La fin de l'ancien
régime
Au cours de l'année 1785, il y eut l'affaire du
collier, et la première réunion de l'assemblée du clergé, la révolution
fait entendre sa voix. Calonne déclare qu'il exigerait " un état de tous les
biens " ainsi que le gouvernement le réclamait depuis 1725 Mais, au dernier
moment, il annonce qu'il se contentera d'un don gratuit de 20 millions.
L'assemblée lui en accorde 18, mais exige, en échange, que le gouvernement ne
demande pas cet état des biens avant un an. L'opinion publique en voudra
beaucoup à Calonne d'Avoir cédé aussi facilement devant le clergé. Il aurait
fallu oser faire de profondes réformes. Ceci fut préjudiciable pour Calonne sa
popularité baissa fortement, Necker lui fait paraître un ouvrage, (
L'administration des finances ) qui est l'éloge de sa propre politique et une
accusation très sévère de celle de Calonne. La générosité de Calonne pour les
dépenses royales et des courtisans ( 32 millions par an ) le rend très
impopulaire. Le 27 mars 1785 voit la naissance du duc de Normandie, le futur
Louis XVII. Marie-Antoinette, le 24 mai 1785 fait son entrée à Paris. La reine y
est froidement accueillie. Elle s'aperçoit de l'hostilité des Français mais se
pose la question " Que leur ai-je fait ? " . L'affaire du collier est révélé à
la reine le 12 juillet 1785 par un billet qui lui remet Bohmer. Frédéric II
forme une confédération, le Fürstenbund qui devient la plus grande
puissance militaire d'Europe. Le roi, la reine, le garde des sceaux et le
ministre de la maison du roi se réunissent le 15 août 1785 dans le cabinet
royal. Louis XVI somme le cardinal de Rohan d'écrire un rapport immédiatement
sur l'affaire du collier. Un quart d'heure plus tard le texte qu'il remet au
roi, ne fait jour qu'à un seul fait " Une femme nommée Valois m'avait persuadé
que c'était pour la reine qu'il fallait faire l'acquisition du collier et cette
femme m'a trompé " Revêtu de son habit pontifical, le cardinal de Rohan sort du
cabinet royal, toute la cour est massée dans les salons. C'est alors que tout le
monde sursaute à la voix de Breteuil " Arrêtez Monsieur le Cardinal " L'effroi
et la stupeur se lisent sur tous les visages, sauf sur celui du cardinal. Le
scandale est considérable, les deux frères de la reine doutent de la culpabilité
du cardinal, et n'osent poser la question à savoir " Est-ce que la reine est
totalement étrangère à l'affaire ? " Paris n' a pas autant d'hésitations. Mme de
La Motte est arrêtée le 19 août 1785 et elle nie sa participation à l'affaire.
Il ne faisait aucun doute, pour les ennemis de la reine, qu'elle avait peu ou
prou participé à l'affaire. Pour les plus indulgents la scène du bosquet où la
reine aurait eut une entrevue avec le cardinal n'était qu'une manigance
perpétrait par la reine, Breteuil et même Jeanne de la Motte, pour berner le
cardinal de Rohan. Madame de la Motte reprenant l'intrigue à son propre compte
Aveuglée par la vengeance, le reine estime le cardinal coupable, sinon d'avoir
volé le collier, du moins d'avoir osé croire à son amour, et elle pousse le roi
à renvoyer l'affaire devant le parlement ceci se passe le 22 mai 1786. La reine
n'a pas hésité à confier son honneur à ceux qui la détestent et n'ont que le but
de l'abaisser. Nous n'assisterons pas au procès du cardinal mais, celui de la
reine. En effet le 31 mai 1786 le jugement est rendu en faveur du cardinal par
26 voix contre 22. Le cardinal, totalement blanchi est libéré. A la Bastille
10000 personnes crient leur joie en acclamant le cardinal et de voir "
l'Autrichienne humiliée "On célèbre la défaite de la reine. Sur cette triste
affaire vient se greffer un déficit important du budget. Calonne remet un
mémoire au roi, dans lequel il propose une refonte des finances, et une révision
de la constitution. Il préconise l'égalité pour les provinces et pour les trois
ordres qui représentent la nation. Il s'interdit d'augmenter les impôts dit-il
car si les salaires ont augmentés de 22%, les prix ont atteint une hausse de
65%. Cette réforme avait trois aspects : fiscal, économique et administratif.
Son l'intention était d'abolir les privilèges, mais connaissant
l'opposition des parlements, il préféra présenter son plan de réforme à Louis
XVI. Lorsque le roi en prit connaissance, il s'exclama "Mais c'est du Necker que
vous m'apportez " Calonne aurait répondu " Dans l'état actuel des choses,
on peut rien offrir de mieux " Sachant que son projet ne serait pas enregistré
par les parlements, Calonne obtint du roi, qu'il soit présenté à une assemblée
de notables, Vergennes et Miromesnil s'y opposent mais doivent céder.(Ils
obtiennent le report de l'assemblée à un an). Le 26 septembre 1786 un traité
entre la France et l'Angleterre sur le commerce, met fin à un siècle de taxation
des produits français. Mais pour l'industrie, surtout pour la soie rien ne fut
mentionné. Le 30 décembre 1786 convocation par le conseil de l'assemblée de
notables qui se tiendra le 29 janvier 1786 à Versailles. Le roi attend beaucoup
de cette assemblée. L'année 1787 sera marquée par des pluies diluviennes,
inondations violentes et catastrophiques pour les cultures. Le 11 janvier 1787
traité de commerce entre la France et la Russie. Mort de Vergennes le 13 février
1787 Calonne perd un précieux conseiller auprès de l'assemblée des notables.
Montmorin lui succède, c'est un mou qui laissera la reine embrouiller sa
politique. La première réunion de l'assemblée à lieu le 22 février 1787, elle
comprend 33 Magistrats des Parlements, 14 Prélats, 36 Grands Seigneurs, 13
Intendants, 13 Conseillers d'état et 37 députés du Tiers. Calonne prend la
parole et expose le montant du déficit, il s'élève à 80 millions de livres, et
démontre que pour remédier à la situation il faut supprimer les abus. Six sujets
menaçant de nombreux privilèges sont soumis aux notables. La création
d'assemblées en province, une subvention territoriale remplacerait le 20eme, le
remboursement de la dette du clergé qui atteint 134 millions de livres, la
réforme de la taille pour les plus pauvres, la liberté du commerce des grains.
C'était à prévoir les notables raidissent leur position. Nous prenez-vous pour
des moutons, de nous réunir pour avoir notre sanction à une besogne toute
digérée " déclare l'évêque Dillon à Calonne. Au cours d'une conférence présidée
par le comte de Provence Calonne défend son projet pendant cinq heures, mais
sans succès, il pense même un instant dissoudre cette assemblée qui n'a qu’une
semaine d'existence. La reine présente Calonne comme un fou dangereux,
Montmorin, Provence, Conti, Brienne l'accusent de banqueroute. Suite à cette
unanimité le roi renvoie Calonne. Miromesnil est remplacé par Lamoignon.
L'opinion veut le retour de Necker. La reine préfère Brienne, mais Louis XVI
déteste Brienne pour ses mauvaises mœurs. Le roi nomme Bouvard de Fourqueux
contrôleur général des finances. c'est un ami de Calonne, mais il n'a aucune
connaissance des finances. Le déficit continue à s'aggraver et Louis XVI revoie
Fourqueux et nomme Loménie de Brienne. La reine exulte. Brienne reprend les
projets de Calonne qu'il a tant combattus en qualité de notable ? Il promet de
réaliser des économies, et que les dépenses seront surveillées par un conseil
spécial. Il demanda la subvention territoriale l'assemblée lui répond qu'elle
n'a pas pouvoir de voter un nouvel impôt. Cela sous-entend qu'il fallait réunir
les états généraux. Si cela avait été fait en ce jour de mai 1787, avec un
prestige royal non compromis, cela aurait consolidé le pouvoir du roi, et les
privilégiés auraient été pris à leur propre piège. Mais Louis XVI et la cour
redoutaient les états généraux. Brienne renvoya donc les notables laissant ainsi
s'échapper la dernière chance d'éviter la révolution. Avant la clôture de la
séance le premier président d'Aligre déclare alors que les Parlements allaient
entrer en action. Nous allons assister à la résistance des parlementaires après
celle des notables. Pour s'assurer l'appui de l'opinion publique, le parlement
accepte de voter un certain nombre d'édits comme la libre circulation des
grains, le remplacement de la corvée et l'édit sur la création des assemblées
provinciales. Le 22 juillet 1787 Brienne en présentant au Parlement son projet
d'impôt sur le timbre fait une grave erreur. Il valait mieux présenter la
subvention territoriale, beaucoup populaire. Le parlement réplique en demandant
l'état des recettes et des dépenses. Le roi refuse prétextant qu'il avait été
présenté aux notables. Le parlement adresse des remontrances au roi et refuse de
voter l'impôt sur le timbre, seuls les états généraux en ont le pouvoir. Le roi
leur répond que l'édit sur la subvention leur sera présenté le lendemain. Le
parlement renouvelle sa déclaration : Seuls les états généraux en ont le
pouvoir. Cette affirmation provoque un grand émoi à Paris. Le roi se contente
d'un lit de justice à Versailles où il fait enregistrer les deux impôts. Les
parlementaires déclarent que cet enregistrement est illégal. Ils sont applaudis
par la foule massée dans les salles et les escaliers. Au cours d'une séance au
Parlement Brienne rappelle aux parlementaires les difficultés de la politique
étrangère de la France le conseiller d'Espréménil à la tête de quelques excités
crie de sa voix efféminé et " Il faut débourbonailler la France " Les édits sont
refusés par 80 voix contre 40. Le 14 août 1787 le conseil casse l'arrêt
d'accusation contre Calonne, celui ci se réfugie en Angleterre. Tous les membres
du parlement reçoivent une lettre de cachet : ils sont exilés à Troyes. Aussitôt
paris s'agite, il n'ignore pas que depuis la mort de Vergennes la reine prend
part activement au gouvernement, et qu'elle est l'instigatrice de l'exil des
pères de la patrie. Le lieutenant de police conseille à la reine de ne plus se
montrer à Paris. Toutes les chambres de province demandent au roi le rappel des
exilés. Après plusieurs compromis, abandon des deux édits fiscaux par le roi, et
le rétablissement de l'impôt des 2/20° par le Parlement, c'est le retour
triomphale du Paris à Paris. On brûle en effigie Calonne, Breteuil et la
duchesse de Polignac, on amène un mannequin représentant la reine. Le Parlement
soutenu par le peuple est prêt à recommencer la lutte. Le 1er octobre 1787
Brienne décide de diminuer la pension des courtisans, ceci n'apportera de
l'argent que l'année suivante. Il lance un emprunt de 12 millions, les
magistrats s'opposent à l'emprunt. Le Parlement étant en vacances, c'est la
chambre des vacations qui interdit au trésorier de la ville de payer la somme.
