L'assassinat des
calvinistes
Il
était de bon ton au XVIè siècle, qu'à la toussaint, une allocution fut prononcée
par le recteur de l'université. En cette année 1533, le recteur Nicolas Cop fit
rédiger son allocution par un jeune humaniste de 24 ans. Ce dernier mania fort
bien le verbe, et termina ainsi son son sujet "Plût à Dieu que dans notre siècle
malheureux nous établissions la paix dans l'église sur le fondement de la
parole plutôt que sur celui du glaive" ce jeune humaniste n'était autre que Jean
Calvin. le début de la réforme est en marche. Bientôt dans les diocèses a lieu
de graves crises de discipline. Comme à Meaux ou le groupe des réformés fut
protégé par Marguerite d'Angoulême auprès du roi François 1er son frère. La
prise de position de Marguerite d'Angoulême pour les réformés verra une
progression constante de la réforme de 1520 à 1549 année de sa mort. Octobre
1534 à Amboise, Paris, Blois, Orléans on colle des affiches (contre la
célébration de la messe) jusque sur la porte des appartements du roi. C'est
l'affaire des placards. La réaction est violente. Le lendemain on engage des
poursuites, de nombreuses exécutions ont lieu, on voit partout se dresser des
potences. Deux cents personnes sont incarcérés. Le 13 janvier 1535 François 1er
promulgue un édit interdisant toutes les impressions, et la fermeture des
imprimeries. Le 21 janvier, en expiation pour l'affaire des placards, une
procession se déroule à Paris en présence du roi. Le soir François 1er déclare
devant les notables parisiens "Si mon bras était infecté de telle pourriture, je
le voudrais séparé de mon corps" Ce même soir on dressera six bûchers dans la
ville, et on procèdera à de nouvelles exécutions. En juillet le pape réclame la
réconciliation de tous les chrétiens. François 1er promulgue un édit d'amnistie
qui permet à Clément Marot de rentrer en France. Calvin qui se trouve à Bâle
publie la préface de l'institution, adressée au roi, dans laquelle il proclame
qu'il n'y a rien de séditieux dans ces idées nouvelles. Partisan de la paix,
Calvin met en garde ceux qui voudraient agir avec violence " Je n'hésiterai plus
à me lancer, moi aussi dans la bataille". Ceci préfigure Wassy, la Saint
Barthélemy........
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