L'Atlantide


Le continent submergé de l'Atlantide nous est connu par un récit de Platon, corroboré par de nombreux autres auteurs grecs et latins Homère, Hésiode, Euripide, Théopompe, Élien, Strabon, Diodore de Sicile, Proclus, Pline, Tertullien, Jamblique, etc., soit qu'ils rapportent la tradition, soit qu'ils donnent des détails significatifs et favorables. Ce continent englouti était situé dans l'océan Atlantique, ce qui est la version la plus admise et la plus plausible, mais on le situe également en bien d'autres endroits. L'authenticité de l'Atlantide fut longtemps mise en doute, mais on peut dire que de nos jours elle ne trouve plus de détracteurs. Nous n'avons pas l'intention de relater par le menu la genèse de l'affaire, qui d'ailleurs est bien connue, mais d'en rappeler les grandes lignes, d'apporter des éléments nouveaux et de faire une mise au point qui empruntera aux plus récentes découvertes à caractère historique ou archéologique. C'est ce qu'avait fait en son temps notre vieux maître Paul Le Cour dont l'œuvre est continuée par la revue Atlantis(1)

Ce que rapporte le Critias

Deux fragments du Timée et du Critias, dialogues de Platon, ont fait connaître l'Atlantide. Critias, homme d'état et philosophe athénien (450 av. J.-C.), contemporain et parent de Platon, parle à Socrate (extraits du Timée) "  Oyez donc, Socrate, une histoire très singulière mais absolument vraie, à ce que dit une fois Solon, le plus sage des Sept Sages..." Solon raconta qu’étant allé chez les Égyptiens, il y acquit une grande considération. Interrogeant sur les antiquités les prêtres les plus savants en cette matière, il découvrit que ni lui-même ni aucun autre Grec ne savait rien à ce sujet..." L'un des prêtres qui était très vieux dit alors Solon, vous autres Grecs... vous êtes jeunes, tous tant que vous êtes, par l'âme. Car en elle vous n'avez nulle opinion ancienne provenant d'une vieille tradition, ni aucune science blanchie par le temps.." De nos deux cités (Saïs en Égypte et Athènes), la plus ancienne est la vôtre et de mille ans... Depuis que ce pays est civilisé, il s'est écoulé, portent nos écrits sacrés, huit mille années." C'est donc de vos concitoyens d'il y a neuf mille ans que je vais vous découvrir brièvement les lois et les hauts faits(2).. Pour le détail exact de tout, nous le verrons une autre fois, quand nous en aurons le loisir, en prenant les textes eux-mêmes..." Nos écrits rapportent comment votre cité anéantit jadis une puissance insolente qui envahissait à la fois toute l'Europe et toute l'Asie et se jetait sur elle du fond de l'Atlantique." Car en ce temps-là, on pouvait traverser cette mer. Elle avait une île devant ce passage que vous appelez, dites-vous, les colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar)." Cette île était plus grande que la Libye(3) et l'Asie réunies. Et les voyageurs de ce temps-là pouvaient passer de cette île sur les autres îles et de ces îles ils pouvaient gagner tout le continent (l'Amérique) sur le rivage opposé de cette mer qui méritait vraiment son nom. Car d'un côté, en dedans de ce détroit dont nous parlons, il semble qu'il n'y ait qu'un havre au goulet resserré et de l'autre, au-dehors, il y a cette mer véritable et la terre qui l'entoure et que l'on peut appeler véritablement. au sens propre du terme, un continent. Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux. Cet empire était maître de l'île tout entière, et aussi de beaucoup d'autres îles et de portions du continent. En outre, de notre côté, à ce continent tenait la Libye jusqu'à l'Égypte, et l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie (Italie du Sud).  Or, cette puissance, ayant une fois concentré toutes ses forces, entreprit d'un seul élan d'asservir votre territoire et le nôtre, et tous ceux qui se trouvent de ce côté du détroit. C'est alors, ô Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux de tous son héroïsme et son énergie. Car elle l'a emporté... Mais dans le temps qui suivit il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terribles, toute votre armée fut engloutie d'un seul coup sous la terre, et de même l'Atlantide s'abîma dans la mer et disparut.  Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan de là-bas est difficile et inexplorable par l'obstacle des fonds vaseux et très hauts que l'île en s'engloutissant a déposés (la mer des Sargasses). " Vous avez entendu en bref, ô Socrate, ce qu'avait dit le vieux Critias(4), d'après ce qu'il tenait de Solon..."

