Le procès des
Templiers Confondant la cause et l'effet, les sujets de Philippe le Bel n'en conçurent qu'un plus grand mépris pour les ordres hospitaliers, singulièrement pour les templiers. Peu à peu, venant de Chypre, les derniers contingents templiers rentrèrent en France. Ils y ramenaient leurs trésors, et leurs forces, presque intacts. Désormais les templiers pouvaient réunir en Europe 15000 lances : une force armée considérable. A la même époque les chevaliers teutoniques formaient un état. Que ferait l'ordre du temple administrer ses trésors, ou s'allier à la papauté ?. Les templiers devinrent milice papale et les rois d’Europe pouvaient tout redouter. A commencer par Philippe le Bel. Le roi de France avait toujours combattu la prédominance de la papauté. Clément V, pape Français, avait manifesté tout d'abord sa parfaite bienveillance à Philippe. Ce n'est pas lui qui chercherait, par les templiers, à s'assurer une force armée incomparable. Il ne semble pas que le roi ait songé en premier lieu à supprimer l'ordre qu'il redoutait et, en même temps, admirait. On n'avait, jamais, oser dissoudre un ordre religieux, on le reformait. Philippe octroya de nouveaux privilèges au temple, écrivant en 1304, des lignes qui font rêver. "les oeuvres de piète et de miséricorde, la libéralité magnifique qu'exerce dans le monde entier, et en tous temps, le saint ordre du temple, divinement institué depuis de longues années, son courage qui mérite d'être excité à veiller plus attentivement et plus assidûment encore à la défense périlleuse de la terre sainte, nous déterminent justement à répandre notre libéralité royale sur l'ordre et ses chevaliers, en quelque lieu de notre royaume qu'ils se trouvent, et à donner des marques d'une faveur spéciale à l'ordre et aux chevaliers pour lesquels nous avons une sincère prédilection" Incroyable hypocrisie ? exemple plutôt d'une dualité de jugement. L'admirable hiérarchie, la parfaite discipline, le sacrifice de l'individu au bien général : ce "programme" des templiers ne correspondait-il pas à l’idée que Philippe le Bel se faisait de l’état ? malgré cela, ou plutôt à cause de cela, Philippe ne pouvait tolérer le péril templier sans réagir. La Ière initiative du roi apparaît bien étonnante. Tout-à-coup, de la façon la plus imprévisible, il demande à se faire templier. Certes, il ne songe pas à abandonner le trône à son successeur; il restera roi, mais il ambitionne de devenir " chevalier honoraire" tout chevalier pouvant devenir légitimement " grand maître", on comprit vite, au sein de l'ordre, où Philippe voulait en venir. Avec la plus grande politesse, mais avec une fermeté égale, on repoussa son offre. Seconde initiative royale : Philippe demanda à clément V de fondre les templiers et les hospitaliers en un ordre unique, celui des " chevaliers de Jérusalem ". Déjà, il pensait à faire nommer un de ses fils grand maître. Le pape clément V, fort embarrassé, consulta Jacques de Molay, grand maître du temple, élu en 1295. Il avait plus de 50 ans, sans grande culture, d'humble noblesse, mais tenace et solide. Jacques de Molay refusa obstinément la fusion. Les 2 ordres, dit-il, étaient trop différents. L'ordre des hospitaliers est " fonde sur l’hospitalité, mais, de plus, ses membres sont soldats et font beaucoup d’aumônes.
|
Dernière Modification 22/12/16 © Histoire de France 1996
|