Ceci permet à Brienne de s'imaginer la réaction du Parlement devant les emprunts
que voulait effectuer le gouvernement. Il ne lui restait que deux solutions, la
banqueroute ou un coup de force contre les magistrats. Il parvient à un
compromis avec le Parlement celui ci voulant éviter la dissolution. Il accepte
de voter une série d'emprunts échelonnés sur 2 ou 3 ans, le roi s'engageant à
réunir les états généraux à ce terme. Le 19 octobre 1787 le roi se rend au
Parlement pour y faire enregistrer l'édit autorisant 420 millions d'emprunts
successifs, le ton monte, un vieux conseiller janséniste déclare. Les besoins de
l'état vous forceront, sire, à réunir les états généraux d'ici 1789... oui ils
vous y forcerons. Invité par Lamoignon, le roi se lève en disant "J'ordonne que
l'édit soit transcrit sur les registres de mon parlement pour y être exécuté
suivant sa forme et sa teneur" il omet, volontairement, pour ménager les
magistrats, d'ajouter "de mon exprès commandement" Le tumulte monte on entend
pour la première fois les mots (pouvoir arbitraire) despotisme. Dans le brouhaha
on entend le jeune duc d'Orléans, le futur Philippe Égalité dire calmement "Si
le roi tient une séance au Parlement les voix doivent être recueillies et
comptées; s'il s'agit d'un lit de justice, il nous impose silence, cet
enregistrement est illégal " Ces paroles font balbutier le roi "Si c'est légal !
c'est légal parce que je le veux" La reine poussera le roi à prendre les mesures
suivantes, la quasi suppression de Parlements, le renvoi en son château de
Villers Cotterets, du duc d'Orléans et l'arrestation de d'Espréménil et de
Monsabert. Les magistrats écriront au roi l'assurant que "De tels moyens ne sont
pas dans son cœur, de tels exemples ne sont pas dans ses principes, ils viennent
d'une autre source". La reine était clairement désignée. Tous les Parlements de
France prennent la défense du duc d'Orléans. Le 4 janvier 1788 le Parlement vote
un réquisitoire contre les lettres de cachet. Le duc d'Orléans est autorisé à
regagner Paris. Le 1er mai 1788 abolition de la question préalable (torture
infligée aux condamnés à mort pour leur faire avouer le nom de leur complices).
Le 3 mai 1788 d'Espréménil est mis au courant des intentions de Brienne et
dénonce le coup d'état. Le parlement se déclare gardien des lois, c'est la
négation du pouvoir absolu. Le 5 mai 1788 le roi donne l'ordre d'arrêter
d'Espéménil et Monsabert, il casse l'arrêt du Parlement. Les deux conseillers
parviennent à s'échapper et se réfugient dans l'enceinte du Parlement. Celui ci
déclare prendre les deux conseillers sous sa protection. Les magistrats font
porter un texte incendiaire à Versailles et décident de rester en séance
jusqu'au retour des délégués " les trente heures " du 5 au 6 mai 1788. Les
délégués reviendront le 6 au matin sans avoir été reçus par le roi. C'est à onze
heures , et après que le marquis d'Agoust ai investi le Palais que
les conseillers se rendent. Le premier est enfermé à Sainte-marguerite le second
à Pierre-Encise à Lyon. Le 8 mai 1788 le roi réunit un lit de justice il y
présente 6 édits de réforme judiciaire et politique. La cour plénière, ancienne
curia régis est rétablie. Elle sera présidée par le roi et chargée d'enregistrer
les lois communes à tout le royaume. On enlevait au Parlement le contrôle
législatif et fiscal. Enfin le Parlement serait mis en vacances. Devant ces
édits la réaction du Parlement est très violente. Des pamphlets sont lancés pour
provoquer un soulèvement populaire, les Parlements organisent l'agitation dans
toutes les provinces faisant circuler de faux bruits. L'orage gronde, et on peut
lire sur les murs du Palais "Parlement à vendre, ministres à pendre, couronne à
louer", et au frontispice de la loge de la reine au théâtre des Italiens on met
cet écriteau "tremblez tyrans, votre règne va finir" A Toulouse, en Bretagne, en
Dauphiné, à Grenoble on se soulève et on manifeste devant l'hôtel de ville.
C'est la fin, le roi n'a plus de prestige, la reine est de plus en plus haïe. Le
8 août 1788 par un édit de Brienne suspend la cour plénière et convoque les
états généraux pour le 1er mai 1789. La royauté avoue son impuissance et appelle
la nation à l'aide . De ce fait elle déclenche la redoutable machine qui va tout
broyer sur son passage.
Le peuple dans la rue
Le 16 août 1788. En attendant la
réunion des états, le gouvernement vit d'expédients, puise dans les
fonds de secours aux sinistrés, dans la caisse des invalides, et dans les sommes
destinées aux paysans victimes de la grêle !.....Le 16 août 1788, on décide que
les paiements de l'état seront suspendus pour 6 semaines et s'effectueront
moitié en espèces, moitié en billets d'état dépréciés C'est la banqueroute. Le
25 août 1788 on conseille au roi d'abandonner Brienne personne n'ayant plus
confiance en lui ni en ses promesses. En compensation il reçoit le chapeau de
cardinal pour la perte de son portefeuille. Brienne est regretté du roi et de la
reine mais pas des Parisiens. Le 26 août 1788 Necker est nommé directeur général
des finances, il compte pour gouverner sur son immense popularité : "Voici bien
des années que je n'ai pas eu un instant de bonheur lui dit le roi en
l'accueillant. Et Necker de répondre "Encore un peu de temps, Sire, et vous ne
me parlerez plus ainsi" Mirabeau ironise et s'exclame "Voici enfin Mr Necker roi
de France" Ce même jour, la reine écrit à Mercy-Argenteau : "Je tremble de ce
que c'est moi qui l'ai fais revenir. Mon sort est de porter malheur, et si des
machinations infernales le font encore manquer ou qu'il fasse reculer l'autorité
du roi, on m'en détestera d'avantage" 27 & 28 août 1788 des heurts sanglants
opposent les émeutiers aux gardes françaises et suisses. On pille, on incendie,
on tue. Une fois l'émeute passée on ramasse les corps pour les soigner ou les
enterrer. Ce sont pour la plupart non des ouvriers, mais des artisans,
boutiquiers, compagnon apprentis, bref, les futurs acteurs des grandes journées
révolutionnaires et les sans-culottes, de l'an II. Le 31 août 1788 le maréchal
de Biron permet aux gardes de rendre coup pour coup, en 24heures le calme est
rétabli. Fin août le trésor est presque vide. Les gens défilent aux guichets des
banques on ne sait comment les rembourser Necker prête au roi 2 millions sur sa
fortune personnelle et heureusement trouve quelques autres millions à emprunter,
ce qui permettra d'attendre les états généraux. La confiance revient. Mais il
aurait fallu que Necker fasse de grandes réformes. Le 3 septembre 1788 Necker
qui n'aime pas les parlements, fait repousser à la séance du conseil , le
maintien intégral des édits du 8mai. On les modifie quelque peu. Les grands
bailliages diminuent mais les parlements ont encore le droit d'enregistrer les
édits jusqu'aux états généraux. Le roi annoncerait ces modifications dans un lit
de justice. Mais les parlementaires continuent à refuser les édits même
modifiés. Et le gouvernement cède. Lamoignon abandonne les sceaux contre
d'importantes compensations, au profit de Barentin, célèbre pour sa bêtise. Les
magistrats exilés ou emprisonnés à cause des édits de mai sont amnistiés et le
projet d'un lit de justice abandonné. Du 16 au 28 septembre 1788 après le départ
de Lamoignon les émeutes redoublent de violence autour de la basoche, se
groupent cette fois des mendiants, des sans-travail, des gens sans aveu, qui
brûlent en effigie le garde des sceaux. Le guet, attaqué à coup de pierres se
défend contre les émeutiers à coups de sabre. Le 23 septembre 1788 c'est une
nouvelle et très grave capitulation de la monarchie. Sous l'influence de Necker,
Louis XVI lance une déclaration rétablissant les parlements dans leurs
prérogatives. Necker croit que les états généraux pourront résoudre tous les
problèmes, en votant de nouveaux impôts et des emprunts, ce qui fait dire à
Camille Desmoulins "Bienheureux déficit, tu es devenu le Trésor de la nation !"
Le 24 septembre 1788 les parlementaires émettent le vœu suivant : un même nombre
de députés pour chacun des trois ordres, selon la forme ancienne. Le parlement
menace les émeutiers de poursuites criminelles. Mais pour ménager sa popularité,
il ordonne également une enquête sur les excès de la police. L'automne est
pluvieux et les semailles et récoltes pour 1789 sont compromises. En octobre les
cloches sonnent , les canons tonnent dans toute la France :les Parlements de
province font leur rentrée triomphale "sous une pluie de Fleurs". Le 6 novembre
1788 à Versailles s'ouvre la seconde assemblée des notables. Déception pour
Necker, mais contentement de l'opinion publique : les représentants versaillais
refusent la double représentation du Tiers et demandent le droit de vote pour
les laquais et les domestiques(c'est une façon d'opposer aux classes dites
éclairées une masse qui leur obéirait avec passivité)En décembre le gouvernement
de plus en plus acculé, se trouve dans l'obligation de faire de grandes
économies et le comte de La Luzerne lui présente de très grosses réductions sur
le budget de la marine. Suite à une demande de d'Espréménil le parlement de
Paris, demande au roi l'égalité devant l'impôt, la périodicité des états et
condescend à laisser le pouvoir royal libre de décider de la représentation du
tiers état. Le roi prend très mal la chose. Les privilégiés se croient trahis,
les nationaux rient de cette déclaration, si bien que la parlement revient à sa
position de réaction. Les magistrats interdisent les pétitions du Tiers, mais
les patriotes brûlent sans vergogne les arrêts du Parlement, le rôle de ce
dernier semble terminé. Les états du Dauphiné se réunissent le 10 décembre 1788
à Romans, près de Grenoble ou la journée des tuiles a laissé une certaine
agitation. Ils choisissent leurs députés pour les états généraux, et se
prononcent pour le doublement du Tiers, la délibération en commun et le vote par
tête. Toute la France se rallie à ce vote. Dans toute la France circulent des
pétitions pour le doublement du Tiers l'agitation tourne au désordre et des
gentilshommes sont tués ou blessés par des étudiants. Les représentants des
privilégiés clôturent leur assemblée le 12 décembre 1788, le comte d'Artois, le
prince de Condé et le duc de Bourbon remettent un manifeste au roi dans lequel
ils demandent la défense des droits des deux premiers ordres 1er Janvier 1789,
le peuple apprend qu'il aura autant de députés que les deux autres ordres réunis
; de nombreux témoignages de reconnaissance parviennent au roi , baptisé père du
peuple, restaurateur de la liberté française, tandis que Necker est comparé
Sully et à Colbert. En ce début 1789 l'hiver est terrible il fait très froid la
Seine est gelée jusqu'au Havre. La misère est atroce et le duc d'Orléans ouvre
largement sa bourse, il n'hésite pas à payer 1000livres de pain par jour. Le
