27 janvier 1968 en Méditerranée, suivi, deux ans plus tard par l'Eurydice, du même type et dans les mêmes conditions mystérieuses. Quant aux conflits armés, ils s'envenimèrent notablement, tant en Égypte occupée qu'au Viêt-nam.

Des temps d'apocalypse

L'influence du champ magnétique terrestre n'a pas agi seulement sur le comportement des jeunes : toutes les forces vives, dans tous les peuples, ont été mises en état de révolution. Les sociologues, les savants, tous les maîtres de l'esprit qui, en fait, gouvernent le monde lancèrent des mots d'ordre, des doctrines philosophiques aptes à bouleverser la somnolence et la quiétude égoïste les Sybarites occidentaux. Les professeurs Jacob, Jacobson, Lhéritier, Lévi-Strauss, Monod, etc., imaginèrent le structuralisme et de nouvelles façons de penser le monde. Les mathématiciens envisagèrent de nouvelles mathématiques, et ainsi, de niveau en niveau, l'escalade en escalade, toutes les hiérarchies, toutes les valeurs admises furent remises en question. Agités, troublés par les séquelles de la dernière guerre, de la Résistance, par l'invasion des drogues, par le phénomène hippie, par l'effondrement des religions et de la qualité sociale, bouleversés par l'érotisme venu d'Amérique et de Scandinavie, contaminés par le cinéma, la télévision, la radio, par le livre scolaire dirigé et la presse aux ordres, investis vingt-quatre heures sur vingt-quatre par de mauvais chanteurs, de la musique agressive et des informations tendancieuses, les étudiants ont cru sentir naître en eux une vocation irrésistible de réformateurs. La détérioration de l'Occident coïncide naturellement avec le déclenchement des puissantes colères universelles. Notre civilisation judéo-chrétienne est incontestablement à bout de souffle aux yeux de ceux qui osent étudier le passé et conjecturer le futur. Elle a été marquée au fer rouge par les Hébreux et par les Catholiques, marquée par le feu et par le sang, par le génocide, le privilège, autant que par l'éclosion prodigieuse des cathédrales et d'une forme de vie qui, par bien des côtés, a été pittoresque et admirable. Plus que les autres jeunes peut-être, car plus sensibles, les étudiants ont été les plus " agis " par les forces occultes émanées du cosmos. Sans doute aussi par une sorte d'idéalisme venu de la Chine messianique. Car la roue va tourner en faveur de l'avènement des Jaunes. Pour beaucoup de contestataires, la lumière est venue de l'est, avec les nouvelles hordes de Huns que sont les Maoïstes. Ils brandissent des torches, et c'est la lumière des incendies qui apportera l'illumination dans les cervelles et les consciences bourgeoises d'Occident. Ou simplement les aidera à comprendre dans la terreur. Il est bien évident que le règne blanc touche à sa fin ; un autre cycle point à l'horizon, où le soleil se lève. Mao Tsé-toung s'installe dans la politique mondiale et annonce son jeu il a tous les atouts.

