Le procès des Templiers
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Le 8 décembre 1301, Philippe le Bel, outre des abus dont les inquisiteurs s’étaient rendus coupables en Languedoc, avait mandé à l’évêque de Toulouse : (sous le couvert d’une répression licite, ils ont osé des choses complètement illicites ; sous l’apparence de la piété, des choses impies ; sous prétexte de défendre la foi catholique, ils ont commis des forfaits) oublié, le passé désormais, à l’instigation de Nogaret, Philippe le Bel faisait appel, pour combattre les templiers, à la (procédure infaillible du saint office on n’y alla pas de main morte. Par toute la France, les templiers connurent l’horrible question. ( On n’entendait que cris, dit l’abbé Vertot, que gémissements de ceux qu’on travaillait, qu’on brisait, qu’on démembrait dans la torture) on les étiraient par l’estrapade. On les disloquait sur le chevalet. On exposait au feu leurs pieds enduits de graisse. Le brodequin leur brisait les os des jambes. Pour les plus opiniâtres, on utilisa les pinces chauffées au rouge, on les suspendit par les parties génitales. En même temps on prodiguait les promesses. Qu’était-ce qu’avouer ? d’ailleurs, les autres l’avait fait. Des aveux et on aurait la liberté, voire des pensions du roi. En revanche, on prévint les accusés que ceux qui refuseraient de reconnaître leurs (erreurs) seraient condamnés à mort. Et le pape ? il ne se manifesta que le 27 octobre : ( pendant que nous étions loin de vous, vous avez étendu la main sur les personnes et les biens des templiers ; vous avez été jusqu’à les mettre en prison ; ce qui est le comble de la douleur, vous ne les avez pas relâchés ; même à ce qu’on dit, allant plus loin, vous avez ajouté à l’affliction de la captivité une autre affliction.... ) bien timide cette remontrance. Le roi ne semble guère l’avoir prise au sérieux. D’ailleurs, les templiers avouaient en masse. Monsieur Raymond Oursel a publié la traduction des principaux interrogatoires. Voici celui de Geoffroy de Charnay , précepteur de toute la Normandie qui fut questionné le 21 octobre 1307:
Frère Geoffrey: On m’apporta une croix où il y avait l’image de Jésus Christ ; le frère Amaury me dit de ne pas croire en celui dont l ’image était là peinte car c’était un faux prophète ; ce n’était pas Dieu il me fit renier Jésus Christ trois fois.
L’inquisiteur: Avez vous craché sur l’image ?
Frère Geoffroy: Je n’en ai pas mémoire....
L’inquisiteur: Et le baiser ?
Frère Geoffroy: J’embrasais sur le nombril celui qui me recevait.
 


Dernière Modification   22/12/16

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