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La ponctuation précise le sens de la phrase. Elle sert à marquer, à l'aide de signes, les pauses et les inflexions de la voix dans la lecture; à fixer les rapports entre les propositions et les idées.

Le point marque une grande pause dans la lecture. Il indique la fin d'une phrase. Il se met aussi après une abréviation

La nuit toucha la forêt. Les sapins relevèrent leurs capuchons et déroulèrent leurs longs manteaux. De grandes pelletées de silence enterraient le bruit du torrent. Une buse miaula (Jean Giono)

C.Q.F.D    T.C.F    N.B (abréviations)

Le point d'interrogation se place à la fin des phrases qui expriment une demande

Quel esprit ne bat la campagne? (La Fontaine)
Quand nous reverrons nous ?

Le point d'exclamation se met après une interjection ou à la fin d'une phrase qui exprime la joie, la douleur, l'admiration....

Je répare les tableaux anciens. Oh! les vieux maîtres ! quelle âme! quel génie! (A.France)
O rage! ô désespoir! ô vieillesse ennemie!(Corneille)

La virgule marque une petite pause dans la lecture. Elle sert à séparer, dans une phrase, les éléments semblables, c'est-à-dire de même nature ou de même fonction, qui ne sont pas unis par l'une des conjonctions de coordination et, ou, ni.
On ne sépare pas les pronoms relatifs qui et que de leur antécédent, sauf quand la proposition subordonnée peut être supprimée sans altérer le sens de la phrase.
Près de nous, des pigeons qui picoraient le pain qu'un promeneur leur avait jeté prirent le vol. A.Gide)
Une proposition subordonnée complément d'objet n'est jamais précédée d'une virgule
On dirait que la plaine, au loin déserte, pense. (A. Samain)
Lorsque dans une succession d'éléments semblables, les conjonctions de coordination et, ou, ni sont utilisées plusieurs fois, il faut séparer ces éléments semblables par une virgule.
Sur ce chemin de l'océan, on n'aperçoit ni arbres, ni villages, ni tours, ni clochers, ni tombeau. (Chateaubriand)

Sujet d'un verbe: Les veaux, les vaches, les agneaux couraient.
Épithètes d'un même nom: Il criait d'une voix longue, confuse, croissante. (A.de Vigny)
Complément d'un verbe, d'un nom, d'un adjectif: Je craignais ses remontrances, ses railleries, ses objurgations, ses larmes. (A.France)
Verbes ayant le même sujet: Les hirondelles se jouaient sur l'eau, au tomber du soleil, poursuivaient les insectes, s'élançaient ensemble dans les airs, se rabattaient à la surface du lac. (Chateaubriand)
Propositions de même nature, plutôt courtes: Dehors, le vent soufflait, les girouettes tournaient, la pluie fouettait les murs, les volets claquaient. (Erckmann-Chatrian)
Mots mis en apostrophe ou en apposition: Enfants, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine. (V.Hugo)
Propositions intercalées ou incises: Donnez-moi, dit ce peuple, un roi qui se remue. (La Fontaine)

Le point-virgule marque une pause moyenne dans la lecture. Il sert à séparer dans une phrase:

1° Des propositions liées plus ou moins étroitement par le sens: Un écureuil a écorché les hautes branches du bouleau; une odeur de miel vient de descendre. (J.Giono)
2° Les parties semblables ou les propositions d'une certaine longueur dont les éléments sont déjà séparés par des virgules: Je me trouvais triste entre les rideaux de mon lit; je voulais me lever, sortir; je voulais surtout voir ma mère, ma mère à tout prix.. (P.Loti)

Les points de suspension  indiquent que la phrase est inachevée, marquent une interruption causée par l'émotion, la surprise, l'hésitation... ou un arrêt voulu, dans le développement de la pensée pour mettre en relief certains éléments de la phrase:

"Messieurs et chers administrés.... Messieurs et chers admi....Messieurs et chers...."

Les deux points annoncent:
1° Les paroles de quelqu'un
2° Une énumération
3° Une explication, une justification

Zadig disait:"Je suis donc enfin heureux!"(Voltaire)
2° Tout cela était beau de force et de grâce : le paysage, l'homme, l'enfant, les taureaux sous le joug...(G.Sand)
3° Excusez mes lenteurs: c'est tout un art que j'expose. (A.France)

Les guillemets s'emploient pour encadrer:
1° Une citation, les paroles de quelqu'un, une conversation:
2° Une expression ou un terme qu'on veut mettre en valeur:

1° Ce jour-là était un très beau jour de "l'extrême hiver printanier", comme dit le poète Paul Fort.(G Duhamel)
2° Malgré l'opposition de M.Paul, qui voulait que je m'allasse coucher j'entrai dans ce que j'appellerai, en vieux langage, "la librairie", et je me mis au travail....(J.Romains)

Le tiret marque le changement d'interlocuteur:
Sert aussi à détacher un élément de la phrase pour le mettre en valeur.
Sert à renforcer une virgule

 "Reste-t-il du pain d'hier? dit-il à Nanon. -Pas une miette, monsieur."(H.de Balzac)
Soulever, pénétrer, déchirer la terre est un labeur - un plaisir - qui ne va pas sans exaltation.....(Colette)
Puis, tout à coup, on commençait des couses folles, - très légères, en petits souliers minces....(P.Loti)

Les parenthèses servent à isoler une idée, une réflexion qui pourraient être supprimées sans altérer le sens de la phrase

 Pour faire un bon facteur (il y a facteur et facteur, c'est comme dans tout), il faut savoir des choses... (M.Aymé)


Dernière Modification   03/01/17

© Histoire de France 1996