Le
second Empire
La nomination de l’empereur, sous le nom de
Napoléon III devra passer par la reconnaissance des pays européens. Les Anglais
trouveront cela absurde, en effet on leur demandait de rétablir ce qu’ils
avaient aidé à détruire trente sept ans avant. Le tsar apportera ses lettres de
créance le 5 janvier, mais de très mauvaise humeur. Dans ses lettres le tsar
appelait Napoléon (cher ami), le protocole voulait qu’il dise (mon frère). Ce
manque de diplomatie de la part du tsar envers l’empereur, fit que celui ci
répondit (on ne choisit pas ses frères on choisit ses amis). Une délégation de
sénateurs vient lui exprimer leur espoir de voir très bientôt une impératrice
s’asseoir sur le trône. Des noms circulaient : l’infante Christine princesse
espagnole, Caroline Vasa princesse suédoise. Quelques jours plus tard Napoléon
III invite Eugénie de Montijo comtesse de Teba et sa mère aux chasses de
Compiègne. Elle est très belle, elle a des yeux bleus et des cheveux d’or. Louis
Napoléon envisage d’en faire une impératrice. Mais s’est sans compter sur les
reproches de sa famille (on peut tomber amoureux de Mademoiselle de Montijo,
mais on ne l’épouse pas). Napoléon ne tiendra aucun compte de ces reproches et
le 12 janvier 1853 au cours du bal des Tuileries il demande la main d’Eugénie.
Le mariage aura lieu les 29 et 30 janvier. En ce début d’année l’Europe est
inquiète, le tsar envoie son ambassadeur auprès du sultan de Constantinople pour
lui faire signer un traité reconnaissant le droit de protection du tsar sur
l’empire turc. Les ministres ottomans refusent sur le conseil des Anglais.
Napoléon III envoie la flotte à Salamine. Suite à l’ultimatum de la Russie à la
Turquie, l’Angleterre envoie sa flotte aux Dardanelles. En juillet le tsar
occupe les principautés danubiennes. L’Europe hésite encore à faire la guerre.
Il faut, pour maintenir la paix dans le secteur, préserver l’intégrité de
l’empire ottoman et en aucun cas laisser les détroits aux mains des Russes.
Déclaration de guerre de la Turquie à la Russie. Suite au massacre de Sinope
(flotte turque anéantie par les Russes, alors qu’elle s’était réfugiée dans une
rade suite à une tempête). Les flottes française et anglaise s’engagent dans la
mer Noire. Fin 1853 occupation de la Nouvelle Calédonie par les Français sur
ordre de l’empereur, la France possédera ainsi un port dans le Pacifique. Début
1854 Faidherbe est nommé gouverneur du Sénégal. Les ambassadeurs russes en poste
à Paris et Londres sont rappelés. Envoie d’un ultimatum franco anglais au tsar,
qui n’en prend même pas connaissance. A la chambre Napoléon III annonce
officiellement qu’il fera la guerre pour défendre le sultan. Signature d’un
traité entre la Turquie la France et l’Angleterre. Fin mars la France et
l’Angleterre déclarent la guerre à la Russie. Avril 1854 cinquante mille soldats
franco anglais arrivent aux Dardanelles. L’Autriche lève une armée et demande
aux Russe d’évacuer le Danube. Le 15 juin le tsar refuse les propositions des
alliés. Début de la guerre de Crimée. 28 Juin siège de Sébastopol. 20 septembre,
bataille de l’Alma, les régiments de zouaves se distinguent pour leur bravoure,
Français et Anglais mettent l’armée russe en fuite, les alliés attaquent
Sébastopol. De leur côté les Russes attaquent le port Balaklava, point
d’approvisionnement des Anglais. Sur le plateau d’Inkerman, nouvelle attaque des
Ruses qui possèdent maintenant cent mille hommes, l’armée alliée n’en possède
que cinquante mille. Novembre arrivée de la neige, approvisionnements
difficiles, les troupes sont bloquées, beaucoup mourront de froid ou du choléra.
On se croirai revenu en 1812. Signature de la concession pour le canal de Suez.
