Le mandat de Vincent
Auriol
De
violentes manifestations éclatent en Algérie, en faveur de l’indépendance. Juin
1945 délimitation des quatre zones d’occupation en Allemagne. La Russie obtient
48% de la superficie ce qui représente 45% de la population. Le gouvernement
français dépose un projet de loi sur les élections à l’assemblée nationale en
vue de remplacer celle qui siégeait à Paris depuis plus de huit mois. Un
référendum demandera aux Français de répondre par oui ou non à deux questions.
Vote d’une assemblée constituante qui sera chargée de préparer la nouvelle
constitution et cette assemblée devrait être souveraine, le gouvernement serait
responsable devant elle. De Gaulle demande de voter oui aux deux questions, mais
les communistes disent oui pour la première et non à la seconde. Juillet août
1945 ouverture du procès du maréchal Pétain. Après avoir justifié la légalité de
son pouvoir qui lui a été attribué par l’assemblée nationale en juillet 1940, le
maréchal ne participera plus aux débats. Il est condamné à mort le 15 août 1945,
sa peine est commuée en détention à vie. Il sera enfermé à l’île d’Yeu où il
mourra le 23 juillet 1951 à l’âge de quatre-vingt quinze ans. Signature des
accords de Potsdam ceci règle définitivement le sort de Berlin. La France
n’ayant pas été conviée, ne signe pas l’accord. Au Viêt-nam début de
l’insurrection contre les troupes françaises. Hô Chi Minh chef insurrectionnel
proclame l’indépendance du Viêt-nam. Le 4 octobre ordonnance du général de
Gaulle qui institue la sécurité sociale pour tous les salariés et des
allocations en faveur des jeunes ménages et des familles nombreuses. Le 9
octobre, Laval est livré à la France par l’Espagne pays où il s’était réfugié.
Il est condamné à mort et fusillé. Les résultats du référendum donnent 96% de
oui en faveur de la première question et 61% pour la seconde. Aux législatives,
les communistes obtiennent 152 sièges, la SFIO 142 et le MRP 141. Félix Gouin de
la SFIO est élu président de l’assemblée. Le général de Gaulle est élu chef du
gouvernement provisoire. Lors de la formation du ministère de Gaulle refuse de
donner des postes importants aux communistes. Plutôt que de céder il préfère
quitter la séance. Le gouvernement comprendra cinq ministres communistes.
Décembre nationalisation de la banque de France. Le 20 janvier 1946 le général
de Gaulle annonce au pays et à l’assemblée qu’il donne sa démission considérant
sa tache terminée, mais en fait c’est parce que ses convictions étaient opposées
à celles de ses ministres. Le président Ho Chi Minh qui vient d’être élu
président du Viêt-nam, signe un accord avec le chargé d’affaires d’Indochine. La
France reconnaît le Viêt-nam comme un état libre faisant partie de l’Indochine
et de l’union française. D’autre part les colonies françaises sont transformées
en départements français d’Outre-mer. Les compagnies du gaz et de l’électricité
sont nationalisées. En mai la sécurité sociale est généralisé à tous les
travailleurs, sauf aux agriculteurs, commerçants et artisans. Juin Georges
Bidault devient président du gouvernement provisoire. Création de l’OMS. Le PS
rompt ses relations avec le PC, il accuse ces derniers d’être à la solde de
l’URSS. Guy Mollet devient le secrétaire de la SFIO. La cour de justice de
Nuremberg condamne à mort douze inculpés sur vingt quatre, Goering se suicide
avant d’être pendu. Octobre, le projet de nouvelle constitution est voté malgré
l’opposition du général de Gaulle. Novembre création de l’UNESCO, les élections
législatives donnent cent quatre vingt neuf sièges au PC, cent soixante douze
aux MRP, cent un à la SFIO. Suite à cette élection Georges Bidault démissionne
et Léon Blum prend sa place à la tête du gouvernement. Le 19 décembre 1946
insurrection au Viêt-nam début de la guerre d’Indochine. Janvier 1947 réunion
des deux chambres pour l’élection du premier président de la quatrième
République. Vincent Auriol candidat socialiste de la SFIO est élu par quatre
cent cinquante voix contre deux cent quarante quatre au candidat MRP. Fin