protecteur du peuple ( c'est ainsi qu'on le nomme ) est acclamé dès que l'on
aperçoit son carrosse. Sa générosité est considérée à Versailles comme
"une charité de factieux" La dette publique a triplé pendant les 15ans de règne
de Louis XVI le roi très chrétien ne calcule pas ses dépenses sur ses recettes ,
mais l'inverse. Mallet du Pan, écrit "Le débat public a changé de face. Il ne
s'agit plus que très secondairement du roi, du despotisme et de la constitution
; c'est une guerre entre le Tiers état et les deux autres ordres. "Le 24 janvier
1789 voit la publication des lettres royales réglementant la convocation des
états généraux. Suite à ceci partout on procède aux élections. Certains grands
personnages tels le cardinal de Rohan ou le prévôt de Paris veulent une
nomination de plein droit sans élection. Le gouvernement refuse et demande que
les élections soient entièrement libres. Les élections se déroulèrent dans le
calme. L'ardeur à voter n'est la même partout en effet à Paris 1700 votants sur
50000 électeurs par contre la Bretagne vote à 100%. La campagne électorale
coïncidait avec une très grave crise économique. Le traité de commerce signé
avec l'Angleterre en 1786 en abaissant les droits de douane, avait livré passage
aux produits anglais. Ceci eut pour effet une augmentation du chômage, 12000 à
Abbeville, 20000 à Lyon etc....petit à petit la crise s'aggrava malgré les
efforts de Necker. Pour faire opposition à la triple alliance Prusse,
Angleterre, Hollande, la tsarine propose le 27 janvier 1789 une quadruple
alliance réunissant l'Autriche, la Russie, l'Espagne et la France. Cette
dernière préoccupée par ses problèmes financiers ne prend aucun engagement. En
mars dans toute le France des émeutes éclatent à cause du prix trop élevé du
pain, on attaque les hôtels de ville, les maisons des notables, les magasins de
blé. Une échauffourée sanglante éclate en avril c'est comme un coup de foudre,
elle fait 200 morts et 300 blessés l'origine en est la misère des ouvriers au
chômage. Suite à une déclaration du marchand Réveillon "Les ouvriers peuvent
bien vivre avec 15 sous par jour" ceux-ci répondent "Il faut tout brûler"
L'intervention des gardes interrompt la fête. Des ouvriers incarcérés après cet
échauffourée sont trouvés porteurs d'écus d'or !! Qui est responsable ? Le
duc d'Orléans ? les Jacobins ? l'Angleterre ? ou la cour ? nous n'avons pas de
preuves. Suite à tout ce désordre le marquis de Ferrières écrivait "Tandis
que l'on s'égorge à Paris, à Versailles on se préoccupait de régler le costume
des députés, à préparer un spectacle qui pût combler l'oisiveté des femmes de la
cour, et frapper d'étonnement et d'admiration les habitants affamés de Paris"
C'est le 4 mai 1789 que 1200 députés venus de tous les coins de France assistent
à la première réunion des états généraux. La révolution commence par une
procession où figurent les derniers rois de France Louis XVI, Louis XVIII,
Charles X, Louis-Philippe depuis peu duc de Chartres, et le jeune duc
d'Angoulême qui aurait du être le futur Louis XIX. Le duc d'Orléans, qui enverra
Louis XVI à l'échafaud et dont le fils détrônera d'un seul coup Charles X, Louis
XIX, et Henri V, marche avec les députés de la noblesse. Il est le héros du
jour. En l'église Saint-Louis, monseigneur de la Fare, évêque de Nancy, ose dire
en chair: : "Sire, le peuple sur lequel vous régnez a donné des preuves non
équivoques de sa patience. C'est un peuple martyre à qui la vie semble n'avoir
été laissé que pour le faire souffrir plus longtemps"Puis l'évêque attaque le
luxe de la cour et les yeux se tournent vers la reine "C'est sous le nom d'un
bon roi, d'un monarque juste, sensible, que ces misérables exacteurs exercent
leurs barbaries" En rentrant au château la reine en proie à une crise de nerfs
en brise ses bracelets de diamants. C'est le 5 mai 1789 qu'a lieu l'ouverture
solennelle des états généraux. Ceux-ci sont étonnés d'apprendre que " ce n'est
pas à la nécessité absolue d'un secours d'argent "Qu'ils doivent d'être
rassemblés en états généraux par sa Majesté." D'après Necker le déficit régulier
n'est que de 56 millions ! Les députés se regardent stupéfaits. Ce même soir un
député du Tiers écrira "La bataille est engagée" Il voulait dire par là non la
bataille contre le roi, mais avec le roi pour sauver le royaume. Le 6 mai 1789
le clergé et la noblesse tiennent séance séparément, les députés du Tiers
siègent dans la grande salle des Menus Plaisirs et prennent le nom de "députés
des communes". Ils décident d'attendre que le clergé et la noblesse se joignent
à eux. Voyant cela, les députés du clergé proposent que les 3 ordres nomment des
commissaires qui conféreront ensemble. Le tiers état accepte. Le 23 mai 1789
ouverture des conférences réunissant les commissaires des trois ordres. La
noblesse veut maintenir la séparation. Les conférences sont de pure forme et
traînent en longueur, la noblesse temporise en évitant d'attaquer les sujets de
front. Le 4 juin 1789 mort du premier dauphin à Meudon. La révolte monte. Paris
commence à manquer de vivres. Beaucoup de boulangers sont sur le point de fermer
boutique. L'abbé Sieyès propose au Tiers d'abandonner les essais de conciliation
avec les deux autres ordres, et d'envoyer une sommation aux deux ordres
privilégiés, afin de se réunir pour opérer en commun la vérification des
pouvoirs. S'ils s'abstenaient la vérification se ferait sans eux.. Le 12 juin
1789 la vérification des pouvoirs commence par un appel nominal les députés se
présentent au bureau ceux du clergé et de la noblesse s'abstiennent. Le 13 juin
1789, 3 députés du clergé se joignent au Tiers. Le 14 juin 1789, 6 députés du
clergé dont l'abbé Grégoire rejoignent le Tiers. Le 15 juin 1789 seize de plus.
Le 16 juin 1789, le Tiers se constitue en assemblée générale. Le 17 juin 1789,
Sieyès dénie aux deux ordres qui ont refusés de se joindre à eux, le droit de
légiférer, et déclare que le roi n'a plus le droit d'intervenir ni d'opposer un
veto. L'absolutisme est fortement entamé. Il propose le titre d'Assemblée
nationale et invite les députés des deux autres ordres à se joindre à eux.. La
proposition est votée par 491 contre 89. Premier acte de la nouvelle assemblée :
elle déclare être seule habilitée à voter des impôts elle se substitue au roi.
Louis XVI poussé par la reine et les princes, décide qu'une séance royale aura
lieu le 22 juin 1789, dans la salle des Menus-plaisirs. Sous prétexte de
préparatifs, la salle pourrait être fermée jusqu'à cette date. Le 19 juin 1789,
conseil à Marly, Necker propose l'égalité fiscale, l'accès de tous aux charges
publiques et le vote par tête (dans certains cas). Il laisse aux deux ordres
privilégiés le soin de discuter de leurs privilèges. Le 20 juin 1789, les
députés trouvant la salle des Menus-plaisirs fermée, cherchent un nouveau lieu
de séance. Ils se rendent à la salle du jeu de Paume, sur la proposition du
docteur Guillotin. L'assemblée affirme son droit de délibérer partout où les
circonstances l'exigeront jusqu'à ce que la constitution du royaume soit
établie. Les députés du Tiers s'engagent à ne pas se séparer sans avoir rédiger
une constitution. Le 21 juin 1789, Louis XVI décide que les trois ordres
délibéreront séparément ; il n'a pas convoqué une assemblée nationale mais les
états généraux. Séance royale le 23 juin 1789, dans la salle des Menus-plaisirs.
Les membres de la noblesse et du clergé sont introduits par la grande porte,
tandis que les députés du Tiers pataugent dans la boue ( il pleut à verse ) en
attendant de rentrer dans la salle par une porte dérobée. On remarque l'absence
de Necker. Louis XVI entouré de sa femme et des princes se conduit en despote il
déclare nuls les arrêtés du 17 et 20 juin 1789, les dîmes et les droits
seigneuriaux seront maintenus. Puis il conclut: " Si, par une fatalité loin de
ma pensée, vous m'abandonniez dans une aussi belle entreprise, seul je ferai le
bien du peuple, seul je me considérerais comme son véritable représentant "
Autrement dit, je n'hésiterais pas à dissoudre les états généraux. Puis
Louis XVI ordonne aux trois ordres de se séparer et d'Aller délibérer dans leurs
chambres respectives, presque personne ne bouge. Le marquis de Dreux-Brézé vient
faire respecter les ordres du roi, Bailly lui répliqua : "La Nation assemblée ne
peut recevoir d'ordre" Et Mirabeau ajouta cette phrase devenue célèbre " Nous
sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des
baïonnettes ". Le 24 juin 1789, la majorité du clergé rejoint le Tiers et le
vote par tête est décidé. Le 25 juin 1789, c'est au tour de 46 députés de la
noblesse, dont le duc d'Orléans de se joindre au Tiers. Le 27 juin 1789, Louis
XVI ordonne aux présidents de la noblesse et du clergé de rejoindre le Tiers.
L'assemblée accueille avec joie les derniers arrivants. Début juillet le roi
accepte l'idée d'un coup d'état, mais pour résister et dissoudre l'assemblée il
lui faut appeler des troupes sûres. Le régiment suisse quitte Soissons, celui de
Castellane quitte Metz et les hussards de Lauzun partent de Verdun et tous
prennent la route de Paris. Six régiments dont cantonnés dans Paris et autour ce
qui fait 30 hommes. Le 8 juillet 1789, Mirabeau à l'assemblée nationale dénonce
les " préparatifs de guerre de la cour". L'assemblée prie respectueusement le
roi d'éloigner les troupes de Paris. Louis XVI répondra "Les troupes ne sont
destinées qu'à réprimer, ou plutôt prévenir de nouveaux désordres, à maintenir
le bon ordre et l'exercice des lois, à assurer et à protéger la liberté qui
régnait dans les délibérations des états généraux" Le 11 juillet 1789,
Louis XVI préside le conseil des dépêches afin d'éviter de devoir prendre la
parole il fait semblant de dormir. A la sortie du conseil il fait remettre à
Necker ( absent au conseil ) une lettre lui ordonnant de quitter le royaume. Au
premier bruit de départ de Necker, Paris fut consterné, les brigands armés se
déchaînèrent dans les rues. Le 12 juillet 1789, la foule dense écoute Camille
Desmoulins qui appelle aux armes en brandissant un pistolet "Citoyens, vous
savez que la nation avait demandé que Necker lui soit conservé, on l'a chassé !
Peut-on vous braver plus insolemment ? Aux armes ! Aux armes ! Les
manifestants ont envahi les Tuileries Besenval ordonne que Lambesc fasse mettre
sabre au clair et qu'il charge pour libérer les Tuileries. Il n'y parvient pas
et se replie sur la place Louis XV et demande des renforts. Les gardes
françaises pactisent avec le peuple tandis que les dragons essuient un feu
nourri. Paris sent la poudre. Paris est livré à l'anarchie. On pille les
armureries on incendie on crée une milice bourgeoise de 48000 hommes. Le tocsin
sonne, Paris veut se défendre mais il faut des armes , des armes il y en a à
l'hôtel de ville et on y court. Il n'y a que 360 fusils mais il y en a d'autres
aux Invalides et à l'Arsenal.