L'Atlantide est engloutie

Le Critias fait suite au Timée .Critias tient presque constamment la parole et raconte à Timée et à Socrate le haut degré de civilisation atteint par les Atlantes. L'Atlantide était riche en métaux, en fruits et en animaux inconnus du reste du monde. Ses habitants pleins de désintéressement accroissaient leurs biens par la concorde et la vertu. Hélas, ils subirent la loi inexorable de la décadence; l'élément humain, le luxe et la cupidité prirent le dessus sur l'élément divin. Ils firent des guerres agrandissant leur territoire. Dieu les punit en détruisant leur pays qui mesurait, dit Platon, 3 000 stades de longueur et 2 000 en montant de la mer jusqu'en son centre. (5) Il ressort de cet exposé que le récit mis par Platon dans la bouche de Critias est une histoire véridique, et l'auteur insiste pour qu'on la considère comme telle. Dans La République, une de ses oeuvres maîtresses, il s'élève d'ailleurs avec véhémence contre Hésiode et Homère "ces conteurs dangereux " qui déforment la vérité historique. Les documents où le prêtre de Saïs avait puisé ses informations existaient en Égypte. Les événements se déroulaient il y a maintenant près de 12000 ans et il est symptomatique de noter que le déluge universel date précisément de 12 000 années, selon les glaciologues. D'après ce récit, l'Atlantide était située en plein océan Atlantique entre I 'Amérique d'une part, l'Europe et l 'Afrique du Nord d'autre part. Sa capitale avait nom Poséidonis. On estime que son centre devait se situer vers les Açores, ce qui correspond au profil sous-marin de l'océan, qui troue la surface en cet endroit et comporte des fonds à faible profondeur. Les Atlantes envahirent la Grande-Bretagne, la Gaule, l'Espagne, l'Italie et le pourtour de la Méditerranée. Sans doute aussi, mais on ne le dit pas, la partie côtière des Amériques. C'est précisément en ces parties du monde qu'on trouve la plupart des mégalithes celtiques tumulus, pyramides, dolmens, menhirs. Ce détail a son importance. Avant le déluge, plusieurs grandes civilisations existaient. donc :  en premier lieu celle de l'Atlantide, en second celle de la Grèce. Ces civilisations furent anéanties par le cataclysme et il va de soi que l'immense continent atlante ne s'abîma pas dans la mer sans provoquer un raz de marée mondial qui submergea et détruisît toutes les nations du globe.(6) Ces considérations rejoignent le récit de la Genèse (chap. VI) où Dieu décrète qu'il se repent de son oeuvre et va déclencher le déluge universel. Il n 'y manque qu un point important, celui qui a trait à la race des géants.

Preuves de l'existence de l'Atlantide

Les indices accréditant l'Atlantide sont nombreux et convaincants. Voici les principaux - Les formigas, îles nombreuses autour des Açores, constituant des écueils pour la navigation, comme mentionné dans le Timée - Ligne de fracture appelée "dorsale atlantique" allant de l'Islande à l 'Antarctique, ressemblant à une cicatrice - Entre la dorsale et les continents, on retrouve le lit sous-marin des fleuves Hudson (U.S.A.), Loire, Seine, Rhin, etc. - En 1898 un navire poseur de câbles a ramené d'un fond atlantique de 3 000 mètres de la lave vitreuse ayant la composition chimique des basaltes (tachylite). Cette lave qui est entreposée au Musée de l'École des Mines à Paris, n'a pu se consolider à cet état qu'à la pression atmosphérique normale. Il en découle que le fond de l'Atlantique à 500 milles au nord des Açores, a été recouvert de coulées de laves quand il était émergé. Le point exact est 47° lat. N. et 29° 40 long. O. - Mme Maria Klionova, professeur de minéralogie et de géologie, en mission à bord du navire-laboratoire russe Mikaël   Lomonossov, a découvert dans l'Atlantique nord une montagne inconnue qu'elle croit être le vestige d'un continent ayant existé il y a 15 000 ans. - Platon ne pouvait deviner l 'existence de cette lave, de cette épine dorsale atlantique, de la date précise du déluge qui n'est connue que depuis 1964, de la mer des Sargasses, du continent américain situé au-delà de l'Atlantide, de l'existence du Gulf Stream, quand il parle d'une source d'eau chaude et d'eau froide à la fois (dans le Critias). Il ignorait aussi que, selon la théorie de Wegener, la dérive des continents expliquerait le démantèlement de la grande île située sur la ligne de fracture terrestre. - Les pétrels, oiseaux bruns migrateurs, traversent l'Atlantique, d'Europe en Amérique, de septembre à octobre. Arrivés à environ 600 miles au sud-ouest du Cap-Vert, ils se mettent à tourner en rond, longuement, puis repartent vers le Brésil. Leurs chromosomes-mémoires leur disent qu'il existait jadis à cet endroit une escale terrestre : l'Atlantide. - Les inlandsis (accumulation de glace reposant sur une base continentale) de l'Amérique et de l'Europe se présentent comme s'ils faisaient partie d'un inlandsis général s'étendant sur la surface actuellement occupée par l'Océan. On est donc sûr qu'à l'époque glaciaire un continent émergeait au milieu de l'Atlantique. - Analogie entre la flore miocène de l'Europe et la flore actuelle de l'Amérique orientale. - La reproduction des anguilles, dont les femelles habituées des eaux terrestres vont frayer dans la mer des Sargasses sollicitées par leurs chromosomes-mémoires.

