Lombards

     Le déferlement des invasions barbares à travers le monde romain semblait terminé vers la fin du Ve siècle lorsque, dans la seconde moitié du VIe siècle, un nouveau peuple, venu des plaines de l'Elbe et du Danube, fait irruption en Italie, chassé de son territoire par les hordes mongoles : les Lombards apparaissent ainsi pour la première fois en Italie, aux côtés de l'armée de Narsès.
    Carte de l'Italie, au temps de l'occupation lombarde. Les Byzantins avait pu conserver la plus grande partie des régions côtières, grâce à la puissance de leur flotte. L'invasion provoqua la fondation de Venise, une partie de la population du littoral s'étant réfugiée sur les îlots de la lagune.
    C'est sous la conduite de leur roi Alboïn que les Lombards franchissent les Alpes et arrivent à la plaine du Pô, dans cette région à laquelle ils ont donné leur nom. Ils n'y rencontrent aucune résistance : l'Italie est épuisée par une longue guerre contre les Goths, et l'empereur de Byzance est retenu en Orient par des luttes fréquentes contre les Avars et les Perses.
    La conquête lombarde est rapide. En 573, les envahisseurs possèdent déjà les villes de Vérone, Milan, Florence et Pavie, dont ils font leur capitale. Conquérants sauvages et brutaux, ils se livrent souvent au pillage, et font même des incursions en royaume burgonde. Malgré l'épouvantable anarchie qui règne dans leur royaume, les Lombards n'en continuent pas moins leur progression : Padoue, Gênes, Tarente tombent entre leurs mains, Rome est menacée, Ravenne et Spolète sont prises en 751 par le roi Liutprand, qui menace de réunir en un seul royaume lombard toute l'Italie. Le pape Grégoire III s'oppose à lui et sollicite l'intervention des Vénitiens. Ceux-ci réussissent à reconquérir Ravenne pour le compte de Byzance, arrêtant l'avance de Liutprand, qui va, désormais, se soucier de doter son royaume d'une solide administration. Les rois lombards Rothari et Liutprand se convertissent au catholicisme sous l'influence de la princesse Théodolinde (VIIe siècle).
    L'habileté des orfèvres lombards vient en aide à l'historien. Sur la plaque frontale d'un casque en bronze doré, le roi Agilulf, assis sur son trône, entouré de guerriers, d'anges et de personnages qui lui offrent une couronne.
    Les rois lombards étaient élus. Un conseil de notables les assistait. La ratification des lois était généralement soumise à une assemblée d'hommes libres et aptes à assurer un service militaire. Dans le domaine judiciaire et pénal, les Lombards toléraient le prix du sang, mais rejetaient et poursuivaient la superstition et la sorcellerie. Les droits des faibles face aux puissants étaient protégés.
    Leur désir de conquête reprend sous le roi Astolf, qui reconquiert Ravenne et tente d'étendre sa domination sur Rome. N'ayant obtenu aucune réponse de l'empereur d'Orient, le pape Etienne II fait appel au roi des Francs, Pépin le Bref, qui se porte aussitôt à son secours. Ayant battu Astolf, Pépin réduit la Lombardie à un fief, dont il offre le gouvernement au Saint-Siège, créant ainsi le premier Etat pontifical (756), à l'origine de la puissance temporelle des papes.
    Au cours de leur déferlement sur les terres italiennes, les cavaliers lombards étaient suivis de tout leur peuple. Ils repoussaient les indigènes pour s'installer dans la place.
    Mais les Lombards pensent à la revanche : en 771, le nouveau roi Didier envahit les Etats du pape et entre dans Rome. Charlemagne, indigné, répudie la fille de Didier qu'il avait épousée, et organise une expédition à la demande du pape Adrien Ier. Pavie et le roi Didier capitulent. Charlemagne se fait proclamer roi des Lombards, mettant fin pour toujours à la puissance de ce peuple en Italie.