L’empereur d’Autriche se décide à s’allier avec la France et l’Angleterre. Le
Piémont offre une armée de quinze mille hommes. En février l’Allemagne décide
d’entrer en guerre. Mort du tsar Nicolas, on pense alors à la paix, mais en vain
car le fils du tsar Alexandre II continue la politique de son père. Un compromis
est signé entre l’Autriche et la Russie, mais la France et l’Angleterre le
refuse. Le 28 avril attentat manqué contre l’empereur Giovani Pianori est
condamné à mort. Le 8 septembre assaut sur Sébastopol mac Mahon parvient à
prendre la tour Malakoff et s’écrit (j’y suis j’y reste) lorsqu’il apprendra que
le site qu’il vient de prendre est miné. Le 10 septembre après trois cent
cinquante jours de siège Sébastopol tombe aux mains des alliés. Fin septembre
les soldats de Crimée sont de retour en France. Victor Hugo est expulsé de
Jersey et s’embarque pour Guernesey. 1855 relance du mécontentement à cause du
coût élevé du pain. Attentat de Bellemare contre l’empereur. Tentative près de
Lille pour faire sauter la voix de chemin de fer sur le passage du train
impérial. Au Sénégal les Maures Trarzas attaquent les postes français à
Saint-Louis. Le prophète el Hadj Omar chef des Toutcouleurs capture les
marchands français. Faidherbe profitera de la saison des pluies pour repousser
les Toutcouleurs. En saison sèche il attaquera les Maures il finira par
expulser. Début de l’empire colonial. L’année 1856 verra le tracé du futur
canal de Suez. Il faudra dix ans pour le terminer. Après maintes discussions le
premier coup de pioche sera donné en avril 1859. Ferdinand de Lesseps est enfin
parvenu à écarter tous les écueils que l’on avait placé sur son chemin. La
bourse de Paris monte de cinq francs, le tsar ayant accepté la neutralité de la
mère Noire. Le 25 février 1856 s’ouvre le congrès de Paris. Pour l’Autriche sont
présents le comte de Buol et le baron Hübner, pour le Piémont le comte de
Cavour, pour la Russie le prince Orlov, pour l’Angleterre Clarendon, pour
la Turquie Ali pacha et pour la France le comte Walewski. Mars verra la
naissance du prince impérial. En avril l’Autriche, l’Angleterre et la France
signent un accord secret : contre toute attaque éventuelle de la Turquie. En
l’apprenant le tsar est furieux. En juin le prince impérial sera baptisé.
Janvier 1857 la grande Kabylie se soumet, ainsi prend fin la conquête de
l’Algérie, toutes les tribus seront écrasées et la prophétesse Fatma qui
encourageait la résistance, sera capturée. Cent ans plus tard, les descendants
de ce peuple humilié nous renverrons à juste titre chez nous. Avril 1857 un
nouvel attentat contre l’empereur est perpétré par trois Italiens : Grilli,
Bartolotti, Tibaldi tous à la solde de Mazzini. Juin, la campagne électorale se
termine par 5470900 voix pour les candidats ministériels contre 664900 pour
l’opposition. Une loi est crée pour la protection des propriétés industrielles
" marque de fabrique " Octobre, la France et l’Angleterre se concertent pour une
action commune en Chine. Orsini à Londres prépare un nouvel attentat contre
Napoléon III. En décembre d’autres conjurés ont rejoint Orsini, il est décidé
que les bombes seront jetées sur le passage de l’empereur, lorsqu’il se rendra à
l’Opéra. Ce même mois de décembre la France et l’Angleterre s’emparent de Canton
en Chine. Janvier 1858 l’attentat contre l’empereur fait cent cinquante blessés
et huit morts, l’empereur et l’impératrice sont indemnes. Tous les assassins
sont arrêtés , et l’Angleterre est mise au banc des accusés car elle a accueilli
les assassins. Février, une loi dite de sûreté générale est proposée par le
gouvernement. Tout individu convaincu de complot, rébellion, attroupement,
détention d’armes, offenses envers l’empereur seront expulsés, ou internés en
France ou en Algérie. Orsini fait parvenir à l’empereur cette lettre . "
Que votre majesté ne repousse pas le vœu suprême d’un patriote sur les marches
de l’échafaud, qu’elle délivre ma patrie et les bénédictions de vingt-cinq
millions de citoyens la suivront dans la postérité ". Napoléon III fait publier
la lettre et l’envoie à Cavour pour qu’il l’insère dans le journal officiel du