Archives secrètes

D'après l'initié Anubis Schénouda, "les archives secrètes coptes de l'Égypte parlent de la Terre ferme existant à la place des flots de l'Atlantique nord". Ces archives disent aussi que les pôles s'étaient trouvés trois fois sur le plan de l'écliptique. " Nous les Coptes, écrit Anubis Schénouda, savons que le pôle et le plan de l'écliptique ont coïncidé, comme le montre le Zodiaque de Dendérah où le Lion est sur la queue du Serpent. Nous savons aussi que trois dynasties signifient trois races d'Esprits célestes Géants, Titans, Kabirs. " Une thèse de Constant Basir se référant à Melpomène d'Hérodote, met en scène un personnage qui, en 2350 av  JC, allait de l'Atlantide terrestre à I 'Atlantide maritime. Hasir parle d'un exode des Atlantes à Locmariaquer, mais sans citer ses sources. Aelian, dans Varia Historia (lib. III, chap. XVIII), dit que Théopompus rapporte une entrevue entre le roi de Phrygie et Silène, dans laquelle ce dernier mentionne l'existence d'un grand continent situé au-delà de l'Atlantique et plus grand que l'Asie, l'Europe et la Libye réunies. Cette relation est reprise en plus détaillée par l'historien H. d'Arbois de Jubainville dans son livre Les Premiers Habitants de l'Europe. Selon Théopompe (IVe siècle av JC) écrit-il, l'histoire de l'Atlantide aurait fait partie des enseignements donnés par Silène, alors prisonnier de Midas, à l'antique roi de Phrygie. L'Europe, l'Asie, l'Afrique, forment une île que le cours de l'Océan enveloppe comme d'un cercle. Il n'y a qu'un seul continent et il se trouve ailleurs. Sa grandeur est immense. Il nourrit de grands animaux et des hommes deux fois aussi grands que nous.(7) Un jour, ils entreprirent de passer dans nos îles et après avoir traversé l'Océan au nombre de dix millions d'hommes, ils arrivèrent dans le pays des Hyperboréens (c'est-à-dire dans les régions où la race celtique dominait au VIe siècle, car un auteur grec contemporain de Théopompe appelle Hyperboréens les Gaulois qui s'emparèrent de Rome). Les conquérants prirent des renseignements sur la contrée où ils débarquèrent. On leur dit que les Hyperboréens étaient les plus heureux de tous les peuples de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, mais méprisant l'existence pauvre et misérable des Hyperboréens, ils dédaignèrent d'aller plus loin.   L'enseignement des druides, recueilli par l'historien grec Timagène (1er   siècle av  JC) concorde avec les récits de Platon et de Théopompe. Marcellus, dans son ouvrage Éthiopiques(8), parle de sept îles situées dans l'océan Atlantique près de notre continent (les Canaries) et il ajoute que les habitants de ces îles avaient conservé le souvenir d'une île beaucoup plus grande, l'Atlantide, qui avait longtemps exercé sa domination sur les autres îles de l'océan Atlantique. "Ainsi, dit Arbois de Jubainville, quatre textes où sont recueillies les traditions de provenances différentes, s'accordent pour raconter la conquête d'une partie de l'ancien monde, par des étrangers venus d'un pays inconnu que deux de ces textes désignent par le nom d'Atlantide." D'après les druides, la population venue en Gaule, des îles les plus éloignées, avait été chassée de sa patrie primitive par les envahissements d'une mer irritée. " On voit quelquefois la terre s'élever, on la voit quelquefois s'abaisser, écrivait environ un siècle avant notre ère l'historien Posidonius ; on peut, continuait-il, admettre que le récit de Platon sur l'Atlantide n'est pas une fiction, il y a même plus de raisons pour accueillir le récit que pour le rejeter..."