La prise de la Bastille
L'aube
du 14 juillet 1789, se lève. Un fourrier des gardes françaises nommé Labarthe
crie "Il y a des armes à la Bastille "Une immense clameur répond "A la Bastille
! A la Bastille ! "Un millier d'individus des Parisiens et gardes mutinés
prennent le chemin du faubourg Saint-Antoine. Ils sont certains d'y trouver des
armes. En effet 30000 fusils y ont été déposés. "La Bastille était haïe" dit
Michelet. Symbolisait-elle le pouvoir arbitraire aux du peuple ? Louis XVI
n'ayant envoyé, en moyenne, que 19 prisonniers par an. Parmi eux on trouvait des
fous, des faussaires incarcérés par protection, ou des détenus enfermés sur
demande de leur famille. Les prisonniers recevaient des visites, y apportaient
leurs meubles et le roi les habillait et les nourrissait royalement. Seul Latude
se plaindra que les poulardes de la Bastille n'étaient point copieusement
lardées et exigera des robes de chambre doublées de fourrure. On s'était hâté de
le satisfaire. Parmi tous ceux qui remontent le faubourg Saint-Antoine aucun ne
pense qu'il va prendre la Bastille. Ils ne pensent qu'au magasin d'armes et aux
canons. Le gouverneur Jordan de Launay n'est pas inquiet, il y a à la Bastille
de quoi soutenir un siège 30000 livres de poudre, 250 barils puis Paris n'est-il
pas gorgé de troupes qui viendront à son secours ? et puis le peuple ne
commettra pas la folie d'attaquer une forteresse imprenable. Mais peu à peu , la
forteresse est encerclée. Deux gardes françaises montent sur le toit pour
parvenir au pont-levis remonté sur ordre de Launay. Sous les yeux des soldats
suisses qui les laissent faire, à coups de hache, les deux hommes brisent les
chaînes. Le pont s'écroule avec fracas et la foule se rue. Launay voyant les
Parisiens armés déferler dans la cour donne l'ordre de tirer. L'émeute s'arrête
et reflue en désordre, on se penche sur les mourants, on emporte les blessés
puis un cri monte "Trahison" Et la nouvelle se répand comme une traînée de
poudre "La Bastille assassine les Parisiens "Le siège reprend vers 16 heures des
gardes françaises qui sont venus rejoindre les émeutiers tirent contre les
murailles mais sans succès. Deux canons sont alors mis en batterie face au
deuxième pont-levis qui commande l'entrée de la forteresse. Launay riposte par
une salve de mitraille, les gardes suisses veulent se rendent Launay veut faire
sauter la forteresse mais on l'en empêche, le gouverneur capitule. Le lieutenant
de Flue qui arrive à se faire entendre demande "La garnison aura-t-elle les
honneurs de la guerre ? "on lui crie "Non ! Non !" Launay écrit alors ce
billet : " Nous avons 30000 livres de poudre ; nous ferons sauter le quartier et
la garnison si vous n'acceptez pas la capitulation. Le 14 juillet 1789 le billet
est remis aux représentants des assaillants les officiers Hulin et Élie. Ils
donnent leur parole qu'il ne sera fait aucun mal aux défenseurs. On ouvrit le
portail et on abaissa le pont-levis. Ce fut une ruée des assaillants suivie d'un
massacre. Les officiers sont tués, les gardes suisses sont pendus, Launay est
traîné jusqu'à l'hôtel de ville, il sera massacré en chemin. On va assassiner
Flesselles le prévôt des marchands. On promène à travers la ville des têtes
coupées, et des paquets d'entrailles sanglantes. Rivarol dira "C'est à quoi se
réduit cette prise de la Bastille tant célébrée par la populace parisienne. Peu
de risques, beaucoup d'atrocités de leur part, et une lourde imprévoyance de la
part de Mr de Launay ; voilà tout : ce ne fut en un mot, qu'une prise de
possession "Que devenaient pendant ce temps les victimes du despotisme, les
prisonniers de la garnison ? On découvrit 7 prisonniers Et à Versailles le roi
s'était couché après avoir écrit dans carnet "le 14 rien" Cependant cet
après-midi du 14 sur demande de l'assemblée il avait accepté le retrait
des troupes massaient au Champ de mars, ceci pour calmer Paris. Les députés lui
avaient aussi annoncé que la ville marchait sur la Bastille, Eh bien elle se
défendra, Mr de Launay n'a-t-il pas des canons avait-il répondu. Puis le roi
s'endort paisiblement. Il est réveillé en sursaut par le grand-maître de sa
garde-robe, le duc de la Rochefoucauld-Liancourt. Sire la Bastille est prise.
Prise ? demande Louis XVI mal réveillé. Oui, Sire, par le peuple, le gouverneur
a été assassiné, on porte sa tête sur pique par toute la ville. Mais c'est une
révolte Non, Sire c'est une révolution !
La Bastille est a nous et maintenant
C'est au Parlement, le 15 juillet 1789, que le roi
fait part aux députés de retirer ses troupes et il déclare "C'est moi qui ne
suis qu'un avec la nation, c'est moi qui me fie à vous"C'est la joie au
Parlement, Bailly demande au roi la permission pour l'assemblée de correspondre
avec lui sans intermédiaire. Le roi accepte. Louis XVI regagne lentement le
château à pied, les députés l'accompagnent en se tenant la main. La foule crie
"vive le roi" et réclame le roi, la reine et le dauphin au balcon. Les Parisiens
acclament les députés et nomment Bailly maire de Paris et Lafayette commandant
général de la milice parisienne. Mais malgré tout cela les prix du blé et du
pain grimpent, les vivres manquent. Le roi doit rappeler Necker. Les juillet sur
ordre du roi les grandes familles de la cour quittent la France. Le 17 juillet
1789, 'assemblée demande au roi d'aller rendre visite à sa bonne ville. Louis
XVI accepte, mais avant de partir il nomme le comte de Provence, lieutenant
général du royaume. A son arrivée devant l'hôtel de ville Bailly présente au roi
une cocarde, le roi la prend et la met à son chapeau, monte les escaliers et va
s'asseoir sur le trône installé dans la grande salle, puis il déclare "La
meilleure manière de me prouver votre attachement est de rétablir la
tranquillité" puis s'adressant à la foule "Vous pouvez toujours compter sur mon
amour !" Il parut à la fenêtre, les acclamations fusèrent. Puis on verra
l'ancien régime s'effondrer petit à petit. En effet, les villes veulent
redevenir communes et s'administrer seules. A Paris la foule pend sur la place
de l'hôtel de ville Foulon adjoint au ministère de la guerre, son gendre
Berthier, intendant de Paris est massacré et son cœur jeté sur le bureau de
l'hôtel de ville. A l'assemblée cette nuit du 4 août le vicomte de Noailles
propose l'égalité de tous devant l'impôt, l'abolition des droits féodaux, la
suppression des corvées et des servitudes. Le 10 août 1789, le roi demeure
encore associé à l'œuvre de l'assemblée. les troupes devront prêter serment au
roi et à l'assemblée, le roi perd son pouvoir absolu sur l'armée. Le 26 août
1789, vote de la
Déclaration des droits de l'homme
Décrétés par l'Assemblée Nationale dans les séances des 20,
21, 23, 24, 26 août 1789 et acceptés par le roi. Préambule Les représentants du
peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance,
l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs
publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une
déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme,
afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps
social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les
actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque
instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus
respectés : afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des
principes simples et incontestables, tourneront toujours au maintient de la
constitution et du bonheur de tous. En conséquence l'Assemblée nationale
reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'être suprême les
droits suivants de l'homme et du citoyen Article 1er : Les hommes naissent et
demeurent libres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuvent être
fondées que sur l'utilité commune Article 2 : Le but de toute association
politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme
; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à
l'oppression Article 3 : Le principe de toute souveraineté réside
essentiellement dans la nation, nul corps, nul individu ne peut exercer
d'autorité qui n'en émane expressément. Article 4 : La liberté consiste à
pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l'exercice des droits
naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres
membres de la société la jouissance de ces mêmes droits; ces bornes ne peuvent
être déterminées que par la loi. Article 5 : La loi n'a le droit de défendre que
les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne
peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne
pas. Article 6 : La loi est l'expression de la volonté générale, tous les
citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa
formation, elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle
punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à
toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autres
distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 : Nul
homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la
loi, et selon les formes qu'elle a prescrites, ceux qui sollicitent, expédient,
exécutent ou font exécuter les ordres arbitraires, doivent être punis; mais tout
citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi, doit obéir à l'instant, il se rend
coupable par la résistance. Article 8 : La loi ne doit établir que des peines
strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu
d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée.
Article 9 : Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré
coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait
pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimé par la
loi.. Article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes
religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi
par la loi. Article 11 : La libre communication des pensées et des opinions est
un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les
cas déterminés par la loi. Article 12 La garantie des droits de l'homme et du
citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour
l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est
confiée. Article 13 : Pour l'entretien de la force publique, et pour les
dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle
doit être également répartie entre les citoyens en raison de leurs facultés.
Article 14 : Les citoyens ont le droit de constater par eux même ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir
librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminera quotité, l'assiette, le
recouvrement et la durée. Article 15 : La société a le droit de demander compte
à tout agent public de son administration. Article 16 : Toute société dans
laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs
déterminée , n'a point de constitution. Article 17 : Les propriétés étant droit
inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la
nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la
condition d'une juste et préalable indemnité. De août à septembre 1789,
querelles à l'assemblée entre les représentants de la monarchie et ceux de
Sieyès sur l'accord au roi du droit de veto absolu Sieyès étant contre. Il
est finalement accordé au roi un droit de veto suspensif, mais le droit de
dissolution lui est refusé. Craignant une émeute le roi fait venir à Versailles
le régiment de Flandre. Paris est en effervescence et la commune s'inquiète. Les
journaux réclament le roi et la reine à Paris. Le comité qui prépare la
constitution accorde le droit de vote à ceux qui paient l'impôt direct sur le
revenu, les autres n'ont pas le droit de voter.. Robespierre s'insurge
violemment contre ce projet et demande le suffrage universel. L'assemblée vote
le projet du comité. En octobre les officiers de la garnison de Versailles
offrent un banquet à leurs camarades du régiment de Flandre, alors qu'à Paris on
manque de Pain ! Les réactions sont très violentes et de nombreuses femmes
parlent d'aller réclamer du pain au roi. Les districts se réunissent. Celui des
cordeliers, présidé par Danton, réclame le port de la cocarde et l'arrestation
pour ceux qui refuseraient de la porter. On a pu entendre ce jour du 4 octobre
1789, "Mort à la reine !" Toute la nuit du jour suivant le tocsin sonne, peu à
peu les femmes s'amassent et crient "A Versailles!A Versailles !" Elles arrivent
devant l'hôtel des Menus-plaisirs ou siège l'assemblée, une délégation reçoit
l'autorisation d'entrer dans la salle des séances. Le peuple a faim, il manque
de pain disent-elles. Au sein de cette assemblée se trouve des ennemis du peuple
qui sont la cause de la famine. En effet ils donnent aux meuniers de l'argent ou
des billets de caisse afin qu'ils ne fassent pas de farine. Après avoir tenu
conseil chez la reine le roi accepte de recevoir quelques femmes à qui il remet
un billet qui sera lu à la tribune. "Je suis sensiblement touché de
l'insuffisance de l'approvisionnement de Paris. Je continuerai à seconder le
zèle et les efforts de la municipalité par tous les moyens et toutes les
ressources qui sont en mon pouvoir et j'ai donné l'ordre le plus positif pour la
circulation libre des grains sur toutes les routes et le transport de ceux qui
sont destinés à ma bonne ville de Paris"A ce même moment La Fayette à la tête de
trente mille hommes prend la route de Versailles. Le roi refuse de se replier
sur Rambouillet. La Fayette se présente au roi qui se rallie à lui. A six heures
du matin le peuple envahit le château. La reine entendant les clameurs "Tue Tue
, A mort ! il nous faut le cœur de la reine" se réfugie chez le roi. Les gardes
françaises chargent et dégagent le château. Mais dans la cour un crie revient
sans cesse "Vive le duc d'Orléans" Le futur Égalité arrivera dans la cour quand
tout sera fini. Pour le peuple, la famille royale et de nombreux historiens
c'est lui qui a tout organisé. La reine paraît au balcon, et sa crânerie désarme
ceux qui la tenait en joue avec un fusil. Plusieurs fois le roi fait son
apparition au balcon, il est accompagné de la Fayette. Il déclare " Mes amis,
j'irai à Paris avec ma femme et mes enfants; c'est à l'amour de mes bons et
fidèles sujets que je confie ce que j'ai de plus précieux" Acclamation de la
foule. Dans l'après-midi la famille royale quitte Versailles pour toujours, le
carrosse entouré de femmes qui crient en dansant "nous ramenons le boulanger, la
boulangère et le petit mitron ils nous donneront du pain ou ils verront !"Bailly
maire de Paris accueille le roi en disant "Quel beau jour, Sire, que celui où
les Parisiens vont posséder votre Majesté et sa famille "En se couchant ce soir
là les Parisiens pensèrent que c'était le fin de la révolution. Le duc d'Orléans
soupçonné d'avoir participé à l'émeute de Versailles part pour l'Angleterre.
Mirabeau dira "Il est lâche comme un laquais, il ne mérite pas la peine
qu'on s'est donnée pour lui, qu'on ne me parle plus de lui " La fuite du
duc d'Orléans le fait descendre de son piédestal où l'avait hissé le peuple.
Dans un mémoire Mirabeau propose que le roi se retire à Rouen de là il
veillerait au ravitaillement de Paris, et deviendrait le chef modérateur de la
révolution. Le roi a-t-il eu connaissance de ce mémoire ? En novembre
l'assemblée met à la disposition de la nation les 149 millions de dettes du
clergé, ainsi que les dettes de l'ordre de Malte et de plusieurs congrégations
religieuses. Tous ces biens seront vendus, mais les pauvres n'en verront pas la
couleur, seuls les bourgeois et les gros laboureurs en bénéficieront.