Mao Tsé-Toung

Comme Jésus, il dénonce l'arbitraire, le racisme, l'injustice. Il dit les premiers seront les derniers. Pour ses thuriféraires, il est Dieu, il est le Messie des Juifs, le Jésus des Chrétiens, celui qui fustige les uns et les autres et les désigne à la vindicte publique sous le nom de Fils des Ténèbres. Les écrits sacrés, les traditions, la Bible, les Manuscrits de la Mer Morte sont d'accord sur ce point : le sauveur du monde sera un Maître de Justice. Il viendra pour que seuls subsistent les Fils de la Lumière, c'est-à-dire les bons, les humbles, les pauvres, les charitables. Mais les mauvais seront châtiés et périront. Les mauvais, soit, en bonne justice les puissants, les riches, les banquiers, les juges, les proxénètes de la politique et des affaires, les magnats, les papes, les directeurs d'inconscience, les hippies... et les contestataires. Car les hommes seront jugés à leur juste valeur, pesés avec des poids non truqués. Et c'est ce qui nous effraye tant, nous les Occidentaux Pourtant, que méritons-nous en vérité ? N'avons-nous pas détenu toutes les richesses de la terre, toute la science, tous les pouvoirs ? Et qu'en avons-nous fait ? Qui n'entend pas monter des abysses de sa conscience le lamento des esclaves, des sacrifiés, des hommes que l'on envoie à la tuerie, des animaux martyrisés ? Leurs longues, longues plaintes confondues, celles des prisonniers de l'arbitraire, des brûlés de l'inquisition et des fours crématoires, des chiens lâchement assassinés et des cobayes aux lentes agonies, ne montent-elles pas de la nuit des temps pour accuser et maudire ? Nous ne pensons pas que le Maître de Justice soit Mao Tsé-Toung et encore moins un Juif ou un Chrétien, mais dans l'esprit des contestataires, le Sauveur de leurs images-désirs coïncidait assez bien avec le maître de la Chine : impitoyable, inaccessible, incorruptible, venant pour châtier, avec le poignard et avec le feu. " Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. " (Matt. X, 34). Mao Tsé-toung  point à l'horizon de feu, porteur de la « Bonne Nouvelle » (évangile) écrite sur un petit livre rouge qui n'est pas celui que nous connaissons. Il y est question de Dieu, mais du vrai : faire rentrer son concept dans la pure abstraction. Il y est question d'amour, mais du vrai : lui substituer la notion de justice.

L'amour un concept satanique

La plus grande révolution, qui viendra de l'Orient, sera l'abolition de la notion d'amour qui était en principe à la base de la philosophie chrétienne. Non que l'amour soit fondamentalement pernicieux, au contraire, mais il le devient quand il s'érige en système social, car il inclut le privilège. Prenons le cas d'un père, riche, puissant et qui a un fils unique. Ce fils est un détraqué, un être sans bonté, sans morale, on peut même admettre qu'il est un assassin. C'est pourtant à lui que le père léguera son usine et le sort de centaines ou de milliers d'ouvriers, car ce père aime son fils. Le résultat sera une avalanche de malheurs, d'injustices, de ruines. La notion d'amour aura prévalu chez le père. En bonne notion de justice, ne devrait-il pas éliminer la brebis galeuse au bénéfice de la majorité saine ? Ne devait-il pas confier la direction de son usine au meilleur, au plus qualifié ? La notion d'amour a comme base un privilège que l'on donne à quelqu'un, presque toujours à tort. On aime une femme, une mère, même si elle a volé, même si elle a commis des meurtres et on essaiera de la protéger envers et contre tous (15).Or, il est bien évident que le concept de justice doit intervenir quand l'amour risque de porter atteinte à la société. La justice contient l'amour, mais l'inverse n'est pas vrai. L'homme juste doit d'abord aimer l'universel, l'humain. Tous les hommes sont nos pères ou nos frères, toutes les femmes sont nos mères et nos sœurs. Dans son essence profonde, l'amour doit s'attacher à tous les règnes, à toutes les formes, du grain de sable à l'être qui nous est sentimentalement le plus cher. En ce sens, le grain de sable ne doit pas être sacrifié et cette règle d'honnêteté prend alors le nom de Justice. Dieu ne s'embarrasse pas de considérations d'amour quand il laisse éclater une nova, quand il fait succéder l'hiver à l'automne, surgir une île ou s'abîmer un continent. La Loi est la Loi, faite pour tous les univers, dans le seul souci de bon ordre et de justice.