De Sénèque à Paul Le Cour

Plus ouvert au fantastique, plus large d'esprit que maints historiens modernes, Sénèque(9) eut la vision d'une fin de monde que durent vivre les derniers Atlantes  " Un temps viendra dans les siècles futurs, où la mer laissera tomber les chaînes qui ferment ses passages ; une vaste terre se développera devant nous ; la mer laissera voir des mondes nouveaux, et des pays connus, le dernier ne sera plus Thulé." Fabre d'Olivet spéculait sur deux races primitives de l'humanité - Les Sudéens ou Atlantes, maîtres de l'univers (de atta = maître, ancien, le père; et lant = land : la terre). Les Celtes. - Les Boréens ou Pelasks, Pélasges (à peau noire). D'après Baldwin (Ancient America), des documents d'Amérique centrale affirment que le continent américain s'étendait très loin dans l'océan Atlantique, et que cette contrée fut détruite par une série de catastrophes effroyables, séparées par de larges intervalles. C'est également ce que l'abbé Brasseur de Bourbourg a lu dans le Manuscrit Troano des Mayas (Bibliothèque Nationale). L'astronome royal S. Bailly, en 1779, à partir de tables astronomiques rapportées des Indes par les Jésuites, plaçait l'Atlantide en Mongolie. Buffon qui s'intéressa à la question la rattachait à l'Amérique. Des milliers d'auteurs ont écrit sur l'Atlantide, certains comme A. Giraud, créateur du  "Comité de l'Atlantide de demain" , la plaçaient au Sahara, mais il appartenait à Paul Le Cour, fondateur de la revue Atlantis, de faire le point le plus précis sur la question. En accord avec Platon, Paul Le Cour situait le centre gouvernemental de l'Atlantide autour des Açores et le faisait communiquer par un isthme au continent d'Hyperborée au nord. Les pourtours de l'Afrique, de l'Europe et de l'Amérique étaient rattachés à Hyperborée, formant ainsi un immense continent où le Nouveau et l'Ancien Monde se rejoignaient par les régions arctiques. C'est la thèse de Paul Le Cour qui prévaut de nos jours et il est probable que l'archéologie sous-marine des temps futurs lui donnera pleinement raison. Dans un ouvrage difficile à trouver intitulé "Lumière sur I 'Atlantide",  le docteur Émile Mir Chaouat fait un étrange exposé de l'histoire de l 'humanité, à partir des Atlantes. L'auteur ne livre pas ses sources autrement que par une allusion à ses archives de famille et à des ouvrages orientaux. Peu d'écrivains accepteraient de citer ses thèses, souvent ahurissantes, voire incroyables, mais justement, il nous parait honnête de ne pas rejeter ce qui ne peut être démontré faux, pour la simple raison que l'histoire des hommes et de l'Atlantide est une spéculation à partir d'indices souvent nébuleux. D'autre part, le livre d'Émile Mir Chaouat est intéressant et digne d'attention par certains points où il nous semble que l'auteur a fort bien pu deviner juste.

Les Hébreux : des Bretons!

