La mort de Jeanne d'Arc


Un soir de mars 1429, sur le plateau de Sainte-maure de Touraine, près de la route de Tours à Châtellerault, s'avance un groupe de six hommes d'armes entourant une jeune fille vêtue d'un habit d'homme. C'était Jeanne d'Arc, une Lorraine née à Domrémy. S'étant présentée au sire de Baudricourt, capitaine de la place de Vaucouleurs, elle lui annonça que des voix l'avait chargée de sauver la France et de porter secours au dauphin. Le capitaine lui accorda une escorte pour qu'elle se rende à Chinon. Le lendemain Jeanne et son escorte arrivent à Chinon. Elle met pied à terre, et au dessus d'elle elle aperçoit le château de Chinon où réside le petit roi de Bourges. Le lendemain 7 mars, a lieu le conseil du roi. On y discute sur le ridicule de recevoir une jeune fille de dix-sept ans qui prétend vouloir sauver la France. Les évêques acceptent de l'interroger, et demandent à Jeanne la raison de sa venue à Chinon. J'ai répondit-elle, reçu du roi du ciel, le commandement de libérer Orléans et de conduire le dauphin à Reims pour son sacre et son couronnement. Le 8 mars Jeanne gravit  la rue qui mène au château elle passe sous la tour de l'horloge qui abrite la cloche "la Marie Javelle". Le grand maître de l'hôtel du roi, Louis de Bourbon comte de Vendôme attend Jeanne . Jeanne s'avance mais ne se dirige pas vers le comte de Clermont qui se trouve sur l'estrade royale, mais vers un gentilhomme très simplement vêtu et qui volontairement se dissimule dans un groupe. Elle s'agenouille devant lui
-  Dieu vous donne longue vie gentil dauphin !
-  Ce n'est pas moi répond le dauphin en montrant le comte de Clermont
-  C'est vous qui l'êtes et non un autre répond Jeanne
Il y eut un silence. Gentil dauphin je suis venue avec mission de secourir le royaume et vous-même. De vous faire sacrer et couronner à Reims. Jeanne et le dauphin quittent Chinon en grand cortège, la foule crie A Orléans ! Le 21 mars Jeanne fait dicter une lettre adressée au roi d'Angleterre, dans laquelle elle somme l'Angleterre de rendre toutes les villes qu'ils occupent, sinon elle sera obligée de les bouter hors de France. Le 15 avril Jeanne est nommée chef de l'armée par le dauphin. Il restait à Jeanne à se procurer son armure, son épée et son destrier. L'armure fut confectionnée par Colas de Montbazon, le destrier noir lui fut offert par le duc d'Alençon, l'épée, elle l'a fera quérir à Sainte Catherine de Fierbois. Jeanne conte que celle ci avait cinq croix... serais-ce l'épée que Charles Martel a déposé là après sa victoire de Poitiers sur les Sarrasins. Jeanne prend la route de Blois, parée de son armure et chevauchant son destrier noir. Blois qui regorge de troupes venues rejoindre l'armée de Jeanne. Le 28 avril Jeanne décide d'atteindre Orléans par la rive droite. Le 29 elle entre dans Orléans, accompagnée de deux cents lances. En attendant l'arrivée de son armée elle étudie la situation. Le 4 mai son armée la rejoint et Jeanne livre son premier combat. Après des revers Jeanne décide une contre-attaque, le soir Saint-loup est aux mains des Français. Le 6 mai Jeanne investit la bastille Saint-Jean, mais les Anglais se replient dans le couvent des Augustins et aux Tourelles. Elle dirige son armée sur le couvent des Augustins qu'elle prend. Le lendemain elle attaque les Tourelles, mais un trait de flèche la blesse à l'épaule. Elle l'arrache et soigne la plaie avec de l'huile. Soudain elle bondit, Dunois vient de faire sonner la retraite, aussitôt Jeanne ordonne d'attaquer. Les Anglais sont tous tués ou noyés. Le 8 mai ils lèvent le siège. Début juin, Jeanne déclare au roi qu'il est temps pour lui d'aller à Reims pour s'y faire sacrer et couronner roi de France. Pour cela il faut d'abord libérer Meung, Beaugency et Jargeau. Le 12 juin Jargeau est pris, et Suffolk fait prisonnier. Le 17 Beaugency capitule et Falstaff bat en retraite. Le 18 c'est la bataille de Patay et la déroute des Anglais. Le 10 juillet, le roi Jeanne et l'armée marchent sur Reims, au passage Jeanne libère la ville de Troyes assiégée par les Anglais. Le 16 juillet le dauphin fait son entrée dans Reims, le lendemain il est couronné roi de France sous le nom de Charles VII. Le 18 août Charles VII et Jeanne font leur entrée dans Compiègne, on apprend