Louis 9 Saint-Louis

 

Avant de mourir de la dysenterie foudroyante contractée lors du siège d’Avignon, Louis VIII le lion conféra la régence à sa femme Blanche de Castille, puisque Louis, l’aîné des cinq fils n'avait que 12 ans à son avènement le 8 novembre 1226. Les rois précédents ( en particulier Philippe Auguste et Louis VIII ) s’étaient attachés à développer le pouvoir royal au détriment de la grande féodalité. Louis VIII disparu, le gouvernement de la France passait entre les mains "d'un enfant, d'une femme, et d'un vieillard" ( Barthélémy de Roy, chambrier a la cour depuis 20 ans )selon la chronique de Tours, de sorte que certains seigneurs crurent le temps venu de prendre leur revanche. L'agitation, plus qu'une révolte ouverte, fut organisée par Philippe Hurepel, comte de Boulogne, le fils légitime de Philippe auguste et d’Agnès de Méranie, par la maison de Dreux ( le comte Robert et ses frères ), enfin par Michel Mauclerc, duc de Bretagne. Le premier geste politique de la reine mère est de faire couronner son fils à Reims, le 29 novembre 1226. En 1227 la riposte de blanche à l'agitation, est immédiate, avec une énergie indomptable, elle parvient à Chinon avec louis le 21 février. Elle s'emploie à soumettre les barons rebelles. Le 16 mars, traité de Vendôme, le comte de Bar, le comte de Champagne, le comte de la Marche et Pierre Mauclerc s'engagent à servir leur souverain, en échange de terres et de revenus considérables. En 1227 toutefois, la situation fut instable, et Blanche de Castille réprima plusieurs révoltes sporadiques ( en Bretagne, dans le Perche, en Normandie ). La paix avec le Languedoc fut signe a paris peu après. Dés 1228, le légat pontifical avait repris énergiquement l'œuvre interrompue de Louis VIII. Le Toulousain dévasté, Raymond VII se décida à la paix. En 1229 le 12 avril, les négociations de Meaux aboutirent au traité de Paris. Beaucaire et Carcassonne devenaient sénéchaussées royales, plusieurs forteresses furent livrées par Raymond VII, celui ci accepta aussi le mariage de sa fille Jeanne avec Alphonse de Poitiers frère du roi. En 1230 l'agitation reprit et fut réprimée de la même manière, en grande partie parce que les barons étaient désunis et qu'ils se faisaient mutuellement la guerre. Le danger Anglais fut lui aussi jugulé. En mai, Henri III d’Angleterre, duc d'Aquitaine, voulait récupérer les territoires dont Louis s’était emparé, aussi débarqua-t-il à St-Malo. Au lieu d'envahir la Normandie, il traversa la Bretagne, où il reçut l'hommage de pierre Mauclerc, puis le Poitou pour atteindre la Gascogne et s'attacher de nouveaux seigneurs. Cela fait il repartit sans autre gain que d'avoir épuisé son armée. En 1231 le 4 juillet à Saint-Aubin du Cormier, une trêve de 3 ans fut signée entre la France et l’Angleterre. le duc de Bretagne s'engageait par ailleurs à ne pas quitter ses terres et à cesser ses intrigues avec Henri III. En 1234 le 25 avril, la majorité du roi est proclamée. L'exercice du pouvoir n'en fut pas véritablement modifié, Louis acceptant que sa mère reste auprès de lui et continue à gouverner. Le 27 mai il épouse Marguerite de Provence, fille du comte Raymond Béranger V. Cette union, décidée par la reine mère, n’était pas sans arrière-pensées politiques ; l'annexion du comte de Toulouse devenait inévitable : l'expansion Capétienne se poursuivait en direction du midi. de cette union naquit 11 enfants dont le futur Philippe III le Hardi. cette même année la trêve Franco - Anglaise devait expirer. Henri III souhaitait la reprise des hostilités, poussé par Pierre Mauclerc qui n'avait tenu aucun de ses engagements. En mai Louis IX attaqua la Bretagne ; le duc fut contraint d'accepter les conditions du roi, dont l'une prévoyait qu'il rompait ses liens de vassalité avec le roi d’Angleterre. Privé de son allié le plus précieux, il renouvelle pour 3 ans les dispositions de 1231. En novembre 1235 en Languedoc, les