Pourtant, le parti pris de M. Mir Chaouat éclate à chaque chapitre avec des assertions inattendues, toujours favorables aux Hébreux, ce qui est bien sympathique de la part d'un écrivain vraisemblablement arabe. Voici quelques extraits de Lumière sur I'Atlantide(10) "L'homo atlanticus ou homme de Cro-Magnon, est l'homme chalti ou celto-hébreu de la Bible.  "Il n'y a pas de race aryenne, cela est une invention de Gobineau, faible historien un peu orgueilleux, mais une race atlante, akados, humaine, noble, sainte et divine, dont font partie les Hébreux et les Germains, fils de Mani, fils de Gagomir, fils de Poséidon (Ad ou Od) fils de Noé ou David... La religion des Hébreux ou Thora, vient de Thor ou Zeus, ou Cham, Jupiter des Romains et des Grecs... " Les écrits anciens des Hébreux parlent des pays de l'ouest, ils reconnaissent que primitivement, ils venaient du pays des Briths ou des Keroubims (Atlantide). (11) " La sève atlante ne tarit pas, le germe donne toujours ses fruits. La race gaélique (bretonne, basque) reste l'élément le plus évolué. Les Bretons sont la gloire de la France, ils donnèrent des soldats, des marins.(12)   Ils rejoignent les Corses (corsika) dans une aspiration vers le courage et le sens des responsabilités...   Napoléon était de race corsika ou race atlante. " Les Atlantes venaient des régions de l'ouest. Le terme Berith-Is (les pères solaires vivants) se confond avec le terme Calédonien. Or, la Calédonie n'est autre que l'ancienne Atlantide, pays des Ancêtres. Les anciens Hébreux de la première antiquité (13) se désignaient par le terme de Beriths-ouns ou Bretons ou encore Keroubims (adorateurs de la déesse Kerra... "

Le mystère des Guanches

En 1406 de notre ère, les conquérants français qui, les premiers, débarquèrent dans l'archipel des Canaries, y trouvèrent un peuple au teint clair, de haute taille, qui se croyait le dernier survivant du monde après le déluge les Guanches. Les Espagnols qui y vinrent ensuite, furent surpris de voir des indigènes, notamment dans la vallée d'Orotava, qui étaient plus blancs que le plus pur des Castillans. Ils furent tous massacrés par les Européens et il ne reste plus de descendants de cette race géante dont la moyenne de taille, à l'île Fuerteventura, était de 1,84 m. Comme les Celtes, les Guanches, bien que de mœurs douces et hospitalières, étaient épris de liberté sauvage et préféraient la mort à la servitude. Jean de Béthencourt, chambellan de Charles VI, roi de France, fut  "émerveillé par leur courage et leur bonne foi. Ses compagnons s'étant emparés d'un groupe de femmes réfugiées dans une grotte de Fuerteventura, virent l'une d'elles étrangler son enfant pour qu'il ne tombât pas dans les mains de l'envahisseur". L'hospitalité des Guanches envers les voyageurs paisibles était célèbre dans l'antiquité et leur faisait un devoir de céder le lit conjugal à l'étranger. Il est vrai qu'à l'île Gomera, toutes les femmes étaient la propriété commune du clan ! D'après ses traditions, ce peuple descendait du roi Uranus, premier souverain des Atlantes, qui régnait, dit don Inigo, un naturel de l'île, il y a quelque 20 000 années. " Grattez l'Égyptien, le Libyen, le Guanche, le Maya et vous trouverez l'Atlante " écrit P. Couteaud(14) ; il ajoute que les Égyptiens sont les Atlantes de l'Orient, ce qui est conforme aux traditions les faisant venir d'un pays Situé à l'ouest. Les Guanches seraient-ils des rescapés de l'Atlantide et les descendants les plus purs du peuple de Poseidonis? On le pense en confrontant leurs coutumes et leurs rites avec ceux de ces Atlantes métissés que sont les Celtes, les Égyptiens, les Mexicains et les Péruviens. Sur l'île de Fuerteventura, on trouve des monuments mégalithiques analogues à ceux de Stonehenge et de Carnac : cromlechs, menhirs, alignements. Dans l'île de Fer (île de Hierro) ont été aménagées des grottes sépulcrales où les Guanches déposaient leurs morts embaumés près d'autels pyramidaux ou tronconiques identiques à ceux du Mexique. Un millier de momies furent trouvées dans la grotte du Barranco de Herque, dans des niches, comme au Pérou. On peut voir ces momies, avec tous les objets nécessaires à leur existence dans l'au-delà, au musée de Las Palmas. Près de Valverde, au lieu appelé Los Letrero, une coulée de lave laisse apercevoir des hiéroglyphes très curieux qui n 'ont pas encore été traduits ; la même écriture mystérieuse existe dans le ravin de Candia et dans l'île de Gomera. D'autres inscriptions, numidiques (Numidie, pays situé entre l'ancienne Carthage et la Mauritanie), semblent attester une présence africaine antique, se rapportant peut-être au périple d'Hannon. Barros, dans son Histoire portugaise des Indes occidentales, parle d'une statue équestre qu'on aurait découverte à Corvo, l'île la plus septentrionale des Açores. Le piédestal qui la supportait était, dit-il, chargé d'inscriptions en caractères inconnus qu'il soupçonne être du phénicien.