la fuite de l'évêque Cauchon. Les Anglais sont encore dans Paris au nombre de deux cents. Le 28 août signature d'une trêve de quatre mois entre Charles VII et le duc de Bourgogne. Dans ce traité le roi reconnaît au duc le droit de défendre la ville de Paris et de faire la guerre à ceux qui voudraient l'attaquer. Et les Anglais dans Paris se demande Jeanne ? Le 7 décembre, à Senlis, le duc d'Alençon fait affront au roi qui accepte de rejoindre Jeanne à Saint-Denis. Le 8 septembre l'assaut est donné aux murs de Paris. Jeanne est blessée à la cuisse. Contre son avis on arrête le combat. Cette blessure sera l'excuse que cherchait le roi pour respecter son accord du 28 août. L'ingratitude du roi envers Jeanne ne va que prendre de l'ampleur.? Le 13 septembre, le roi décide de retourner sur la Loire, refusant même au passage d'attaquer Sens. Le 21 septembre l'armée est licenciée. Jeanne est désespérée. Le 13 octobre Philippe le Bon est nommé lieutenant général pour le royaume de France. Pour renforcer son alliance, le 8 mars 1430, Bedford donne la Champagne et la Brie aux Bourguignons. Jeanne retrouve le roi au château de Sully-sur-Loire, c'est là qu'elle décide seule de bouter l'Anglais hors de France. En compagnie du duc d'Alençon elle quitte le château, mécontente de la manière dont le roi la reçut. En mai Jean le Bon décide de mettre le siège devant Compiègne. Le 23 mai Jeanne se porte au secours de la ville. Elle réussit à pénétrer dans la ville, mais bientôt elle est prise entre deux feux cernée par les troupes de Jean de Luxembourg et celles de Montgomery. Jeanne espère mais en vain, l'aide de ceux de Compiègne. Elle bat en retraite et bientôt  cernée par les Bourguignons, un archer du bâtard de Vendôme fait tomber Jeanne et la force à se rendre. Philippe le Bon la fait incarcérer au château de Beaulieu-en-Vermandois, puis au château de Beaurevoir, enfin au château du Crotoy. Le 26 mai l'université de Paris se met au service des Anglais pour régler dans les formes la disparition de Jeanne. La procédure débutera par la demande du duc de Bourgogne. Il réclame Jeanne pour la soumettre aux questions des docteurs de l'université. Les Anglais refusent. C'est la ville de Rouen qui sera choisie. La ville de Liège soudoyée par Charles VII se soulève contre Philippe le Bon. Pendant ce temps l'évêque Cauchon, devenu conseiller du roi d'Angleterre demande à Jean de Luxembourg d'acheter Jeanne pour dix-mille livres. C'est en décembre que Jeanne est conduite à Rouen pour y être jugée par un tribunal ecclésiastique. Février 1431 Jeanne comparaît devant ses juges. Les interrogatoires durent pendant deux semaines, et sont démoniaques. En effet lorsque Jeanne commence à répondre à ces juges elle est immédiatement interrompue par un autre juge. Le 16 mars les interrogatoires se terminent. Les juges français vont-ils se coucher devant leurs maîtres les Anglais ? "L'histoire se répète voyez nos dirigeants devant ceux des pays européens  ? et ceci cinq cents ans plus tard " Il est évident que les Anglais veulent  le mort de Jeanne d'Arc car ils la craignent. De nos jours qui veut la mort de la France ?  Le recul et l'histoire nous le diront. Le 28 mars Jeanne écoute l'acte d'accusation fondé sur ses prétendus propos : Son refus de quitter l'habit de soldat, son affirmation d'avoir secouru le roi de France au nom de Dieu, elle rejetait l'autorité de l'église. Le 23 mai les débats sont clos. La condamnation de Jeanne est assujettie à l'abjuration de ses erreurs. Il faut qu'elle abjure, et c'est là que l'évêque Cauchon imagine sa mise en scène diabolique. devant le peuple il somme  Jeanne d'abjurer. En vain après la troisième sommation, Cauchon commence la lecture de la sentence. Jeanne sait qu'à la fin du texte, elle sera livrée aux Anglais pour être brûlée vive. Le bourreau est déjà prêt......le 30 mai 1431 les docteurs l'ont déclarée relapse. Jeanne abandonnée par celui qu'elle avait fait sacré sacré roi de France est brûlée vive. " Cet épisode de l'histoire de France s'est répété maintes fois depuis ce jour, sous d'autres formes, l'ingratitude est une vertu humaine, c'est ce qui fait notre supériorité sur le monde animal "


Dernière Modification   05/05/18

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