Reines de la dynastie
des Valois Angoulême
Claude
de France (Romorantin 1499 - Blois 1524). Reine de France (1515 - 1524).
Première femme de François Ier. Inhumée à l'abbaye de Saint-Denis.
Claude de France était la fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. A la suite
des défaites de la France en Italie en 1503, le roi fut contraint d'accepter les
fiançailles de la princesse avec l'archiduc Charles, futur Charles Quint. Mais
dès 1506, le roi convoqua les États Généraux à Tours afin qu'ils le délient de
sont engagement et qu'ils acceptent l'union de Claude avec François d'Angoulême,
l'héritier présomptif de la couronne. Les fiançailles furent célébrées en
présence de l'assemblée et le mariage se tint à Saint-germain le 18 octobre
1514. Claude fut couronnée à Saint-Denis le 10 mai 1519. Elle ne joua pas de
rôle politique particulier. Elle eut trois fils : François, mort en 1536 ;
Henri, le futur Henri II ;Charles, duc d'Orléans (1522 - 1546) et quatre filles
: Louise, morte en bas âge ; Charlotte (1516 - 1524) ; Madeleine (1520 - 1537)
qui épousa le roi Jacques V d'Écosse ; Marguerite (1513 - 1574), duchesse de
Savoie à partir de 1559 par son mariage avec le duc Emmanuel-Philibert. La reine
a donné son nom à une variété de prunes
.
Eléonore,
archiduchesse d'Autriche, infante d'Espagne (Bruxelles 1498 - Talavera,
Mérida 1558). Reine de France (1530 - 1558). Deuxième femme de François 1er.
Inhumée au monastère de l'Escurial à Madrid. Eléonore était la fille de Philippe
le Beau, archiduc d'Autriche et de Jeanne la folle, reine de Castille. Orpheline
de bonne heure, elle fut élevée à la cour de son frère le futur Charles Quint,
qui la maria en 1518 au roi Manoël du Portugal, dont elle eut deux enfants. A la
mort de son mari, elle revint à la cour de son frère l'empereur qui la fiança au
connétable de Bourbon. A la suite du désastre de Pavie où François 1er fut fait
prisonnier, Charles Quint opta pour l'union de sa sœur avec son rival. Ce fut
une des clauses du traité de Madrid le 14 juillet 1526 par lequel François 1er
recouvra la liberté. Mais ce dernier n'avait pas l'intention de respecter les
engagements. La guerre reprit : le traité de Cambrai, conclu trois ans plus
tard, stipula la même condition. La princesse se rendit sur la frontière
accompagnée des enfants de France et le mariage fut célébré à l'abbaye de
Captieux, en Gironde le 4 juillet 1530. Eléonore était très belle et rencontra
un vif succès à la cour. Elle n'eut pas d'influence politique notable. Son
mariage resta stérile. Elle gagna les Pays-Bas, après la mort du roi, puis
l'Espagne où elle mourut le 18 février 1558.
Catherine
de Médicis (Florence 1519 - Blois 1589). Reine de France (1547 - 1589).
Femme de Henri II. Inhumée à l'abbaye de Saint-Denis. Catherine était la fille
de Laurent II de Médicis et de Madeleine de La Tour d'Auvergne. Henri, le fils
de François Ier, l'épousa le 28 octobre 1533. Par cette union, le roi
obtenait l'appui du pape Clément VII, oncle de la jeune femme, contre Charles
Quint. Catherine fut toute sa vie éprise de son mari dont elle eut à subir les
infidélités en particulier sa liaison officielle avec Diane de Poitiers. Elle
n'eut pas d'influence politique du vivant de Henri II à qui elle donna 10
enfants dont 7 survécurent : François II, Charles IX, Henri III qui régnèrent
successivement ; François, duc d'Alençon puis d'Anjou ; Élisabeth, reine
d'Espagne ; Marguerite (la "reine Margot") mariée à Henri de Bourbon, roi de
Navarre et futur Henri IV ; enfin Claude, duchesse de Lorraine. Henri II étant
mort le 10 juillet 1559, son fils François II régna de manière éphémère jusqu'en
1560, date à laquelle Charles IX lui succéda sous la régence de Catherine de
Médicis. Celle-ci eut à affronter la tourmente des guerres des religion. Douée
d'une forte personnalité, elle était autant attachée aux droits du pouvoir royal
qu'indifférente aux querelles dogmatiques. Servie par un sens politique
développé, elle s'attacha à gouverner au-dessus des actions et à préserver
l'unité du royaume. Les débuts de sa régence furent marqués par une politique de
tolérance à l'égard des calvinistes, à laquelle elle associa son chancelier
Michel de l’Hospital. Elle tenta de rapprocher les deux confessions rivales au
colloque de Poissy (1560) et accorda aux huguenots des conditions favorables à
l'exercice du culte (édit de Saint-germain du 17 janvier 1562). Ce faisant, elle
se brouilla avec les princes catholiques (Anne de Montmorency, le duc de Guise,
le maréchal de Saint-André) qui déclenchèrent la première guerre de religion à
partir du massacre de Vassy (1er
mars 1562) et la forcèrent à se tourner contre les réformes. C'est ainsi qu'elle
participa au siège de Rouen au mois de septembre. Elle eut les mains libres avec
la disparition successive d'Antoine de Bourbon, du maréchal de Saint-André et du
duc de Guise et en revient à une politique de conciliation, illustrée par l'édit
d'Amboise du 19 mars 1563 qui accordait la liberté de conscience. La reine mère
tenta ensuite de consolider ses acquis. Elle fit le tour du royaume en compagnie
de Charles IX de 1564 à 1566 afin d'affermir partout le pouvoir royal. Sur le