L'homme à âne et homme à rolls

Lors de la première croisade, celle d'Urbain VII et de Pierre l'Ermite, en 1096, 60 000 vilains, clercs, enfants, moines, bandits et prostituées, bientôt suivis par 200 000 fanatiques de même extraction, se dirigèrent vers la Hongrie et la Turquie, où ils furent tous massacrés. Selon certains chroniqueurs, 40 000 clercs (étudiants) et enfants composaient le premier groupe qui fut même appelé la " Croisade des Enfants ". Or, ces croisés bacheliers ou adolescents étaient en fait des contestataires qui avaient choisi cette action pour protester contre la lâcheté des seigneurs peu enclins à tenter cette aventure, et contre l'Église asservie à la puissance et à la richesse. Certes, sur leur passage, ils saccagèrent à la façon des contestataires de Nanterre, mais ils démontrèrent cependant, par leur sacrifice, la détérioration de la société de leur temps. C'est aussi ce que voulait prouver le peintre bolivien Benjamin Mendoza Y Amor qui essaya de tuer le pape Paul VI à son escale à Manille. " Je voulais débarrasser le monde de la superstition chrétienne et de l'hypocrisie du pape " , dit Mendoza aux enquêteurs. Avec le même état d'esprit, d'autres contestataires huèrent Paul VI quand il accepta l'hospitalité du riche, puissant et fastueux évêque de Manille, et quand il descendit de sa Rolls pour aller à pied faire une visite dite " réconfortante " aux habitants des bidonvilles de la banlieue. L'un d'eux eut le bon esprit de suivre le Saint-père en ville, juché sur un âne, pour donner une leçon d'humilité à l'homme à la Rolls.

Les contestataires de 1407

Les événements se répètent et se précipitent. La contestation des étudiants du XXè siècle, outre la croisade des enfants, a eu d'autres précédents dans l'histoire de France. Au Moyen Age, l'influence politique et religieuse de l'Université était grande. Les sciences profanes y étaient négligées, et la notion d'autorité " le Maître l'a dît " avait force de loi comme au temps d'Aristote. A l'Université de Paris, que Charles V avait appelée la Fille aînée des rois de France, les théologiens, en 1398, donnaient « le pouvoir aux démons de faire quelque fois, avec l'aide de Dieu, des choses merveilleuses. En 1407, sous le règne de Charles VI, Guillaume, sire de Tignonville et prévôt de Paris, fit arrêter deux écoliers, clercs de l'Université, qui s'étaient rendus coupables de vol et d'homicide. Il proposa à l'Université de les juger, et, sur son refus de les reconnaître pour siens, les condamna à être pendus, ce qui fut fait. Le duc de Bourgogne, qui avait contre le prévôt des motifs de haine personnelle, excita contre lui les étudiants de la nation de Normandie (16), à laquelle appartenait un des assassins. Bientôt, toute l'Université se souleva et réclama contre la violation de ses privilèges. On ferma les écoles, et, comme le roi semblait approuver la conduite du prévôt, l'Université déclara que, puisqu'on violait ses franchises, la Fille du roi persécutée dans son honneur irait chercher asile à l'étranger. Aussitôt, Charles VI ordonna que le prévôt allât en personne détacher les cadavres du gibet, les baisât à la bouche et payât les frais du convoi. Le prévôt fut ensuite destitué de sa charge. Le privilège scandaleux dont jouissait l'Université tenait à son caractère « universel », institué, non par  Charlemagne, comme on le croit généralement, mais par Philippe Auguste, qui lui accorda des droits inaliénables et son nom d'Université parce qu'elle embrassait l'universalité des arts et des sciences et comprenait l'universalité des Maîtres et des élèves. L'Université et ses écoliers, comme l'Église, étaient soustraits à la justice séculière dans les causes criminelles. Philippe Auguste enjoignait à tous les bourgeois de dénoncer et même d'arrêter ceux qui frapperaient les écoliers ; leur demeure fut déclarée inviolable. Cet usage tomba en désuétude vers la fin du XVIè siècle, mais on sait que les étudiants contestataires de 1968 entendaient le faire revivre.