L'assemblée décrète que la France sera divisée en 75 ou 85 départements. Le vote
qui a lieu le 15 janvier 1790 divise la France en 83 départements. En février le
roi se rend à l'assemblée pour demander l'union et que l'on apaise les émeutes
qui éclatent sans cesse en province. Les députés crient "vive le roi" et prêtent
serment d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi. Tous les fonctionnaires
suivront. Le vicomte de Mirabeau sort de l'assemblée furieux en brisant son épée
et dit "Quand un roi brise son sceptre , son serviteur peut briser son épée" Le
13 février 1790, voit la suppression des ordres religieux. Le roi et la reine en
dépit de leur convictions et face à la puissance de l'assemblée décident de
recevoir Mirabeau. Ce dernier propose au roi un plan qui permettrait à Louis XVI
de garder l'exécutif mais dans le même temps Mirabeau demandait la permission de
continuer sa lutte contre les privilèges. En mars l'assemblée vote la
suppression des droits seigneuriaux. Après de débats très houleux Mirabeau
obtient que le roi garde ses pouvoirs exécutifs. En mai 1790, on dépose à
l'assemblée un projet de constitution civile pour le clergé. Avignon demande son
rattachement à la France. Le roi et la reine reçoivent Mirabeau à Saint-Cloud,
celui ci s'adressant à la reine lui dit Madame la monarchie est sauvée" Et il
écrira à Lamarck "Rien ne m'arrêtera je périrai plutôt que de manquer à mes
promesses" Le duc d'Orléans revient de Londres se présente aux Tuileries, toute
l'assemblée des courtisans s'efface sur son passage, en se présentant au roi
celui ci lui dit en lui tournant le dos "Venez Monsieur vous apprendrez à être
bon Français" Puis ce fut la fête de la fédération, ce 14 juillet 1790 quatre
cent mille personne suivent la messe célébrée par Talleyrand. En août le roi
pressé par l'assemblée accepte le renvoi de Necker qui n'est plus soutenu par
personne. En novembre 1790, Robespierre demande à l'assemblée le rattachement
d'Avignon à la France, la polémique s'engage, Mirabeau fait suspendre la séance.
En janvier 1791 on fixe le prix du pain à huit sous, la moitié moins qu'en 1789.
Personne n'ignore plus les projets de fuite de la famille royale et l'assemblée
décrète que dans ce cas le roi serait déchu. Le 2 avril 1791, Mirabeau usé par
le travail meurt à 42 ans, la cour perd son plus précieux conseiller. La France
le pleure et prend le deuil. Danton et Barnave prononce son éloge funèbre. Le 18
avril 1791, le roi la reine, Madame Royale, Madame Élisabeth et le dauphin
montent dans leurs carrosses, à peine ont-ils quitté les Tuileries que des
hommes se saisissent des guides. La Fayette et Bailly ordonnent aux gardes
Nationaux d'ouvrir le passage, mais ils ne bougent pas. Durant deux heures la
famille royale est assiégée. Puis la porte s'ouvre Louis XVI en descend, et
posément dit "on ne veut donc pas que je sorte ? eh bien je vais rester" et le
roi regagne le château. A la suite de cet incident la reine pousse le roi à
partir pour Montmédy rejoindre les troupes de Bouillé. Fersen a carte blanche
pour l'organisation de la fuite. Pendant ce temps la reine écrit à Mercy
réfugié en Belgique "L'évènement qui vient de se produire nous confirme dans nos
projets, notre position est affreuse ! il faut absolument la fuir dans le mois
prochain. Le roi le désire encore plus que moi" Cette lettre fut écrite le 21
avril 1791. En juin l'assemblée vote le décret supprimant le compagnonnage.
Interdiction aux ouvriers de s'assembler de faire la grève ou de quitter leur
travail. Ils supportent très mal ces décisions surtout en cette époque de
liberté, aussi se retrouveront-ils aux premiers rangs des journées
révolutionnaires de 1792. Le 20 juin 1791, la famille royale part ce même soir
pour Montmédy, il est une heure quarante la berline quitte la barrière St-martin
avec deux heures de retard sur l'horaire décidé. A huit heures ils sont au
relais de la Ferté sous Jouarre. A Paris "Alerte ! le roi est parti" La Fayette
envoie des courriers dans toutes les directions pour arrêter le roi. La berline
royale arrive à Montmirail. A midi la famille royale arrive à Fromentière. Un
courrier envoyé par La Fayette par de Paris avec 10 heures de retard sur les
fugitifs. A quatorze heures arrivée à Chaintrix, traversée de Chalons sans
incident. La berline royale se présente à Pont Somme Vesle vers dix-huit heures,
mais vu leur retard le détachement de hussards qui devait assurer le passage,
s'est replié. A vingt heures la voiture s'arrête au relais de Sainte-Menehould,
toujours à cause du retard les hussards ne sont pas monté en selle. Dès le
départ du roi, l'agitation naît, les dragons qui s'apprêtaient à suivre le roi,
sont désarmés. Le maître de poste saute à cheval à la poursuite de la voiture
royale. A vingt trois heures Drouet le maître de poste dépasse la voiture à
Varennes en Argonne. Les fugitifs cherchent en vain le relais prévu par Bouillé.
Mais à vingt trois heures dix la voiture royale est arrêtée à Saint-Gengoult par
les patriotes de Varennes. La famille royale prisonnière, est conduite à la
maison du procureur. A huit heures sous bonne garde la voiture reprend le chemin
inverse. Bouillé arrive trop tard à Varennes. L'assemblée de Paris sera prévenue
à vingt deux heures de l'arrestation de la famille royale, et désigne trois
députés de nuances politiques différentes pour aller à la rencontre du roi. Ce
sont Barnave, Pétion et Latour Maubourg. Durant les quarante huit heures qui
suivirent, tous les écrivaillons, journalistes, pamphlétaires haineux donnent du
papier en pâture au peuple. Le parti républicain est né, Louis XVI est suspendu.
En juillet les républicains réclament la déposition du roi, mais Barnave, Lameth
et Dupont savent que s'il en est ainsi c'est la fin de la constituante et à la
tribune Barnave déclare "Au moment où la nation est libre, où tous les Français
sont égaux, vouloir d'avantage, c'est vouloir commencer à cesser d'être libres
et devenir coupables "Le roi est maintenu, mais suspendu jusqu'au moment ou lui
sera présenté la nouvelle constitution. De leur côté les Cordeliers déposent une
pétition pour la destitution du roi et son jugement. La signature du traité de
Sistowa avec la Turquie rend l'empereur d'Autriche Léopold libre d'intervenir
pour sauver sa sœur Marie-Antoinette. Mais Barnave et les constitutionnels,
envoient à Vienne un courrier qui stipule leur volonté de rétablir Louis XVI
dans ses fonctions. De ce fait l'empereur ne pense plus à intervenir. En
septembre, suite à la condamnation du pape de la constitution civile du clergé,
l'assemblée décrète l'annexion d'Avignon et du comtat. C'est le premier geste de
la France révolutionnaire. La constitution entreprise en 1789 est enfin
présentée au roi le 14 septembre 1791. Seule la couronne reste héréditaire. Les
fonctions sont données aux citoyens selon leur mérite et leur talent. Les
pouvoirs du roi sont limités mais plus importants que ceux que voulait lui
laisser l'aile gauche. Cette constitution était le triomphe des "
bourgeois ". En ce jour du 30 septembre 1791 dernière réunion de l'assemblée, le
roi y assiste et il est acclamé par tous les députés debout et découverts la
salle crie "Vive le roi" Le 1er octobre 1791, première réunion de l'assemblée
législative, elle comporte 745 députés répartis comme suit 449 députés
centristes, 136 députés de gauche et 160 députés de droite. Tout va dépendre des
centristes. Le roi refuse de voter le décret exigeant le serment civique des
prêtres réfractaires, et déclare "Je fais assez ce que tout le monde désire,
pour qu'on fasse une fois ce que je veux" L'assemblée accepte, mais le peuple le
surnomme Mr veto. Pour détourner l'esprit du public, le roi à l'assemblée qu'il
va sommer l'électeur de Trèves de disperser les émigrés, espèrent bien que celui
ci refuse, ce qui le conduirai à mener une petite guerre. Le parti Brissotin est
pour, la future Montagne avec Robespierre est contre. Au club des jacobins les
deux partis s'affrontent. Les Brissotins font voter une loi interdisant aux
clubs de tenir séance dans l'enceinte de l'assemblée législative, et encouragent
l'armement des citoyens. Le mouvement populaire qu'ils ont crée dans le but
d'éliminer ceux qui ne voulaient pas la guerre, ne tarde pas à les effrayer.
L'électeur de Trèves disperse les émigrés, il n'y a plus lieu de faire la
guerre. Les jacobins se déclarent pour un conflit avec l'Autriche. Le roi
enverra une sommation à l'empereur pour savoir s'il entend vivre en paix avec la
France. Le 1er mars l'empereur Léopold meurt et son fils François II qui lui
succède. Il est le neveu de la reine Marie-Antoinette, et il sera beaucoup plus
belliqueux que son père. Les Brissotins deviennent de plus en plus puissants,
Clavière est nommé aux finances tandis que Roland se trouve à l'intérieur et
Dumouriez aux affaires étrangères. Le 25 mars 1792, à l'assemblée Dumouriez
expose son plan : il attaque la Savoie et le pays de Liège. De son côté François
II exige de la France le rétablissement des princes alsaciens dans leurs droits
féodaux. La guerre parait inévitable. Le 20 avril 1792, le roi propose à
l'assemblée de déclarer la guerre à l'Autriche. Rouget de Lisle écrit ce qui
deviendra la Marseillaise. Échec des diplomates Girondins, l'Angleterre restera
neutre, la France pas prête se retrouve seule face à l'Autriche et la Prusse
coalisés. Le roi refuse de signer le décret sur la déportation des prêtres
réfractaires. Mais il accepte la dissolution de sa garde personnelle. Il refuse
la mise en place d'un camp de 20000 fédérés sous Paris. Suite à une lettre
offensante de Roland Louis XVI renvoie ses ministres Girondins : Roland,
Clavière, Servan et donne le ministère à Dumouriez qui lui demande de lever son
veto, le roi refuse. Les Jacobins vont finir par accuser Dumouriez de trahison,
le roi persistant Dumouriez donne sa démission. Le 17 juin 1792, création du
premier comité de salut public formé de sept Feuillants et cinq Girondins. Ils
sont décidés à exiger la suppression du veto à l'assemblée , mais dans la rue la
foule gronde et Pétion, maire de Paris n'arrivant pas à enrayer la manifestation
grandissante est obligé de légaliser le mouvement ( tout mouvement,
manifestation ou réunion ayant été interdit ). La foule se dirige sur les
Tuileries dont les portes cèdent sous la pression. La foule armée de bâtons de
piques, de couteaux, portant des enseignes aux inscriptions menaçantes telles
que ( A bas le veto ), ( Avis à Louis XVI : le peuple est las de souffrir ) ( La
liberté ou la mort ), s'avancent dans les jardins et cherchent la reine, mais
trouvent le roi à qui ils demandent de retirer son veto. Le roi déclare "La
force ne fera rien de moi, je suis au dessus de la terreur" On lui tend un
bonnet rouge, il s'en coiffe mais refuse de céder. Le maire de Paris Pétion
arrive et fait disperser la foule. Le 25 juillet 1792, Longwy et Verdun sont
pris et ce même jour à Coblence Brunswick lance son manifeste menaçant Paris
d'une exécution militaire s'il est fait le moindre mal à la famille royale. La
section de Mauconseil déclare qu'elle ne reconnaît plus Louis XVI comme roi des
Français, elle est bientôt suivie par 47 autres sections. L manifeste de
Brunswick met le feu aux poudres. L'assemblée reste sourde aux réclamations des
sections. Le tocsin s'arrête vers quatre heures tout Paris marche sur les
Tuileries. Vers six heures du matin Roederer procureur général déclare au roi
"Sire, Votre Majesté n'a pas cinq minutes à perdre, il n'y a plus de sûreté pour
elle que dans l'assemblée "En pénétrant dans la salle des séances Louis XVI
prononce ces paroles "Je suis venu ici pour éviter un grand crime et je pense
que je ne saurais être plus en sûreté qu'au milieu de vous" Le président répond
Vous pouvez Sire compter sur la fermeté de l'assemblée nationale" Puis ils
cachent le roi et sa famille dans une petite loge située derrière le bureau du
président. A deux pas les canons font rage, et le château succombe. Mais les
députés ne sont plus les maîtres , la commune avec Robespierre, Marat et Danton
exigent qu'on en finisse. En début d'après-midi Vergniaud se lève de son siège
et réclame d'adopter sur-le-champ deux mesures : Le peuple français est invité à
former une convention nationale, le chef de l'exécutif est provisoirement
suspendu de ses fonctions. La monarchie vieille de plusieurs siècles à cessé
d'exister. Ayant déposé le roi l'assemblée crée un conseil exécutif provisoire,
où siègent Roland, Sevan; Clavière tous Brissotins. Parmi les Montagnards on
trouve Lebrun, Monge et Danton qui sera le vrai chef de ce conseil. Fin août
l'armée prussienne arrive devant Verdun, qui capitule. A Paris, Danton à la
tribune les traîtres de Paris. En septembre les Prussiens et les Autrichiens
font la jonction. De leur côté Dumouriez, Kellermann et Bernonville font
mouvement pour attaquer les Prussiens et les Autrichiens. C'est la victoire de
Valmy. Le lendemain, le 21 septembre 1792, la convention décide l'abolition de
la royauté Le lendemain naissance de la première république l'an 1.
