Le procès des Templiers
Page13

Les magistrats, tout heureux, ajournèrent leurs travaux au mois de décembre. les accusés ne songeaient plus à renier leurs déclarations. Avec un ensemble étonnant ils revenaient à leurs premiers " aveux ". Le 5 juin 1311, l’instruction était close et le dossier expédié au pape. Le concile oecuménique de Vienne s’assembla en octobre 1311. Coup de théâtre : neuf templiers encore libres se présentèrent " quel héroïsme ! ". Disant qu’ils venaient défendre l’ordre. Clément V ne daigna pas les entendre. Tout simplement on les jeta en prison. Le 3 avril 1312, le pape prononçait la dissolution de l’ordre des templiers : " l’ordre était donc aboli sans avoir été reconnu coupable. " dit John Charpentier. Les biens des templiers revenaient aux hospitaliers. Ainsi était réalisée la fusion désirée par Philippe le Bel. Le roi ne s’oubliait pas : on retint sur la fortune de l’ordre une indemnité énorme destinée à compenser les frais du procès. Restait le sort des quatre principaux dignitaires de l’ordre, dont Jacques de Molay. Pendant 4 ans, ils n’avaient plus comparu. Enfin le 18 mars 1314, Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay Geoffroy de Gonneville furent conduits sur le parvis de notre dame. Ils devaient entendre la sentence prononcée contre eux par les délégués apostoliques. Une foule énorme attendait en silence. On lut la sentence de condamnation. Puisqu’ils avaient avoué leurs crimes, le tribunal les condamnaient tous 4 à la prison à vie. c’en était bien fini de l’orgueilleux ordre du temple non, le rideau n’était pas tombé. Tout à coup? malgré les tortures, malgré les prisons, malgré les reniements, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay semblèrent revivre. Ils se retournèrent vers le peuple, criant que les aveux, les crimes, hérésies que l’on reprochait à l’ordre n’étaient que calomnies. Molay criait plus fort que les autres : la règle du temple est sainte juste et catholique !! ". Selon le chroniqueur, Villani, un sergent du roi vint mettre la main sur la bouche de Molay pour l’empêcher de poursuivre. Des remous agitaient maintenant la foule après l’étonnement, de l’émotion. Des cris de reproche. Pourquoi empêchait-on Molay de parler ? il fallait faire vite. sans perdre un instant, les cardinaux ordonnèrent que l’on remit les deux " relaps " aux mains du prévôt de Paris. Philippe le Bel, informe, n’était pas homme à s’attarder en d’inutiles hésitations. L’ordre royale tomba comme un glaive : les deux templiers seraient brûlés sur le champ, sur une petite île de la Seine. Et puisque qu’on élèverait des bûchers, on en profiterait pour brûler vifs 37 autres templiers dont les aveux avaient parus trop réticents l’autodafé se fit le soir même, dans l’îlot aux Juifs (actuellement une partie du square du terre-plein du pont neuf). A travers le crépitement des flammes le cri des templiers parvinrent jusqu’aux spectateurs : ( les corps sont au roi de France, mais les âmes sont à Dieu). on raconte que Jacques de Molay, déjà atteint par les flammes, aurait assigné le pape Clément V, Philippe le Bel, et Nogaret à comparaître dans 40 jours, devant le tribunal de Dieu ! il semble que cette tradition ait été forgée postérieurement. Malgré tout, elle devait exprimer le sentiment populaire. Devant le martyre des templiers, l’opinion populaire si défavorable s’était peu à peu modifiée. Ce qui reste bien curieux, c’est que l’exécution ayant eu lieu le 18 mars 1314, le pape Clément V mourut le 20 avril, Philippe le Bel le 29 novembre, et Nogaret la même année. Il proclama également que les Capétiens seraient maudits jusqu’à la 13e génération. 

La tragédie des templiers de Georges Bordonove
Les aveux des templiers de Giorgio Perrini
Les Templiers et leur mystère de Alain Fleig


Dernière Modification   22/12/16

© Histoire de France 1996