Afghanistan

Superficie : 647 500 km²
Population : 17 000 000 d'habitants
Capitale : Kaboul (450 000 habitants)
Langues : farsi et pashto
Régime politique : république
Unité monétaire : l'afghani.

    Cet Etat indépendant d'Asie occupe une position de plaque tournante qui lui donne une particulière importance pour les communications terrestres entre l'Extrême-Orient, l'Asie Mineure et l'Europe : on l'a appelé le "carrefour du monde".
    Dès l'Antiquité, armées et peuples en quête de terres nouvelles ont balayé en tous sens les pistes poussiéreuses du territoire afghan, s'engageant dans les arides vallées de l'Hindou-Kouch, s'enfonçant dans les vastes déserts des hauts plateaux. Les civilisations persane, hellénistique, arabe, mongole, bouddhiste et indienne se sont heurtées et succédé sur cette terre au fil des siècles; chacune y laissant sa trace. Le pays obtint son indépendance en 1947, grâce à la Grande-Bretagne soucieuse de protéger ses possessions en Inde contre les prétentions de la Russie et de l'Iran.
    Créé pour servir d' "Etat tampon", l'Afghanistan exploite maintenant à son propre profit sa position particulière qui en fait une voie de passage entre les pays communistes (surtout l'U.R.S.S.) et les Etats asiatiques neutres (Iran, Pakistan, Inde).
    Le soutien économique bipolaire des Américains et des Russes a été remis en question au début de 1980 à la suite de l'intervention des troupes soviétiques en Afghanistan.

Géographie de la sécheresse

    L'Afghanistan est un pays continental que les prolongements du haut plateau iranien et les montagnes de l'Hindou-Kouch occupent presque entièrement. Cette chaîne montagneuse, qui se continue par le Pamir et l'Himalaya, dépassant en plusieurs endroits les 7 000 mètres, barre toute la largeur du pays, rendant les communications entre le nord et le sud particulièrement difficiles.
    Le bouzkachi est le jeu national des Afghans. Une soixantaine de cavaliers se disputent la dépouille d'un bouc décapité qu'il faut porter, en contournant trois mâts, dans le "Cercle de justice", au centre du terrain. Charges meurtrières, coups de cravache, ruades de cheval, tout est permis pour gagner.
    Le haut plateau, qui s'élève sur le reste du territoire, est délimité au sud par les montagnes du Béloutchistan qui le séparent de la mer d'Arabie et l'empêchent ainsi de bénéficier de l'influence maritime. Il forme une vaste cuvette intérieure caractérisée par un climat continental très aride : forts écarts de température, précipitations rares. Steppes et déserts alternent sur la majeure partie du territoire, dont la partie régionale est l'une des régions les plus chaudes (désert du Sistan) et des plus arides (désert du Régistan) de la Terre.
    De nombreux fleuves naissent dans les monts de l'Hindou-Kouch, mais, seule, la rivière Kaboul parvient à atteindre la mer en se jetant dans l'Indus. Tous les autres cours d'eau se perdent dans le désert où ils forment de grands lacs clos ou des marais saumâtres; souvent, les sables brûlants les absorbent ou le soleil les fait évaporer. La principale rivière du pays, l'Helmand, aboutit dans une cuvette dont il ne reste, en période de sécheresse, qu'une vaste étendue de sel.
    Les longues vallées creusées entre les chaînes montagneuses ou au cœur du haut plateau se prêtent le mieux à l'établissement d'une population sédentaire, car c'est là qu'on trouve de l'eau, denrée rare et précieuse dans un pays aussi aride. De nombreux canaux d'irrigation ont été creusés le long des fleuves et on a construit d'importants barrages artificiels pour étendre la surface des zones cultivables.
    Dès qu'il y a de l'eau, le sol se révèle très fertile, comme en témoignent les épaisses forêts qui se développent le long des fleuves, les riches oasis qui entourent les sources jaillissant dans le désert, et l'abondance des récoltes dans les champs irrigués. Mais, faute d'une irrigation suffisamment développée, l'agriculture ne se pratique que dans des régions assez limitées. Elle donne deux récoltes de céréales par an; on cultive aussi les légumes, le raisin, la canne à sucre, le coton et les fruits.

La population

    Les paysans sédentaires vivent dans des villages isolés, souvent fortifiés. Kaboul, la capitale, se dresse à 1 800 mètres au cœur de la vallée du fleuve portant son nom. Les grandes plaines steppiques sont le domaine des pasteurs nomades qui portent le nom de kushi, c'est-à-dire "ceux qui partent". Au nord du pays, ils appartiennent à la race ouzbèque, turkmène et tadjik; au sud, ce sont surtout des Pashtous qui composent plus de 50% de la population afghane.
    Pour les tribus afghanes, le pain - en galettes - se cuit sur des pierres chauffées à un maigre feu de bois. On est ici en terre d'Islam, et la femme, ensevelie de la tête aux pieds sous le tchador, dissimule son visage sous un voile.
    Ces nomades élèvent de vastes troupeaux de moutons, de chameaux et de chèvres, aussi des chevaux dans les montagnes. Ils se déplacent continuellement pour trouver de nouveaux pâturages, vivant sous une tente en laine noire soutenue par des mâts et ouverte par-devant. En hiver, ils campent le long des fleuves et à proximité des sources; dès l'approche du printemps, ils se réunissent en longues caravanes pour atteindre les régions les plus élevées du pays, s'arrêtant dans les caravansérails qui se dressent le long des pistes. Leur alimentation est plus végétarienne (fruits et légumes, thé, riz) que carnée (mouton, gibier); ils consomment beaucoup de lait fermenté (yoghourt), de glace (sherbet) et de pâtisseries.
    Leurs vêtements évoquent encore l'ancien costume des Perses : immenses culottes resserrées à la cheville, chemise atteignant les genoux et maintenue à la taille par une ceinture. Une récente réforme a libéralisé le costume féminin; mais, il y a peu de temps encore, les femmes ne sortaient que strictement voilées de la tête aux pieds. Pour se protéger contre l'abondante poussière, mais aussi pour se donner une mine plus farouche, les hommes s'enduisent les paupières avec un pigment bleu.
    Les nomades ne s'arrêtent dans les villes Kaboul, Kandahar, Hérat, que pour y offrir leurs marchandises (viandes, peaux, lait) et les échanger contre d'autres denrées. Les maisons, au toit en terrasse, sont construites dans des blocs de terre mélangée à de la paille et cuite au soleil. L'installation intérieure se compose surtout de tapis; les meubles sont rares, les lits simplement constitués par un matelas et un oreiller. Toutes les pièces donnent sur une vaste salle appelée divâne où le maître de maison reçoit ses invités.
    La population afghane n'a jamais été recensée, mais on l'estime à environ 20 millions d'habitants. La religion nationale est l'Islam. Quatre-vingt dix pour cent des Afghans appartiennent au rite sunnite, c'est-à-dire au rituel musulman orthodoxe; les autres sont chiites, c'est-à-dire adeptes d'une doctrine selon laquelle le califat ne doit revenir qu'aux descendants d'Ali, gendre de Mahomet. L'Afghanistan est un Etat républicain depuis 1973. Mais fin 1979, M. Karmal a pris le pouvoir, grâce à l'appui des Soviétiques.


Dernière Modification   27/12/16

© Histoire de France 1996