Le 25 septembre 1792, la république est proclamée une et indivisible. Nos armées
attaquent sur tous les fronts. Montesquiou entre dans Chambéry. Les Sardes
abandonnent la Savoie. Les députés réclament des comptent aux ministres. Roland
parvient à s'en sortir, mais Danton doit démissionner. Il en veut aux Girondins,
et discrètement négocie avec la Prusse et l'Autriche pour le rétablissement de
la paix. Le 4 octobre suite à une longue discussion, l'assemblée met le roi en
jugement. le serrurier Gamain révèle qu'il a exécuté pour le roi aux Tuileries
une armoire de fer secrète dans laquelle Louis XVI y a caché de nombreux
papiers. La convention faisant ouvrir l'armoire Roland y découvre la
correspondance du roi avec Mirabeau, Barnave et des agents de l'étranger. Les
Girondins ne sont pas compromis. L'instruction du procès est de ce fait
relancée. Suite à ce qui vient d'être découvert Robespierre prononce un discours
très sévère qui fit grand bruit dans l'opinion publique. L'assemblée décide de
juger le roi déchu, le peuple n'aura pas la parole. Louis XVI comparaît pour la
fois à la barre de la convention, nous sommes le 11 décembre 1792. L'ouverture
du procès du roi à lieu le 26 décembre 1792. Les trois défenseurs du roi sont
Malesherbes, Tronchet, et Sèze. Louis XVI affirme qu'il n'a jamais voulu faire
couler le sang français. A la séance du 28 décembre 1792, les Girondins essayent
d'arrêter les débats
.... une lettre du chevalier d'Ocariz est lue à l'assemblée. Elle menace au nom
du roi d'Espagne d'envahir la France avec l'aide de toutes les nations
étrangères. Cette lecture provoque des remous au sein du groupe des Montagnards.
Toutes les délibérations de la convention vont être à partir de janvier 1793
dominées par le procès du roi Louis XVI. A l'unanimité les députés votent la
culpabilité du roi. Les 16 et 17 janvier 1793, 366 députés sur 721 votent la
peine de mort, le scrutin étant contesté, le lendemain à lieu un nouveau vote.
361 députés sont pour la peine de mort 360 contre. Sur la voix de Philippe
d'Orléans ( le futur Philippe égalité ) pour la peine de mort du roi une voix
dans l'assemblée s'écria "On ne vous en demandez pas tant" Le 21 janvier 1793 à
huit heures Louis prend place dans le carrosse qu’entourent quinze cent hommes.
Parvenu à 10 heures au pied de l'échafaud, il ôte ses vêtements, se laisse lier
les mains et gravit lentement l'escalier. Sur l'estrade le roi se tourne vers la
foule et d'une voix forte s'écrie : "Peuple je meurs innocent !"Quelques minutes
plus tard Sanson le bourreau montre à la foule la tête sanglante du roi. On
entend crier "Vive la république" A l'heure actuelle où en est-elle la
république ? la moitié du peuple s'en détourne et boude ses élections. Une
chapelle élevée en 1815 marque l'endroit exact où le roi et, après lui plus de
500 victimes de la superbe machine (la terreur) furent enfouis après leur
exécution. Était-ce nécessaire, n'aurions nous pas pu agir autrement ? Si
depuis la proclamation de la première république nous avions décapité tous ceux
qui ont failli au peuple ou en serions nous ? pour mémoire je tiens à signaler
que l'on a célébré à grand frais sur la casette du peuple la révolution des
bourgeois et la commémoration de l'assassinat du roi. Les hommes
parfois ratent l'occasion de se faire oublier. Il n'est jamais venu à l'idée des
Allemands de commémorer les camps de la mort.
La terreur est en marche
Le 23 janvier 1793, Garat devient de l'intérieur. Dans une
déclaration maladroite, le comte de Provence déclare reconnaître pour roi Louis
XVII, il prend le titre de régent, et promet de châtier les criminels.
L'assassinat de Louis XVI a provoqué la rupture des relations diplomatiques avec
la Turquie, et, la Russie de Catherine II prend le deuil du roi de France. Suite
aux actes d'hostilité de Pitt la convention déclare la guerre à l'Angleterre et
aux provinces unies. L'Angleterre réplique en mettant l'embargo sur les navires
français. Pendant ce temps les prix augmentent, la Convention décide de lever
une contribution extraordinaire. Les ménagères pillent les épiceries. Marat
prend le parti du peuple, les Girondins protestent. La Convention face à la
guerre est forcée de lever une armée de trois cent mille hommes, la révolte et
la colère grondent dans les provinces. De son côté Dumouriez qui compte sur
l'appui de Danton et des Girondins fait sa politique. Après la déclaration de
guerre à l'Angleterre, il renonce à rétablir la monarchie en faveur du duc de
Chartres. Dumouriez qui dispose de soixante-dix mille hommes en quatre corps
d'armée doit faire face à la guerre qui reprend en Belgique et sur le Rhin. Le
1er mars 1793, la Convention, suite aux revers des troupes de Dumouriez en
profite pour annexer la Belgique et la principauté de Salm en Alsace. Dumouriez
se tourne donc vers la Hollande et la Belgique, il veut en faire une principauté
et se hisser à sa tête. Là encore son plan sera contrarié par l'attaque
des troupes autrichiennes, la Convention lui ordonnant de porter secours aux
armées du général Miranda. Furieux il rend aux assièges tout le butin qu'il
avait pris. La république déclare la guerre à l'Espagne. Pendant ce temps à
Paris le tumulte gronde, l'origine des émeutes reste inexpliqué. Peut-être de
fausses rumeurs sur les difficultés de nos armées en Belgique ? L'assemblée
décide de créer un tribunal révolutionnaire, il remplacera celui d'août 1792
Fouquier Tinville en reste l'accusateur public, l'insurrection est manquée. Dans
l'ouest de la France, agitations paysannes, à Saint-Florent-le-Vieil, en
Maine-et-Loire, manifestations contre la levée d'une armée de trois cent mille
hommes, c'est le début des guerres de Vendée (ceci fera l'objet du chapitre
suivant). Dumouriez qui s'est retiré à Tournai, écrit à Beurnonville ministre de
la guerre, une menaçante à l'encontre des députés. Danton se prononce violemment
contre les modérés et les Girondins. La Convention mande Dumouriez à la barre et
le fait chercher par quatre émissaires et Beurnonville. Mais Dumouriez qui
depuis plusieurs jours négocie avec l'Autriche la restauration de la monarchie,
fait arrêter les émissaires et les livre aux autrichiens. La Convention le
déclare hors-la-loi et traître à sa patrie. Il s'enfuie en Autriche accompagné
du duc de Chartres et de douze officiers.. Cet épisode a de graves conséquences.
Le renforcement de Danton contre les modérés, la suppression de tout ce qu'ils
avaient obtenu, et la création d'un comité de salut public de neuf membres. La
convention réclame l'arrestation des Girondins. Au Nord le général Mack rompt
l'armistice conclu avec Dumouriez, Cobourg à la tête de cent mille hommes
commence l'invasion du Nord il s'avance sur Condé et Valenciennes. Marat
emprisonné, est acquitté et libéré par le tribunal révolutionnaire. Il s'acharne
à attaquer les Girondins à la tribune, il demande l'arrestation de Brissot. Les
Girondins décident de contre attaquer. A son tour Robespierre attaque les
Girondins. La Convention quitte le manège pour siéger dans la salle où se réunit
le comité de salut public. La guillotine est transférée sur la place de la
république. Camille Desmoulins s'acharne lui aussi sur les Girondins. Les
manifestations se multiplient à Paris et en province. On interdit les journaux
Girondins, de nouveau Robespierre se déchaîne contre les Girondins. La
commission des douze crée sur proposition du Girondin Guadet, fait arrêter
Hébert rédacteur du Père Duchesne, et Varlet. La commune proteste avec véhémence
et les fait libérer. Le 26 mai 1793 Robespierre invite le peuple à rejoindre la
Convention, contre les députés corrompus. Le 1er juin la foule entoure
l'assemblée, les députés sont forcés de condamner les Girondins. Ils sont
consignés chez eux, ce qui permet à certains d'entre-eux de s'enfuir.