Jésus chez les Guanches?

L'histoire de l'humanité a été tellement falsifiée que nous ne croyons pas inutile d'ajouter au dossier de l'Atlantide des thèses qui, si stupéfiantes qu'elles soient, se révéleront peut-être dans l'avenir plus fondées qu'on oserait le penser de nos jours. L'écrivain Maurice Guignard, auteur du livre Comment j'ai déchiffré la langue étrusque(15), a traduit en français les formules sacramentelles récitées par les prêtresses Guanches, lydiennes et étrusques, lorsqu'elles administraient les sacrements  "protochrétiens ", c 'est à dire druidiques, selon M. Guignard. " Pendant des millénaires, écrit cet auteur, les Guanches conservèrent ces sacrements, mais les Juifs, issus de guerriers lydiens et de femmes kouchites, opérèrent un schisme et ne conservèrent que la croyance au Dieu unique. Contre ces hérétiques, les Juifs intégristes fondèrent la secte essénienne (Is-sonir = fils de la glace) en mémoire de leurs ancêtres nordiques. Le Christ et sa mère appartenaient à cette secte. Le Christ fut donc ordonné prêtre dans les îles Atlantiques, en sorte qu'étant prêtre essénien, il n'institua pas les sacrements néochrétiens comme le prétendaient les théologiens. Bien au contraire, il restaura les anciens sacrements esséniens druidiques." Maurice Guignard, dans un autre livre intitulé La Bible "A " Lydienne, assure que les Guanches firent graver sur leurs tombeaux d'innombrables (sic) extraits de la Bible primitive dont les Juifs firent une traduction dénaturée. (16) Toutefois, à part peut-être les inscriptions énigmatiques de Los Letrero, de Candia et de l'île Gomera, il ne semble pas que l'on ait  trouvé le moindre extrait biblique ou autre sur les monuments des Guanches. Toujours d'après M. Guignard, le Guanche ou kvan-skessiks, était la langue secrète des prêtres grecs, mayas, Incas, égyptiens et étrusques pour célébrer les Mystères et les enseigner aux initiés. Des faits positifs autoriseraient à penser que le Christ passa aux îles Canaries la partie de sa vie que les Évangélistes appellent sa " retraite au désert ". F. Couteaud écrit que les Guanches célébraient la Vierge Marie que M. Guignard appelle Thurma ou Mikil, la Vierge géante. Les sanctuaires les plus célèbres dédiés à Mikil par les Vikings étaient le Mont-Saint-Michel et Chartres. Selon les Anciens, le paradis était situé à l'occident, vers les îles des Bienheureux, à Thulé, vers les Hespérides, l'île de San Brandan et l'île des Sept Villes. Quelles images fantastiques se cachent derrière ces mythes où l'on pressent avec émotion les vérités de l'histoire détruite par les conjurations? Et comment ne pas voir les Canaries dans " l'île des Sept Villes " qui était plus précisément I 'archipel des sept îles : Ténériffe, Fuerteventura, Grande Canaries (Las Palmas), Lanzarote, Palma, Gomera, île du Fer (isla de Hierro)?