hérétiques et le comte de Toulouse, se plaignent du zèle excessif des inquisiteurs. Les grandes familles toulousaines sont plus ou moins suspectes d’hérésie. Elles finissent par expulser de la ville l'inquisiteur dominicain Guillaume Arnaud. Février 1236, le pape Grégoire IX donne raison aux inquisiteurs et aux évêques. Il menace de nouveau Raymond VII d'excommunication. Le pape a limité le pouvoir des inquisiteurs ce qui n'apaise pas pour autant le conflit. Mars, ce fut ensuite le tour de Thibaut de champagne, roi de Navarre depuis 1234,de défier l’autorité royale. il somma le roi de lui restituer des comtes dont il prétendait indûment avoir été spolié puis en contradiction avec le droit féodal, car il n'avait pas reçu l'autorisation de Louis IX, il maria sa fille au fils de Pierre Mauclerc, Jean. Il mit sur pied une ligue de barons (duc de Bourgogne, comte de Bar, l’archevêque de Reims, comte de Blois, de Chartres et de Sancerre, vicomte de Châteaudun, dont les terres étaient l'objet du litige). L'alliance du comte de la Marche, Hugues de Lusignan, décida le roi à intervenir militairement. Thibaut se soumit sans même combattre. Cependant, Louis comprenait que la pacification définitive du royaume passait par une victoire écrasante remportée sur tous ses ennemis. L'occasion lui en fut donnée a partir de 1241. En 1241 Louis investit son frère Alphonse du comté de Poitiers au cours d'une cérémonie solennelle où le prince reçût l'hommage de ses vassaux, sur quoi, Hugues de Lesignan souleva la noblesse poitevine, non sans avoir obtenu, une fois encore, l'appui du roi d’Angleterre. En 1242 en avril, parti de Chinon, Louis IX écrasa sans difficultés le comte de la Marche déjà abandonné par ses barons Poitevins le 13 mai, le roi d’Angleterre débarque à Royan. Juillet, Louis le battit deux fois, à Taillebourg le 21 et à saintes le 22. Henri III s'enferma à Bordeaux après avoir échappé de peu à la capture. Raymond VII de Toulouse choisit ce moment pour rencontrer le vaincu à Bordeaux et passer avec lui une alliance. En janvier 1243, la défection du comte de Foix et l'invasion du Quercy le déterminèrent à déposer les armes et a se soumettre définitivement à la couronne par le traite de Lorris. en même temps une trêve de cinq ans était signée avec l’Angleterre. A cette époque le roi âgé de 29 ans, jouissait déjà d'un prestige et d'une autorité indiscutables, que ses victoires successives et sa personnalité avaient contribue à forger. Figure majeure du moyen âge Saint-Louis a frappe ses contemporains par sa bonté, sa justice et sa très grande piété. Saint-Louis a été immortalisé par la piété populaire comme le roi bon par excellence, rendant sous un chêne une justice équitable. Le 3 mars 1244, prise du château de Montségur. Fin d’année, louis prit la croix, à la suite d'un vœu prononcé au cour d'une grave maladie qui avait failli l'emporter. Il été dans l’intérêt d’Henri de ne pas se joindre à l’expédition. Mais d'en attendre un affaiblissement de son rival. Tandis que la querelle entre le sacerdoce (Innocent IV) et l'empire (Frédéric II) absorbait les énergies de l’Italie et de l’Allemagne. Les préparatifs de départ durèrent 4 ans et virent, entre autres, la création d'Aigues Mortes choisi comme port d'embarquement. Le 12 juin 1248, Louis IX quitta Paris. Il voulait porter un coup fatal à l'islam en Égypte et ensuite gagner la terre sainte. Fin d’année, l’armée française (25000 hommes), quelques maigres contingents de chevaliers Allemands, Anglais, Italiens atteignirent Chypre et y hivernèrent. Le 5 juin 1249, le roi débarqua près de Damiette dont il s'empara sans difficultés avant de se diriger sur le Caire. Le 8 février 1250, l’armée fut vaincue a la Mousourah, et le roi fait prisonnier en pleine retraite au mois d'avril. Par le traité du 2 mai 1250, il racheta sa liberté contre une énorme rançon et la restitution de Damiette. Il passa les quatre années suivantes