L'arrestation des Girondins consacre le triomphe des Montagnards. L'arrestation
des Girondins ne contente pas tout le monde, en effet le centre, le midi,
l'ouest et le sud-ouest manifestent et réclament la libération des Girondins. Le
14 juin 1793, la Convention adopte la constitution élaborée par Condorcet. Le 12
juillet 1793, Toulon se révolte contre les Montagnards. A Caen les députés
Girondins Brissot, Lanjuinais, Bugot, Valazé, Pétion se regroupent, forment une
armée sous le commandement du général Wimpffen et du lieutenant Puisaye. Ce
dernier qui marche sur Paris est attaqué par les gardes Nationaux à
Pacy-sur-Eure, battu il se replie sur Caen. C'est le 13 juillet 1793, que
Charlotte Corday, sous prétexte de livrer des renseignements sur les armées de
Vendée est reçue par Marat elle le poignarde dans sa baignoire. Le même jour la
ville de Lyon exécute le chef des Jacobins Joseph Chalier, et crée un
gouvernement de salut public et lève une armée de dix mille hommes. La
Convention met le siège devant Lyon.. Six jours après son crime Charlotte Corday
est exécutée. Nous sommes le 19 juillet 1793 et Robespierre entre au comité de
salut public. Au Nord Cobourg prend Valenciennes. Suite à toutes ces
nouvelles, révoltent de Lyon, de Toulon, guerres de Vendée, échecs militaires et
suite à l'assassinat de Marat, la Convention décrète l'arrestation de tous les
députés Girondins restés à Paris. La guillotine érigée en permanence sur la
place de la révolution, les tricoteuses installés dans les tribunes de la
Convention et les volontaires venant s'inscrire pour sauver la patrie, tout ceci
représente une fausse image de la France sous la terreur. En effet du premier au
dernier tous n'étaient pas occupés à faire la révolution. Cette dernière se fit
avec le concours d'une minorité, la France, elle, vaquait à ses occupations sans
se préoccuper des remous politiques. Le 23 août 1793, Cobourg attaque Maubeuge
et le duc d'York se dirige sur Dunkerque. Les Anglais veulent dresser l'Europe
contre la France et promettent aide au royaume de Naples. L'ambassadeur de
France est expulsé par le roi de Naples. En Alsace Landau est assiégé par les
Prussiens. Les Autrichiens entrent en Basse-alsace. La Convention vote la levée
en masse. A ce moment tous les Français sont en réquisition permanente. Dans
l'ouest du pays, les généraux républicains tiennent un conseil de guerre. Le 3
septembre 1793, la reine est transférée à la conciergerie. L'assemblée se
déchaîne on dénonce les riches, les commerçants tous ceux qui spéculent, alors
que le peuple a faim. La terreur est en vue. Robespierre va l'accélérer en
faisant entrer au comité de salut public deux enragés, Billaud Varenne et Collot
d'Herbois. Cobourg s'empare du Quesnoy. Le duc d'York prend Maubeuge. L'armée
autrichienne attaque Wissembourg, l'armée du Rhin est obligée de se
replier. Le 14 octobre 1793, procès de la reine. Le 16 octobre 1793, exécution
de Marie-Antoinette. La Convention prend des mesures contre les prêtres
réfractaires et les prêtres assermentés. Beaucoup d'entre-eux se défroquent et
apportent spontanément les objets du culte sur l'autel de la patrie. Les églises
sont fermées. Le 31 octobre 1793, exécution de 21 députés Girondins. Le 6
novembre 1793, exécution de Philippe Égalité. Le 11 novembre 1793, Bailly ancien
maire de Paris est guillotiné. Dans cette assemblée intransigeante se dressent
des hommes comme Fabre d'Églantine on les appellera les indulgents. Le 28
novembre 1793, Barnave est guillotiné à Paris. Le pouvoir va bientôt se
trouver entre les mains du comité de salut public, en effet les députés qui
siègent à la Convention sont de moins en moins nombreux, ils sont en mission ou
participent à des comités. Le 6 décembre 1793, exécution de Mme du Barry : le
seul reproche qu'on pouvait lui faire, c'est qu'elle était trop riche. Le 15
décembre 1793 à Toulon opération couronnées de succès. Le siège de la ville
commence. Un jeune chef de bataillon d'artillerie s'y distingue. Il se nomme
Napoléon Bonaparte. Le 19 décembre 1793, la ville de Toulon est prise, les
Anglais sont contraints d'évacuer les forts. En Alsace Hoche bat les
Autrichiens. Bonaparte est nommé général de brigade. Hoche et Pichegru prennent
Geisberg, Hoche entre à Wissembourg, Desaix à Lauterbourg. Le 28 Décembre 1793,
Landau est libéré. Les frontières d'Alsace sont libérées grâce aux efforts de
réorganisation de Carnot.. A Paris les clubs se dénoncent mutuellement. Les
Cordeliers Momoro et Collot d'Herbois dénoncent Camille Desmoulins, Robespierre
accuse Fabre d'Églantine. La Convention décrète que les biens des patriotes sont
inviolables, par contre les biens des personnes ennemies de la république seront
mis sous séquestre ? Une loi sur l'enseignement civique est en préparation elle
formera l'enfant dans l'esprit de la révolution. Un autre décret décide que les
biens des émigrés seront distribués aux indigents. Un texte précise la notion
d'ennemi de la république et de suspect à ceux qui surexcitent les inquiétudes
du peuple pour ceux-là c'est la mort. Saint-Just dénonce à l'assemblée les
gestes de corruption du peuple. Ce sont les Hébertistes qui sont visés
Robespierre veut s'en débarrasser. Dans la nuit du 14 au 15 mars 1794, Hébert,
Momoro, Ronsin sont arrêtés et traduits devant le tribunal révolutionnaire. Ils
sont exécutés neuf jours plus tard. Suppression de l'armée révolutionnaire aux
ordres des Hébertistes. Une déclaration de Robespierre à la tribune de
l'assemblée fait trembler les députés. Danton, Camille Desmoulins, Delacroix,
Hérault et de Séchelles sont traduits devant le tribunal révolutionnaire.
Robespierre reste seul maître du gouvernement terroriste. Danton étant un grand
orateur à son procès on lui coupe la parole de peur qu'il ne retourne la
situation en sa faveur, les délibérations se passent sans lui. Ils sont tous
condamnés à mort. En passant devant la maison de Robespierre, Danton sur la
Charette funeste qui le mène à la guillotine crie "C'est en vain que tu te
caches, Robespierre, tu me suivras ta maison sera rasée. "Et au bourreau il
dit " Tu montreras ma tête au peuple elle en vaut la peine" Le 13 avril 1794,
Lucile Desmoulins, la veuve d'Hébert, Chaumette, l'évêque Gobel et des généraux
jugés incapables sont guillotinés. Le tribunal révolutionnaire ne chôme pas, il
continue à alimenter la guillotine, les familles Lamoignon, Malesherbes, La
Rochefoucauld montent sur l'échafaud, puis c'est le tour de Lavoisier "La
république n'a pas besoin de savants" déclare le juge Coffinhal. Puis c'est le
tour de Mme Élisabeth sœur du roi, Fouquier-Tinville hésite à réclamer sa tête
mais Dumas l'y force, avec la princesse, dans la même Charette montent
Montmorin, son épouse et son fils, Mme de Crusol d'Amboise, des prêtres au total
24 personnes. Robespierre hostile à la religion, institue une religion nouvelle
celle de l'être suprême et de l'immortalité de l'âme. Le maire de Paris
hébertiste est remplacé par Fleuriot-Lescot à la solde de Robespierre. Début
juin Robespierre et le comité de salut public ont tous les pouvoirs. Le 10 juin
1794, 22 prairial an II trop d'adversaires et de mécontents de la
révolution font, que, la Convention vote le texte le plus redoutable mis entre
les mains du comité de salut public, il ne fera qu'accentuer la terreur. Toute
parole imprudente qui pourrait nuire à la révolution est passible de l'échafaud
sans forme de procès ni interrogation préalable. Mille trois cent soixante seize
têtes tombent du 10 juin au 27 juillet 1794. L'indignation gronde contre
Robespierre. Barras dit même de lui "Il est insatiable". En juillet les Jacobins
réclament la tête d'une douzaine de députés, mais cette fois la Convention se
rebiffe. Robespierre est battu et exécuté sans jugement. Le 9 thermidor a vu un
changement de majorité et la fin de la terreur. Fouquier-TInville est arrêté. Le
comité de salut public perd la plupart de ses pouvoirs. Les pures gauchistes
tels que Barrère, Billaud, Collot d'Herbois doivent s'en aller. Au tribunal
révolutionnaire acquittement de cent trente Nantais arrêtés sans motif.
Ouverture du procès de Carrier et de ses complices, arrestation de Turreau.
Cambacérès proclame que c'est dans le calme et la prudence qu'il convient de
terminer la révolution. Malgré tout cela, la situation économique est
désastreuse. La presse s'acharne sur les Jacobins on les pourchasse et on les
tue lorsqu'on les trouve dans les rues. C'est pour cela que l'assemblée vote la
fermeture du club. Pendant ce temps les troupes françaises s'emparent de
Figureras en Espagne. En Provence Bonaparte s'assure des chemins qui mènent au
Piémont. Pichegru commence la conquête de la Hollande. Nos armées contrôlent
entièrement le Rhin. Le 2 décembre 1794 la Convention vote un décret d'amnistie
en faveur des vendéens. Le 16 décembre 1794, Carrier est exécuté. Le 18 décembre
1794 la Convention ordonne la suppression des tribunaux révolutionnaires. Le 27
décembre 1794 arrestation des derniers amis de Robespierre, Billaud et Collot
d'Herbois. 1795, Face aux victoires des armées françaises les alliés sont
découragés. Les Anglais quittent la France, la Prusse et l'Autriche entament des
négociations. Le 21 février 1795, la Convention vote le décret instaurant la
séparation de l'église et de l'état. La liberté des cultes est étendue à toute
la France. Le 8 mars 1795, la Convention décide la réintégration de tous les
députés Girondins encore vivants, sauf Delahaye ami des Chouans. Paris a faim,
Paris gronde, il réclame en manifestant devant le palais des Tuileries,
l'application de la constitution de 1793. Réplique de la Convention, un décret
interdit les cris séditieux, les insultes contre les députés. Les Parisiens
envahissent la salle des séances. Tous les députés partent sauf les Montagnards.
Les soldats évacuent la salle, à la reprise de la séance les députés décident
par décret la déportation de Barrère, Billaud, Collot d'Herbois, Vadier, les
derniers Robespierristes. Le 12 février 1795, après avoir accordé la paix à
l'ouest du pays , à La Jaunie près de Nantes la paix est signée entre Charette
et Canclaux. Ils obtiennent la liberté de culte, la réouverture des églises,
l'autorisation de former des corps de troupe pour restaurer l'agriculture, le
commerce et l'industrie. Le 20 avril 1795, les chefs chouans de Bretagne, du
Maine et de Normandie signent avec Hoche un traité identique à celui de La
Jaunie. Stofflet finit par céder et fait signer le traité de la Prévalaye. Mais
les chefs chouans et vendéens n'ont pas renoncé à la lutte. Le 3 mai 1795, la
Convention prend des mesures contre les terroristes, les ennemis de la
république. La terreur blanche s'installe en province. A Lyon, Montélimar,
Tarascon, Nîmes, Marseille Aix et Toulon les massacres vont bon train.. Le 7 mai
1795, exécution de Fouquier Tinville. L'agitation à Paris ne cesse pas
malgré les dispositions prises par l'assemblée. Les boulangers ne distribuent
que 125 gr de pain par jour, les femmes manifestent, le tocsin retentit. La
foule de nouveau envahit les Tuileries. Les députés votent d'urgence des lois
d'apaisement qui seront aussitôt abrogées après la libération de l'assemblée par
la troupe. Le 21 mai 1795, arrestation de 12 députés Montagnards c'est la fin du
club. Le 8 juin 1795, 20 prairial an II le dauphin Louis XVII meurt au temple,
mais est-ce bien lui qui meurt ce jour là ? Le 16 juin 1795, l'Angleterre qui a
perdu ses alliés sur le continent répond à l'appel de Charette. Trois mille cinq
cents émigrés s'embarquent sur les navires de Sir John Warren. C'est le désastre
de Quiberon, du à l'incompréhension, à la jalousie et à la discorde entre les
chefs. Le 17 juin 1795, six députés Montagnards sont exécutés Cadoudal reprend
le combat en ouest, et Charette en Vendée. La Convention repousse les
propositions d'armistice de l'Autriche. Trois puissantes armées avancent sur le
Rhin. Wurmser sur la rive droite, Clerfayt en aval du Mein à la Ruhr, la
troisième renforce le Piémont en face l'armée Sambre et Meuse commandée par
Jourdan et celle de Rhin et Moselle commandée par Pichegru. La Convention reste
anticléricale des mesures sont prises contre les prêtres qui ne voudraient pas
se soumettre. Par décret la n proclame la réunion de la Belgique à la France. Le
2 octobre 1795, le comte d'Artois venant d'Angleterre avec quatre mille hommes
débarque à l'île d'Yeu où il attend en vain Charette et son armée Hoche empêche
le chef vendéen de porter aide au frère de Louis XVI. Manifestations à Paris,
les bourgeois et les royalistes se dressent contre la Convention. Le 16 octobre
1795, Bonaparte est nommé général de division. Le 26 octobre 1795, Bonaparte est
nommé général en chef de l'armée de l'intérieur.
Le Directoire
Le 28 octobre 1795 première réunion du conseil des cinq
cents, ils désignent les cinq directeurs. La Revellière
Letourneur, Rewbel, Barras et Carnot qui remplaça Sieyès, celui-ci ayant refusé
le poste. Le conseil des anciens siège aux Tuileries. Les Directeurs prennent
place au Luxembourg, les cinq cents au manège. Les directeurs annoncent leur
programme, lutter contre la royauté, agir contre les factieux, ramener la paix,
relancer le commerce et l'industrie et remettre l'ordre à la place du chaos.
