La guerre 1914-1918 En mémoire de mon grand-père que je n’ai pas connu, et qui est
mort pour rien
Le 8e de ligne (Saint-Omer) peut marcher de pair avec le 152e.
Corps vigoureux, ardent, qui a participé aux plus dures affaires, a toujours
rempli sa tâche entière, a souffert sans défaillir et s’est âprement payé sur
l’ennemi ; régiment à " fort rendement .", il a mérité d’être quatre fois cité à
l’ordre de l’armée. Il a gagné sa première palme à VERDUN, au début de la
bataille, car il fut de ces corps héroïques qui, jetés devant le flot allemand
menaçant, surent faire de leurs poitrines la digue où se brisa l’Allemagne déjà
délirante du triomphe escompté. Le 26 février 1916, il recevait l’ordre de se
porter vers la croupe d’HAUDROMONT. La position venait d’être
abandonnée par nos troupes. Le lieutenant-colonel Roubert, qui commande le
régiment déclare : " Nous tiendrons jusqu’à la mort ". Il fait mieux que tenir.
Il enlève avec deux de ses bataillons, les pentes sud de la croupe, et, sur
cette position ingrate, s’organise. Alors commence, au matin du 27 un
bombardement implacable, qui va durer trois jours. Jusqu’au soir du 29, les
premières lignes du 8e et ses réserves, qui occupent le ravin de
Thiaumont, sont pilonnées avec du gros calibre. C’est une débauche de
projectiles et, dans un vacarme d’enfer, le bouleversement total du terrain. Il
ne reste rien, que des hommes épars. Ces hommes ne permettront pas que
passe l’ennemi. Relevés dans la nuit du 29 février au 1er
mars, les soldats du 8e régiment d’infanterie venaient de gagner, sur
un champ de bataille immortel, leur plus beau titre de gloire.
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Dernière Modification 05/05/18 © Histoire de France 1996
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