janvier Léon Blum démissionne, il est remplacé par Paul Ramadier. Avril, une
réunion se tient entre les quatre grands à Moscou, faute d’une entente commune
cette réunion va déboucher sur la guerre froide. Mars 1947 signature entre
patronat et syndicats d’un accord au sujet des retraites complémentaires des
cadres. Dans un discours le général de Gaulle dénonce la politique en place, et
condamne la constitution qui empêche de gouverner, il annonce la formation d’un
mouvement qui va s’appeler le RPF(rassemblement du peuple français). Mai 1947,
les communistes entrent dans l’opposition. Ramadier exclut du gouvernement, les
quatre ministres communistes et modifie son cabinet. Juillet le plan Marshall
est adopté par l’Angleterre, la France, puis fin juillet par l’Italie, le
Luxembourg, le Belgique, la Hollande, la Norvège, la Suède, le Danemark, la
Turquie,, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et l’Islande. L’Espagne, la Russie et
les pays de l’est le rejette. En août l’assemblée décide d’accorder un nouveau
statut à l’Algérie en permettant l’élection d’une assemblée algérienne. Les
élections municipales en France donnent un net avantage au parti du général de
Gaulle avec prés de quarante pour cent des suffrages. Novembre des grèves
paralysent le pays et bloquent la ville de Paris, Ramadier démissionne. Léon
Blum décide de se présenter et dénonce les danger du communisme et du RPF. Il
n’obtiendra pas la majorité à l’assemblée. C’est Robert Schumann MRP qui formera
le troisième cabinet de la quatrième République. Fin décembre 1947 une scission
au sein de la CGT va voir la naissance d’un nouveau syndicat la CGT FO. A partir
de ce jour il y aura en France trois grandes centrales syndicales la CGT, FO et
la CFTC. Janvier 1948, le ministre des finances rené Meyer, voit son plan de
redressement financier adopté par l’assemblée. Il prévoit une augmentation des
salaires de vingt cinq pour cent, cent cinquante mille fonctionnaires sont
renvoyés, réduction des crédits et création d’un impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux, le franc dévalue de quarante cinq pour cent et, pour
débusquer l’argent qui dort les billets de cinq mille francs sont rappelés par
le banque de France. Avril les villes de Paris, Lille, Metz, Bordeaux, Dijon,
Marseille, Toulouse, Rennes seront sur décision du gouvernement, administrées
par un préfet. Création de l’OECE (organisation européenne de coopération
économique). En mai fin du protectorat anglais sur la Palestine et création de
l’état d’Israël. Les États unis, la Russie et la France reconnaissent l’état
d’Israël, mais les arabes refusent de le reconnaître et c’est la guerre
" déjà ? ". Les arabes s’emparent de Jérusalem. Juillet graves problèmes au sein
du gouvernement, les fonctionnaires se mettent en grève, la querelle scolaire et
la politique économique de Meyer inquiètent les socialistes. Schumann
démissionne et est remplacé par André Marie qui nomme Paul Reynaud aux finances,
Robert Schumann aux affaires étrangères. Ce gouvernement ne tiendra pas bien
longtemps, devant l’hostilité des socialistes, en septembre André Marie
démissionne. C’est Henri Queuille qui forme le nouveau cabinet. Octobre, des
grèves éclatent dans les mines, le gouvernement fait venir des ouvriers
allemands et les fait protéger par les CRS. De violents affrontements vont
éclater. Novembre aux élections les communistes et le MRP sont en recul de voix
au profit du RPF et des radicaux. Gaston Monnerville est élu président de
l’assemblée. Janvier 1949 le nouveau ministre des finances, Maurice Petche lance
un emprunt de cent milliards. La situation économique s’améliore, le plan Monet
à atteint ses objectifs et l’emprunt a rapporté deux cent quatre-vingt dix huit
milliards. Mars après un accord entre Bao Daï et Vincent Auriol, des hommes et
du matériel sont envoyés en Indochine en renfort. Le pacte atlantique est publié
il sera signé le 5 avril de la même année. Douze pays d’Europe en font partie.