en Syrie pour défendre ce qu'il restait du royaume de Jérusalem. Il fortifia les villes de Saint-Jean-d'acre, Césarée, Jaffa et Sidon. Novembre 1252, mort de blanche de Castille régente du royaume en l'absence du roi. Novembre 1254, retour de Saint-Louis. Malgré la destruction de son armée il n'avait rien perdu de son prestige. Durant son séjour en orient, il avait su s'imposer tant aux musulmans qu'aux chrétiens de Jérusalem son influence se fit sentir dans les limites du royaume ainsi qu'a travers l’Europe. A aucune autre époque de notre histoire, on a pu voir un souverain absent pendant six ans et laissant son royaume sans chef durant deux ans sans qu’éclate le moindre trouble. En 1255 le roi ne se contente pas de reformer l'administration du royaume. Il intervient pour apaiser les différents survenus pendant son absence entre les grands barons. Notamment l'affaire de Flandre : depuis la mort de Baudouin comte de Flandre et de Hainaut, marguerite, sa fille, avait hérite de tous ses biens, que ses deux fils d'un lit diffèrent se disputaient dans l’éventualité d'une succession a venir. Le 24 septembre 1256, Louis IX par le " Dit de Péronne ", rétablit la paix. Il rendit des arbitrages équitables en Navarre et en bourgogne. Rompant avec le système des Trèves aussi périodiques qu’éphémères, il s'attacha a restaurer une paix durable avec l’Angleterre. Le 11 mai 1258, par le traite de Corbeil, louis abandonne toute suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon, en échange de quoi Jacques Ier d’Aragon renonçait aux droits qu'il détenait en Provence et en Languedoc, à l'exception toutefois de Montpellier. Il fit de même à l’égard de la Castille. des mariages furent conclu : celui de Blanche de France avec Ferdinand de la Cerda, infant de Castille et celui d'Isabelle d’Aragon avec Philippe de France. Le 28 mai, le traité de Paris, ratifié en décembre de l’année suivante, prévoyait la restitution par la France du Limousin, du Périgord, d'une partie de la Saintonge, du Quercy et de l'Agenois. Henri III pour sa part renonçait à la Normandie, au Maine, à l’Anjou, au Poitou, acceptait de rendre hommage à Louis pour toutes ses autres possessions. Ce traité fut critique en France, on y vit un aveu de faiblesse, alors que c’était de la sagesse : il installait une vraie paix pour de longues années. En 1259 de retour de croisade dans un but de justice, il rend les territoires pris aux Anglais. En 1264 à la demande conjointe de Henri III et ses barons révoltes contre lui, l'intervention de Saint-Louis fut sollicitée. Le 24 janvier, par le " Dit d’Amiens ",le roi de France s'imposa définitivement comme un arbitre de dimension européenne. Le 24 mars 1267, quoique la croisade de 1248,eut été un grave échec, Saint-Louis n'avait pas renonce a retourner en Palestine. Malheureusement celle-ci fut encore plus désastreuse. Le roi avait choisi Tunis afin d'attaquer l’Égypte pour venger le défaite de Mansourah et pendre à revers les sarrasins de Palestine. Le 2 juillet 1270, départ de Saint-Louis d'Aigues-Mortes le 17 juillet la flotte débarque devant Carthage qui ne tarde pas à se rendre. Plutôt que de continuer vers Tunis il préféra attendre les renforts hypothétiques de son frère Charles d’Anjou, roi de Naples depuis 1263. A la fin du mois de juillet, la peste se déclara dans les rangs de l’armée. louis en est bientôt atteint, de même que son fils Philippe l’héritier au trône, et Jean Tristan qui était né à Damiette. Le roi devine qu'il est perdu. Il écrit son testament dont il lit les principaux passages a son successeur. ce texte est connu sous le nom des " Enseignements de Saint-Louis ". Le lundi 25 août, le roi rend âme à 15 heures. Arrive enfin Charles d’Anjou que Saint-Louis avait attendu avec tant d’impatience. La dépouille mortelle du roi quitte la Tunisie le 31 août 1270.


Dernière Modification   06/06/20

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