plan diplomatique, elle résista aux pressions de Philippe II d'Espagne et du
pape qui la poussaient à reprendre les guerres de religion. A partir de 1567, la
révolte des protestants commandée par Condé et Coligny qui manquent de l'enlever
avec le roi, l'amena à changer de politique. Elle organisa la défense du pays
avec la plus grande énergie, fit battre les rebelles à Jarnac (mars 1569) et à
Montcontour (le 3 octobre) où furent respectivement tués Condé et d'Andelot, le
frère de Coligny. Puis elle traita avec les calvinistes à Saint-germain le 8
août 1570 où, en signe de réconciliation, on projeta le mariage de sa fille
Marguerite avec Henri de Bourbon, roi de Navarre (futur Henri IV). Enfin, elle
accepta que l'amiral Coligny entre au conseil (1571). Celui-ci eut très vite un
ascendant considérable sur le faible Charles IX qu'il incitait à la guerre
contre l'Espagne. La reine mère qui craignait d'être écartée du pouvoir et
redoutait les conséquences d'un conflit éventuel, organisa l'assassinat de
Coligny à un moment où l'on venait de célébrer le mariage de sa fille (le 18
août 1572) et où se trouvait pour l'occasion un grand nombre de protestants dans
Paris. Une première tentative ayant échouée le 22 août, Catherine de Médicis
donna tout pouvoir aux Guise pour se débarrasser des huguenots. Le massacre de
la Saint-Barthélemy (24 août 1572) se traduisit par la mort de plusieurs
milliers de protestants tant à Paris qu'en province. A partir de l'avènement de
Henri III en 1574, la reine mère consacra des efforts à maintenir la paix entre
le roi et son frère le duc d'Alençon (paix de Monsieur de mai 1576) et avec
Henri de Bourbon (traité de Nérac de février 1579). Elle ne joua aucun rôle dans
l'assassinat des Guise à Blois en décembre 1588. Elle mourut le 5 janvier 1589,
après avoir assuré la survie de la monarchie au terme de trente années de luttes
incessantes. Le tombeau de Henri II et de Catherine de Médicis, à Saint-Denis, a
été réalisé sur les dessins du Primatice.
Marie
Stuart (Linligthgow 1542 - Fotheringay 1587). Reine de France (1559 - 1560).
Femme de François II. Inhumée à l'abbaye de Westminster à Londres. On a tout
écrit sur la vie tragique de Marie Stuart, reine d'Écosse, qu'on a presque
oublié qu'elle fut brièvement une éclatante reine de France. Fille de Jacques V
d'Écosse et de Marie de Guise, elle est fiancée avant même d'avoir 6 ans, au
dauphin de France, François qui en avait 4 et demi. Elle arrive donc toute jeune
en France, dans une magnifique succession de fêtes et "d'entrées". C'est à la
cour d'Henri II qu'elle sera élevée, excellant aux exercices du corps comme à
ceux de l'esprit. Bonne cavalière, grande chasseresse, elle danse et chante à
merveille, tout en sachant toutes sortes de langues et en composant des poèmes.
Elle devient une des femmes les plus séduisantes de son temps. Les poètes de
l'époque, Du Bellay, Ronsard la couvrent de louanges et même s'il y a là une
part convenu, on sent pourtant qu'ils ont pour elle une véritable admiration. A
seize ans en 1558, elle épouse le jeune dauphin dans une fête resplendissante.
La même, elle commet ou on lui fait commettre sa première grave erreur
politique. A la mort de Marie Tudor, elle se fait une ennemie "irréconciliable"
d’Élisabeth en ne la reconnaissant pas comme reine légitime d'Angleterre et en
élevant des prétentions à la couronne. François et Marie ajoutent en effet à
leurs armes, les armes d'Angleterre, même si c'est sur ordre d'Henri II, Marie
n'y renoncera jamais. François II et elle refusent de signer le traité
d’Édimbourg par lequel les Écossais s'engageaient au nom de Marie à reconnaître
la légitimité d’Élisabeth. Quant à elle, elle se fera toujours appeler
officiellement reine de France, d'Écosse, d'Angleterre et d'Irlande. On sait ce
qu'il adviendra de cette rivalité. En juillet 1559, la mort accidentelle d'Henri
II la fait accéder au trône, femme d'un jeune roi maladif qui ne règne qu'à
peine plus d'un an (il meurt en décembre 1560). Elle est donc vite précipitée du
faîte, et se retrouve dans une position relativement précaire, dans une cour où
elle n'occupe plus qu'une seconde place, après une Catherine de Médicis devenue
toute-puissante depuis qu'elle est régente et qui ne l'aime pas. Malgré cela
elle n'a pas envie de quitter la France pour rejoindre le royaume d'Écosse Sa
mère, qui y gouvernait de plus en son nom, est morte peu de temps avant François
II et la situation s'y détériore parce que les lords calvinistes ne veulent pas
de cette nièces des Guise, de cette reine dont le catholicisme leur fait
horreur. Elle retarde son départ de plusieurs mois en s'accrochant à tous les
prétextes. Il faut partir pourtant. Elle est raccompagnée jusqu'à Calais par un
magnifique cortège et s'embarque pour l'Écosse le 14 août 1561. On a souvent
évoqué cette scène rendue plus mélancolique encore par ce qu'on sait de son
destin, le navire qui s'éloigne, la terre de France suivie des yeux jusqu'à ce
qu'elle s'efface, les larmes : "Adieu France ! Adieu France ! Je pense ne vous
revoir jamais plus ". La suite de ses malheurs appartient à l'histoire de
l'Écosse.
