Bataille de Verneuil-sur-Avre
 

La France est sans roi, ou presque. Charles VI le Fol est sur le point de perdre totalement la raison et la vie. Le dauphin, le futur Charles VII est parvenu à s'enfuir, et, s'est proclamé régent du royaume. La guerre qui sévit entre Bourguignons et Armagnacs fait rage. Grace à l'appui de la reine Isabeau de Bavière, les Bourguignons finissent par avoir le dessus en 1418. Mais entre temps, Henri V roi d'Angleterre a réclamé la couronne de France, traversé la Manche, et anéantit la fine fleur de l'armée royale à Azincourt. Devant cette situation alarmante, Jean sans Peur duc de Bourgogne cherche une alliance avec le dauphin. Mais lors de l'entrevue de Montereau en 1419, Charles le fait assassiner. Les Bourguignons font alors alliance avec les Anglais. Charles est évincé du trône de France. Philippe le Bon nouveau duc de Bourgogne, Charles VI, Isabeau de Bavière, et Henri V d'Angleterre signent le traité de Troyes qui livre la France aux Anglais et prévoit à la mort du roi Charles VI de marier sa fille Catherine de France avec le roi d'Angleterre. Les seigneurs du royaume de France s'insurgent contre cette situation, et se rangent aux côtés du dauphin. Suite à cette situation, les Anglais décident de refouler le dauphin vers le sud de la Loire pour le prendre à revers entre Guyenne leur possession et Bourgogne leur alliée. Ils échoueront d'une part, parce que leurs forces sont insuffisantes, et d'autre part à cause des Bourguignons sui se sont fait désirer. L'année 1422, verra la disparition des deux souverains: Charles VI et Henri V d'Angleterre. C'est le frère du défunt roi Henri V, le duc de Bedford qui assurera la régence pour  Henri VI, fils de Catherine de France et de Henri V. malgré la défaite de Baugé subie par les Anglais en 1421, ceux ci décident une attaque massive contre le dauphin. Le futur Charles VII, voyant le manque d'enthousiasme des Bourguignons, décide de tenter une offensive en Normandie, territoire anglais. Il lève une armée de vingt mille hommes composée d'hommes venus de Gènes, d'Ecosse, d'Aragon, et de chevaliers français Dauphinois, Limougeauds d'Auvergnats et Languedociens. L'armée, commandée par le comte d'Aumale, se dirige sur Verneuil-sur-Avre. De leur côté, les officiers du duc de Bedford se sont rendus maîtres de la ville d'Ivry. Arrivé devant Verneuil, le comte d'Aumale n'a d'autre choix que de prendre la ville avant qu'il ne soit pris en tenailles entre les forces de la garnison de Verneuil et les troupes de Bedford. Aussi emploie t-il une ruse pour prendre la ville. Il fait défiler sous les remparts de la ville, ses soldats écossais couverts de sang et attachés entre eux et criant bien forts qu'ils avaient été écrasés par les soldats du dauphin. La garnison anglaise pense qu'il s'agit des rescapés de Bedford et se rend sans combattre. Bientôt Bedford arrive en vue de Verneuil à la tête de neuf mille hommes. Il est convenu entre les deux belligérants que l'on combattrait sans faire de prisonniers. Les Lombards chargent les lignes anglaises, ils font céder le front et pénètrent à l'intérieur en pillant et volant tout ce qu'ils peuvent, puis emportant leur butin ils quittent le champ de bataille au lieu de progresser plus avant sur les troupes anglaises fort mal en point. Aussitôt les Anglais se ruent sur les Ecossais qui se font massacrer. C'est la déroute, le duc d'Aumale ne dirige plus la manœuvre. A cause de la trahison des Lombards cette bataille de la guerre de cent ans fut la plus meurtrière avec douze mille tués, le double de Crécy et d'Azincourt. Le dauphin a perdu une bataille mais pas la guerre, ses troupes de chevaliers français sont intactes, contrairement aux Anglais qui en trois batailles ont perdus près de vingt mille hommes, le dauphin n'a perdu que ses troupes de mercenaires.

Dernière Modification   20/10/12

© Histoire de France 1996