Piémont. Le 13 mars Orsini est exécuté. Les Anglais et les Français envoient aux
Chinois une note dans laquelle ils expriment leurs volontés. La Chine ne répond
pas, en mai la coalition s’empare de l’embouchure du fleuve Pei-ho. Cette fois
le gouvernement chinois accepte les négociations. Le 24 juin 1858 création d’un
ministère pour l’Algérie. C’est en juillet que Napoléon prendra la décision de
faire la guerre en Italie pour y chasser les Autrichiens. L’entrevue de
Plombières entre Cavour et l’empereur verra la ratification d’un accord ce 10
décembre 1858. Les propos de Napoléon sur l’Autriche laissent penser que la
guerre est imminente, mais l’empereur veut laisser à l’Autriche le soin
d’attaquer la première. Celle-ci n’ayant que cinquante mille hommes en place en
Italie n’est pas prête à faire la guerre. C’est fin avril 1859 qu’elle prendra
l’offensive, les troupes autrichiennes franchissent le Tessin. Ce fait va faire
basculer l’opinion anglaise qui jusque là était restée neutre la reine Victoria
en ayant avisé l’empereur. Le 3 mai Napoléon III déclare la guerre à l’Autriche
il faut dit-il que l’Italie soit libre, il faut rendre l’Italie à elle même. Le
11 mai l’empereur débarque à Gênes à la tête d’une armée de cent-vingt mille
hommes. Le 20 mai c’est la victoire de Montebello les Français battent un corps
autrichien de vingt mille hommes, le 30 c’est la victoire de Palestro, les
zouaves font la décision, le 3 juin à Turbigo les Autrichiens sont battus par
les tirailleurs algériens, le 4 juin c’est la victoire de Magenta, la route de
la Lombardie est libre. C’est sans compter sur les renforts de l’armée
autrichienne, elle dispose maintenant de deux cent soixante cinq mille hommes.
Le 24 juin c’est la victoire française de Solferino. L’empereur ayant vu le
massacre sur le champ de bataille a décidé de traiter avec l’Autriche. Et, c’est
à l’insu de Victor Emmanuel que le honteux traité de Villafranca sera signé
mettant ainsi fin aux espoirs de réunification de l’Italie. En septembre 1859
les Anglais demandent à la France de reprendre l’action entreprise en Chine, et
stoppée depuis la guerre d’Italie. Le mois suivant débuteront secrètement les
discussions sur un accord commercial avec l’Angleterre. L’empereur a envoyé à
Londres Michel Chevalier professeur d’économie politique au collège de France,
ce libre échangiste sera reçu par Gladstone. Le secret sera gardé jusqu’en
janvier pour éviter l’opposition du ministre des finances Mague plutôt
protectionniste. 1860 verra l’amorce d’un empire plus libéral. Janvier,
l’expédition franco-anglaise s’embarque pour la Chine. Signature du traité de
commerce avec l’Angleterre le 22 janvier. En mars le rattachement de Nice et de
la Savoie est notifié aux pays étrangers. Le vote qui aura lieu en Savoie en
avril donnera cent cinquante mille oui contre deux cent trente non pour le
rattachement à la France. C’est en juin que la réunification de l’Italie prendra
toute son importance. En quelques semaines Garibaldi à conquis la Sicile et en
confie le gouvernement à un républicain. Pendant ce temps à Damas des chrétiens
sont massacrés, et napoléon décide de réagir. En août un corps expéditionnaire
français débarque en Syrie. L’empereur entreprend un voyage que l’amène en
Savoie, puis à Nice, en Corse et en Algérie. Garibaldi entre dans Naples, en
septembre, et Victor Emmanuel le rejoint. Cavour va en vain essayer de s’opposer
à l’avance de Garibaldi en projetant d’occuper les états du pape. Il avise
Napoléon de son projet, mais ce dernier ne répond pas. Garibaldi prend ce
silence pour un consentement. Apprenant les mouvements de Cavour Napoléon réagit
violemment et rappelle son ministre en poste à Turin. En septembre les Sardes
attaquent l’armée du pape qui doit capituler. La Sicile, l’Italie du sud, les
Marches, l’Ombrie sont annexées. Victor Emmanuel se proclame roi d’Italie. Seule
l’Angleterre reconnaîtra le roi. Pour le pape Pie IX Victor-Emmanuel est
toujours appelé roi de Piémont. Dans toute cette histoire Napoléon a réussi à
irriter le pape et les catholiques, a perdu le soutient de l’Angleterre, mais il