Élisabeth,
archiduchesse d'Autriche (Vienne 1554 - Vienne 1592). Reine de France (1570
- 1574). Femme de Charles IX. Inhumée à la cathédrale Saint-Étienne à Vienne.
Fille de l'empereur Maximilien II, elle épouse à 16 ans, en novembre 1570, le
roi Charles IX. Elle a une fille en 1572, qui meurt à 5 ans mais pas de fils.
Elle ne passe que quatre ans à la cour de France où elle ne laisse que de
souvenirs favorables. Elle est belle, douce, bonne : Brantôme dit :"Qu'elle ne
fit jamais mal, ni déplaisir à personne quelconque". Très timide, parlant
surtout l'espagnol, elle se lie avec sa belle-sœur Marguerite (la reine Margot)
à laquelle, elle sera toujours fidèle. Lorsque Marguerite se trouve emprisonnée
à Usson, elle lui cède la moitié de son douaire pour assurer son indépendance. A
la mort de Charles IX, son père aurait souhaité qu'elle épousât le nouveau roi
de France mais Henri II ne voulait pas en entendre parler. On ne sait pas quels
étaient les sentiments de la reine. On sait seulement qu'elle ne voulut jamais
se remarier et qu'elle regagna sa patrie d'origine, où elle fonda un ordre
religieux et se consacra à une vie de piété. On a d'elle un très beau portrait
de François Clouet.
Louise
de Lorraine Vaudémont (Nomény 1553 - Moulins 1601). Reine de France (1575 -
1589). Femme de Henri III. Inhumée au couvent des Capucins à Paris puis en 1817
à l'abbaye de Saint-Denis. Le mariage de Henri III avec Louise de Vaudémont,
d'une branche cadette de la maison de Lorraine, n'est pas un mariage politique.
Il déçoit d'abord Catherine de Médicis qui finit par se dire qu'une bru docile
et sans prétention lui permettrait mieux de garder son influence sur le roi
qu'une princesse de plus haut rang. Il étonne à la cour et l'intéressée
elle-même qui croit d'abord que l'on se moque d'elle quand on lui apprend la
nouvelle. Le roi avait remarqué la jeune princesse lors de son passage à Nancy
en 1573, au moment où il es rendait en Pologne. Devenu roi de France, et devant
donc se marier pour assurer sa descendance, il hésite à l'idée d'aliéner sa
liberté, redoute une femme dominatrice. Il choisit donc Louise dont il est sûre
qu'elle sera une épouse tendre et soumise. Il l'épouse à Reims le 15 février
1575. Louise est une belle jeune fille, blonde, douce et vertueuse ; elle voue
d'emblée à son mari un profond amour qui ne se démentira jamais. Henri lui est
aussi très attaché, bien qu'il soit souvent infidèle, ce dont elle souffre, mais
s'il a des amants supposés, il n'a jamais de favori en titre et s'efforce de lui
cacher ses écarts. La véritable souffrance de la reine lui vient de sa
stérilité. Il semble qu'elle ait été enceinte au début de son mariage, mais elle
n'eut plus jamais ensuite que de faux espoirs. Pourtant le couple royal ne
renonça que très tardivement à l'idée d'avoir des enfants. De 1579 à 1586, ils
multiplièrent les pèlerinages, an particulier à Chartres et les cures thermales
dans l'espoir d'avoir un héritier. Dans les épreuves de la fin du règne, les
époux se rapprochent. Louis soutient son mari, au grand dépit des Espagnols qui
avaient pensé qu'elle l'abandonnerait à cause de ses infidélités passées, ce qui
était bien mal la connaître. Henri de son côté, manifeste une affection accrue
pour la reine. Après son assassinat, elle est désespérée et prend un deuil
qu'elle ne quittera pas, le deuil en blanc des reines (d'où son nom de Dame
Blanche), tout en s'employant à faire réhabiliter la mémoire de son mari,
condamné par le pape après l'assassinat du duc de Guise. Elle habite longtemps
le château de Chenonceau, avant de se retirer à Moulins.
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