Fin mai naissance de la République fédérale allemande RFA, Bonn sera sa capitale
et Konrad Adenauer son premier chancelier. Août 1949, ouverture à Strasbourg du
premier conseil de l’Europe sous la présidence de Édouard Herriot. L’assemblée
élit Paul Henri Spaak président. En septembre, va éclater l’affaire des
généraux. Des officiers du contre espionnage ont fourni au Viet Minh un rapport
émanant du général Revers. Ramadier couvre son service l’affaire est étouffée.
Au sein du gouvernement les désaccords entre socialistes et MRP sont de plus en
plus fréquents Queuille est forcé de démissionner. Georges Bidault forme le
gouvernement avec des socialistes, des radicaux et MRP. Octobre naissance de la
République démocratique allemande RDA. Après l’indépendance du Laos accordée en
juillet 1949, c’est celle du Cambodge le 8 novembre 1949. Janvier 1950 le Viet
Minh attaque le Tonkin, le Laos et le Cambodge. La politique du gouvernement de
Bidault s’affaiblit, il refuse aux fonctionnaires une augmentation, tous les
ministres socialistes démissionnent, ils sont remplacés par des ministres MRP ou
radicaux. Le 19 mars mort de Léon Blum. Juin le ministère Bidault est en
minorité, la France n'est plus gouvernée. Juillet Pleven forme un gouvernement
dans lequel Guy Mollet sera ministre d’état, Gaston Deferre est à la marine et
Edgar Faure au budget. René Pleven décide suite aux événements internationaux de
passer la durée du service militaire de douze à dix huit mois. Septembre, une
contre offensive permet aux Américains de reprendre Séoul capitale de la Corée
du sud et avec leurs alliés envahissent la Corée du nord. Au Viet Nam les
Français évacuent le Tonkin cette nouvelle provoque en France de vives
réactions, pour Mendés France un choix s’impose pour l’Indochine. D’autre part
les gaullistes, modérés et communistes sont opposés au réarmement de l’Allemagne
préconisé par les USA. Novembre, les Chinois interviennent en Corée du Nord et
repoussent les Américains et alliés et envahissent la Corée du sud. Les Chinois
déclarent qu’il n’y aura jamais de paix tant qu’ils ne seront pas admis à l’ONU,
et tant que les USA aideront le gouvernement dissident de Chang Kaï Chek.
Janvier 1951 Pleven et Truman se rencontrent pour décider d’un accord commun.
Celui ci stipule que la France poursuivra la guerre en Indochine avec l’aide du
matériel américain. Au Maroc crise entre El Glaoui pacha de Marrakech et le
sultan qui lui est accusé de soutenir le parti de l’indépendance l’Istiqlal. En
Tunisie avec l’aval de la France, le bey de Tunis prépare l’autonomie du pays.
En Algérie, aux élections les partis de l’indépendance représentés par Ferhat
Abbas et Messali Hadj sont en progrès. En France, en février crise
ministérielle, les ministres sont en désaccord sur la réforme électorale et le
MRP repousse le scrutin à deux tours, Pleven démissionne. Mars Henri Queuille
forme le gouvernement, il garde les mêmes ministres. Avril le président Truman
renonce à réunifier les deux Corée, il retire le commandement à Mac Arthur et
ainsi évite une troisième guerre mondiale. En mai à Paris violentes bagarres
avec des Algériens. La RFA entre au conseil de l’Europe. Au Tonkin capture de
onze mille soldats du Viêt Minh. Celui ci contre attaque sur Phuly, à ce jour la
France a perdu trente mille hommes. La loi sur le scrutin majoritaire à un tour
est adoptée. Les partis peuvent s’apparenter s’ils présentent des listes dans au
moins trente départements. Si les listes apparentées obtiennent la majorité
absolue, elles emportent tous les sièges, sinon c’est la proportionnelle qui
s’applique. Tout ceci est fait pour favoriser la majorité sortante (socialistes,
radicaux, MRP ), la loi est inique car on voit apparaître des mésalliances entre
farouches laïcs et MRP favorables à l’enseignement libre. Mais tout ceci est
bien fait pour éliminer les communistes et les gaullistes. Juin, aux élections
les socialistes obtiennent cent six sièges, radicaux quatre-vingt dix neuf , MRP
quatre-vingt huit, modérés quatre-vingt dix neuf, gaullistes cent dix sept,