Le pré aux clercs et le bal des quat'zarts

L'université, dit Dubarle, possédait, de temps immémorial, une vaste prairie connue sous le nom de Pré aux clercs, qui était le rendez-vous des écoliers et servait à leurs récréations. Le Pré aux clercs s'étendait depuis le faubourg Saint-germain jusqu'à la Seine, et de l'actuelle rue des Saints-pères aux Invalides. L'emplacement fut souvent le théâtre de luttes sanglantes entre les moines, qui élevaient des prétentions sur ces prairies, et les écoliers, qui défendaient leurs droits. En 1278 les vassaux des moines ayant, aux cris de " Tue ! tue ! ", occis quelques étudiants, l'Université protesta avec succès auprès du roi et du légat pontifical. Le prévôt des abbés dut faire pénitence durant cinq ans et payer 1000 livres tournois aux parents des morts. A la fin du règne de Charles VI, les privilèges n'ayant pas été respectés, l'Université se rangea aux côtés des Anglais et prêta serment de fidélité au duc de Bedford, régent et tuteur de Henri VI d'Angleterre. Le jeune prince confirma les privilèges en 1431, ce qui explique la part regrettable que prit l'Université au procès de Jeanne d'Arc. On la consulta plusieurs fois durant les audiences, et, le jour du supplice de la Pucelle, écrit Pasquier, " l'Université de Paris voulant aussi jouer son rôle,  fit une procession générale à Saint Martin des Champs, où un frère dominicain fit une déclaration contre cette pauvre fille, pour montrer que tout ce qu'elle avait fait  c'étaient oeuvres du diable, non de Dieu ". C'est peut-être cette procession de mai 1431 qui fut à l'origine de la coutume du " Bal des quat'zarts " (Bal des quatre arts), défilé carnavalesque à thème imposé, différent chaque année, au cours duquel les élèves des Beaux-arts, escortés par la  " Garde Noire ", défilent dans Paris, sans contrainte, se livrant à mille excentricités et terminant la manifestation en une orgie de caractère très pittoresque qui se déroula longtemps soit à la Salle Wagram, soit à l'ancien Coliséum de Paris. Les étudiants, à toutes les époques, manifestèrent une turbulence qui atteignit son paroxysme aux mois, toujours fatidiques pour eux, de mai et de juin (17). En 1488, devant l'abus et la licence, on interdit les danses, les chansons et les déguisements dans l'enceinte de l'Université.

Rabelais et les contestataires de Montpellier

Avant d'être le très illustre auteur de Pantagruel et de Gargantua, François Rabelais se consacra à la médecine et alla étudier à l'Université de Montpellier. Le jour même de son arrivée, un candidat soutenait une thèse, et assez maladroitement sans doute, puisque maître François ne put se retenir de manifester sa réprobation par des mimiques fort expressives. Le doyen finit par le remarquer, et le questionna, dans l'intention évidente de mettre ce béjaune en difficulté. Mais Rabelais, bien que n'ayant jamais été inscrit à une Faculté, avait de si solides connaissances qu'il souleva l'admiration des professeurs et fut déclaré bachelier sur-le-champ ! Il devint une sommité médicale et fut chargé, quelques années plus tard, d'aller à Paris protester auprès du chancelier du Prat, contre la violation des privilèges de l'Université de Montpellier. Il avait préparé une savante harangue, mais ne put la débiter, le chancelier refusant de le recevoir. Il en fallait davantage pour mettre en difficulté le subtil François ! Il se déguisa en Arménien et fit un terrible discours en langue inconnue juste devant l'hôtel du chancelier, si bien que celui-ci lui dépêcha un domestique pour savoir ce que signifiait tout ce tapage. Rabelais répondit en latin, et, le domestique n'ayant pu rapporter une réponse correcte, du Prat en envoya un second. Il lui  fut répondu en grec à un troisième, Rabelais parla en hébreu, et le chancelier, intrigué, ordonna qu'on introduisit l'étranger afin qu'il s'expliqua

Cette page est extraite des œuvres de Monsieur Robert Charroux. Tous les textes présents dans cette rubrique sont retranscrits intégralement. Ils ne souffrent aucun résumé et méritent d'être reproduits dans leur intégralité. Ce n'est pas du plagiat, mais une reconnaissance et un hommage envers un auteur courageux, hélas disparu, qui a su braver le scientifiquement correct.  Et qui finira par avoir raison, (car pour les sceptiques, je tiens personnellement à ajouter ceci) "Pour le déluge Noé a été pris pour un illuminé". Mais il avait raison. La page source vous indique le moyen d'acquérir ses ouvrages


Dernière Modification   07/08/21

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