Le procès des
Templiers Celui des templiers est particulièrement fondé sur le service militaire, mais ses membres, dans tous leurs bailliages, trois fois par semaine, font, à tous ceux qui en veulent, une aumône générale et ils donnent, d'une manière continue, aux pauvres ,le dixième de tout leur pain ". Il était difficile de réunir un ordre très riche et un ordre qui l’était moins. Il importait fort " que les templiers donnassent beaucoup, ou bien que les hospitaliers fussent soumis à des restrictions ; de la pourrait provenir un péril pour les âmes, parce qu'ils sont rares, à ce que je crois, ceux qui voudraient changer leur vie et leurs mœurs habituelles ". Un autre grave péril "on pourrait craindre qu'à l'instigation du diable les membres des deux ordres ne se querellassent entre eux, disant : nous, nous valons mieux et faisons plus de bien. Et beaucoup de péril pourrait provenir de cette dispute, parce que les templiers et les hospitaliers ont des armes. Et si la rumeur s'en répandait parmi eux, elle pourrait facilement susciter un grave scandale ". Jacques de Molay voulait bien reconnaître que les dépenses seraient moins fortes si les ordres étaient unis, mais il ne pensait pas que cette raison suffisait pour justifier la fusion. Aveugle Molay !! il ne discernait pas encore le dangereux intérêt que portait Philippe le Bel a son ordre. la fusion les eut peut-être sauves, lui et tant de milliers de ses frères. Dans l'entourage du roi, un homme s’était jure de détruire les templiers : Guillaume de Nogaret. Ce petit-fils de cathare connaissait d’expérience ce que l'on pouvait tirer d'une accusation d’hérésie. Les tentatives "conciliantes" de Philippe le Bel avaient échoué. Nogaret considérait maintenant qu'il fallait anéantir l'ordre. Philippe, à longtemps hésite. Certes, il pesait à leur valeur les arguments de Nogaret, et lui dont les finances étaient en perpétuelle misère lorgnait vers les richesses du temple. Néanmoins, il ne franchissait pas le pas. Nogaret s'occupait tout particulièrement des affaires du Languedoc. C'est à Toulouse qu'allait voir le jour une accusation. Elle aura d'incalculables conséquences. Un commandeur templier nomme Esquin de Floyran, originaire de Béziers, incarcéré pour assassinat, avait, à la prison royale de Toulouse, pour codétenu, un condamné à mort lui aussi pour homicide. Or, en ce temps la, les condamnés à mort pour homicide mouraient sans le secours d'un prêtre. Les deux prisonniers résolurent de se confesser mutuellement. Ce qu'avoua le templier à l'infortuné bourgeois plongea ce dernier dans l'horreur. Il demanda à se confesser au gouverneur de la prison. Celui-ci, épouvanté à son tour, fit appel à l'entourage du roi et Nogaret, bien sur, ménagea au bourgeois une entrevue royale. Un détail qui compte, Nogaret connaissait fort bien Esquin de Floyran. Voici ce que le bourgeois tremblant conta à Philippe le Bel : les templiers adoraient des idoles ; lorsqu'ils étaient admis dans l'ordre, ils devaient, lors de leur initiation, cracher trois fois sur la croix. Lors de la même initiation, ils devaient se livrer à des baisers obscènes sur la personne des frères qui les recevaient, au bas de l’échine notamment et au nombril. Enfin, ils s'engageaient à pratiquer la sodomie. Philippe le Bel prit-il pour argent comptant ces incroyables accusations le certain, c'est que la punition qu'il aurait du réserver aux templiers ne fondit nullement sur eux.
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Dernière Modification 22/12/16 © Histoire de France 1996
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