communistes cent un, divers dix sept. On voit que malgré cela les partis de la
majorité ont perdu depuis 1946 quatre millions de voix. Le 25 juillet mort du
maréchal Pétain. Août, formation du cabinet Pleven, il comprend des radicaux,
MRP et modérés. Bidault obtient la défense nationale, René Mayer les finances,
Edgar Faure la justice, Robert Schuman les affaires étrangères. Septembre,
l’assemblée vote les lois Marie et Barangé, l’enseignement privé peut recevoir
des subventions des départements et communes comme l’enseignement public. Le
SMIG est porté à vingt mille francs par mois. Novembre, un plan d’austérité
présenté par Mayer est voté par l’assemblée. Deux cent milliards d’impôt
supplémentaires et réduction des importations de quarante pour cent. Décembre,
le gaz jaillit à Lacq où les travaux ont débuté en 1947. Janvier 1952,
l’hostilité des socialistes au plan de redressement entraîne la chute du cabinet
Pleven. C’est Edgar Faure qui est élu. Février 1952 l’assemblée vote la loi sur
l’armée européenne. Edgar Faure démissionne, car l’assemblée a refusé de voter
l’augmentation des impôts. Antoine Pinay est élu en mars, il forme un cabinet de
centre droit, Pinay prend les finances tandis que Schuman reste aux affaires
étrangères. Pinay lance sa campagne de baisse des prix. Le plan Pinay est voté
par l’assemblée : il prévoit cent dix milliards d’économies blocage de
quatre-vingt huit milliards d’investissements, la baisse des prix, lancement
d’un grand emprunt. Mai attentats en Tunisie et à Orléanville en Algérie.
Juillet vote par l’assemblée de l’échelle mobile des salaires : le SMIG sera
augmenté chaque fois que les prix auront subi une hausse de cinq pour cent.
Septembre, aggravation des relations entre Paris et Tunis. Octobre, l’ONU
inscrit à l’ordre du jour les affaires marocaines et tunisiennes. Au congrès
radical de Bordeaux, Herriot condamne la formation d’une armée européenne. Le
Viêt-nam lance une gigantesque contre offensive suite à la campagne communiste
menée contre la guerre d’Indochine. La justice militaire obtient la levée de
l’immunité parlementaire pour Duclos, Billoux et Fajon. Décembre, malgré son
succès sur la baisse des prix et le redressement économique Pinay démissionne
face aux attaques du MRP. Janvier 1953 René Mayer forme un gouvernement de
centre droit. Bidault prend la place de Schuman aux affaires étrangères, Bourgès
Maunoury aux finances. Le procès des responsables du massacre
d’Oradour-sur-Glane s’achève avec de nombreuses condamnations à mort. Parmi les
condamnés il y a de nombreux Alsaciens enrôlés dans l’armée allemande. Le
gouvernement fait voter une loi d’amnistie en leur faveur, ce qui suscite la
colère du village d’Oradour. Mars, les USA accordent à la France une aide
supplémentaire pour la guerre d’Indochine. Le Viêt-minh envahit le Laos qui fait
appel à l’ONU. Mai, les élections municipales voit la chute du RPF et l’avancée
des socialistes et des radicaux. Le général de Gaulle rend la liberté aux
parlementaires de son parti celui ci va disparaître. Suite au vote sur la CED
René Mayer est mis en minorité il démissionne. Une crise gouvernementale va
durer quarante jours. Après l’échec d’un socialiste et d’un gaulliste, Paul
Reynaud, Mendés France, Georges Bidault, André Marie, Antoine Pinay échouent
également et n’obtiennent pas l’investiture de l’assemblée. C’est finalement
Joseph Laniel qui forme un gouvernement, il fait appel à des gaullistes pour
former son cabinet. Août graves mouvements de grève, dans le secteur publique,
les difficultés s’aggravent au Maroc, en Indochine Bao Daï réclame
l’indépendance, les paysans mécontents des prix agricoles dressent des barrages
sur les routes. Octobre, vote d’une motion, par le congrès convoqué par Bao Daï,
cette motion stipule que le Viêt-nam n’appartient plus à la France. Novembre
c’est Diên Biên Phu le commandement français a mésestimé les forces de Giap et
sa puissance de feu. Le 23 décembre, René Coty est élu président de la
République.
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