a réussi à détruire l’œuvre de 1815, chassé les Autrichiens de Lombardie et
agrandi la France jusqu’aux Alpes. En Chine les armées franco-anglaise arrivent
à Pékin en octobre 1860, les trésors du palais d’été sont partagés : œuvres
d’art, objets précieux, or. Suite à l’assassinat de Français par les Chinois le
palais est incendié. Le deuxième traité de Tien - Tsin est signé. Il prévoit une
indemnité de soixante millions par nation. Suite à une série de concessions
faites aux assemblées, Proudhon lors d’une séance en novembre déclare " l’empire
à fait un demi tour à gauche " et Guizot dit " c’est la porte ouverte aux
libéraux ". Janvier 1861 Guillaume devient roi de Prusse. En juin au conseil des
ministres un rapport révèle que la France reconnaît le royaume d’Italie. En
octobre l’Espagne, l’Angleterre et la France envoient au Mexique un corps
expéditionnaire qui débarque à Vera Cruz. En février 1862 Espagnols et Anglais
signent avec Juarez la convention de la Soledad. Napoléon proteste, rejette
cette convention et ne reconnaît pas Juarez Avril les Français se retrouvant
seuls avancent vers l’intérieur, et se trouvent bientôt devant Puebla barricadée
et fortement armée. Le gouvernement français décide de conquérir le Mexique, et
trente mille hommes arrivent à Puebla commandés par le général Forey. Le siège
durera jusqu’en mai 1863. Bismarck est reçu par l’empereur en juin 1862. La
signature du traité de l’Annam est signé, il se concrétisera par le versement
d’une somme de vingt millions et l’occupation de trois provinces de la basse
Cochinchine. Le 18 novembre Ferdinand de Lesseps commande " Au nom de son
altesse Mohamed Saïd, je commande que les eaux de la Méditerranée soient
introduites dans le lac de Timsah par la grâce de Dieu " La Méditerranée rejoint
ma mer Rouge. Février 1863 signature de la convention entre la Prusse et la
Russie, contre les insurgés polonais. L’Autriche, l’Angleterre et la France
envoient une lettre de protestation à la Russie. Au Mexique à lieu le terrible
combat de Camerone (Camaron) : soixante quatre légionnaires tiennent tête à deux
mille mexicains. Ceci permettra de protéger un convoi à destination de Puebla.
Le 8 mai 1863 la ville tombe des troupes françaises. En France les élections
dans la Seine permettent à Thiers d’être élu. Mexico est aux mains des Français.
Formation d’un gouvernement provisoire, en attendant, Napoléon tente de
convaincre l’archiduc Maximilien d’Autriche frère de l’empereur François Joseph
d’aller prendre le trône du Mexique. Traité secret signé le 11 août entre le
prince du Cambodge et la France ce qui fait du Cambodge un protectorat. A
l’assemblée Thiers en profite pour réclamer plus de libertés. L’empereur répond
qu’il n’est nullement question de libertés supplémentaires. Arrivée des
souverains mexicains à Vera-Cruz l’accueil est glacial. Convention de
Saint-Cloud, la France quitte Rome, l’Italie s’engage à respecter le territoire
de l’église. L’entrevue de Biarritz entre Bismarck et Napoléon en septembre 1864
se traduira par ses réflexions réciproques " Bismarck m’a offert tout ce qui ne
lui appartient pas " et la réponse " L’empereur est une grande incapacité
méconnue " A ce moment va s’engager inexorablement la chute de l’empire et
l’engrenage de la guerre. Guillaume roi de Prusse est toujours opposé à la
guerre, mais il est très irrité de l’honneur fait au duc d’Augustenbourg il
rédige avec ses ministres un ultimatum adressé à l’Autriche. La convention de
Gastein du 14 août 1865 évitera pour un temps la rupture entre la Prusse et
l’Autriche. La Prusse administrerait Slesvig et l’Autriche le Holstein. En 1866
la situation à Mexico s’aggrave, la dette augmente, la résistance s’amplifie et
l’opinion publique française force Napoléon à retirer ses troupes, les chambres
n’ayant pas voulu voter des crédits supplémentaires. Maximilien refuse
d’abdiquer. A Berlin, lors du grand conseil Bismarck obtient l’autorisation de
faire la guerre à l’Autriche. De son côté Napoléon engage l’Italie à signer un
traité d’alliance avec la Prusse. Le 7 juin la Prusse envahit l’Autriche.