D'autre part les foyers royalistes sont de plus en plus nombreux. L'Angleterre
par l'entremise de son ministre Wickham y veille en leur distribuant de l'or. Le
8 novembre 1795 Le Directoire désigne les ministres, ils sont médiocres et à la
solde de leur ministère, mais il a du mal à trouver un ministre des finances.
Gaudin refuse en déclarant "Là où il n'y a point de finances il n'y a pas besoin
de ministre" Pendant tout le mois les élections se succèdent. Les Français sont
écœurés, et dégoûtés de voter. Le 21 décembre 1795, signature de l'armistice
avec l'Autriche. Le 3 février 1796 le Directoire décide de dissoudre les
sections pour éviter les troubles. Le Directoire qui ignore toutes les
privations du peuple, fait supprimer les distributions de pain. Le 25 février
1796, Stofflet est exécuté à Angers. L'attitude de Pichegru à l'armée du
Rhin préoccupe les Directeurs. Le général préfère donner sa démission de lui
même. Moreau prendra sa place. Le 23 mars 1796, Charette est arrêté par les
troupes de la république, conduit à Nantes et fusillé. La seconde guerre de
Vendée prend fin. Le 16 avril 1796, l'annonce des victoires de Bonaparte n'est
pas encore parvenue à Paris, mais le Directoire fait voter une loi qui punit de
la peine de mort ceux qui par leurs écrits ou leurs discours provoquent la
dissolution du Directoire, ainsi que ceux qui tentent de rétablir la royauté et
ceux qui veulent le retour de la constitution de 1793 et un régime communiste de
partage des biens, c'est Gracchus Babeuf et ses amis qui sont visés. Le 8 mai
1796, arrestation d'extrémistes groupés derrière Gracchus Babeuf. Le 14
mai 1796, Carnot et Rewbell décident de remplacer Bonaparte par Kellermann, et
d'envoyer Bonaparte dans le sud y combattre les Napolitains alliés aux Anglais.
Le 18 juillet 1796, l'armée Rhin et Moselle et celle de Sambre et Meuse
commandées par Moreau et Jourdan sont battues par l'Archiduc Charles. Le 9
septembre 1796, à Paris l'annonce des victoires de Bonaparte réjoui et inquiète
à la fois le Directoire, en effet le général Corse est bien indépendant. Fin
septembre 1796, le Directoire qui vient de se débarrasser des extrémistes de
gauche ( exécutions, déportations, emprisonnements des 9et10septembre ) doit se
tourner vers la droite. Pendant ce temps Desaix résiste à Kehl, et Hoche
débarque en Irlande, alors que l'escadre anglaise se replie sur Gibraltar.
Découragés les Anglais tentent de négocier avec le Directoire, mais l'Autriche
fait échouer les pourparlers, en effet Wuyrmser malgré la victoire d'Arcole
tient toujours Mantoue. La victoire de Rivoli est accueillie à Paris avec
enthousiasme, mais le Directoire est soucieux, la crise financière s'aggrave. Il
faut cette fois reconnaître la faillite. Une loi démonétise le mandat, il est
remplacé à raison de 1 pour cent par des bons, résultat ( trois mille francs en
assignats de 1790 valent 1 franc ) !! La réaction royaliste ne se fait pas
attendre, Louis XVIII lance une proclamation dans laquelle il promet de
pardonner les erreurs et les crimes commis. En avril les menées royalistes
arrivent à faire élire aux législatives une majorité de centre droit. Depuis
plusieurs mois la religion reprend le dessus et le Directoire s'en inquiète. La
Revellière-Lépeaux fait reconnaître par l'assemblée, sa religion
théophilanthropique. Ce culte étrange par la haine qu'il porte au catholicisme,
puise ses aspirations aux protestants, aux francs-maçons et aux cérémonies
décadaires. Cette religion n'aura aucune influence. Le 26 mai 1797, à Vendôme on
rend le verdict du jugement de Gracchus Babeuf et de ses amis. Babeuf et Darté
sont condamnés à mort et guillotinés le 27 mai 1797, sept autres sont
déportés. Début juillet le Directoire doit se résoudre à changer les ministres,
le corps législatif réclame, les remplaçants sont issus de la jacobinière. Sous
l'indignation des royalistes ( massacres de Vendée ) Hoche est nommé ministre de
la guerre. Sous prétexte de préparation de guerre en Irlande, hoche cantonne des
troupes à proximité de Paris. Le 23 juillet 1797, Hoche abandonne son poste , il
est remplacé par Scherer. Le corps législatif gronde, tout Paris s'attend à un
coup d'état. Mais Bonaparte qui a décliné la demande du Directoire de marcher
sur Paris, envoie d'Italie le 7 août 1797, Augereau à la tête de 17è brigade.
Durant tout le mois d'août les rixes se multiplient.. Le 23 septembre
1797, les assemblées prennent l'offensive et accusent les directeurs d'avoir
violé la constitution, barras contre attaque. A trois heures du matin, le 4
septembre1797 18 fructidor An V les troupes d'Augereau cernent les Tuileries, et
à l'aube ils envahissent l'assemblée, les cinq cents sont expulsés de leur
salles. Le coup d'état des Directeurs à réussi sans verser le sang. L'assemblée
accepte sa défaite.? Augereau est nommé commandant en chef de l'armée
d'Allemagne. Le coup d'état du 18 fructidor a stabilisé le Directoire qui en
profite pour créer l'administration des contributions directes. Le 5 mars 1798
le Directoire accepte l'expédition en Égypte. Bonaparte reçoit tous pouvoirs, et
une armée de trente huit mille hommes qu'il doit réunir à Toulon. Le 13 avril
1798, les relations avec l'Autriche s'aggravent. La maladresse de Bernadotte
ambassadeur de France à Vienne y est pour beaucoup. Ces incidents retardent le
départ de Bonaparte. Il est certain que l'Autriche songe à former une
nouvelle coalition avec le tsar Paul 1er. Les difficultés à Rome se font plus
pressentes, les Anglais préparent la nouvelle coalition avec l'Autriche et la
Russie, et le Directoire n'ignore pas la menace qui pèse sur la république. Ils
font voter une loi instituant la conscription obligatoire pour tous les
citoyens. Mais pour équiper des soldats il faut beaucoup d'argent, aussi le
Directoire presse la vente des biens nationaux et la levée des impôts. En
Belgique les Flamands se soulèvent, ils sont sévèrement châtiés. Les troupes
napolitaines marchent sur Rome elles y entre triomphalement le 24 novembre 1798.
La riposte est foudroyante, les troupes de Joubert occupent entièrement le
Piémont. Les troupes du général Championnet se dirigent sur Rome. La Sublime
Porte signe un traité d'alliance avec l'Angleterre et la Russie. Les troupes du
général Championnet reprennent Rome et se dirigent sur Naples. Le 12 mars 1799,
la guerre éclate, les troupes françaises envahissent la Toscane. Bernadotte à la
tête de l'armée du Rhin et Jourdan à la tête de l'armée du Danube traversent la
Forêt Noire. Jourdan est battu à Stokach par l'archiduc Charles, découragé il se
replie sur le Rhin et abandonne son commandement. Bernadotte en fait autant.
massénat lui pénètre dans les Grisons mais n'obtient pas un succès total. En
avril 1799 élections pour le renouvellement des conseils. Les catholiques et les
royalistes ne pouvant faire élire leurs candidats portent leurs voix sur ceux de
gauche, c'est ainsi qu'une nouvelle majorité jacobine revient au premier plan
elle ne va pas tarder à se faire entendre. Elle va se montrer très violente
d'autant plus que partout nos armées sont battues. Le général Scherer à la tête
de l'armée d'Italie se replie, il est remplacé par Moreau. Le général Russe
Souvorov et ses troupes battent celles du général Moreau à Cassino. Suite aux
revers successifs des armées françaises et au mécontentement qui grandit à
Paris, les assemblées décident de montrer leur volonté. Durant tout ce mois de
mai les orateurs se succèderont pour dénoncer l'incompétence du pouvoir
exécutif. Le Directoire inquiet fait mander à Bonaparte de revenir en France,
mais Bonaparte est déjà parti ?. Au cours d'une séance secrète les cinq cents
envoient un message aux Directeurs. Ce message demande la justification de leur
politique. Les Directeurs font la sourde oreille. Il va s'en suivre une
succession de démissions, Sieyès et Barras deviennent les chefs incontestés du
Directoire, c'est le coup d'état du 30 prairial. Ensuite c'est le tour des
ministères. Talleyrand s'en va. Les survivants de la montagne réapparaissent
Robert Lindet aux finances, Bernadotte à la guerre, Marbot gouverneur militaire
de Paris. Pendant ce temps le club des jacobins se reconstitue. Mais le 28 juin
1799 avant de cesser de siéger les assemblées votent deux lois d'une grande
gravité : conscription et mobilisation des classes non appelées et un emprunt
forcé de cent millions au taux progressif selon les fortunes, ce qui constitue
"Un véritable impôt sur le capital". ce n'est donc pas nouveau. Le 11 juillet
1799, les Anglais débarquent des troupes imposantes près d'Alexandrie. Les
Directeurs face aux difficultés font appel à Fouché comme ministre de la police.
La loi sur la conscription est très mal accueillie, les recrues se cachent ou se
fondent en bandes armées. En Belgique comme en France elles luttent contre les
représentants de l'administration. En Bretagne Cadoudal est nommé par le comte
d'Artois généralissime des troupes royalistes de l'ouest. Le 7 août 1799, Fouché
fait fermer le club des jacobins.. Le 18 août 1799, Sieyès et Barras souhaitent
le retour de Bonaparte, mais celui ci sans attendre a déjà quitté le Caire. De
août à septembre, en Italie, en Hollande et en Allemagne c'est la débâcle. En
Italie les troupes françaises sont contraintes d'évacuer Naples Rome et la
Toscane. En Hollande Brune ne peut stopper le débarquement de l'armée anglaise.
En Allemagne les Autrichiens continuent la libération du pays, Souvorov se
dirige sur la Suisse pour combattre Masséna. Le 15 septembre 1799, en Anjou près
de Pouancé, les chefs chouans préparent une action dans tout l'ouest. Le 23
septembre 1799, Masséna bat Souvorov et Korsakov venu lui porter main forte, les
Russes sont rejetés au delà du Rhin. Pendant ce temps, le climat de l'intérieur
n'est pas au beau fixe, les lois votées n'apportent que des troubles,
dénonciations, vengeances personnelles, interventions discrètes, pots-de-vin,
perquisitions dans les châteaux. On dissimule toutes marques extérieures de
richesse, les transactions stoppent, le commerce ralentit. Le 18 octobre 1799,
les Russes et les Anglais demandent l'armistice. Le 23 octobre 1799, Lucien
Bonaparte devient président des cinq cents, ce qui va lui permettre de jouer un
rôle décisif lors du coup d'état du 19 brumaire. Le 27 octobre 1799, les chouans
sont de plus en plus entreprenants. Ils se rendent maîtres de la région de
Rennes. Le 10 novembre 1799 19 brumaire an VIII le Directoire n'est plus. Nous
entrons dans le consulat
Le calendrier républicain
Du 20 ou 21-01 au
18 ou 19-02 Pluviôse Pluie |
Du 19 ou 21-02 au
19 ou 21-03 Ventôse Vent |
Du 21 ou 22-03 au
18 ou 19-04 Germinal germination |
Du 20 ou 21-04 au
19 ou 20-05 Floréal Fleurs |
Du 20-05 au 18-06
Prairial Prairies |
Du 19 ou 20-06 au
19 ou 20-07 Messidor moissons |
Du 19-07 au 18-08
Thermidor Bains |
Du 18 ou 19-08 au
17 ou 18-09 Fructidor Fruits |
(1er mois) (Du 22-09 21-10 Vendémiaire
Vendanges |
Du 22-10 au 21-11
Brumaire Brumes |
Du 21 ou 22-11 au
20 ou 21-12 Frimaire Frimas |
Du 21 ou 22-12 au
20 ou 21-01 Nivôse Neige |
Dernière Modification
19/04/21
© Histoire de France 1996
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