 
(1)   Atlantis - Archéologie scientifique et traditionnelle - 30, rue de la Marseillaise - 94-Vincennes.
(2)   Neuf mille ans avant l'époque de Solon, soit 9600 av. J-C. Soit 11550 ans a nos jours.
(3)   La Libye chez les Anciens comprenait généralement la Syrie, l'Égypte, la Libye et même l'Afrique du Nord, L'Asie n'était guère connue que par le Proche-Orient. Nous mettons entre parenthèses les précisions aidant a la compréhension du texte.
(4)   Il s'agit de Critias l'Ancien, grand-père du narrateur.
(5)   Il y a manifestement erreur : il manque un zéro aux chiffres! 3 000 stades font 540 km et 2 000 donnent 360 km, ce qui ne correspond nullement à un continent grand comme l'Asie et ta Libye réunies. Par contre, 5 400 km donnent exactement la longueur de la cicatrice principale allant de la fosse du bassin nord-atlantique oriental (entre Irlande et Terre-neuve) à la fosse de la Romanche entre Guinée et Brésil. De même 3 600 km forment la largeur idéale d'un continent entre Europe et Amérique et entre Afrique et Brésil. Platon a oublié de corriger... ou plutôt il est mort on le sait en laissant le Critias inachevé.
(6)   Il est curieux et un peu inquiétant de noter que le prêtre de Saïs ne mentionne pas l'engloutissement de l'Égypte et le déluge universel, non dissociables de l'engloutissement de l'Atlantide.
(7)   Les traditions Sont d'accord sur ce point les Atlantes étaient des géants, peut-être venaient-ils d'une autre planète, peut-être étaient-ils ces mystérieux constructeurs de cités cyclopéennes et ces sculpteurs de montagnes et de rocs dont parle Daniel Ruzo dans sa thèse sur la Culture Masma.
(8)   Nous ne savons pas de quel Marcellus il s'agit. Il est cité par Arbois de Jubainville. Il existe un ouvrage intitulé Éthiopiques, de l'évêque grec Héliodore (Théagêne).
(9)   Sénèque Médée vers 374-379.
(10)  Lumière sur l'Atlantide. D' Émile Mir Chaouat. lmp. Michel à Marseille. Sans date. Dépôt légal n° 65 538. Ce livre s'il n'existe pas à la Bibliothèque Nationale de Paris, doit figurer aux fichiers des bibliothèques de Marseille. Il nous a été communiqué par une aimable correspondante, Mme R. Foullon.
(11)  L'auteur ne donne pas de référence, mais nous pensons que Ces écrits non connus ont dû exister car tous les peuples du monde se réclament d'ancêtres ayant habité l'Occident européen (l'Est pour les Amérindiens). Tous sauf les Hébreux C'est un des indices qui portent a croire que la Bible a été falsifiée sciemment. Le fait est évident avec l'omission volontaire de l'existence des pyramides, des merveilleux temples de la vallée du Nil et du nom des pharaons que ne pouvait pas ignorer le peuple de Moise ! Les Hébreux et les Chrétiens dans leur Bible (Ancien et Nouveau Testament) Ont puérilement voulu effacer la civilisation égyptienne Des milliards d'hommes pendant deux millénaires se sont faits les complices complaisants de la conjuration de contrevérité. Les mots entre parenthèses, dont le mot Atlantide, figurent dans le texte de M. Mir Chaouat.
(12)  Nous soutenons la thèse inverse : les Bretons, s'ils ont fourni des chefs militaires remarquables n'ont jamais donné un génie universel. Ils furent jusqu'à ces temps au niveau le moins élevé de la nation. Pourtant selon nous, leurs chromosomes mémoires intacts les porteront au premier rang de l'élite française, à la fin de ce siècle. De même que Napoléon est né en Corse, un super-génie naîtra bientôt dans le Finistère, le Morbihan ou les Côtes du Nord.
(13)  Toujours pas de référence ! Historiquement, let Hébreux ne sont connus que depuis 3 500 ans. Ils n'existaient pas avant Moise. Tout de même, nous aimerions voir les archives du Dr Mir Chaouat! Quant à ses étymologies, elles sont très aventureuses
(14)  Chez les Atlantes, de P. Couteaud.
(15)  Édité par l'auteur, Maurice Guignard.
(16)  Selon M. Guignard, la véritable Bible aurait été écrite par les Guanches et les Pélasges. La Bible hébraïque, simple traduction de celle des Guanches, fut écrite en Égypte lorsque les " Juifs " ne comprirent plus la langue de leurs aïeux. le code Nannarchal fut retranché de la nouvelle version qui ne serait pas l'œuvre de Moïse mais d'Esdras. Ces assertions ne sont pas données avec références. M. Guignard confond les termes Hébreu et Juif. Par ailleurs les Manuscrits de la mer Morte prouvent que le Jésus des Chrétiens loin d'être Essénien, était anti essénien.

Cette page est extraite des oeuvres de Monsieur Robert Charroux. Tous les textes présents dans cette rubrique sont retranscrits intégralement. Ils ne souffrent aucun résumé et méritent d'être reproduits dans leur intégralité. Ce n'est pas du plagiat, mais une reconnaissance et un hommage envers un auteur courageux, hélas disparu, qui a su braver le scientifiquement correct.  La page source vous indique le moyen d'acquérir ses ouvrages


Dernière Modification   05/05/18

© Histoire de France 1996