Napoléon ne bouge pas. Bismarck en été sûr car il déclara " J’étais tellement
sûr de Napoléon III que nous n’avions pas laissé un seul soldat sur la frontière
française. Pourtant si les pantalons rouges avaient paru sur le Rhin, je perdais
la partie ". Le 20 juin l’Italie déclare la guerre à l’Autriche. Le 3 juillet
1866 l’Autriche se rend. Par la paix de Nikolsburg la Prusse peut se permettre
de régler le sort de l’Allemagne. Pour la France c’est un camouflet, Thiers dira
" La France n’a pas eu de plus grand malheur en quatre cents ans ". Proposition
de réorganisation de l’armée présentée à l’assemblée par le maréchal Niel.
Violentes hostilités. Émile Ollivier déclare "Vous voulez faire de la France une
caserne " de son côté le maréchal Niel répond " Une caserne ! une caserne !
craignez d’en faire un cimetière ! ". Janvier 1867 Napoléon demande la démission
de ses ministres. En mars les Pays-Bas acceptent de céder le Luxembourg à la
France avec la condition de l’accord de la Prusse. Le secret est découvert,
interpellation au Reichstag, contact de Bismarck et du roi des Pays-Bas, ce
dernier décide alors de refuser la cession du Luxembourg, c’est un échec public
pour la France. En juin arrivée du tsar à Paris pour l’inauguration de
l’exposition universelle, il échappe à un attentat lors d’une visite au champ de
course de Longchamp. Maximilien est arrêté, jugé, et exécuté le 19 juin 1867.
Thiers accuse l’empereur du désastre mexicain. Janvier 1868 la loi militaire est
votée, mais elle est méconnaissable, son contenu dérisoire sur le maintient
d’une armée contribuera à la défaite deux ans plus tard. En effet lors de sa
présentation à l’assemblée outre la déclaration d’Émile Ollivier, il y eut aussi
celles de Favre, de Jules Simon qui réclama la suppression des armées et celle
de Gambetta pour qui " Les armées permanentes sont cause de ruine et source de
haine ". Soixante-dix ans plus tard, un jeune officier proposera de doter nos
armées de divisions blindées. Il rencontrera lui aussi l’hostilité devant son
projet jugé inutile car lui dit-on il y a la ligne Maginot ? Les panzers
prouveront qu’il avait raison et que les guignols au pouvoir avaient tort. En
décembre on parle d’une éventuelle triple alliance (France Italie Autriche )
mais sans succès. Le 24 mai 1869 élections à paris l’opposition obtient une
écrasante majorité Gambetta est élu. En novembre ouverture de la session au
corps législatif elle se compose à droite des Arcadiens, de la gauche
républicaine du centre droit avec Émile Ollivier et du centre gauche avec les
orléanistes. Création d’un nouveau ministère Ollivier y est nommé garde des
sceaux pour le seconder six ministres de centre droit et deux de centre gauche.
En janvier 1870 Ollivier demande à tous les représentants de l’assemblée de le
soutenir. Mort du journaliste Victor Noir tué par le prince Pierre. L’archiduc
Albert frère du l’empereur d’Autriche, vient à Paris pour mettre au point avec
la France et l’Italie, un plan d’attaque de la Prusse. En avril Napoléon décide
de faire un plébiscite, le 8 mai les Français sont appelés à voter pour ou
contre les réformes libérales. Le oui l’emporte avec sept millions trois cent
cinquante mille voix contre un million cinq cent soixante dix mille. Juin le
drame va se nouer, souvenons nous, en 1868 les Espagnols avaient chassé la reine
Isabelle. Poussé par Bismarck Guillaume propose la candidature de Léopold de
Hohenzollern-Sigmaringen pour le trône d’Espagne laissé vacant depuis 1868.
Cette proposition fait l’effet d’une bombe sur la France, les réactions sont
violentes. Pensez donc la France encerclée de tous côtés par la Prusse ou par
les nations qui lui sont soumises, le souvenir de Waterloo. Et c’est la
machiavélique machination de Bismarck le piège à éviter dans lequel le
gouvernement Ollivier tombera à pieds joints. C’est l’envoie de la fameuse
dépêche d’Ems. Bismarck connaissait bien les Français car il avait déclaré en
rédigeant cette dépêche " Voilà qui produira sur le taureau gaulois l’effet
d’une étoffe rouge. Il est essentiel que nous soyons les attaqués : la
présomption et la susceptibilité gauloises nous donnerons ce rôle ". Et c’est
ainsi que le 19 juillet 1870 la France déclare la guerre à l’Allemagne..
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